Russie Service Economique Régional de Moscou 9 mars 2016 Russie I. Ralentissement structurel depuis l’été 2012 II. Récession en 2015 accentuée par la baisse du prix du pétrole III. Stabilisation à un point bas en 2016 IV. Le marché russe et le positionnement de la France mars 2016 I. L’économie russe connait un ralentissement structurel depuis l’été 2012 mars 2016 Rappel: Les caractéristiques principales de l’économie russe Contribution du secteur des hydrocarbures à la croissance Une économie fortement dépendante de la conjoncture d’hydrocarbures Les hydrocarbures représentent : 25-30% du PIB 50% des recettes du budget fédéral 2 3 des exportations en valeur Mais ils ne jouent plus le rôle de moteur de la croissance. Une économie dominée par le secteur public 4 banques publiques (hors VEB) représentent près de 60% des actifs du secteur mars 2016 * A partir de 2011 prend en compte uniquement l’extraction d’hydrocarbures. Le traitement, le transport et le commerce d’hydrocarbures sont exclus en l’absence de données Evolution de la valeur des exportations du pétrole brut par rapport à l’année précédente I.1. L’économie dépourvue de toute moteur de la croissance Ralentissement depuis l’été 2012 : +3,4% (2012), +1,3% (2013), +0,6% (2014) … … suivi par une récession de 3,7% en 2015 Consommation fortement affectée par la baisse des salaires réels et des crédits Manque structurel d’investissement Les exportations nettes apportent la seule contribution positive à la croissance à travers la baisse des importations mars 2016 Contribution à la croissance du PIB (glissement annuel) 0,9 point: hausse des exportations 5,4 points: baisse des importations I.2. Un investissement chroniquement insuffisant constitue une faiblesse structurelle de l’économie Part de l’investissement dans le PIB Des besoins en infrastructures et en technologie considérables Taux d’investissement global de seulement 20-22% du PIB Baisse des investissements depuis 2014 -0,6% en 2014 et -7,6% en 2015 Un gel important des IDE entrants 23 Mds USD en 2014 contre 69 Mds USD en 2013 1,3 Md USD sur les 9 premiers mois 2015 mars 2016 Flux d’IDE nets (% PIB) I.3. Décalage de la productivité du travail par rapport aux salaires réels La hausse des salaires supérieure à celle de la productivité du travail a réduit la capacité des entreprises à investir La forte baisse des salaires réels en 2015 devrait légèrement réduire les déséquilibres existantes La productivité du travail en Russie ne représente qu’environ 30% de celle des Etats-Unis, selon la Banque Mondiale mars 2016 II. La chute des prix du pétrole accentue le recul de l’économie russe en 2015 mars 2016 II.1. L’économie russe semble avoir touché le fond au 2ème trimestre 2015 Récession de 3,7% en 2015 L’économie a atteint son point Evolution du PIB, de la production industrielle, des ventes de détail et des salaires réels en g.a. bas au T2 (-4,6% en g.a.) L’activité est avant tout pénalisée par la chute de la consommation (-10% en 2015) recul des salaires réels de 9,5% en 2015 baisse du portefeuille de crédits aux particuliers (−5,7% en 2015 en termes nominaux) Indexation limitée des retraites en 2016 et gel des salaires dans le secteur public L’industrie est moins touchée que la consommation grâce à la substitution aux importations (secteur agricole) la commande publique dans le secteur de l’armement mars 2016 Evolution du cours du rouble et du prix du pétrole II.2. Le secteur bancaire reflète les difficultés de l’économie russe La récession et la forte hausse des taux d’intérêt ont contribué à atténuer la dynamique du portefeuille de crédits Les taux d’intérêt élevés ont permis de stimuler la hausse des dépôts Les créances douteuses sont en hausse depuis le début 2014 L’augmentation des provisions pèse sur la rentabilité Le ralentissement de la croissance du portefeuille de crédits débuté en 2012 continue (g.a.) Source: Banque centrale mars 2016 Hausse nette des créances douteuses des particuliers