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Frédéric Melot – Mémoire d’accompagnateur en Montagne 2012
1) Introduction
La botanique est la science consacrée à l'étude des végétaux (du grec βοτανιϰός qui signifie « qui
concerne les herbes, les plantes »). Bien que la notion de végétal semble évidente au premier abord,
plusieurs définitions existent :
- Les végétaux font partie des 3 grands règnes : le règne animal, le règne minéral et le règne
végétal.
- Ce sont des êtres vivants caractérisés par rapport aux autres par une mobilité et une sensibilité
plus faibles, une composition chimique, une nutrition à partir d’éléments simples (définition
du Petit Robert).
- Ce sont des organismes qui présentent des caractéristiques communes fondamentales, à savoir
des cellules à paroi pecto-cellulosique (lui conférant une certaine rigidité), une croissance par
multiplication végétative (grâce aux méristèmes) et des tissus végétaux spécifiques (plus ou
moins développés selon les groupes).
- Ce sont des eucaryotes (organismes à cellules comportant un noyau) pluricellulaires, qui ont
une paroi pecto-cellulosique faite de cellulose et de protéines et qui réalisent la photosynthèse
et cela grâce à des organites bien particuliers.
Dans tous les cas les végétaux regroupent, de façon classique, les algues, les champignons, les
bryophytes (mousses, hépathiques et sphaignes) les ptéridophytes (fougères, prêles et lycopodes) et les
spermaphytes (les plantes à graines, embranchement qui domine la flore actuelle). Certains auteurs
incluent dans le champ d’étude de la botanique les bactéries et les virus.
La botanique générale présente plusieurs facettes qui la rattachent aux autres sciences du vivant. Elle
recouvre :
- la taxinomie (description des organismes vivants et regroupement en entités appelées taxons
afin de les identifier puis les nommer, et enfin les classer)
- la systématique (organisation du classement des taxons et de leurs relations)
- la morphologie végétale (description des organes des végétaux)
- l'histologie végétale (étude de la structure microscopique des tissus végétaux)
- la physiologie végétale ou phytobiologie (étude du fonctionnement des organes et des tissus
végétaux)
- la biogéographie végétale (étude de la répartition des végétaux à la surface du globe et des
causes de cette répartition)
- et la pathologie végétale (étude des maladies des végétaux)
Certaines disciplines, comme la dendrologie1, sont spécialisées sur un sous-ensemble des végétaux.
La botanique n’intéresse plus de nos jours autant qu’auparavant. Nous verrons dans une première
partie que cette science est en effet délaissée ces derniers temps, nous regarderons ensuite quelles en
sont les causes, puis comment la réhabiliter auprès du grand public et enfin quelles pistes nous avons,
nous accompagnateurs, pour le faire.
2) Le désintérêt pour la botanique : quel constat ?
2.1) Une réelle désaffection
Il y a quelques années, lors d’une émission radiophonique, le célèbre botaniste Jean-Marie Pelt a
avancé : « 50 000 personnes étaient susceptibles de reconnaître une plante dans la nature au début du
XXème siècle... elles sont dix fois moins nombreuses à en être capables à l’aube du troisième
millénaire. ». Plus que le résultat d’une étude, cette déclaration était plutôt révélatrice d’une tendance.
Mais les faits sont là. Qui, même dans nos campagnes, est encore capable de reconnaître les oiseaux
ou même les petits mammifères ? L’évolution du mode de vie a beaucoup fait changer le rapport de
l’homme à la nature. Auparavant la connaissance de la faune et la flore était quasiment indispensable à