Cours n°9 : Dipôles RC et RL Introduction Au chapitre précédent, nous avons étudié le comportement général d’un circuit et également le comportement des conducteurs ohmiques. Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser au comportement de deux nouveaux dipôles : le condensateur et la bobine. 1) Le condensateur 1.1) Définition et propriétés Définition Par définition, un condensateur est un dipôle constitué par deux plaques conductrices en regard, les armatures, séparées par un isolant, le diélectrique (de l’air, du mica,…). Les condensateurs diffèrent par leur géométrie. Effectivement, les armatures peuvent avoir plusieurs formes. Dans la pratique, on trouve principalement des condensateurs plans et cylindriques. Lorsque les armatures sont planes, on parle de « condensateur plan ». Charge par influence +𝑄 diélectrique +𝑄 +++++++++++ ⟼ +++++++++++ ⟼ 𝑒− 𝐸⃗⃗ −𝑄 ----------- L’apparition d’une charge +𝑄 aux bornes d’un condensateur va entraîner l’apparition d’un champ électrique autour d’elle. Au niveau de l’autre armature, il y a mise en mouvement des électrons libres par l’action de la force électrostatique 𝐹⃗ = −𝑒 𝐸⃗⃗ , jusqu’à l’apparition d’une charge – 𝑄 sur l’autre armature. Ce mouvement de charges est un courant induit par le champ électrique à travers le diélectrique. Ce courant s’appelle courant de déplacement. Relation entre charge et tension On peut montrer qu’aux bornes d’un condensateur, la charge est proportionnelle à la différence de potentiel qui existe entre ses armatures. On a : Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 1 𝑄𝐴 = 𝐶 𝑈𝐴𝐵 = 𝐶(𝑉𝐴 − 𝑉𝐵 ) 𝑄𝐵 = −𝑄𝐴 = 𝐶 𝑈𝐵𝐴 = 𝐶(𝑉𝐵 − 𝑉𝐴 ) Où 𝐶 s’appelle la capacité du condensateur et vaut pour un condensateur plan : 𝐶= 𝜀𝑆 𝑑 𝑉𝐴 𝑄𝐴 𝐶 𝑑 𝑄𝐵 𝑆 𝑉𝐵 avec 𝜀 la permittivité du diélectrique (𝐹 ⁄𝑚), 𝑆 la surface des armatures et 𝑑 l’épaisseur du diélectrique. La capacité est caractéristique du condensateur considéré et s’exprime en Farads de symbole , avec 1 𝐹 = 1 𝐴2 𝑠 4 𝑘𝑔−1 𝑚−2 en 𝑆𝐼. 𝜀 = 𝜀0 𝜀𝑟 𝜀0 : permittivité diélectrique du vide. 