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mauvaises herbes potentielles, les quelques espèces les
plus performantes.
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- Compétition et types biologiques
Compétition et types biologiques Compétition et types biologiques
Compétition et types biologiques
Parmi les traits de vie qui peuvent caractériser les diffé-
rentes stratégies, le type biologique est sans doute le plus
évident et le plus informatif. Chaque stade fondamental
des successions correspond à un type biologique.
Au stade initial, les premières germinations proviennent
du stock semencier. S’imposent les espèces ayant le
stock le plus persistant, les thérophytes qui investissent
toute leur énergie disponible dans la reproduction
sexuée. Très rapidement, à partir d’un stock d’organes
de multiplication végétative, s’installent les géophytes,
un peu plus compétitives, elles dominent en situation de
désherbage chimique intensif par des herbicides racinai-
res.
Au stade prairial, la surface est entièrement occupée par
les hémicryptophytes. En situation naturelle, plus exten-
sive, les dicotylédones à pivot racinaire gardent une
place importante. Mais les tontes répétées favorisent les
graminées, plus sociables, à méristème foliaire interca-
laire, à système racinaire adventif plus dense dans les
horizons superficiels.
Au stade forestier dominent les plantes ligneuses, ou
phanérophytes. Leur investissement important dans la
compétition, dans la structuration de l’individu, rend
leur reproduction plus épisodique et aléatoire.
Les mauvaises herbes regroupent ainsi des espèces an-
nuelles (thérophytes) germant inlassablement à partir
d’un stock considérable de graines (Séneçon commun),
et des espèces vivaces (géophytes) se régénérant à partir
d’organes végétatifs riches en réserves (Liseron des
champs, à multiplication racinaire). A chaque biologie de
ces adventices doit correspondre une technique de dés-
herbage adaptée.
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- La guerre et ses armes
La guerre et ses armes La guerre et ses armes
La guerre et ses armes
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- Guerre de position
Guerre de position Guerre de position
Guerre de position
La plante, malgré un appareil souterrain parfois traçant,
n’a pas de possibilité de fuir au niveau de l’individu.
Cette fixité se complique d’une faible homéostasie : inca-
pacité à stabiliser certaines constantes physiologiques.
L’individu est ainsi impuissant devant l’adversité. Le
combat pour occuper la place et survivre est ainsi tout
aussi violent entre espèces, qu’entre les individus d’une
même espèce : la guerre civile est autant meurtrière.
Retenons qu’il y a 2 règles implacables dans cette logique
guerrière : la loi du plus fort, et, à compétences égales, la
loi du premier arrivé.
Les facteurs
Les facteursLes facteurs
Les facteurs
Parmi les facteurs multiples jouant sur la présence des
espèces et l’occupation de l’espace, on distingue deux
types de phénomènes :
D’abord la compétition au sens strict : il s’agit d’une
concurrence pour un ou plusieurs facteurs limitants,
les plus discriminants étant la lumière, l’eau, et les élé-
ments nutritifs. Les relations entre ces facteurs (le
plus souvent édapho-climatiques) se compliquent
beaucoup par des phénomènes de compensation :
exemple du bilan hydrique qui dépend de la pluviosité,
de la température, de la porosité du sol, de la pente, de
la transpiration des plantes, etc. En pratique, le jardi-
nier passe son temps à compenser !
Ensuite l’allélopathie (appelée aussi télétoxie) : procédé
plus sournois, mettant en jeu des substances chimiques
inhibitrices émises par lessivage des parties aériennes,
par excrétion racinaire, ou par décomposition des rési-
dus. Ces effets sont identifiés depuis longtemps chez
les arbres (conifères, noyer, chênes…), ou chez les ar-
brisseaux de milieux secs (lamiacées des garrigues).
Chez les plantes herbacées, ils participent fortement
aux relations en milieu prairial, soit par action directe,
soit par l’intermédiaire des microorganismes de la rhi-
zosphère. Ils expliquent sans doute les incompatibilités
évidentes entre couples d’espèces, dont il faut tenir
compte si l’on tente des associations dans les jardins.
La compétitivité
La compétitivitéLa compétitivité
La compétitivité
La loi du plus fort règne : dans l’échelle de compéti-
tion, gagne celui qui possède le moteur le plus puis-
sant. Cette compétitivité d’un végétal est multidimen-
sionnelle ; suivant les stratégies, suivant le stade de la
dynamique, suivant les conditions écologiques, tel ou
tel avantage sélectif permet à un végétal de s’insérer
dans une séquence et d’y assurer sa survie : taille et
structure des appareils aérien et racinaire, vitesse de
croissance, efficience physiologique (efficacité de la
photosynthèse : exemple classique des plantes en C4
ou CAM ; efficacité du stockage des réserves…), lutte
contre les agresseurs…
Dans ce dernier domaine des agresseurs, les exemples
sont nombreux et spectaculaires. Les défenses à l’égard
de microorganismes pathogènes ont été très étudiées
pour l’amélioration des plantes cultivées : en particu-
lier les phénomènes d’antibiose. Plus évidentes sont les
adaptations contre les animaux ravageurs : de l’épine
vulnérante au poison mortel (alcaloïdes) chez les plan-
tes les plus agressives, en passant par une large gamme
de répulsifs pour les plantes les plus préventives. A
l’égard des animaux, les végétaux savent manier la ca-
rotte et le bâton (comme une douce-amère) : de nom-
breux fruits charnus ont une pulpe comestible pour
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