Les échanges extérieurs de l’Arabie Saoudite en 2013 Résumé Le commerce extérieur de l’Arabie Saoudite demeure particulièrement dépendant de ses ventes de pétrole brut qui représentent encore 88 % de ses exportations et permettent au Royaume d’enregistrer un excédent courant de 190 Md USD en 2013. Deux tendances lourdes sont à mettre en exergue : d’une part la réorientation géographique des flux commerciaux au profit de l’Asie, et, de l’autre, la diversification sectorielle, lente mais bien réelle, de ses exportations. Les échanges extérieurs de l’Arabie Saoudite 1. Un excédent courant en repli en raison de la baisse des exportations pétrolières. En 2013, l’excédent courant a atteint 190 Md USD (26 % du PIB), contre 210 Md en 2012. Si les importations (159 Md USD) poursuivent leur progression (+ 1,5 %), les exportations (349 Md) ont fléchi de 3,5 %. La baisse de 2 % des exportations pétrolières s’explique, indépendamment des évolutions du marché mondial, par la hausse tendancielle de la consommation intérieure de pétrole, tirée à la fois par la croissance économique (même ralentie en 2013) et à la croissance démographique (2,9 %). Ces évolutions constituent un défi majeur auquel le Royaume doit répondre. Elles impactent également le niveau des importations qui continue de progresser, à un rythme moins soutenu cependant. Ces dernières représentent 22 % du PIB, soit un ratio équivalent à celui d’un pays comme la France et, en tout état de cause, en deçà de celui observé dans la plupart des pays émergents. 2. Des exportations en voie de diversification. Le processus de diversification de l’économie, initié par les autorités du Royaume dans la perspective de l’après-pétrole commence à porter ses fruits. Avec 20 Md USD, elles ont progressé de 14 % en 2013, mais ne représentent encore que 12 % des exportations totales. Elles concernent principalement les produits pétrochimiques (60 %), puis les matériaux de construction et les produits alimentaires. Pour leur part, les importations sont tirées par une consommation dynamique et par les projets d’infrastructures. En termes de répartition sectorielle, les équipements mécaniques et électriques (25 %) et les équipements de transport (20 %) demeurent les principaux biens importés, même si leur part relative tend à se tasser, voire à diminuer. En revanche, les importations de matériaux de construction (+ 11 %) progressent, de même que celles de produits alimentaires (+ 13 %). Dans les deux cas, il s’agit de tendances lourdes, conséquence, d’une part, de la mise en chantier de nombreux projets d’infrastructures et de logements, d’autre part de l’abandon de la politique d’autosuffisance alimentaire. 3. La réorientation des échanges de l’Arabie Saoudite vers les pays émergents d’Asie se poursuit. En 2013, les Etats Unis ont retrouvé leur première place dans le classement des fournisseurs du Royaume avec 20 Md USD d’exportation, soit une part de marché de 13,05 %, reléguant la Chine au second rang (12,88 %). Toutefois, ce résultat ne doit pas occulter les évolutions profondes observées durant la dernière décennie. En 2000, les Etats Unis occupaient le premier rang des fournisseurs de l’Arabie Saoudite, avec une part de marché de 19 %, devançant l’Allemagne (8 %) et le Royaume Uni (6,5 %). La Chine a doublé les Juin 2014 © DG Trésor AMBASSADE DE FRANCE EN ARABIE SAOUDITE SERVICE ECONOMIQUE 1 Etats-Unis en 2011 et 2012, l’Inde (troisième rang à 8,11 %) a doublé l’Allemagne et la Corée du Sud (cinquième à 6,07 %) le Japon. Si l’Allemagne maintient à peu près sa part de marché à un niveau supérieur à 7, des pays comme le Japon et le Royaume Uni voient leur part réduites de moitié (4,70 % et 2,60 % respectivement). Dans ce contexte, la France résiste relativement bien avec une part de marché moyenne de 3,75 % sur 10 ans, avec un pic à 6,03 % en 2010 (livraison d’Airbus), suivi par une nette érosion en 2011 et 2012, puis d’un rebond en 2013 (3,16 %). Face à cette offensive des émergents d’Asie, les Etats Unis résistent grâce à leurs équipements pour l’industrie pétrolière, tandis que l’offre allemande est plus diversifiée (et relativement similaire à la nôtre), avec ses produits chimiques, ses équipements mécaniques et électriques, ses produits alimentaires et ses Airbus (9 livrés en 2013 au départ d’Hambourg). 4. Etats Unis et Chine sont également les premiers clients de l’Arabie Saoudite. Les Etats Unis viennent de perdre leur premier rang dans le classement des clients de l’Arabie Saoudite. Avec 47 Md USD (13,4 %), ils sont dorénavant devancés par la Chine (48 Md USD), mais devancent encore les autres pays d’Asie, Japon (45 Md), Corée du Sud (34 Md), Inde (33 Md), Malaisie (18 Md), Taïwan (14 Md), Singapour (11 Md). Même si l’Arabie Saoudite est redevenue le premier fournisseur de la France, avec 7 Md USD (15 % de nos besoins), notre pays n’absorbe que 2 % des exportations saoudiennes. Plus généralement, hormis la France et l’Espagne, les pays de l’UE ne sont que des clients relativement secondaires du Royaume. Clause de non-responsabilité - Le service économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. Juin 2014 © DG Trésor AMBASSADE DE FRANCE EN ARABIE SAOUDITE SERVICE ECONOMIQUE 2