𝜀𝑟 : permittivité diélectrique relative de l’isolant (grandeur sans dimension) 𝜀0 = 1 = 8,85 ∙ 10−12 𝐹 ⁄𝑚 36 𝜋 109 1.2) Le dipôle condensateur Inséré dans un circuit électrique en reliant chaque armature à une borne, le condensateur devient un dipôle. Modélisation Le condensateur est symbolisé par deux traits parallèles de la manière suivante en convention récepteur : 𝐶 −𝑞 +𝑞 𝑑𝑞 𝑑𝑡 } ⇒ 𝑖 = 𝐶 𝑑𝑢𝐶 𝑑𝑡 𝑞 = 𝐶 𝑢𝐶 𝑖= 𝑖 𝑢𝐶 Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 2 ! Avec un générateur de courant, l’intensité est constante. On a alors avec 𝑄(𝑡 = 0) = 0 : 𝐼= 𝑄 𝑡 ou Q=I t Association de capacités idéales - Condensateurs en série : plusieurs condensateurs en série se comportent comme un unique condensateur de capacité équivalente 𝐶𝑒𝑞𝑆 telle que : 1 𝐶𝑒𝑞𝑆 =∑ 𝑖 1 𝐶𝑖 Pour deux condensateurs 𝐶1 et 𝐶2 en série : 𝐶𝑒𝑞𝑆 = - 𝐶1 𝐶2 𝐶1 + 𝐶2 Condensateurs en parallèle : plusieurs condensateurs en parallèle se comportent comme un unique condensateur de capacité équivalente 𝐶𝑒𝑞𝑃 telle que : 𝐶𝑒𝑞𝑃 = ∑ 𝐶𝑖 𝑖 Pour deux condensateurs 𝐶1 et 𝐶2 en parallèle : 𝐶𝑒𝑞𝑃 = 𝐶1 + 𝐶2 1.3) Energie emmagasinée L’énergie totale emmagasinée dans un condensateur vaut : 1 𝑊𝐶 = 𝐶 𝑢2 2 𝑢 étant la tension aux bornes du condensateur de capacité 𝐶. Cette énergie est stockée sous forme d’énergie potentielle électrostatique. On sait que 𝑞 = 𝐶 𝑢 donc : 1 1 𝑞2 1 𝑊𝐶 = 𝐶 𝑢2 = = 𝑞𝑢 2 2𝐶 2 Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 3 1.4) Réponse du dipôle RC à un échelon de tension 1.4.1) Echelon de tension Une source idéale de tension délivre un échelon de tension si la tension qu’elle produit est de la forme : 𝑢(𝑡) = 0 pour 𝑡 < 0 { 𝑢(𝑡) = 𝐸 pour 𝑡 ≥ 0 𝑢(𝑡) en 𝑉 𝐸 𝑡 en 𝑠 La tension 𝑢(𝑡) va passer instantanément de la valeur 0 à la valeur 𝐸. Cela se produit notamment lorsque l’on bascule l’interrupteur à 𝑡 = 0. Ainsi, pour l’étude du dipôle RC, on utilisera le circuit suivant : 1 2 𝐸 1.4.2) Charge du condensateur à travers une résistance Le condensateur est initialement déchargé (𝑞(0) = 0). L’interrupteur est basculé en position 1. On a alors : Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 4 𝑖 𝑢𝑅 𝑅 𝑢𝐺 𝐸 +𝑞 𝐶 𝑢𝐶 −𝑞 Aux bornes des différents dipôles, on a : - générateur en convention générateur ⇒ 𝑢𝐺 = 𝐸 - résistance en convention récepteur ⇒ 𝑢𝑅 = 𝑅 𝑖 = 𝑅 𝑑𝑡 - condensateur en convention récepteur ⇒ 𝑢𝐶 = 𝐶 𝑑𝑞 𝑞 La loi des