LIBELLULES ET DEMOISELLES

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LIBELLULES ET DEMOISELLES
Classification :
Règne : Animalia -- Embranchement : Arthropoda -- Sous-embranchement : Hexapoda -- Classe : Insecta -- Ordre :
Odonata
Généralités :
Les odonates ou odonatoptères, sont un ordre d'insectes à corps allongé, dotés de deux paires d'ailes membraneuses
généralement transparentes, et dont les yeux composés et généralement volumineux leur permettent de chasser
efficacement leurs proies. Ils sont terrestres, mais se trouvent le plus fréquemment aux abords des zones d'eau douce à
saumâtre, stagnante à faiblement courante, dont ils ont besoin pour se reproduire. Certaines espèces préfèrent les rivières,
d'autres les lacs, d'autres les mares.
Le terme odonates est dérivé du grec odontos qui se réfère aux dents présentes sur les mandibules de ces insectes. L’ordre
des odonates se subdivise en 3 sous-ordres : les zygoptères qui ont des ailes identiques, les anisoptères qui ont des ailes
inégales et comporte 21 familles et plus de 5.500 espèces. Il appartient à la classe des insectes qui est la plus importante et
la plus diversifiée du monde animal en représentant environ 80% des espèces existantes sur Terre. Les odonates peuplent
chaque continent à l'exception de l'Antarctique. 87 espèces sont présentes en France métropolitaine.
Certains documents font mention du sous-ordre des anisozygoptères qui ne comprend que deux espèces, toutes deux
asiatiques, pouvant vivre à plus de 3.000 mètres d’altitude. Une espèce est himalayenne et une autre japonaise. Ce sont les
plus anciennes apparues sur Terre et toujours présentes. Dotées d’yeux et d’ailes proches de ceux des zygoptères, le reste
de leur corps est semblable à celui des anisoptères. Ce sous-ordre a été abandonné, les animaux en question ont été
regroupés parmi les anisoptères, genre Epiophlebia.
En France, les zygoptères ou demoiselles (ailes identiques) représentent un tiers des 87 espèces d'odonates, et les
anisoptères ou libellules (ailes inégales) deux tiers.
Origine :
Il y a 325 millions d’années, au Carbonifère, apparaissent les premiers insectes ailés connus dont les libellules. Elles
portaient six ailes - au lieu de quatre aujourd’hui - et des pattes puissantes projetées vers l’avant. Les libellules du
Carbonifère se divisent en deux grands types : les Protodonata, et les Protozygoptera.
- Les Protodonata sont des libellules au sein desquelles on trouve des espèces de très grande taille, jusqu’à 80 cm
d’envergure. Elles acquièrent progressivement la structure de la nervation des ailes des libellules modernes. Elles
disparaissent il y a 250 millions d’années.
- Les Protozygoptera, très comparables aux demoiselles modernes, s’éteignent au milieu du Crétacé, il y a 100 millions
d’années. Elles appartiennent à une lignée qui va donner naissance aux odonates modernes.
Les odonates modernes acquièrent la structure de leurs ailes dès le Jurassique, il y a 200 millions d’années, et connaissent
jusqu’au Crétacé une extraordinaire diversification des formes.
Fossiles de libellules
Fossiles de larves de libellules
En langue française, le terme de libellule est en général employé au sens large pour désigner les odonates
Leur vie :
Ces insectes subissent une série de métamorphoses un peu compliquées durant leur existence, je vais commencer par un
rapide résumé de leur cycle de vie, les détails viendront au moment opportun.
La vie des libellules est fascinante car une partie de celle-ci est aquatique et l'autre aérienne. Afin de passer d'un stade à
l'autre, elles vont subir une succession de mues. En effet, elles possèdent un squelette externe, autrement dit, une
enveloppe rigide et non extensible dont il faut se séparer pour grandir : c'est le phénomène de mue. Seules les larves
possèdent cette faculté, et c'est jusqu'à 12 mues qu'elles pourront effectuer afin d'être prêtes pour l'émergence.
