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produisent des ramifications
latérales qui portent des tubercules
en position terminale. La croissance
des tubercules est complétée vers la
fin de l'été, à mesure que les
journées raccourcissent. La crois-
sance de la plante est de type déter-
minée et une inflorescence en forme
de cyme est produite à l'apex de la
plante environ 4 à 5 mois après la
germination. Dans les régions de cli-
mats tempérés froids au Nord du
42ème degré de latitude Nord, les
plantes fleurissent rarement à la fin
de la saison de croissance. Les fleurs,
au nombre de 8 à 15, sont régulières
(actinomorphes), composées de 5
sépales et 5 pétales soudés (gamosé-
pales et gamopétales), de 5 (parfois
4-6) étamines ancrées à la base de la
corolle, d'un pistil dimère et d'un
ovaire à deux loges contenant de
nombreux ovules. Suite à une
pollinisation croisée entomophile, il
y a production d'une baie trilocu-
laire. Les plantes atteignent entre 80
cm et 1m 40 de hauteur lorsqu'elles
complètent leur développement
(FFiigguurreess 11 && 22).
Origine, centre de domestication et évolution de la culture de la pomme de terre
Le genre
Solanum,
auquel appartient la pomme de terre, contient plus de 1500 espèces d'origine américaine
distribuées dans les régions montagneuses de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud, du Mexique au Chili.
Solanum tuberosum
(2n = 48) a été placée dans la section
Tuberarium
, de la série
Tuberosum,
du genre qui
contient les espèces capables de produire des tubercules à partir des tiges souterraines. La section
Tuberarium
comprend un grand nombre d'espèces tellement variables morphologiquement qu'il est difficile de se mettre
d'accord sur le nombre d'espèces. Certains, comme Corell (l962) et Hawkes (1966) en classifient près de 159
espèces distribuées dans 17 séries différentes, tandis que d'autres, comme Ugent (1966), n'en reconnaissent que
36 espèces. Il est maintenant accepté que seulement une quinzaine de ces espèces soit impliquée dans l'évolu-
tion de la pomme de terre. Nous nous rapportons à la synthèse de Grun (l990) et aux recherches évolutives rap-
portées par Gepts 1993 qui sont basées sur la biologie moléculaire, qui proposent l'évolution indépendante de
deux sous-espèces de pomme de terre cultivées, la première
S. tuberosum
ssp.
andigena
(2n=48) dans l'Altiplano
bolivien-péruvien, l'autre
S. tuberosum
ssp.
tuberosum
(2n=48) au sud du Chili, dans les régions de l'île de
Chiloe ((SScchhéémmaa àà llaa FFiigguurree 33).
Des espèces diploïdes (2n=24) placées dans le complexe
S. brevicaule
se seraient hybridées naturellement
entre elles et auraient été impliquées dans l'évolution de
S. stenotomum
, une espèce diploïde qui pourrait être
la première à être cultivée de façon primitive dans le Plateau Andéen. Deux autres espèces diploïdes, dérivées de
l'hybridation des espèces du complexe
S. brevicaule,
auraient été cultivées pendant de brèves périodes:
S. gonio-
calyx
dans les régions andéennes et
S. phureja
dans les basses terres côtières sur le versant du Pacifique. La cul-
ture de ces espèces aurait été abandonnée au profit des espèces tétraploïdes cultivées par la suite. Un croise-
Figure 2 . Formation d'un tubercule de pomme de terre.