mailles nous donne : 𝑢𝐶 + 𝑢𝑅 − 𝑢𝐺 = 0 𝑢𝐶 + 𝑢𝑅 = 𝑢𝐺 𝑅 𝑑𝑞 𝑞 + =𝐸 𝑑𝑡 𝐶 𝑑𝑞 𝑞 𝐸 + = 𝑑𝑡 𝑅𝐶 𝑅 Résolution de l’équation On a une équation différentielle du premier ordre de solution : 𝑡 𝑞 = 𝐾𝑒 − 𝑅𝐶 + 𝐶𝐸 A = 0 , 𝑞 = 0 donc 𝐾 = −𝐶𝐸 𝑡 ⇒ 𝑞 = 𝐶𝐸 (1 − 𝑒 − 𝑅𝐶 ) En posant = 𝑅𝐶 , on obtient : 𝑡 𝑞(𝑡) = 𝐶𝐸 (1 − 𝑒 − 𝜏 ) Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 5 La tension aux bornes du condensateur est donc donnée par : 𝑢𝐶 (𝑡) = 𝑞 𝐶 𝑡 ⇒ 𝑢𝐶 (𝑡) = 𝐸 (1 − 𝑒 − 𝜏 ) Aux bornes de la résistance, on a 𝑢𝑅 = 𝐸 − 𝑢𝐶 𝑡 𝑢𝑅 (𝑡) = 𝐸 𝑒 − 𝜏 donc 𝑖(𝑡) = 𝑡 𝐸 −𝑡 𝑒 𝜏 = 𝑖0 𝑒 − 𝜏 𝑅 𝜏 est appelée constante de temps du dipôle RC. C’est un temps caractéristique d’évolution du système. 𝑢𝐶 (𝑡) 𝐸 0,63 𝐸 0,5 𝐸 𝑡1⁄ 2 𝜏 5𝜏 𝑡 𝑢𝐶 (𝜏) = 𝐸(1 − 𝑒 −1 ) = 0,63 𝐸 = 63% 𝐸 𝑢𝐶 (5𝜏) = 𝐸(1 − 𝑒 −5 ) = 99% 𝐸 On est en régime permanent à partir de 𝑡 = 5𝜏 𝑡1⁄ = 𝜏 ln 2 2 Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 6 𝑖(𝑡) 𝑖0 0,5 𝑖0 0,37 𝑖0 𝑡1⁄ 2 𝜏 𝑡 5𝜏 Au moment où l’on ferme l’interrupteur, la tension aux bornes du condensateur est nulle et il s’établit un courant 𝑖0 = 𝐸 𝑅 . Pendant la charge, 𝑢𝐶 augmente et 𝑖 donc 𝑢𝑅 diminuent en régime transitoire. En régime permanent (𝑡 > 5𝜏), le condensateur est chargé donc il n’y a plus de mouvement de charges et 𝑖 = 0. On a : lim 𝑖(𝑡) = lim 𝑢𝑅 (𝑡) = 0 𝑡→+∞ 𝑡→+∞ 1.4.3) Décharge du condensateur à travers une résistance L’interrupteur est maintenant basculé en position 2 après avoir initialement chargé le condensateur. 𝑢𝑅 𝑅 𝑖 𝑢𝐶 𝐶 +𝑞 −𝑞 Il y a décharge lorsque l’on supprime le générateur une fois le condensateur chargé. Celui-ci peut débiter un courant 𝑖 dans le sens inverse de celui de la charge. Le condensateur se comporte alors comme un générateur. Conditions initiales du problème : 𝑢𝐶 (0) = 𝑢0 Dr A. Sicard et 𝑞(0) = 𝑞0 = 𝐶 𝑢0 CapeSup Grenoble Page 7 Pendant la décharge, le courant entre par l’armature négative du condensateur, on a donc : 𝑖= 𝑑(−𝑞) 𝑑𝑞 =− 𝑑𝑡 𝑑𝑡 La loi des mailles nous donne : 𝑢𝐶 − 𝑢𝑅 = 0 On a 𝑢𝐶 = 𝑞 𝐶 et 𝑢𝑅 = 𝑅 𝑖 = −𝑅 𝑑𝑞 𝑑𝑡 d’où, on obtient : 𝑞 𝑑𝑞 +𝑅 =0 𝐶 𝑑𝑡 soit 𝑑𝑞 𝑞 + =0 𝑑𝑡 𝑅𝐶 Résolution de l’équation 𝑡 𝑞(𝑡) = 𝐾𝑒 − 𝑅𝐶 𝑞(0) = 𝑞0 = 𝐶 𝑢0 ⇒ 𝐾 = 𝐶 𝑢0 En posant = 𝑅𝐶 , on obtient : 𝑡 𝑞(𝑡) = 𝐶 𝑢0 𝑒 − 𝜏 𝑞 Aux bornes du condensateur, on a 