L S1 introdhist 12-Charlemagne et les carolingiens 13p

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768 25 septembre Mort de Pépin le Bref Le premier roi de la dynastie des Carolingiens Pépin le Bref, dit "le
petit", est inhumé à Saint-Denis. Fils de Charles Martel et époux de Berthe au grands pieds, il lègue son
royaume à ses fils: Carloman et Charlemagne. Les deux frères se déchirent pour le partage des terres.
Charlemagne hérite d'un royaume (l'Austrasie, la Neustrie et l'Aquitaine maritime) qui enserre les terres de
son frère cadet (l'Alémanie, l'Alsace, la Bourgogne, la Septimanie et une autre partie de l'Aquitaine). Quand
Carloman meurt soudainement le 4 décembre 771, Charlemagne s'empare des terres de son aîné et
dépossède ses neveux. Il devient Empereur d'occident.
771 4 décembre Charlemagne prend le pouvoir Le roi de France Carloman meurt à Samoussy. Son frère
Charles Ier, profite de sa disparition pour s'accaparer des terres destinées à ses fils. Il devient dès lors le seul
roi des Francs grâce à la bénédiction que lui confère l'archevêque Wilcharius de Sens. Il sera couronné
"empereur des Romains " par Léon III dans la basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre de l'an 800 et
prendra le nom de Charlemagne.
774 Charlemagne confirme les États pontificaux Charlemagne, le fils de Pépin le Bref, réaffirme l’autorité
temporelle du pape sur les États pontificaux obtenus en 756. Par la suite, les États pontificaux vont s’étendre
progressivement, au rythme des donations et des conquêtes.
778 15 août Mort de Roland au col de Roncevaux. Roland, allié de Charlemagne, meurt lors d'une attaque
surprise des Vascons (Basques), dans le col de Roncevaux (Pyrénées). Il revenait avec son armée d'Espagne
il avait vaincu les Arabes. Ses hauts faits sont contés dans la "La chanson de Roland", qui fera de lui un
modèle de vaillance.
781 Alcuin se charge de l’école de Charlemagne Dans un désir de promulguer un enseignement aux hommes
de son administration, Charlemagne fonde l’école du palais. Il en confie la direction à Alcuin, grand érudit
britannique. De petites écoles épiscopales se créeront par la suite. C’est alors une véritable renaissance
culturelle qui débute au sein de l’empire carolingien.
799 Charlemagne annexe la Dalmatie Située en frontière de l’Empire d’Orient et du futur nouvel Empire
d’Occident, la Croatie a su vaincre les Avars, puissance nomade venue d’Asie. Mais après les avoir
repoussé, laissant le soin à Charlemagne de les soumettre, les Croates doivent faire face à un conflit
d’influence entre Carolingiens et Byzantins. Les terres croates seront ainsi partagées. La Dalmatie, partie la
plus étendue, se retrouve sous la domination des Francs dans le nouvel Empire d’Occident.
800 25 décembre Sacre de Charlemagne Le pape Léon III sacre Charlemagne "Empereur des Romains" dans
la basilique Saint-Pierre de Rome selon le rite byzantin. A 53 ans le roi des Francs et des Lombards devient
empereur d'Occident sur un empire qui s'étend de la mer du nord à l'Italie et de l'Atlantique aux Carpates.
814 28 janvier Mort de Charlemagne L'Empereur d'Occident Charlemagne meurt à l'âge de 72 ans à Aix-la-
Chapelle. Son fils Louis le Pieux lui succède avec le titre impérial.
I. C
HARLEMAGNE
Information 1
Avec la bénédiction du pape, les maires du palais ont usurpé le trône aux derniers Mérovingiens, « les
rois fainéants ». pin le Bref devenu roi des Francs en 751, parvient à restaurer l'unité du royaume. Avec la
reine Bertrade « Berthe au grand pied », la fille du comte de Laon, un puissant seigneur de l'époque, Pépin a
deux fils : Charles et Carloman. Très vite l'aîné Charles s'impose et annonce son style, il se fera appelé « le
Grand », et deviendra l'un des plus grand souverain de France qui marqua toute la période du Haut Moyen Âge.
De grandes conquêtes
La lutte des deux frères
A la mort du roi franc en 768, les premières difficultés apparaissent, les deux frères, Carloman et Charles ne
s'entendent guère, le partage était dès lors prometteur de discorde. Selon les vœux de Pépin :
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- Charles obtenait l'Austrasie et le Nord de la Neustrie, il se fit sacrer roi à Noyon.
- Carloman obtenait le Sud de la Neustrie, la Bourgogne et la Provence, il siégeait à Soissons.
