REVETEMENT CUTANE – Principaux dysfonctionnements cutanés ; mécanismes : Alopécies
17/05/2016 (10h à 11h)
GONCALVES Salomé L2
CR : BOUÉ Kévin
Revêtement cutané
Dr Nausicaa MALISSEN
6 pages
Alopécie
L'objectif du cours est de comprendre la logique des pathologies, l'interrogatoire et l'examen clinique.
A. Introduction
L'alopécie est la raréfaction ou disparition des cheveux. C'est un motif très fréquent de consultation. Le
diagnostic est clinique et les étiologies sont très variées.
B. Physiopathologie du cycle pilaire
I. Anatomie du cheveu
Le cheveu ou poil fait partie des annexes cutanées.
Le cheveu est composé d'un bulbe pilaire ou racine qui sert à
produire une tige pilaire remplie de kératine entourée d'une gaine
épithéliale.
Le follicule pileux est une structure dynamique qui est
modifiée en permanence et influencée par de nombreux facteurs
notamment nutritionnels, facteurs de croissance etc... Toute
modification physiologique peut entraîner la perte du follicule
pileux.
Il y a également un rôle important des papilles dermiques.
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Plan :
A. Introduction
B. Physiopathologie du cycle pilaire
I. Anatomie du cheveu
II. Cycle pilaire
C. Mécanismes des alopécies
I. Défaut de production du poil
II. Chute excessive
III.Miniaturisation du follicule pileux
IV. Réponse immunitaire contre le follicule pileux
V. Destruction du follicule pileux → alopécie cicatricielle
VI.Anomalies de structure de la tige pilaire
D. Recueil des données sémiologiques
E. Conclusion
REVETEMENT CUTANE – Principaux dysfonctionnements cutanés ; mécanismes : Alopécies
II. Cycle pilaire
Il n'y a pas de synchronisation entre les follicules pileux, ils ont tous un cycle indépendant les uns des
autres, c'est-à-dire qu'il coexiste en même temps des cheveux qui
sont en phase de croissance et d'autres en phase de repos ou de
chute. On a à peu près 20 cycles par follicule. On compte au total
100 000 à 150 000 follicules.
Le cycle comporte 3 phases :
Anagène (croissance) : 3 à 6 ans
Catagène (involution) : 3 semaines
Télogène (repos-chute) : 2 à 6 mois
a. Phase anagène = phase de croissance
La majorité des follicules pileux sont dans cette phase, 80 à 90%. Elle détermine la longueur des cheveux (0,3
mm/j). Il y a un rôle du :
bulbe pilaire : production de kératine
bulge : réserve en cellules souches épidermiques
b. Phase télogène
Elle concerne 10 à 15% des follicules.
Elle est à l'origine d'une chute physiologique et permanente (30 à
150 cheveux par jour), au cours de cette phase la papille dermique
migre progressivement de l'hypoderme vers le derme et c'est
lorsque la papille dermique entre en contact avec les cellules souches
du bulge qu'une nouvelle phase anagène commence.
C. Mécanismes des alopécies
Défaut de production du poil
Chute excessive
Miniaturisation du follicule pileux
Anomalies de structure de la tige pilaire
Réponse immunitaire contre le follicule pileux
Destruction du follicule pileux → alopécie cicatricielle (mécanisme inflammatoire)
I. Défaut de production du poil
La production est influencée par de nombreux facteurs. La carence est la cause majeure de la perte de
cheveux. La carence martiale est la plus fréquente surtout chez la jeune fille, les végétariens, règles
hémorragiques, …. C'est la cause classique de défaut de production des cheveux.
On a également les troubles endocriniens (dysthyroïdie), les prises de toxique ou de certains médicaments
(chimiothérapies).
Ces facteurs sont responsables d'un arrêt du cycle pilaire en phase anagène, on a donc une chute de
cheveux qui est typiquement diffus et chronique. On parle d'effluvium anagène
La première chose à faire est un bilan sanguin pour éliminer toutes carences.
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II. Chute excessive
C'est une entrée prématurée et synchrone en phase télogène. On parle d'effluvium télogène.
Elle est diffuse et transitoire. C'est précipité lors de fièvre, post partum, stress.
Durant toute la grossesse les cheveux sont sous l'effet des hormones en phase anagène et à l’accouchement,
lorsque l'imprégnation hormonale s'arrête, tous les cheveux qui étaient en phase anagène passent en phase
télogène et tombent.
III. Miniaturisation du follicule pileux
On parle d'alopécie androgénogénétique. C'est une variation physiologique.
On a une diminution de la phase anagène, il y a miniaturisation du follicule
pileux (follicule de duvet), puis disparition du follicule pileux à l'origine d'un
éclaircissement de la chevelure puis d'une disparition des cheveux progressive sur
certaines zones (temporales, vertex). Le nombre de follicules actifs diminue avec l'âge.
Cela se fait sous le rôle de facteurs hormonaux : rôle des androgènes
(dihydrotestostérone, 5α-réductase). C'est indépendant de la production dans les
gonades et SN. C'est ce qu'on appelle la calvitie.
IV. Réponse immunitaire contre le follicule pileux
Il s'agit d'une réponse immune dirigée contre le follicule pileux, on parle de pelade.
Ce n'est pas quelque chose de diffus, c'est une chute de cheveux très localisé avec au
toucher plus aucun cheveu qui pousse.
C'est le passage prématuré et direct en phase catagène puis télogène, c'est un infiltrat
inflammatoire péri-bulbaire. Les lymphocytes attaquent le follicule pileux et font tomber le
cheveux. Il y a un rôle de l'auto immunité.
On donne des immunosuppresseurs.