Mais qu'est ce que l'émergence ? Il s'agit du fait que la larve sorte de l'eau pour entamer sa métamorphose, en laissant
derrière elle son exuvie (sa dernière enveloppe larvaire). On connaît encore mal ce qui la pousse à aller sur terre, mais à
chaque fois et quelque soit l'espèce, la larve se positionne verticalement sur une tige (type roseau) et la métamorphose peut
débuter. Cette dernière dure peu de temps pour les demoiselles et, au contraire, plusieurs heures pour les grosses libellules,
type aeschne. Il faut savoir que la vie aquatique, donc larvaire, de la libellule est bien plus longue que sa vie aérienne. Ainsi
la larve vit de quelques mois à 5, plus rarement 7 ans dans l'eau, au contraire de l'adulte qui ne passe que 6 à 10 semaines
dans les airs. Durant cette courte période les immatures (venant tout juste d'émerger et n'ayant pas encore acquis les
caractéristiques des adultes) auront pour but de coloniser de nouveaux territoires, c'est la phase de dispersion. Et quant aux
adultes, ils sont chargés de la reproduction, ce sont donc eux en quelques semaines, qui assurent la perpétuité de l'espèce.
Anatomie :
Les insectes sont recouverts d'une cuticule chitineuse comme
l'ensemble des arthropodes. C'est un exosquelette qui leur sert à
limiter les pertes d'eau en milieu aérien. L’anatomie des odonates,
conforme dans ses grandes lignes à celle des autres insectes,
présente toutefois des différences qui font des ces animaux
exclusivement carnivores, de parfaites machines de chasse. Le
corps des libellules est divisé en 3 parties: tête, thorax et abdomen,
chacune étant formée de plusieurs segments.
La tête des odonates
Elle provient de la fusion ancestrale de 6 segments primitifs,
dont le premier porte les yeux, le deuxième les antennes, le
troisième le labre, le quatrième les mandibules, le cinquième
les maxilles ou mâchoires pourvues de palpes maxillaires, et le sixième le labium ou lèvre inférieure, pourvue des
palpes labiaux. Outre de simples ocelles, la tête porte des yeux composés, faits de très nombreuses facettes ou
ommatidies. Elle est très mobile se trouve sur la partie antérieure du prothorax, elle est relativement grosse par rapport
au corps.
Chez les zygoptères les deux yeux composés sont
Chez les anisoptères les yeux composés sont
toujours très nettement séparés. Du dessus de la tête
particulièrement développés et se rejoignent, au moins en
vers la base de la face, on observe :
un point, dans la plupart des familles. En raison de leur
- l’occiput (qui présente parfois des traits ou des taches
grande taille, les différentes pièces se trouvent ramenées
claires)
vers l'avant, à l’exception de l'occiput (ou triangle occipital)
- le vertex pourvu de 3 ocelles disposés en triangle,
qui est réduit à un petit triangle. Du sommet à la partie
- le front avec deux antennes de 7 articles en général,
inférieure, on observe donc : le vertex formant souvent une
- le postclypeus,
protubérance, le front, le postclypéus, l'antéclypéus, le labre
- l'anteclypeus,
et le labium. Les pièces buccales sont situées sur la partie
- le labre
inférieure de la tête et sont composées de 5 parties : le labre
- le labium qui cache les pièces buccales (mandibules
les mandibules, les maxilles, le labium et l’hypopharinx.
et maxilles).
Les antennes
La situation qu'elles occupent par rapport au crâne est située sur la région supérieure du front que l'on appelle le vertex.
Les antennes, toujours par paire, sont des appendices articulés dont les dimensions et les formes varient à l'infini, d’un
insecte à l’autre. Le plus souvent, l'insecte les porte étendues horizontalement devant lui pour reconnaître le terrain ou
palper les objets qui se trouvent sur sa route. Les antennes comptent, après les yeux, comme les organes des sens les
plus importants. Des terminaisons nerveuses très compliquées indiquent la perfection de leur organisation. La fonction
de ces appendices paraît avant tout tactile, mais elle se rapporte aussi à l'ouïe et même à l'odorat.
Demoiselle
Libellule
Les yeux
Les yeux des odonates sont encore inégalés tant par leur volume que par leur incroyable efficacité : sensibilité aux
mouvements, identification des formes et des couleurs, capacité d’adaptation à la distance. Le spectre des couleurs
perçues est, par rapport à l'homme, décalé vers le violet : les insectes ne voient pas le rouge lointain, mais perçoivent
une fraction ultraviolette de la lumière solaire et leur perception différentielle de l'environnement s'en ressent fortement.
