Ce que l’on dit là est valable si toutes les autres choses (optique, capteur, temps d’exposition, etc…) sont égales
lors de la comparaison.
C’est un phénomène bien connu : si l’on veut beaucoup de lumière, il faut des grands « entonnoirs », c’est-à-dire
des instruments de grand diamètre. On a pour l’instant pas vraiment trouver autre chose pour avoir plus de
lumière (mise à part l’amélioration des optiques et surtout des capteurs) !!
C’est ainsi qu’on explique aisément la « course » aux diamètres toujours plus grands.
Le diamètre de l’objectif d’un instrument constitue dans ce sens sa caractéristique principale.
On parle de lunette de 15 cm (lentilles de 15 cm de diamètre), de télescope de 30 cm (miroir de 30 cm de
diamètre), etc…
La distance focale, les grossissements et d’autres caractéristiques ne sont habituellement pas le premier choix de
l’astronome (certes il faudra également ensuite faire ces choix) : selon la quantité de lumière qu’on veut, on
choisira tel ou tel diamètre.
Dans l’idéal, il est clair qu’on a meilleur temps de choisir tout de suite le plus grand diamètre possible !! Un des
facteurs principaux modérant la simplicité de ce choix est bien évidemment le coût. Le prix de télescopes
augmente encore plus rapidement (!!) qu’une proportionnalité au carré du diamètre :
Prix standard d’un télescope de comparaison de 20 cm : 5'000.-
Prix du télescope de 40 cm d’Arbaz : 30'000.-, soit 6 x plus cher (surface collectrice 4 x plus grande)
Prix du télescope de 60 cm de St-Luc : 150'000.-. soit 30 x plus cher (surface collectrice 9 x plus grande)
Prix d’un VLT de 8 m de diamètre : 100 millions de francs, soit 20'000 x plus cher (surface 1'600 x plus grande)
Sans parler du prix de Hubble (plus d’un milliard de dollars pour 2,4 m de diamètre) qui est un télescope un peu
à part…
L’échelle astronomique des éclats est la magnitude. C’est une échelle un peu particulière appelée logarithmique.
Lorsque la différence de magnitude entre deux étoiles est d’une magnitude, le rapport des éclats est de 2,5.
Une étoile de magnitude 5 brille ainsi 2,5 fois plus qu’une étoile de magnitude 6 qui elle-même brille 2,5 fois
plus qu’une étoile de magnitude 7, ainsi de suite.
Une étoile de magnitude 5 brille alors 6,3 fois plus (2,5 x 2,5) qu’une étoile de magnitude 7. Elle brillera 16 fois
plus (2,5 x 2,5 x 2,5) qu’une étoile de magnitude 8, 40 fois plus qu’une étoile de magnitude 9 et 100 fois plus
qu’une étoile de magnitude 10.
Chaque fois qu’il y a une différence de 5 magnitudes, cela veut dire que le rapport des éclats est de 100 fois.
Différence des mag 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Rapport des éclats 2,5 6,3 16 40 100 250 630 1'600 4'000 10'000
Il faut mentionner que cette échelle des magnitudes n’est pas très logique car une étoile de petite magnitude (par
exemple 0 ou 1) brille plus qu’une étoile de grande magnitude (par exemple 5). A ce titre, on rencontre des abus
de langage : on parle d’une étoile de faible magnitude (grande magnitude !) ou de forte magnitude (petite
magnitude).
Considérons maintenant deux objectifs, le premier de 10 cm, le second de 40 cm. Le second a un diamètre 4 fois
plus grand que le premier donc une surface collectrice 16 plus grande. Or un rapport de 16 sur les éclats
correspond à une différence de 3 magnitudes. Ainsi un objectif de 40 cm captera la même quantité de lumière
d’une étoile de magnitude 8 (ou 9 ou 10) qu’un télescope avec une étoile de magnitude 5 (ou 6 ou 7).
On dit alors qu’un objectif de 40 cm à un gain de 3 magnitudes par rapport à un objectif de 10 cm.
Le gain en magnitude en fonction du rapport des diamètres des objectifs est résumé dans les deux tableaux
suivants, le premier donnant un gain en nombres entier de magnitudes, le deuxième donnant un gain en fonction
d’un rapport simple des diamètres.