Quelques impressions de voyage
Le Sud tunisien est mon premier voyage à l’étranger avec la Société Linnéenne de Lyon où je suis inscrite
depuis novembre 2006 seulement. N’ayant comme bagage botanique que trois jours de formation
théorique aux bases de la botanique et diverses connaissances glanées ici et là, le séjour n’a été pour moi
qu’observations et découvertes.
Observations des us et coutumes du groupe
- Le menu du pique-nique : les uns consomment salades, pâtés, saucissons apportés de France.
D’autres font fonctionner le commerce local.
- L’équipement du parfait botaniste : la loupe autour du cou, le carnet pour prendre des notes à la
main, l’appareil photo en bandoulière. Comme les Linnéens n’ont que deux mains comme tout le
monde, il y a souvent des choix visiblement douloureux à faire.
- L’idéal est le fonctionnement en tandem : l’un photographie tandis que l’autre prend des notes.
Mais là encore, on n’échappe pas à quelques scènes pathétiques : « Mais où est-il encore passé ?
Il faut absolument qu’il photographie cette silique ? » « Tu as noté comment s’appelle cette
plante ? Comment ça s’écrit ? »
- Je ne suis pas arrivée à comprendre de subtiles nuances de tutoiement et vouvoiement dans le
groupe.
Découverte des plantes
- Le jeu consiste à suivre Liliane, directrice technique de la session, le plus près possible pour faire
coïncider un nom saisi au vol avec une plante souvent minuscule au ras du sol.
- Le temps de faire laborieusement la macro photo d’une plantule, je rejoins le groupe pour
entendre une phrase du genre « C’est pas littoralis, c’est assignata. Il faut regarder si la feuille est
mucronée. ». Mais de quelle plante diable parle-t-on ? Quel est son genre ? Passé un léger instant
de découragement, j’ai toujours trouvé une âme charitable pour aider à mon éducation botanique.
- J’ai essayé parfois une autre stratégie : noter plusieurs noms et faire les photos ensuite. Tactique
très risquée : plante impossible à retrouver (disparue dans un petit carnet pour l’herbier,
localisation oubliée,…) ou mémoire défaillante « Celle-ci, c’est Fagonia glutinosa ou cretica ? ».
- Le soir venu, autre grand moment de perplexité en comparant la longue liste de noms de mon
carnet et les photos prises. La conclusion étant en général : « Je verrai mieux sur l’ordinateur à
Lyon. ».
Mais au fil des jours, les zygophyllum, mesembryanthemum et autre echiochylon me sont devenus plus
familiers.
De retour à Lyon, j’ai mis un nom sur une cinquantaine de plantes, ou plutôt sur leur photo plus ou moins
réussie, avec une quasi-certitude pour plus de quarante d’entre elles. Il me reste aussi bien sûr le souvenir
de paysages désertiques superbes, d’oasis accrochées à la montagne, de vieux villages abandonnés et d’un
groupe agréable à vivre et passionné par la botanique.
J’attends maintenant avec impatience les sorties sur le terrain … en France. Denise