𝑢𝐶 = 𝐶 donc : 𝑡 𝑢𝐶 = 𝑢0 𝑒 − 𝜏 Aux bornes de la résistance : 𝑡 𝑢𝑅 = 𝑢𝐶 = 𝑢 0 𝑒 − 𝜏 L’intensité du courant est : 𝑖(𝑡) = Dr A. Sicard 𝑡 𝑢𝑅 𝑢0 𝑡 ⇒ 𝑖(𝑡) = 𝑒 − 𝜏 = 𝑖0 𝑒 − 𝜏 𝑅 𝑅 CapeSup Grenoble Page 8 𝑢𝐶 (𝑡) 𝑢0 0,5 𝑢0 0,37 𝑢0 𝑡1⁄ 𝜏 2 𝑡 5𝜏 𝑢𝐶 (𝜏) = 𝑢0 𝑒 −1 = 37% 𝑢0 𝑢𝐶 (5𝜏) = 𝑢0 𝑒 −5 = 6,7 ∙ 10−3 𝑢0 = 0,7%𝑢0 La tension aux bornes du condensateur est éteinte après 5𝜏. 𝑖(𝑡) 𝑖0 0,5 𝑖0 0,37 𝑖0 𝑡1⁄ 2 𝜏 5𝜏 𝑡 A l’instant où l’on bascule l’interrupteur (𝑡 = 0), la tension aux bornes du condensateur vaut 𝑢0 et il s’établit un courant 𝑖0 = 𝑢0 . 𝑅 Pendant la décharge, on est en régime transitoire avec 𝑢𝐶 et 𝑖 décroissantes donc 𝑢𝑅 décroissante. En régime permanent (𝑡 > 5𝜏) le condensateur est déchargé et il n’y a plus de mouvement de charges donc la tension et l’intensité s’éteignent. On a : lim 𝑢𝐶 (𝑡) = lim 𝑖(𝑡) = 0 𝑡→+∞ 𝑡→+∞ 1.5) Charge à courant constant On branche un dipôle RC en série avec un générateur de courant délivrant une intensité constante. Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 9 𝐼 𝑢𝑅 𝑅 𝑢𝐺 +𝑞 𝐶 𝐼= 𝑢𝐶 −𝑞 𝑑𝑞 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 𝑑𝑡 La charge du condensateur est : 𝑞(𝑡) = 𝐼 𝑡 + 𝑞0 Si le condensateur est initialement déchargé alors 𝑞0 = 0. ⇒ 𝑞(𝑡) = 𝐼 𝑡 ⇒ 𝑢𝐶 (𝑡) = 𝐼 𝑡 𝐶 𝑢𝐶 (𝑡) 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑡 La tension 𝑢𝐶 augmente linéairement jusqu’à une valeur maximale 𝑈𝑚𝑎𝑥 appelée tension de claquage pour laquelle il se produit un arc électrique entre les deux armatures. Le condensateur est alors définitivement détérioré. 2) Le dipôle RL 2.1) La bobine Une bobine est un dipôle constitué d’un enroulement de fil conducteur. Quand cette bobine est parcourue par un courant, elle crée un champ magnétique. Lorsque l’intensité varie, le champ magnétique créé varie également et il apparaît alors une force électromotrice auto-induite 𝑒 d’autant plus importante que le courant varie rapidement. Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 10 Loi de Lenz : 𝑒 = −𝐿 𝑑𝑖 𝑑𝑡 𝐿 : inductance de la bobine exprimée en Henry de symbole 𝐻. Le signe – dans l’expression de 𝑒 exprime l’opposition de la bobine aux variations de l’intensité électrique. Ainsi, par définition, une bobine est un dipôle s’opposant aux variations d’intensité du courant qui le traverse. 