En 769, l'Aquitaine se révolte, Charles demande l'aide de son frère, qui lui refuse. Charles prend alors la
poursuite du duc d'Aquitaine et parvient à rétablir l'ordre en menaçant les Gascons (Basques) qui lui livre
finalement le duc rebelle. Mais en 770, c'est la Lombardie qui apparaît plus menaçante, la veuve de Pépin,
Bertrade organise un mariage entre Charles et Désirée la fille du roi des Lombards. Mais les deux frères ne
s'entendent toujours pas, et c'est finalement la mort de Carloman en 771 qui va tout changer. Charles destitue
l'héritage de ses neveux qui s'enfuient avec Gerberge, la femme de Carloman vers la cour lombarde ( Gerberge
est la fille du roi lombard). Charles est désormais roi unique des Francs.
La conquête de la Lombardie
Les relations entre Didier, le roi des Lombards et le
jeune roi franc se dégradèrent très vite, Charles avait
répudié Désirée qui était très laide. Le pape Adrien Ier se
réjouissait de cette opportunité, comme l'avait fait son
prédécesseur, il demanda de l'aide auprès du roi franc.
Charles avait un grand intérêt à soumettre les Lombards,
menace constante, d'autant que leur roi Didier voulait
réhabiliter les fils de Carloman, réfugiés à sa cour, sur le
royaume franc. Charles traversa alors les alpes avec son
armée, défit les Lombards qui se réfugièrent dans la ville de
Pavie, capitale du royaume. En 774, la ville tombe et
Charles prit le titre de « roi des Francs et des Lombards », il
fit alors son entrée triomphale dans la capitale coiffé de la
célèbre couronne de fer, dont le fermoir, selon la légende, a
été forgé avec un clou de la Vraie Croix du Christ.
Les Saxons, irréductible adversaire
Tout au long de son règne, les difficultés les plus
conséquentes auxquelles Charles devra faire face sont liés
aux Saxons, un peuple païen aussi irréductible face à l'épée
qu'à l'appel de l'Évangile, qui vivait sur les territoires
devenus aujourd'hui les Flandres et la Lorraine en plus de
leur terre d'origine la Saxe, l'actuelle Allemagne. Il fallut à Charlemagne (du latin Carolus Magnus, Charles le
Grand) près d'un quart de siècle pour les soumettre totalement. Les Saxons qui avaient promis des concessions
profitèrent de la campagne de Lombardie pour se révolter de nouveau. Les Saxons sont de nouveau battus et
promettent leur conversion au christianisme, Charlemagne rentre avec son lot d'otages saxons. Mais les révoltes
n'en continuèrent pas moins.
Contre les Maures
Depuis près d'un siècle, la chrétienté se voyait menacé par les Maures qui occupaient encore toute l'Espagne.
Pour le pape, comme tous les chrétiens, il revenait à Charlemagne de se défendre contre ce danger permanent.
Charlemagne n'avait pas l'intention de conquérir l'Espagne, il avait conscience du décalage économique et
culturel des deux mondes, de plus il admirait la civilisation islamique, très avancée sur le commerce, l'artisanat,
les sciences et les arts. Toujours est-il que Charlemagne envahit la Catalogne et pris la ville de Pampelune. Puis
le gros de l'armée se replia pour rejoindre la Germanie, car les Saxons s'étaient de nouveau rebellés. L'arrière-
garde qui protégeait le repli s'engagea alors dans les vallées pyrénéennes. Elle était commandée par Roland,
comte de Bretagne, un valeureux guerrier très aimé de Charlemagne. Le 15 août 778, comme elle se trouvait
dans l'étroit passage du col de Roncevaux, les Gascons (Basques) dévalèrent du haut des montagnes et
massacrèrent la troupe franque. « Ce cruel revers, nous dit un chroniqueur du temps effaça presque entièrement
dans le cœur du roi la joie des succès qu'il avait eus en Espagne. » Cet événement devint le fait d'armes le plus
connu du règne grâce à un grand poème écrit vers la fin du Xe siècle, la Chanson de Roland. Charlemagne se
contenta dès lors d'occuper des places fortes en Catalogne.
Des difficultés en Germanie
Les intraitables saxons se sont de nouveau soulevés, ils ont ravagé le territoire franc jusqu'à la Moselle.