Certaines fleurs nous paraissant unies peuvent être bigarrées aux yeux des insectes.
Demoiselle
Libellule
En surface, chaque œil se compose de milliers de facettes hexagonales - jusqu’à
30.000 chez les plus grandes espèces - appelées ommatidies. Indépendantes les
unes des autres, elles sont reliées au ganglion optique du cerveau. Ce dernier
reconstitue une image globale à partir de milliers d’images partielles. Les plus
larges facettes, situées sur la partie supérieure de l’œil, sont plus sensibles aux
mouvements que celles situées dans la partie inférieure, chargées d’identifier
formes et couleurs. Cet équipement visuel, associé à la mobilité du cou, donne
aux libellules une vision multidirectionnelle sur 360° et leur permet de repérer une
proie immobile à 20 mètres et en mouvement à 50 mètres.
hexagonale et tubulaire, allongée en profondeur, ce qui leur permet de se
juxtaposer pour former l'œil. L'ommatidie est plus large à la surface qu'en
profondeur, ce qui donne une forme arrondie à l'œil, grâce à une position en
éventail. Seule sa partie superficielle est visible, créant cet aspect de facettes.
Une ommatidie est comparable à un œil plus "classique" comme celui de
l'homme ou de l'aigle : elle comporte une cornée, un cristallin et une région
photosensible que l'on appelle rhabdome. Elle est aussi creuse et remplie d'un
liquide translucide analogue à l'humeur vitrée. Toutes les ommatidies se
rattachent à un nerf optique pour faire parvenir au cerveau leur vision. Celui-ci
doit analyser toutes les images pour les regrouper en une seule, et cela plus
de 175 fois par seconde. (impressionnant pour un cerveau de si petite taille).
On appelle cela la vision par apposition. La taille
http://tpevision.chez.com/images/micr
osc2.jpgLa forme des ommatidies est
d'une ommatidie est minuscule, puisqu'il est possible d'en ranger près de 30.000 sur le peu de surface qu'offre l'œil
complet, à peine 4 mm² !
Trois yeux simples, ou ocelles, situés sur le front, envoient directement aux ailes
des informations sur la position relative de l’horizon, de sorte que l’insecte peut à
tout moment modifier sa position dans l’espace. Les ocelles au nombre de trois
sont placées sur le vertex, sur la partie supérieure de la tête chez les
demoiselles ou sur la face, en avant des yeux, chez les libellules.
Le thorax
Il est formé de deux parties différentes : le prothorax et le synthorax, ce dernier
étant composé du mésothorax et du métathorax fusionné. Le prothorax est un
minuscule organe qui porte la tête et lui permet de pivoter, il porte également la
paire de pattes antérieures. La partie dorsale du prothorax, appelée le pronotum,
présente souvent des motifs colorés permettant de différencier les espèces
proches. Le synthorax porte les deux paires d'ailes et les deux autres paires de pattes, médianes et postérieures.
Les pattes
Chez les odonates et d'autres insectes aquatiques, la particularité des pattes est que celles-ci sont toutes dirigées vers
l'avant, et ne servent pas au déplacement, mais permettent à l'insecte de s'accrocher sur des supports. Cette
configuration particulière permet à la libellule de capturer ses proies tout en volant. Les six pattes, robustes et
puissantes, sont armées d’épines acérées, s’imbriquant les unes dans les autres autour des proies.
Quel que soit le type d'Insectes, chaque patte est composée des
mêmes parties. C'est d'abord la hanche ou coxa (A) qui s'articule
toujours entre le sternum et les flancs dans une cavité aménagée. A la
hanche s'attache le trochanter (B). La troisième partie de la patte, le
fémur, toujours allongée et robuste (C). A lui s'articule le tibia (D) dont
les bords sont armés d'épines disposées par séries et dont l'extrémité
inférieure est ordinairement munie d'éperons (E) simples, composés et
en nombre dépassant rarement deux. La dernière division de la patte
est appelée tarse (F); c'est la seule qui soit composée de plusieurs
articles dont le dernier porte des griffes, il est ordinairement nommé
onychium (G). Chez les odonates, les deux griffes de chaque patte sont généralement de longueur égale, dentées et
recourbées.