III. Stabilisation à un point bas en 2016 mars 2016 III.1. La dette externe: non négligeable mais gérable Les besoins de financement des entreprises et des banques en 2016 sont suffisamment couverts par Calendrier de remboursement des dettes externes l’excédent du compte courant les actifs en devises des banques et des entreprises le refinancement en devises accordé par la BCR Les sorties nettes de capitaux dominées par les remboursements des dettes externes devraient continuer à diminuer mars 2016 Les remboursements des dettes externes de 2016 sont bien couverts III.2. Les déséquilibres des finances publiques constituent le risque macroéconomique principal Déficit de 2,6% du PIB en 2015 La dépréciation ne compense qu’une partie Prix d’un baril du pétrole en roubles de la baisse du prix du pétrole Budget 2016: se base toujours sur un prix du pétrole de 50 USD/b; révision n’est prévue que pour fin T1-début T2; risques d’augmentation du déficit à environ 5% du PIB pour le prix du pétrole de 40 USD/b ressources budgétaires très limitées pour financer les mesures de relance économique Perspectives très peu claires au-delà de Financement du déficit budgétaire en 2016 2016 compte tenu des risques de l’épuisement du Fonds de réserves (50 Mds USD fin 2015 contre 88 Mds USD fin 2014) Besoin de consolidation importante en 20172018 Cependant, le niveau de l’endettement public est faible: 13,2% du PIB fin 2015 mars 2016 Source : Sberbank IV. Le marché russe et le positionnement de la France mars 2016 IV.1. Malgré de nombreuses difficultés le marché russe garde un potentiel significatif à réaliser Avec 143,7 M d’habitants la Russie est le 9ème marché mondial Accès au marché de l’Union économique eurasiatique : 180 M de consommateurs, dont le pouvoir d’achat est en augmentation constante Les salaires réels ont doublé entre 2002 et 2015 en Russie, permettant l’apparition d’une classe moyenne considérable. Main d’œuvre relativement qualifiée, dont des coûts sont redevenus assez raisonnables L’usage répandu des nouveaux moyens de communication (Internet, téléphones portables) mars 2016 IV.2. La Russie demeure un marché attractif offrant des opportunités d’investissement Opportunités d’investissement : - Coupe du monde de football de 2018 - développement du tissu industriel interne dans le cadre de la politique de substitution aux importations (notamment dans le secteur agricole) - conditions privilégiées dans les zones économique spéciales - certaines régions sont particulièrement dynamiques pour attirer des investisseurs étrangers (Tatarstan, régions de St. Pétersbourg, de Kalouga, de Krasnodar, de Nijni Novgorod) Large gamme de services financiers disponible grâce aux avancées remarquables du secteur La baisse des droits de douane est en cours suite à l’adhésion de la Russie à l’OMC. Amélioration du climat des affaires constatée dans le rapport Doing Business mars 2016 IV.3. Réformes structurelles: progression dans le classement Doing business En mai 2012, le Président V. Poutine a fixé l’objectif ambitieux de faire figurer la Russie dans le top 50 de ce classement d’ici 2015 et dans le top 20 d’ici 2018. Source: Banque mondiale * Changement de la méthodologie mars 2016 IV.4. La France demeure toutefois un des premiers investisseurs en Russie La France demeure un des premiers investisseurs en Russie Stock d’IDE fin 2014 Source: Banque centrale de Russie mars 2016 Flux d’IDE en 2014-2015 Messages essentiels à retenir La baisse des prix du pétrole et les sanctions ont accentué le ralentissement structurel observé depuis l’été 2012. Sauf rebond du baril de pétrole, la reprise n’est pas pour 2016. La situation des comptes externes parait plutôt gérable, le montant des remboursements des dettes externes diminuant graduellement. Les risques se concentrent essentiellement autour des finances publiques, fortement vulnérables à cause de la baisse du prix du pétrole. Cependant, le marché russe garde un potentiel important. mars 2016