Charlemagne organise donc une sévère répression. Mais les révoltes n'en continuèrent pas moins. En 782, un
chef saxon, Widukind, réussit à décimer une armée saxonne ralliée aux Francs et à se réfugier ensuite en
territoire danois. Charlemagne avait la ferme intention d'annexer la Saxe à sa couronne, mais pour se faire il
devait faire plier les Saxons. Chose qui devient moins aisée à mesure que les païens appliquaient les tactiques
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militaires chrétiennes. Par représailles, Charles décida de se livrer à un épouvantable massacre, près de Verdun,
ce sont 4 500 Saxons qui furent exécutés, femmes et enfants ne furent épargnés.
La Chanson de Roland
Ganelon le beau-père de Roland, désireux de se
venger de celui-ci ainsi que des onze pairs qui lui vouent un
véritable culte, s'entretient avec Marsile, un roi sarrasin, et lui
donne toute les informations qui permettront d'exterminer
l'arrière-garde de Charlemagne. Roland est nommé à la tête
de cette arrière-garde, avec ses onze pairs dont Olivier, comte
de Genève et meilleur ami de Roland. Charlemagne a dès
lors un sombre pressentiment. Marsile a réuni 400 000
hommes, qui se rue sur les 20 000 Francs, enclavés dans le
col de Roncevaux. Par fierté, Roland refuse alors de sonner
l'olifant (cor) pour rappeler Charlemagne. La première vague
de Sarrasins (100 000 hommes) est contrée et exterminés.
Mais au bout du cinquième assaut, les Francs ne sont plus
que 60. Roland se décide alors à sonner de l'olifant,
Charlemagne l'entend mais Ganelon lui dissuade d'en prendre
compte. La bataille continue, Roland tranche la main de
Marsile qui s'enfuit. Olivier mortellement blessé meurt dans
les bras de Roland. Roland reste seul avec son ami Turpin qui
sont soudain assaillis par 400 sarrasins qui les criblent de
flèches avant de s'enfuir. Mourant Roland tente en vain de
briser son épée, la vaillante Durandal, qui brise un roc.
Roland se couche alors le visage tourné vers l'Espagne et s'en
remet à Dieu. Charlemagne très affecté condamne le traître
Ganelon, symbole de la félonie. La fiancée de Roland, Aude, meurt de chagrin. Le poème fait une grande part au
merveilleux chrétien et à l'amour des preux chevaliers pour la « douce France ».
Les conquêtes en Europe centrale
Le soulèvement des Saxons encouragea par ailleurs le duc de Bavière, Tassilon III qui, en 779,
refusa de reconnaître la souveraineté franque et fut sur le point de semer le trouble dans toute la partie Sud de
la Germanie occupée par les Francs. Mais abandonné par ses sujets, Tassilon est finalement battu et
emprisonné. La Bavière est ainsi intégrée au royaume en 788. Charlemagne confisqua les biens immenses de
Tassilon, qui était considéré comme « l'homme le plus riche de l'Empire », plus que Charlemagne lui-même
qui de surcroît, n'a jamais eu de fortune personnelle et fut un des premiers rois de l'époque médiévale à
distinguer le Trésor Royal et ses biens propres.
Puis, après la Bavière, Charles affronta les Avars, une peuplade belliqueuse d'origine mongole,
comme les Huns, qui était établie en Pannonie (actuelle Hongrie). La guerre contre les Avars fut sans pitié.
Charlemagne répondit à la férocité de l'ennemi par une férocité égale. L'affrontement se termina par la prise
du camp royal avar par pin, le fils de Charlemagne. Leurs terres furent placées sous le contrôle des Francs,
puis christianisés. Un traitement analogue fut réservé aux Slaves de Bohème. A la suite de ces conquêtes, les
territoires de Germanie, de Hongrie, de Bohème et d'une partie de la Yougoslavie furent arrachés à l'emprise
barbare.
Empereur
Le sacre de Charlemagne
Les relations entre Charlemagne et le pape Adrien Ier n'était pas si exemplaire, la Toscane et toute
l'Italie du Sud était promise au pape, mais le souverain franc préférait imposer sa propre domination sur l'Italie.
L'indépendance des États du pape était de plus en plus fictive. Malgré tout, Charles est soucieux de sa
construction politique, et il sait que le facteur religieux est essentiel. Aussi, lorsque le nouveau pape Léon III est
emprisonné en 799 et roué de coups part des nobles qui l'accusent d'immoralité, Charlemagne intervient et assure
le retour du pape à Rome sous bonne escorte. En remerciement de service rendu, notamment contre les
Lombards, Charlemagne prend le titre inédit d'« Empereur des Romains ». La cérémonie se déroule à la
basilique Saint-Pierre de Rome le 25 décembre 800. Il se présente de façon symbolique en continuateur lointain
de l'empire romain d'Occident. C'est ainsi qu'il arbore comme emblème l'aigle monosépale.
