Cette simple comparaison enseigne que pour une même puissance électrique, les efforts
sont 6 fois plus important sur les pales d’une hydrolienne que sur celles d’une éolienne,
et qu’ils sont plus de 15 fois plus forts sur le houlomoteur.
Les efforts résultent de la physique du fonctionnement des capteurs d’énergie et des lois
de la mécanique des fluides, et non pas de la technologie adoptée pour la réalisation du
capteur. Tous les progrès techniques à venir ne pourront rien changer aux équations de
la physique, donc aux efforts minimaux subis par les installations.
Or, de manière générale dans l’industrie, le coût d’une installation est quasiment
proportionnel à la quantité de matériau (acier, béton, composites, etc.) nécessaire pour
résister aux efforts mécaniques. La vitesse coûte peu. Elle est même généralement un
avantage. Par exemple, pour une puissance donnée, une génératrice électrique est
d’autant petite qu’elle tourne vite.
Cette discussion est nécessairement simplifiée. On peut malgré tout en déduire qu’il
existe intrinsèquement une classification des coûts potentiels des équipements destinés
à exploiter les énergies marines. Un capteur éolien est plus léger et moins cher qu’un
capteur hydrolien, tandis que les houlomoteurs doivent être les plus résistants et les
plus onéreux.
Cette classification doit bien entendu être tempérée par d’autres considérations. Le
capteur d’énergie n’est pas le seul paramètre influençant le coût total. Par exemple, pour
une puissance donnée, donc pour un effort donné sur le rotor, la structure portant une
éolienne offshore est d’autant plus lourde que la profondeur d’eau augmente. De
nombreux autres exemples de facteurs ayant une influence sur le coût pourraient être
cités.
Efforts extrêmes sur les installations durant les tempêtes
Les capteurs qui extraient l’énergie du milieu sont tenus en place par une structure
porteuse (mât d’éolienne, embase d’hydrolienne, etc.).
Lorsqu’une tempête survient, des vents de plus de 50 m/s soufflent sur les éoliennes
offshore, avec parfois des rafales de 70 m/s. Dans de telles circonstances, l’éolienne est
arrêtée afin de limiter les risques de casse. C’est pourtant durant de tels événements que
les rotors subissent les efforts maximaux (2MN ou 200 tonnes-force sur le rotor d’une
éolienne de 5MW, à plus de 100 m au dessus de l’eau).
La tempête engendre de fortes vagues qui frappent les parties sous-marines (structures
support des éoliennes fixes, flotteurs des éoliennes flottantes, etc.). Pour donner une
idée, les efforts extrêmes sur l’embase d’une éolienne offshore fixée sur le fond sont
typiquement 2 fois plus forts que les efforts dus au vent.
La houle longue (périodes de plus de 10s) se fait sentir jusqu’à des profondeurs de 40m
à 50m. Les mouvements de va et vient de l’eau sur un fond sableux peut provoquer un
affouillement autour des structures qui risquent de se retrouver déchaussées. Les câbles
posés sur le fond doivent être lestés pour ne pas être ballotés.
Les efforts de tempête sont particulièrement critiques pour les systèmes houlomoteurs.
Ceux-ci doivent avant tout être conçus pour survivre aux tempêtes. Une prise en compte