Les ailes
Les quatre ailes sont formées par la réunion de deux membranes dont les nervures assurent rigidité et souplesse.
Contrairement à la plupart des autres insectes, les ailes sont parfaitement indépendantes, donnant au vol une
impressionnante manoeuvrabilité. Le vol des odonates est extraordinaire de rapidité et de virtuosité, elles sont
capables de planer, d'effectuer un virage sur l'aile,
un vol stationnaire, une marche arrière, ou une
montée verticale pour capturer une proie.
Demoiselle
Libellule
Un fort grossissement des ailes de libellulles montre des "épines" portées par les nervures et semblant renforcer la
surface alaire de ces grands voiliers
Les ptérostigmas sont des taches situées sur l'extrémité des ailes
d'odonates, d'abord blanches, puis prenant une couleur
caractéristique de l'espèce sont rectangulaires occupant deux à
quatre cellules et proche de l’apex. Les ptérostigmas sont présents
sur les ailes de tous les odonates européens à l’exception de celles
des Calopterygidae.
Position des ailes
Ailes jointes ou semi-écartées chez les demoiselles
Ailes écartées chez les libellules
L’abdomen
Il est constitué de dix segments. Il peut être de forme
variable, plus ou moins cylindrique ou aplati, épaissi ou
rétréci à certains segments, et présente très souvent des
motifs colorés permettant d'identifier les espèces
d'odonates. Le dixième segment, assez court, porte des
appendices anaux permettant au mâle de saisir la
femelle derrière la tête lors de l'accouplement. C'est
également en observant l'abdomen que l'on peut
distinguer les individus mâles et femelles.
Les mâles portent les pièces copulatrices sous le
deuxième segment abdominal. Chez les femelles,
l'organe permettant la fécondation et la ponte des œufs,
appelée ovipositeur, est situé sous les huitième et neuvième segments.
Organisation interne des insectes donc également des odonates :
Appareil circulatoire
Tous les organes internes sont baignés dans l'hémolymphe, Ce dernier est le
sang de l'insecte, ce liquide est dépourvu d’hémoglobine et n’apparaît donc
pas rouge, mais plutôt transparent. L'hémolymphe circule de l'avant à
l'arrière et est retourné vers l'avant par l'aorte et le coeur. Ces derniers se
localisent sous le dos de l'insecte et vont de l'abdomen au thorax.
L’hémolymphe est mise en mouvement par un vaisseau contractile situé
dans la partie supérieure de la cavité abdominale, il se nomme cœur dorsal.
C’est un organe qui se présente comme une succession de ventricules, leur
nombre peut aller jusqu’à 11, chaque ventricule est percé à sa base par une
paire d’orifices (ostioles) s’obturant alternativement lors de contractions.
L’hémolymphe pénètre dans le cœur, aspirée par les ostioles, puis est dirigé
vers l’avant du corps jusque dans le thorax ou elle est de nouveau libérée
dans le corps. Il se forme donc un faible courant qui irrigue le corps d’avant en arrière. Mis à part son rôle nourricier,
l’hémolymphe est importante dans le processus de la mue, en effet, elle aide l’animal à se débarrasser de sa vieille
peau (exuvie) en créant des surpressions locales. De plus lors de la mue imaginale des insectes ailés, c’est
l’hémolymphe qui, en envahissant les nervures des ailes, les aide à se tendre avant de sécher.
Appareil respiratoire
L’insecte respire par un orifice olfactif situé dans la tête. On ne voit ni
poumons, ni branchies, mais on observe des trachées, des tubes qui
débouchent sur l’extérieur du corps par des ouvertures variables, les
stigmates, 2 dans le thorax et 8 dans l'abdomen que l’insecte peut ouvrir
ou fermer. Les trachées se ramifient en tubes de plus en plus fins, les
trachéoles, qui conduisent l’air dans tous les organes. À ce niveau,
l’oxygène de l’air diffuse dans l'hémolymphe, et le dioxyde de carbone
passe dans l’air.
