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CHAPITRE VIII SYSTEME RESPIRATOIRE
Le système respiratoire se compose des différents organes au sein desquels l'air
circule, c’est-à-dire les narines, les fosses nasales, les choanes, le pharynx, le larynx, la
trachée, l'arbre bronchique et les alvéoles pulmonaires.
8.1 Les narines et les fosses nasales
(figure 8.1)
Le développement des cavités nasales débute avec la formation des placodes
olfactives. Celles-ci sont très vite entourées d'un repli dérivé du processus frontonasal sous la
forme de deux gouttières olfactives. Ces gouttières se creusent pour former deux
invaginations : les sacs nasaux. L'ouverture de ces sacs nasaux sont les futures narines. Au
fond de ces deux cavités aveugles la paroi dégénère ventralement et une large communication
s'établit entre chacun de ces sacs et la cavité buccale. Cette communication est ensuite réduite
par la croissance des deux processus palatins des arcs maxillaires et du septum nasal qui
finissent par fusionner sur le plan médian.
La fusion des deux proéminences nasales médiales forme le palais primaire et celle de
ces trois lames mésodermiques le palais secondaire. Les palais primaire et secondaire
s'ossifient crânialement pour former le palais dur qui fusionne avec le septum nasal. La cavité
buccale et les deux cavités nasales sont ainsi séparées.
Caudalement, le palais reste mou et ne fusionne pas avec le septum nasal. De cette
absence de fusion résultent deux ouvertures entre les cavités nasales et le pharynx : les
choanes.
Les parois des cavités nasales émettent ensuite des reliefs longitudinaux qui les
compartimentalisent : ce sont les cornets, séparés par les méats.
Les sinus paranasaux se forment à partir d'invaginations de l'épithélium des cavités
nasales qui s'étendent progressivement dans l'épaisseur des os en formation. Les sinus
maxillaires se ramifient pour donner les sinus frontaux. Ces sinus sont à peine formés à la
naissance et continuent de se développer au cours de la croissance de l'individu. Leur
développement varie fortement d'une espèce à l'autre (cf. cours d'anatomie).
L'organe voméro-nasal est une invagination tubulaire de la muqueuse nasale au niveau
de la partie rostrale du septum nasal. Les cellules épithéliales de cet organe se différencient
en cellules neurosensorielles dont les axones rejoignent le nerf olfactif. Deux autres zones de
la muqueuse nasale, dérivées directement des placodes olfactives se transforment en deux
zones neurosensorielles, au niveau de la muqueuse du cornet ethmoïdal. Les axones de ces
muqueuses olfactives forment les deux nerfs olfactifs.
8.2. Le pharynx
A l'issue de l'ouverture des choanes et la mise en place du palais mou, on distingue le
nasopharynx, au-dessus du voile du palais et l'oropharynx en dessous du voile du palais.
L'ostium pharyngé est la zone de communication entre les deux parties.
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8.3. Le larynx, la trachée et les poumons
8.3.1. Le larynx (figure 8.2)
Le larynx et la trachée dérivent de la partie caudale du plancher du pharynx. Un sillon
apparaît entre les deux gonflements laryngés. Ce sillon se transforme en une gouttière dont
l'extrémité caudale croît en doigt de gant dans le mésoderme sous-jacent. Les reliefs laryngés
fusionnent pour former le septum trachéo-œsophagien qui transforme la gouttière en un tube
aveugle dont l'extrémité rostrale s'ouvre dans le plancher du pharynx. L'extrémité aveugle de
ce diverticule progresse caudalement et ventralement pour former la trachée et se divise
ensuite en deux bourgeons pulmonaires symétriques.
Les cartilages laryngés dérivent des gonflements laryngés et épiglottique et donc des
arcs branchiaux, plus particulièrement des arcs IV et V.
