Les rayons X et l’ADN
L’ADN est présent dans toutes les cellules vivantes. C’est
le support de l’hérédité, qui recèle le « secret de la vie
». Elle est constituée de deux brins complémentaires
formés par deux séquences régulières de petites
molécules, enroulés en double hélice. Ainsi, elle peut se
dupliquer en molécules identiques entre elles, propriété
à la base de la génétique. C’est ce cliché d’un pseudo-
cristal fait de fibres d’ADN, de Rosalind Franklin, obtenu
en 1951 par diffraction des rayons X, qui a permis de
déterminer la forme de la molécule.
Rosalind Franklin,
James Watson et Francis Crick devant
une modélisation d’ADN et Maurice Wilkins
C’est un roman qui commence en 1869 lorsque le suisse
Friedrich Miescher isole la molécule dans le noyau de la
cellule. Après la seconde guerre mondiale, la compréhension
de la structure de la molécule fait l’objet d’une course acharnée
entre scientifiques. Dans le laboratoire de W.L. Bragg à Cambridge
en Angleterre, il y a Francis Crick, théoricien truculent qui termine
sa thèse de doctorat et James Watson, jeune ornithologue reconverti
récemment aux rayons X ; au King’s College de Londres se trouvent
les expérimentateurs : Rosalind Franklin et Maurice Wilkins, un
peu en froid, tandis qu’aux Etats-Unis le grand chimiste Linus
Pauling suggère une structure à trois hélices pour l’ADN.
Pauling donne la bonne idée mais se trompe dans son
application. Il faudrait faire un cristal…
source: SciencePhotoLibrary
Modélisations
de la structure de
l’ADN (ADN: Acide
DésoxyriboNucléique)
© IUCr journals
Première
image obtenue par
diffraction sur des fibres d’ADN
Pour comprendre la structure de l’ADN Rosalind
Franklin réalise une sorte de cristal unidimensionnel
en alignant de longues fibres de molécules d’ADN. Avec ce
cristal en fagot elle obtient des clichés de diffraction X de
qualité exceptionnelle. Wilkins montre ces clichés à Crick et
Watson, qui en assemblant des pièces du puzzle moléculaire,
trouvent, par essais et erreurs, la structure correcte de l’ADN
en double hélice. Crick, Watson et Wilkins recevront le
prix Nobel de médecine en 1962. Rosalind Franklin,
décédée à 38 ans en 1958, ne pourra pas accéder à
cet honneur, réservé à un scientifique vivant.
© Nature
Le cristal objet d’applications