Appareil digestif
Il est composé, des organes suivants : le pharynx, l'oesphage, le jabot, le gésier, l'estomac, l'intestin, le colon, le rectum
et l'anus. On trouve des glandes salivaires à côté du pharynx. Lorsque l’animal se nourrit, il stocke la nourriture dans
son jabot. Ensuite, les aliments passent dans le gésier puis sont digérés dans l'intestin qui est constitué de trois parties :
le stomodeum (intestin antérieur), le mésentéron (intestin moyen) et le proctodeum (intestin postérieur). Stomodeum et
proctodeum sont recouverts de cuticule puisqu'ils sont issus d'invaginations du tégument. La digestion est aidée par le
foie et le pancréas. Les déchets inutiles sont rejetés à l'extérieur au bout de l'abdomen. Les tubules de Malphigi sont
l'organe d'excrétion associé au système digestif. Son rôle est de recueillir les déchets de l'hémolymphe et de les
déverser dans l'intestin. Les déchets azotés sont rejetés sous la forme de cristaux d'acide urique à cause du faible pH.
Les tubules de Malphigi peuvent donc éliminer les déchets azotés avec un minimum de pertes d'eau.
Schémas illustrant l'excrétion des déchets azotés par les tubes de Malpighi
Appareil nerveux
Il est formé d’un ganglion cérébral situé dans la partie supérieure de la
tête ; de ce cerveau partent des nerfs dont certains sont
particulièrement importants : nerfs optiques, nerfs antennaires. Deux
nerfs latéraux passent de part et d ‘autre de l’œsophage (collier
œsophagien) et se rejoignent au niveau d’un collier nerveux sous
œsophagien ; de cet endroit part un nerf de fort diamètre qui longe la
partie inférieure de l’insecte jusqu’a bout de l’abdomen : la chaîne
nerveuse ventrale, il présente des ganglions nerveux d’ou partent les
différentes fibres qui innervent les organes et les muscles
Les muscles
Les insectes possèdent environ 4.000 muscles striés, ce qui équivaut
environ à 10 fois plus que l’homme ! Ils sont bien plus efficaces grâce à leur système d’oxygénation plus important. Ils
sont fixés aux revers de l’exosquelette.
Le système endocrinien
Le développement et la croissance sont contrôlés par une hormone stéroïde, l'ecdysone, et ses dérivés comme
l'hydroxyecdysone. Elle est produite dans des glandes prothoraciques et induit la mue. Une autre hormone, l'hormone
juvénile, inhibe la métamorphose et contrôle la reproduction. Elle est produite dans les corpora allata, des organes
endocriniens près de l'oesophage.
Les organes sensoriels :
Les odonates possèdent des organes sensoriels sur tout le corps. Le goût et l'odorat sont leurs sens les plus développés.
Les organes de l'odorat se localisent sur des poils sensitifs des antennes. Ce sens est très raffiné car elles peuvent détecter
des odeurs très diluées.
Les organes du goût ne sont pas seulement développés au niveau de la bouche car les antennes servent aussi à goûter.
Les insectes n'ont pas d'oreille mais plutôt des organes tympaniques. Ce sont les poils à la surface du corps qui jouent le
rôle de l'ouïe.
Les organes du toucher sont constitués par les poils du corps, les antennes et les cerques des insectes.
Appendices anaux et organes sexuels :
Les pièces copulatrices du mâle sont situées à la base de son
abdomen, alors que les organes génitaux de la femelle se situent
près des appendices anaux, à l'extrémité de l'abdomen.
On distingue les appendices anaux supérieurs (en position dorsale)
appelés cercoîdes et les appendices annaux inférieurs (en position
ventrale) : deux cerques ou une lame supra-anale suivant l'espèce.
Chez la femelle, il n'existe pas d'appendices anneaux inférieurs.
On trouve par contre sur la face ventrale un ovipositeur, qui permet
d'insérer les œufs dans les végétaux, ou une lame vulvaire (plus ou
moins visible) chez les libellules n'utilisant pas cette méthode de
ponte.
Avant l’accouplement, le mâle attrape la femelle derrière la tête
grâce à une petite pince située à l’extrémité de son abdomen (les
cerques) et ne la lâche plus.
Accrochés solidement l’un à l’autre dans un vol
en tandem, les deux partenaires s’accouplent.