2.1.1) Inductance pure 𝑒 𝑖 𝑢𝐿 La tension aux bornes de la bobine est donnée par la relation : 𝑢𝐿 = −𝑒 = 𝐿 - En régime stationnaire, 𝑖 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 ⇒ 𝑑𝑖 𝑑𝑡 𝑑𝑖 𝑑𝑡 = 0 ⇒ 𝑢𝐿 = 0. La bobine n’a pas d’effet sur le courant. Elle se comporte comme un fil électrique. - 𝑑𝑖 Si 𝑖 augmente alors 𝑑𝑡 > 0 ⇒ 𝑒 < 0. Il se crée dans la bobine une f.é.m. qui produit un courant s’opposant au sens conventionnel du courant et donc à l’augmentation de 𝑖. - 𝑑𝑖 Si 𝑖 diminue alors 𝑑𝑡 < 0 ⇒ 𝑒 > 0. Il se crée dans la bobine une f.é.m. qui produit un courant dans le sens conventionnel et donc s’oppose à la diminution de 𝑖. 2.1.2) Energie stockée dans bobine Soit 𝑊𝐿 l’énergie stockée dans bobine (en 𝐽), on a : 1 𝑊𝐿 = 𝐿 𝑖 2 2 𝐿 :inductance de la bobine (𝐻). 𝑖 : intensité du courant traversant la bobine (𝐴). Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 11 2.1.3) Bobine réelle En réalité, du fait de la grande longueur de fil bobinée, la bobine possède une résistance interne 𝑟. Ainsi, une partie de l’énergie reçue par la bobine va être dissipée par effet Joule dans la résistance interne. On peut ainsi modéliser la bobine de la manière suivante en convention récepteur : 𝐿, 𝑟 𝑖 𝑖 ⟺ 𝑢𝐿 𝐿 𝑟 𝑒 𝑟𝑖 𝑢𝐿 On a : 𝑢𝐿 = −𝑒 + 𝑟 𝑖 d’où 𝑢𝐿 = 𝐿 𝑑𝑖 +𝑟𝑖 𝑑𝑡 𝑢𝐿 représente la tension aux bornes d’une bobine réelle. 2.1.4) Associations de bobines idéales Bobines idéales en série : plusieurs bobines en série se comportent comme une unique bobine d’inductance équivalente 𝐿𝑒𝑞𝑆 telle que : 𝐿𝑒𝑞𝑆 = ∑ 𝐿𝑖 𝑖 Pour deux bobines 𝐿1 et 𝐿2 en série : 𝐿𝑒𝑞𝑆 = 𝐿1 + 𝐿2 Bobines idéales en parallèle : plusieurs bobines en parallèle se comportent comme une unique bobine d’inductance équivalente 𝐿𝑒𝑞𝑃 telle que : 1 𝐿𝑒𝑞𝑃 =∑ 𝑖 1 𝐿𝑖 Pour deux bobines 𝐿1 et 𝐿2 en parallèle : 𝐿𝑒𝑞𝑃 = Dr A. Sicard 𝐿1 𝐿2 𝐿1 + 𝐿2 CapeSup Grenoble Page 12 2.2) Réponse du dipôle RL à un échelon de tension 1 2 𝑅 𝐸 (𝐿, 𝑟) Le circuit d’étude comporte un générateur parfait de f.é.m. 