V. Destruction du follicule pileux
La destruction du follicule pileux peut être d'origine physique (brûlure, traumatisme, radiodermite),
inflammatoire (lupus, lichen, sclérodermie), infectieuse ou tumorale, on parle d'alopécie cicatricielle : le cuir
chevelu n'est plus sein, il est inflammatoire.
VI. Anomalies de structure de la tige pilaire
Elles sont beaucoup plus rares, elles peuvent être :
Génétique : la dysplasie pilaire
Acquise : la trichotillomanie où les personnes tirent sur leurs cheveux
fréquemment sur la même zone jusqu'à détruire la tige pilaire, diagnostic
différentiel avec la pelade, on retrouve des cheveux cassés à l'examen
clinique.
Agent infectieux kératinophiles : teigne tondante, avec un aspect
inflammatoire, les cheveux sont engainés dans des croûtes.
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D. Recueil des données sémiologiques
Il faut différencier les anomalies
acquise / constitutionnelle
diffuses / localisées
cicatricielles / non cicatricielles
I. Interrogatoire
L'interrogatoire recherchera plusieurs informations :
L'âge et les circonstances de survenue : acquise ou congénitale, brutale ou progressive, atteinte diffuse
ou localisée ;
Le mode d'apparition : aigu ou chronique ;
Les antécédents familiaux (d'alopécie androgénogénétique) ;
Les antécédents personnels (en particulier endocrinologiques, et d'éventuelles carences) ;
Les habitudes cosmétiques (défrisage, coloration des cheveux, traction des cheveux (tresses)) ;
Les prises médicamenteuses ;
Les traitements reçus pour l'alopécie.
II. Examen clinique
L'examen clinique a pour objectif de confirmer l'alopécie et de préciser ces caractéristiques sémiologiques :
L'aspect des cheveux ;
La densité de la chevelure ;
Le test de traction : seuls les cheveux en phase télogène (10 à 15%) devraient rester dans la main après
traction des cheveux ;
L'aspect du cuir chevelu permettra de classer l'alopécie :
diffuse ou localisée ;
cicatricielle ou non.
III. Particularités
Chez la femme seront recherchés en cas d'alopécie diffuse un hirsutisme (pilosité anormalement présente
avec localisation masculine), et une acné, pouvant témoigner d'une hyper-androgénie (sécrétion
anormale d'hormones mâles chez la femme) ;
Chez l'enfant, une alopécie diffuse congénitale devra faire rechercher d'autres anomalies (ongles, dents,
examen neurologique) dans le cadre d'un syndrome génétique complexe (dysplasie ectodermique)
L'étude en lumière de Wood pourra compléter l'examen clinique en cas de suspicion de teigne tondante
à la recherche d'une fluorescence au niveau des plaques. La lumière donne une fluorescence verte
lorsqu'il y a des champignons.
IV. Examen complémentaires
Dans la majorité des cas, aucun examen complémentaire ne sera nécessaire, mais ils seront utiles dans
certains circonstances précises :
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Alopécies diffuses non cicatricielles :
Trichogramme ( 50 cheveux) : permet de définir le rapport des cheveux en phase anagène et en
phase télogène.
Bilan biologique si la chute de cheveux est chronique :
NFS, CRP, VS, ferritine → recherche de carence martiale, état inflammatoire
TSH → recherche d'une dysthyroïdie
TPHA-VDRL → recherche de la syphilis, diagnostic différentiel de la pelade
Bilan immunitaire → recherche d'un lupus ou d'un VIH après accord du patient
Alopécie androgénogénétique :
Homme : Le diagnostic est clinique et ne nécessite aucun examen complémentaire.
Femme : bilan d'hyperandrogénie si autres signes cliniques (acné, hirsutisme, virilisation)
Origine surrénalien : sulfate de déhydroandrostènedione, 17OH progestérone
Origine ovarienne : Δ4-androstènedione
Dosage de la testostérone libre
Alopécie localisées non cicatricielles :
Cuir chevelu sain : Pelade
Cheveux coupés courts : teigne tondante → prélèvement mycologique
Folliculite → Prélèvement bactériologique, mycologique ou virologique
Quand faire la biopsie ?
Rare !!! On limite les indications de la biopsie car elle n'est pas vraiment bénéfique pour le patient : c'est un
facteur de stress qui provoque une cicatrice. Sauf dans les alopécies localisées cicatricielles qu'on appelle les
pseudo-pelades. Il faut faire une histologie + immunofluorescence. On élimine ainsi les maladies générales
comme un lichen, un lupus, une sclérodermie...
E. Conclusion
• Le follicule pileux est une structure dynamique régie par un cycle pilaire sous l'influence de multiples facteurs
(hormonaux, psychogènes, mécaniques).
• L'interrogatoire et l'examen clinique sont essentiels pour l'orientation diagnostique d'une alopécie permettant
de les classer en alopécie acquise/constitutionnelle, diffuse/localisée et cicatricielle/ non cicatricielle.
• Les examens complémentaires ont des indications limitées.
L'effluvium télogène (se sont les femmes qui viennent d'accoucher et qui consultent car elles perdent
beaucoup leur cheveux), l'alopécie androgénogénétique (pour l'homme on ne fait rien c'est la calvitie et chez
la femme on recherche des troubles hormonaux) et la pelade sont les 3 principales causes d'alopécie.
• Seules les alopécies cicatricielles à type de pseudo pelades justifient la réalisation d’une biopsie du cuir
chevelu pour chercher des maladies générales (ex : lupus).
Et maintenant la dédicace ! Je m'excuse d'avance, elle va être longue !
Tout d'abord dédicace à tous ceux qui ne lieront pas ce ronéo parce que « toute façon à 2 jours des
exams ca sert plus à rien », et dédicace à ceux qui le lieront la veille avec espoir que ça serve à quelque chose.
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