La conquête de la Germanie
Charlemagne et les Carolingiens 4
La tâche la plus ardue pour Charlemagne était de soumettre définitivement les Saxons afin de rattacher
la Germanie à l'Empire, et de la pacifier. En 785, le chef barbare, Widukind, tombe malade, il fut alors obliger de
céder son commandement. Dès lors les campagnes saxonnes ne furent plus aussi dures ni aussi laborieuses pour
les Francs qui finirent par gagner en 799. Mais guérillas, répressions et déportations en masse reprirent et ne
s'achevèrent qu'en 804. cette année-là, Charlemagne eut recours aux grands moyens, en décidant que « tout
Saxon non baptisé et qui refusera de l'être serait puni de la peine de mort ». De plus, il déporta toute la
population saxonne résidant entre les deux fleuves de l'Elbe et de la Weser. A mesure qu'elle était pacifiée, la
Germanie fut divisée en marches (zones de défense) dirigées par des chefs francs.
L'organisation de l'Empire
L'Empire carolingien
Au début du IXe siècle, l'État franc représentait déjà un vaste Empire et ses frontières étaient fortement
consolidées. Après le couronnement de Charlemagne, le centre de gravité de l'Empire se déplaça vers l'Est, c'est-
à-dire au détriment de la France et au bénéfice de l'Allemagne. La capitale fut instaurée à Aachen, ville
germanique connu sous le nom de « Aix-la-Chapelle ». Charlemagne appréciait les eaux thermales de cette ville,
qui lui permettaient de soigner sa goutte et ses rhumatismes. L'annonce du couronnement ne pouvait plaire à
Constantinople qui vit en Charlemagne un usurpateur. L'Empire byzantin, devant la monstration de puissance
affichée, s'orienta vers des transactions entre les deux empires, et celles-ci se mirent en place. Pendant un
moment, on pensa marier l'Empereur d'Occident, à Irène, l'impératrice souveraine d'Orient, le plan ne pût
aboutir. A cette époque, il y a trois empires rivaux : l'empire carolingien, l'empire byzantin et l'empire arabe. Ce
nouveau monde, en raison de l'antagonisme religieux ne pouvait tirait profit des relations maritimes entre
l'Orient et l'Occident, contrairement au monde romain. D'où la restructuration de l'empire franc qui s'orienta vers
une activité économique située entre le Rhin et la Meuse, favorisant la future Allemagne.
Homme de guerre, homme de paix
Le portrait de Charlemagne nous est connu grâce à Éginhard, un historien contemporain. Grand (il mesurait 1,92
m), fort et vigoureux, Charlemagne inspirait le respect de ses ennemis qui, sur le champ de bataille, craignaient
davantage sa force physique que son intelligence tactique. D'une réelle bonté, il aimait faire des aumônes aux
pauvres, pouvait éclater en sanglots à l'annonce de la mort d'un ami, et vénérait sa mère Bertrade, qu'il consultait
souvent. Très attachée à sa famille, il ne séparait jamais de ses enfants, et fût marié à quatre reprises.
Charlemagne a une grande curiosité d'esprit, il s'instruit beaucoup pour pallier ses lacunes, il donne ainsi une
éducation complète à ses enfants. Mais il fut d'abord et avant tout un guerrier, bien que son but affirmé fût la
paix. Profondément religieux, convaincu que Dieu avait confié au peuple franc et à son souverain la tâche de
répandre et de défendre la foi chrétienne ainsi que les coutumes qu'elle apportait avec elle, il passa sa vie à
combattre les Barbares, du nord au sud de l'Europe. Par le fer et le sang, il réussit à établir un empire chrétien sur
la majeure partie de l'Europe occidentale, au point que les historiens lui attribuèrent par la suite le titre de Pater
europae, père de l'Europe moderne.
L'Empire de Charlemagne
Les Missi dominici
L'empereur ne pouvait pas
toujours contrôler la manière dont ses
ordres étaient appliqués.
Charlemagne confiait donc les
charges sûres à des personnes qui
étaient « les yeux, les oreilles et la
langue du souverain ». C'étaient les
missi dominici (envoyés du maître).
Véritables inspecteurs généraux du
royaume, ils avaient les pleins
pouvoirs pour rappeler à l'ordre
comtes et marquis, surveiller le
fonctionnement de la justice et de
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l'état des finances. Les missi dominici étaient en général au nombre de deux : un religieux et un laïc. Ils avaient
pour mission de procéder à des enquêtes, de contrôler l'administration des provinces et de signaler à l'empereur
les abus qu'ils avaient pu constater.
