Le retard pris par les entreprises françaises dans l’intégration
du numérique limite gravement leurs performances
Les échanges du Conseil avec un écosystème large regroupant à la fois des chefs
d’entreprises et des experts, des fournisseurs de services ou encore des fédérations
professionnelles sont venus confirmer l’importance du sujet et l’urgence
d’intensifier les efforts et les investissements dans la transformation
numériques des PME. Le classement relatif à l’économie et à la société
numérique pour 2017 publié par la Commission Européenne le 3 mars renforce ce
constat. La France ne se place en effet qu’à la 16e place dans l’Union Européenne,
notamment à cause du retard pris par les entreprises dans l’adoption de nombreux
outils numériques. “Compte tenu de leur poids dans notre économie, la
transformation numérique de nos PME est une question de survie. Nos politiques
économiques ne peuvent pas avoir pour unique finalité le développement de
technologies de pointe, de processus industriels à grande échelle ou d’entreprises
à fort potentiel de croissance. Cette transition concerne l’ensemble du tissu
économique français
.Le retard qui se creuse représente un vrai risque à long
terme, car les consommateurs français ont quant à eux largement adopté les
usages numériques !
” insiste Guy Mamou-Mani, vice-président du Conseil
national du numérique.
Adapter nos entreprises aux grandes
transformations en cours
Le CNNum avait annoncé le 27 juillet 2016 sa volonté de détailler au sein des
groupes de travail 5 pistes d’actions opérationnelles. Parmi les pistes figuraient
notamment la constitution d’un réseau d'accompagnement, la mise en place d’une
plateforme de ressources personnalisables ou encore le soutien à
l'e-internationalisation des entreprises. Pour Amal Taleb, vice-présidente du
Conseil, “C’est un premier pas. S’interroger sur la transformation numérique des
PME, c’est s’interroger sur l’avenir de notre économie dans son ensemble. Il ne
peut s’agir uniquement d’une mise à niveau des entreprises les plus éloignées du
numérique. Il faut que les futurs responsables politiques s’engagent à renforcer la
résilience de toutes les PME. Ils doivent soutenir les entreprises dans la
réinvention de leurs modèles organisationnels, dans leur proposition de valeur et
dans les fonctions occupées dans la chaîne de valeur
”.
C’est pourquoi il apparaît nécessaire aux membres du CNNum de poursuivre sans
interruption ce dialogue ouvert entre des acteurs de la transformation numérique
des entreprises et des responsables politiques et économiques. Au cours du mois
d’avril, le CNNum invitera les parties prenantes. Les préconisations seront
mises en débat, avec le but de donner un horizon nouveau aux acteurs engagés
dans la transformation numérique des entreprises.