L’appendice copulatoire de la femelle se situe à
l’extrémité de son abdomen, celui du mâle sur
la face ventrale d’un segment beaucoup plus
proche du thorax (2ème segment). Lorsque la
femelle accepte le mâle, elle recourbe son
abdomen pour mettre en contact son orifice
génital avec les appendices du mâle. Ceci
explique que lors de l’accouplement, le mâle et
la femelle doivent se contorsionner dans une
position nommée roue ou cœur copulatoire.
La fertilisation est retardée. Les œufs ne sont fécondés que lors de la ponte, l'accouplement n'étant en effet qu'un transfert
de sperme. Avant de passer son sperme, le mâle souvent nettoiera les voies génitales de la femelle. Les tandems se posent
en général sur la végétation rivulaire mais certaines espèces s'accouplent en vol.
La chasse :
L’anatomie des odonates est parfaitement adaptée à la chasse en vol. Durant le vol, elles subissent des accélérations
atteignant 30 G, soit cinq fois plus qu’un pilote de chasse, avant qu’il ne perde connaissance ! C’est grâce à leur système
sanguin ouvert qu’elles peuvent résister à de telles accélérations. La pression due à
l’accélération est répartie de façon homogène dans tout le corps et le sang continue
à circuler librement.
Contrairement aux autres insectes, elles possèdent de grands muscles attachés
directement à la base des ailes. Elles sont ainsi capables de réaliser la plupart des
acrobaties aériennes connues en les enchaînant à grande vitesse (plus de 70 km/h,
pour les anisoptères). Elles peuvent accélérer jusqu'à une vitesse très surprenante
pour un insecte et, quand elles heurtent une proie le choc de l'impact est très violent.
Cependant la structure flexible de leur corps absorbe l'impact de la collision. ce qu’on
ne peut pas dire pour leur proie. Celle-ci s'évanouira ou sera même tuée par l'impact.
Les odonates sont des prédateurs actifs qui se nourrissent de proies vivantes.
Percheuses ou patrouilleuses, elles se regroupent parfois pour attaquer des nuées
d’insectes. Leur nourriture est composée d’insectes et d’araignées. Elles pratiquent
également le cannibalisme, entre espèces différentes, mais aussi au sein de la même
espèce. Deux méthodes sont utilisées avec un égal succès :
Les « percheuses » attendent le passage d’un insecte à proximité, pour se lancer à sa
poursuite, puis revenir sur leur perchoir pour consommer leur repas.
Les « patrouilleuses » volent continuellement et leurs proies sont capturées et
consommées en vol sauf si elle est de grande taille (un papillon, par exemple) alors elles
se posent pour l'ingérer.
Les proies sont capturées à l'aide des deux paires de pattes avant, puis déchiquetées avec les mandibules. Souvent, après
avoir consommé, certains types de libellules font leur toilette.
Chasseurs chassés :
Elles sont, à leur tour, les proies d’un grand nombre d’animaux qui les consomment
comme partie de leur régime alimentaire ou en font de véritables festins à certaines
périodes de l’année. De très nombreuses espèces d’oiseaux consomment les
libellules et certains en font une véritable spécialité, comme le faucon hobereau en
Europe, ou le tyran de la Dominique aux Antilles. Les fourmis profitent souvent du
moment le plus vulnérable de la vie de l’imago (animal adulte), quand ce dernier
vient d’émerger, encore mou et incapable de fuir. Certains hyménoptères, tels que
les frelons parviennent à capturer en vol des libellules de grande taille comme l’Anax
empereur. Les araignées, notamment celles qui tendent leur toile au bord de l’eau,
font une grande consommation des celles venues percuter leur filet. Les grenouilles
et crapauds, quant à eux, consomment aussi bien les larves que les imagos.
Demoiselle ou libellule ?
Ces insectes présentent quelques différences morphologiques qui permettent de les différencier au premier coup d'oeil.
Outre la taille on constate généralement que les demoiselles se posent souvent alors que les libellules volent longtemps.
Demoiselles
Elles sont fines, de petite taille et maintiennent leurs ailes
fermées ou semi-ouvertes lorsqu’elles sont au repos. La
forme des ailes antérieures et postérieures est identique.
Libellules
Elles sont plus grandes et plus trapues. Elles ont des ailes
antérieures et postérieures de forme différente qu’elles
maintiennent étalées au repos.