Comtes et marquis
Suivant en cela l'usage des Francs, Charlemagne divisa l'empire en comtés (il y en a plus de 200 dans
l'Empire) ; aux frontières, il créa des marches ou régions tampons destinés à protéger les invasions extérieures.
Comtés et marches, vivant en relative autonomie, furent confiés aux plus fidèles de ses compagnons (comtes et
marquis). L'empereur leur rendait périodiquement visite ; il recevait alors les représentants de la population et les
chefs du clergé, contrôlait les comptes, décidait des travaux à entreprendre. Dans chaque comse tenaient
régulièrement des assemblées provinciales ou plaids (du latin platicium, convention), qui tenaient lieu de cours
de justice. Les juges ou échevins, réglaient les affaires ordinaires. Mais les jugements les plus importants étaient
prononcés par le comte ou par le tribunal royal.
Plaids généraux et Champ de Mai
Les comtes et marquis se comportaient sur leur territoire comme de véritables petits souverains. En
réalité, ils constituaient les vassaux de l'empereur, qui était le propriétaire des terres. Afin de centraliser son
pouvoir, Charlemagne réunissait des plaids généraux (en moyenne trois fois par an). Tous ceux qui comptaient
dans l'Empire étaient conviés : marquis, comtes, évêques, abbés (supérieurs de monastère)... Dans ces réunions,
on débattait de tous les problèmes de l'Empire, et on instaurait des lois. Les fonctionnaires de l'Empire les
transcrivaient ensuite de façon ordonnée en divisant le texte en chapitres. Revêtus de la signature et du sceau de
Charlemagne, ces chapitres, ou capitulaires étaient répandues dans les provinces pour y être appliqués.
Charlemagne tenta ainsi de remplacer les traditionnelles décisions orales par des écrits. Le Champ de Mai
(appliqué au mois de mai) est un plaid général qui règle les questions militaires.
La société carolingienne
Une société belliciste
Dans l'Empire carolingien, la guerre avait une importance primordiale : elle était tenue pour une activité
normale, presque une nécessité. Durant le règne de Charlemagne, les années où il n'y eut pas de campagne
militaire peuvent même se compter sur les doigts d'une seule main. La période des combats était située entre mai
et octobre. Les buts poursuivis étaient divers : remettre à sa place un comte récalcitrant ou traître, amasser un
butin par des raids au delà des frontières et, bien sûr, conquérir des territoires et christianiser les infidèles. De
toutes les régions de l'Empire arrivaient des armées entières avec armes et bagages, conduites par un comte ou
marquis. L'empereur lui-même passait en revue l'armée franque. Le Champ de Mai était ainsi non seulement une
assemblée de chefs, où se décidaient les opérations militaires à venir, ami aussi une occasion de réaffirmer avec
éclat l'unité de l'Empire autour du souverain et de son armée.
La société carolingienne
Les serfs, moteur économique : L'économie au temps des carolingiens était fondée sur le travail des
serfs. Ceux-ci n'étaient pas à proprement parler des esclaves, mais des personnes soumises à un maître, qui
devaient accomplir la tâche qu'on leur ordonnait et qui restaient attachées à un domaine. Les villae étaient
l'objet d'un attention particulière : domaine agricole vivant en autarcie, c'est-à-dire produisant tout ce qui
est nécessaire à la vie de ses habitants, la villa formait l'unité économique de base de l'Empire.
Le clergé, ciment des peuples : Charlemagne s'appuya tout au long de son règne, sur l'Église. Le
christianisme formait le ciment unissant les peuples de l'Empire, qui n'avaient en commun ni la langue ni
les mœurs. Même s'il surveilla toujours de très près les affaires religieuses, l'empereur donna une place de
premier rang aux dignitaires de l'Église.
La Renaissance carolingienne
La création d'écoles : Afin de former des administrateurs compétents, Charlemagne favorisa un
renouveau des études, il créa entre autre l'École du palais, que dirigera Alcuin. Après de nombreux
conciles, Charlemagne réussit à imposer des réformes religieuses (réforme liturgique, discipline dans les
abbayes, écriture). Charlemagne s'indignait du style grossier de certains ecclésiastiques, aussi le clergé
devait être instruit, d'où la création d'écoles près d'églises et de monastères. L'Église passa ainsi vers
l'effort d'éducation du peuple. Dans les monastères, on recopie les Saintes Écritures, de façon élégante
(nouvelle écriture plus ronde : écriture caroline) et dans un latin correct.
Charlemagne, restaurateur des arts et des lettres : Sous l'influence de l'art byzantin, les églises seront
décorées avec des mosaïques et des fresques. Les reliures des Bibles s'ornent de bas-reliefs, on peint aussi
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