L’ULg impliquée dans les tests en vol de la sonde JUNO en
route vers Jupiter
Avant de prendre la direction de la planète géante, JUNO va s’approcher de la Terre le
mercredi 9 octobre. Cette première rencontre de la sonde avec la Terre est l’occasion de
tester ses instruments en vol, notamment le spectromètre ultraviolet (UVS) partiellement
conçu au Centre Spatial de Liège. Quant aux données collectées par l’UVS, elles seront
également analysées par les planétologues de l’ULg.
LIEGE, 04/10/2013 -
Après un voyage de 11 mois autour du soleil, la sonde JUNO frôlera et
observera la Terre le mercredi 9 octobre au cours de son voyage vers Jupiter. Elle emporte divers
équipements destinés à l’étude de l’atmosphère de la planète géante et de son environnement
magnétique. Parmi ceux-ci, un spectromètre ultraviolet (UVS) partiellement réalisé au Centre Spatial
de Liège (CSL-ULg) destiné à l’observation des aurores polaires. Une équipe de recherche de l’ULg en
analysera les observations.
La sonde JUNO a été lancée par la NASA le 5 août 2011 depuis le Cap Canaveral par une fusée
ATLAS V en direction de Jupiter. Elle emporte à son bord 11 instruments destinés à l’étude de la
composition, de l’origine, de la structure interne, du champ magnétique et des aurores polaires de la
planète géante. Dans un premier temps, Juno a été placé en orbite autour du soleil.
Le 9 octobre, la sonde passera à 559 km de la Terre, augmentera sa vitesse par rapport au soleil
jusqu’à 138.000 km/h et sera déviée par l’attraction terrestre en direction de Jupiter qu’elle atteindra
en août 2016. Pendant quelques heures, les instruments seront mis en fonctionnement et leurs
performances en vol seront vérifiées. Cette rencontre avec la Terre fournira une première occasion de
tester les instruments en vol et d’appliquer les méthodes d’analyse développées pour la rencontre
avec Jupiter trois ans plus tard. Le spectromètre ultraviolet observera notamment la Lune et
l’atmosphère terrestre au-dessus de l’Afrique australe. Il sera également pointé vers le sud pour
tenter de détecter l’aurore polaire australe. Les données collectées seront aussitôt disponibles à
l’Université de Liège. Cet instrument permettra d’analyser le rayonnement de la haute atmosphère
dû aux molécules soumises aux effets du rayonnement solaire et des électrons précipités le long des
lignes du champ magnétique.
En 2016, après une première orbite de capture de 3 mois autour de Jupiter, la sonde de 3,6 tonnes
sera placée sur une orbite polaire de 11 jours qui doit l’amener à frôler la planète à 5.000 km de
distance du pôle nord. Après 32 orbites, la descente dans l’atmosphère sera programmée de manière
à éviter la contamination des satellites de la planète. Cette mission de la NASA est une première
car aucune sonde jusqu’à présent n’était passée aussi près de Jupiter. L’instrument UVS doit acquérir
des images spectrales à haute résolution spatiale des aurores polaires de la planète. Il doit fournir
des images d’une qualité sans précédent et mesurer simultanément les particules chargées qui
entrent en collision avec l’atmosphère de la planète géante et échauffent celle-ci.
Le miroir et le mécanisme qui permettront le balayage d’une partie de la planète ont été réalisés par
le Centre Spatial de Liège et intégré dans le reste de l’instrument en collaboration avec le Southwest
Research Institute à San Antonio (Texas). Les résultats seront analysés conjointement par l’équipe
texane et les chercheurs du Laboratoire de Physique Atmosphérique et Planétaire (LPAP) de l’ULg.
Les professeurs Jean-Claude Gérard, Denis Grodent et Pierre Rochus sont co-investigateurs de cet
instrument. Le LPAP possède une expertise mondialement reconnue dans le domaine des
interactions entre les champs magnétiques et les atmosphères planétaires, expertise basée sur les
observations du télescope spatial Hubble et d’autres missions spatiales.