8.3.2. La trachée et les poumons (figure 8.3)
L'extrémité caudale du tube trachéal présente les deux bourgeons pulmonaires. Ils
constituent les ébauches des bronches principales et des poumons. La trachée et les
bourgeons pulmonaires s'allongent et croissent entre l'intestin antérieur et le massif cardiaque,
au sein du médiastin embryonnaire. Dans le même temps, les bourgeons se ramifient en
bronches secondaires, tertiaires,.... A ce stade, le développement de l'arbre respiratoire
ressemble à celui d'une glande et est qualifié de pseudoglandulaire.
La ramification pulmonaire se poursuit jusqu'au niveau des bronchioles. Sa
vascularisation se développe de concert, c'est le stade canaliculaire.
Enfin, les extrémités aveugles se dilatent en saccules à parois minces, les alvéoles
pulmonaires. C'est le stade terminal ou alvéolaire. Les cellules épithéliales de l'arbre
broncho-alvéolaire se différencient en cellules spécialisées (cf. cours d'histologie). Au cours
de la croissance du jeune, les poumons augmentent leur taille par dilatation des alvéoles et
allongement des bronches plutôt que par la formation de nouvelles alvéoles.
La maturation fonctionnelle des poumons n'est assurée qu'avec la production du
surfactant. Cette phospholipoprotéine est produite par quelques cellules épithéliales
alvéolaires (les pneumocytes II). Elle tapisse les alvéoles et abaisse considérablement la
tension superficielle du film liquide qui recouvre l'épithélium alvéolaire (c'est donc un
détergent naturel). Ceci permet de maintenir les alvéoles béantes au cours de la vie aérienne.
Ce surfactant permet donc la respiration, mais facilite également la première inspiration lors
de la naissance. Sans surfactant, pas de respiration possible. C'est pourquoi, les prématurés
ont parfois de graves difficultés respiratoires (ex. porcelets nés avant 105 j.p.c.).
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8.4 Anomalies du système respiratoire
(figure 8.4)
8.4.1. La fente palatine (cf. chapitre VII)
8.4.2. L'atrésie des choanes
Rare. Elle est observée chez l'agneau atteint d'agnathie. Elle résulte de la persistance
de la membrane oronasale. Le pronostic est mauvais.
8.4.3. Brachycéphalie et sténose des voies respiratoires supérieures
La brachycéphalie prédispose à la sténose des fosses nasales et des choanes. C'est la
raison pour laquelle les races brachycéphales sont plus sujettes à des troubles respiratoires (et
"ronflent" plus bruyamment quand ils respirent par les narines).
8.4.5. Fistule trachéo-œsophagienne
Elle résulte d'une malformation du septum trachéo-œsophagien qui ne sépare pas
complètement la trachée et l'œsophage. Elle se situe en arrière du larynx et engendre des
erreurs de lieu (nourriture dans l'arbre respiratoire) et finalement de la détresse respiratoire.
Le pronostic est mauvais
8.4.6. Hypoplasie de la trachée ou sténose trachéale
Surtout chez les races canines brachycéphales. Elle peut être localisée ou intéresser
toute la trachée. La sévérité des symptômes dépend de la gravité du rétrécissement qui
culmine avec l'absence d'un segment trachéal (aplasie) qui empêche toute respiration. Le
pronostic est mauvais.
8.4.7. Hypoplasie pulmonaire
C'est l'anomalie la plus fréquente. Le degré d'insuffisance du développement
pulmonaire règle la sévérité des symptômes (de l'absence de symptôme à la détresse
respiratoire rapidement mortelle). Elle est le plus souvent due à un empêchement physique du
développement des poumons (hernie diaphragmatique, déformation du squelette
thoracique..). Le pronostic est fonction de la gravité de l'hypoplasie.
8.4.8. Le syndrome de détresse respiratoire du poulain
Ce syndrome connu aussi sous le vocable de poulain aboyeur ou de syndrome
d'inadaptation du nouveau-né s'observe surtout chez les chevaux de sang. La pathogénie
exacte est mal connue. Le poulain présente des signes de détresse respiratoire et des signes
neurologiques probablement dus à une hypoxie cérébrale. Trouble mortel dans ± 50% des
cas, surtout ceux caractérisés par les sortes d'aboiements émis par le poulain au cours de sa
détresse respiratoire.
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