𝐸, un bobine d’inductance 𝐿 et de résistance interne 𝑟, et une résistance 𝑅. 2.2.1) Etablissement du courant A 𝑡 = 0, on bascule l’interrupteur en position 1. On a alors le circuit suivant : 𝑖 On a : 𝑢𝑅 𝑅 𝑢𝐺 = 𝐸 𝑢𝑅 = 𝑅 𝑖 𝑢𝐺 = 𝐸 𝑢𝐿 (𝐿, 𝑟) 𝑢𝐿 = 𝑟 𝑖 + 𝐿 𝑑𝑖 𝑑𝑡 La loi des mailles donne : 𝑢𝑅 + 𝑢𝐿 − 𝑢𝐺 = 0 𝑢𝑅 + 𝑢𝐿 = 𝑢𝐺 ⇒ 𝑅𝑖+𝑟𝑖+𝐿 𝑑𝑖 =𝐸 𝑑𝑡 soit (𝑟 + 𝑅) 𝑖 + 𝐿 𝑑𝑖 =𝐸 𝑑𝑡 En posant 𝑅𝑇 = 𝑟 + 𝑅, on obtient : 𝑑𝑖 𝑅𝑇 𝐸 + 𝑖= 𝑑𝑡 𝐿 𝐿 Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 13 Résolution de l’équation différentielle En posant 𝜏= 𝐿 𝑅𝑇 on obtient : 𝑑𝑖 𝑖 𝐸 + = 𝑑𝑡 𝜏 𝐿 Equation différentielle du premier ordre de solution : 𝑡 𝑖(𝑡) = 𝐾𝑒 − 𝜏 + 𝐸 𝑅𝑇 Le courant ne subit pas de discontinuité donc à 𝑡 = 0 , 𝑖 = 0, car le circuit est initialement ouvert. ⇒ 0=𝐾+ 𝐸 𝑅𝑇 ⇒ 𝐾=− 𝐸 𝑅𝑇 d’où 𝑖(𝑡) = 𝑡 𝑡 𝐸 𝐸 (1 − 𝑒 − 𝜏 ) = (1 − 𝑒 − 𝜏 ) 𝑅𝑇 𝑟+𝑅 𝐸 En posant 𝐼𝑚 = 𝑅 . 𝑇 𝑡 𝑖(𝑡) = 𝐼𝑚 (1 − 𝑒 − 𝜏 ) On en déduit donc les différentes tensions. Aux bornes de la résistance : 𝑡 𝑢𝑅 (𝑡) = 𝑅 𝐼𝑚 (1 − 𝑒 − 𝜏 ) = 𝑡 𝑡 𝑅𝐸 𝑅𝐸 (1 − 𝑒 − 𝜏 ) = (1 − 𝑒 − 𝜏 ) 𝑅𝑇 𝑟+𝑅 Aux bornes de la bobine : 𝑢𝐿 = 𝐿 𝑑𝑖 +𝑟𝑖 𝑑𝑡 𝑑𝑖 𝐸 − 𝑡 = 𝑒 𝜏 𝑑𝑡 𝐿 ⇒ 𝑢𝐿 (𝑡) = Dr A. Sicard 𝑡 𝑡 𝑟𝐸 𝑟 𝐸 + (1 − ) 𝐸𝑒 − 𝜏 = (𝑟 + 𝑅 𝑒 − 𝜏 ) 𝑅𝑇 𝑅𝑇 𝑟+𝑅 CapeSup Grenoble Page 14 𝑖(𝑡) 𝐼𝑚 0,63 𝐼𝑚 0,5 𝐼𝑚 𝑡1⁄ 2 𝜏 𝑡 5𝜏 𝑢𝐿 𝐸 𝑟𝐸 𝑅𝑇 0 𝑡 La bobine va retarder l’établissement du courant dans le circuit par effet inertiel. 2.2.2) Rupture du courant Un fois le régime stationnaire établi, on bascule l’interrupteur en position 2. La bobine se comporte alors comme un générateur. 𝑖 𝑢𝐿 = 𝑒 − 𝑟 𝑖 = −𝐿 𝑢𝑅 𝑑𝑖 −𝑟𝑖 𝑑𝑡 𝑢𝑅 = 𝑅 𝑖 𝑅 Loi des mailles : 𝑢𝐿 Dr A. Sicard (𝐿, 𝑟) 𝑢𝐿 − 𝑢𝑅 = 0 CapeSup Grenoble Page 15 −𝐿 𝑑𝑖 −𝑟𝑖−𝑅𝑖 = 0 𝑑𝑡 ⇒ 𝑑𝑖 𝑟 + 𝑅 + 𝑖=0 𝑑𝑡 𝐿 Soit avec 𝑅𝑇 = 𝑟 + 𝑅 : 𝑑𝑖 𝑅𝑇 + 𝑖=0 𝑑𝑡 𝐿 Résolution de l’équation différentielle En posant 𝜏= 𝐿 𝑅𝑇 on obtient : 𝑑𝑖 𝑖 + =0 𝑑𝑡 𝜏 Equation différentielle du premier ordre de solution : 𝑡 𝑖(𝑡) = 𝐾𝑒 − 𝜏 𝐸 Le courant ne subit pas de discontinuité donc à 𝑡 = 0, 𝑖(0) = 𝑅 = 𝐼𝑚 𝑇 ⇒𝐾= 𝐸 𝑅𝑇 Ainsi 𝑖(𝑡) = 𝑡 𝐸 −𝑡 𝐸 𝑒 𝜏= 𝑒− 𝜏 𝑅𝑇 𝑟+𝑅 On en déduit les différentes tensions : Aux bornes de la résistance : 𝑢𝑅 (𝑡) = 𝑅 𝑖 = 𝑅𝐸 −𝑡 𝑅 𝐸 −𝑡 𝑒 𝜏= 𝑒 𝜏 𝑅𝑇 𝑟+𝑅 Aux bornes de la bobine : 𝑢𝐿 (𝑡) = 𝑢𝑅 (𝑡) = Dr A. Sicard 𝑅𝐸 −𝑡 𝑅 𝐸 −𝑡 𝑒 𝜏= 𝑒 𝜏 𝑅𝑇 𝑟+𝑅 CapeSup Grenoble Page 16 𝑖(𝑡) 𝐸 𝑅𝑇 0,37 𝐸 𝑅𝑇 𝜏 5𝜏 𝑡 𝑢𝐿 (𝑡) 𝑅𝐸 𝑅𝑇 0,37 𝑅𝐸 𝑅𝑇 𝜏 5𝜏 𝑡 La bobine va retarder l’extinction du courant par effet inertiel. Dr A. Sicard CapeSup Grenoble Page 17