Les ailes sont en général transparentes (hyalines) et
pédonculées. La seule tache colorée est le ptérostigma sur
le bord antérieur, près de leur extrémité.
Les ailes présentent une structure plus complexe avec plus
de cellules et de nervures. Elles peuvent comporter des
zones colorées à la base ou à l’extrémité en plus du
ptérostigma.
Les yeux sont écartés et ne se touchent pas
Les yeux sont proches et se touchent au moins en un point
Chez les mâles, les pièces copulatrices situées sous le
second segment de l’abdomen sont en général peu
saillantes.
Chez les mâles, les pièces copulatrices situées sous le
second segment de l’abdomen sont en général saillantes et
comportent un hameçon.
Chez les mâles les appendices anaux sont constitués d’une
paire de cercoïdes plus ou moins longs sur le dessus et
d’une paire de cerques situés sous les cercoïdes
Chez les mâles les appendices anaux sont constitués d’une
paire de longs cercoïdes sur le dessus et d’une lame supraanale centrale, plus courte située sous les cercoïdes.
Les femelles de toutes les espèces possèdent un
ovipositeur situé sous les derniers segments de l’abdomen.
Il leur sert à déposer les œufs dans les tissus des végétaux.
Les femelles de certaines espèces possèdent une lame
vulvaire située sous le huitième segment de l’abdomen. Ellel
leur sert à déposer les œufs dans l’eau.
Quand la libellule inspire l’homme :
L’hélicoptère Sikorsky
Le système de vol des odonates est une merveille de conception. Le premier fabriquant mondial d'hélicoptères,
Sikorsky, a conçu un de ses hélicoptères en prenant la libellule pour modèle. IBM qui assista Sikorsky dans ce projet,
commença par modéliser une libellule sur ordinateur. Deux mille interprétations y furent effectuées à la lumière des
manœuvres de la libellule dans l'air. Ainsi, le modèle de Sikorsky pour transporter du personnel et de l'artillerie fut
construit sur des exemples dérivés de la libellule.
L’aviation Suisse
Comme nous l’avons vu un peu plus tôt, la libellule possède un système sanguin ouvert. Son sang ne coule pas dans
des vaisseaux, il remplit tout son corps. Tous les organes, comme son cœur tubulaire, flottent dans le sang. Protégé par
ce rembourrage liquide, l'organisme peut ainsi résister sans dommage aux incroyables acrobaties aériennes de la
libellule. Lors de ses changements soudains de direction, le corps de l'insecte est en effet exposé à des accélérations
de 30 G. Trente fois plus que l'accélération due à la gravité.
En 1987, Andreas Reinhard, alors pilote des forces aériennes suisses, est le premier à avoir l’idée de s’inspirer
directement du formidable système de protection anti-gravité de la libellule. Il commence par tailler dans une bâche de
protection pour piscine une combinaison qu’il remplit de 28 litres de liquide. L’ensemble est pesant et tellement peu
pratique que le pilote a besoin d’assistants pour l’aider à monter dans son cockpit. Mais ça marche. L’étape suivante
sera de trouver des matériaux textiles légers, résistants, et surtout qui ne se déforment pas
sous l’effet de la pression tout en restant assez flexibles pour permettre au pilote de bouger et
de passer de 28 à moins de 2 litres. Après différentes tentatives, Andreas Reinhard choisit de
faire fabriquer cette matière directement par Life Support Systems, la compagnie qu’il a créée.
Autre défi: réduire la quantité de liquide utilisée dans la combinaison afin de rendre celle-ci
plus pratique.
Au cours des essais menés dans un centre de l’Armée de l’air allemande, l’équipe d’Andreas
Reinhard finit par remarquer que l’efficacité de la protection ne dépend pas du volume d’eau,
mais de la hauteur d’une colonne de liquide épousant de corps du pilote. Dans sa version
actuelle, la combinaison ne contient donc plus que quatre minces tubes qui partent des
épaules pour descendre jusqu’aux chevilles. Contenance totale: moins de deux litres. Quant
au liquide, il s’agit simplement d’eau distillée, additionnée d’une sorte d’antigel, pour le cas où
le pilote devrait s’éjecter en haute altitude. En cas de crash en mer, ses quatre tubes peuvent
même lui servir de ration d’eau de survie.
U.Korn
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