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Délégation Alpes
COMMUNIQUE DE PRESSE
La résistance à la toxoplasmose est-elle génétique ?
C’est cette question que se sont posée deux équipes de recherche de Grenoble et Toulouse après
étude des prédispositions génétiques chez le rat à la résistance à la toxoplasmose. La
toxoplasmose est provoquée par un parasite intracellulaire (Toxoplasma gondii) qui infecte
l'homme et les animaux à sang chaud. Habituellement chronique et asymptomatique, elle se
traduit par l'enkystement dans les tissus de parasites dormants. La toxoplasmose menace la
santé de la femme enceinte et des patients immunodéprimés. Les travaux publiés 1 ont permis
d’identifier une région du génome impliquée dans la résistance innée à l’infection.
Comme l'Homme, le rat développe une toxoplasmose chronique et constitue un modèle expérimental de
choix. Le rat LEW est réfractaire à l'infection par le toxoplasme. Cette prédisposition est transmise
génétiquement selon un mode mendélien dominant. Des chercheurs du LAPMO 2 de Grenoble et du
CPTU 3 de Toulouse ont étudié les bases génétiques et cellulaires de cette résistance.
Une étude de liaison a été réalisée dans une population de rats issus d’un croisement entre les souches
permissives à l’infection (BN) et les souches non permissives à l’infection (LEW). Elle a permis de mettre
en évidence un locus majeur – localisation du gène sur le chromosome - de contrôle, appelé "Toxo1".
Des lignées congéniques réciproques LEW / BN – croisement de lignées consanguines - pour Toxo1 ont
ensuite été créées pour localiser avec précision Toxo1 au sein du génome et étudier son mécanisme
d'action. L'étude de ces lignées a montré que Toxo1 contrôle l'issue de l'infection toxoplasmique, et ce
quel que soit par ailleurs le terrain génétique de l'hôte : lorsque Toxo1 est d'origine génomique LEW, le
rat est résistant ; lorsqu'il est d'origine génomique BN, il est susceptible.
Le locus Toxo1 a été localisé dans le génome du rat sur le chromosome 10. Chez l’homme, on retrouve
cette région dans le chromosome 17. Des études in vitro et ex vivo ont permis de montrer que, chez le
rat, Toxo1 contrôle la capacité des macrophages à inhiber la prolifération du parasite à l'intérieur de la
cellule et à bloquer la dissémination du parasite.
Fruit de la collaboration de laboratoires CNRS / Université Joseph Fourier et INSERM, cette étude de
génétique directe doit conduire à la découverte d'une voie physiopathologique majeure de la résistance
innée à la toxoplasmose et peut être à d'autres maladies parasitaires. L’objectif immédiat est
l'identification du ou des gène(s) constituant le locus Toxo1 et des mécanismes qu’il met en jeu. La
découverte de gène(s) impliqué(s) dans la résistance à l’infection toxoplasmique pourrait permettre le
développement d’outils pour la prévention de la toxoplasmose, tant en médecine humaine que
vétérinaire.
Contacts
Chercheurs
Marie-France Cesbron-Delauw : 04 76 63 74 63 – [email protected]
Gilbert J. Fournié : 05 61 77 92 93 - [email protected]
Communication CNRS Alpes :
Aurélie Lieuvin : 04 76 88 10 62 – [email protected]
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Dans la revue Proceedings on the National Academy of Sciences datée du 17 janvier 2006
Laboratoire Adaptation et pathogénie des micro-organismes (UMR 5163 CNRS/UJF)
Centre physiopathologie Toulouse Purtan (U563 INSERM)
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