lettrés soudanais : le Tarich el fettach et le tarikh es soudan. Les griots
traditionnalistes ont aussi contribué à cette découverte.
2. L’origine de l’empire
Plusieurs légendes expliquent l’origine.
L’une d’elles rapporte que l’ancêtre Faran Makan Boté né d’un père Sorko et d’une
mère génie, se serait allié avec les gow chasseurs et les sorkos pêcheurs dont un
ressortissant faisait office de kanta, grand prête ; il établit ainsi son pouvoir sur un
peuple de paysans dans la région de Tillabéry.
Une autre raconte que vers l’an 500, des princes berbères ou des arabes du Yemen
seraient arrivés sur les bords de la boucle du Niger et là ils auraient débarrassé les
riverains (pêcheurs Sorko et paysans Gabidi) de la terreur d’un poisson fétiche,
dont les Sorkos se servaient pour extorquer des offrandes au Gabidi. La
reconnaissance des Gabidi aurait porté, Za Aliamen, l’auteur de cet exploit, sur le
trône. Et les Za ou Dia auraient régné jusqu’en 1335 à Koukya sur une île du Niger.
C’est vers 1009 que le 15° roi Dia Kossoi aurait fixé sa capitale à Gao. Il fut le
premier à embrasser l’islam.
II.B/ Le Royaume de Gao sous le règne des Sonni
1. Gao, un vassal du Mali
Au XI°s, Gao est une importante place commerciale aussi riche que le Ghana. En
1325, un lieutenant de Kankou Moussa s’empare de Gao. Mais les princes songhai,
Ali Kolen et son frère Souleiman Nar réussissent à s’enfuir après la mort de Kankou
Moussa. Ali Kolen est proclamé roi de Gao et prend le titre de Sonni. Il fonda la
dynastie des Si ou Sonni. Malgré une attaque du Mali, les Songhai résistent
victorieusement et gardent leur indépendance ; plus tard, c’est à leur tour
d’attaquer le Mali.
2. Sonni Ali à la conquête du Mali
Avec Sonni Ali (1464-1493), on assiste à un renversement de l’hégémonie sur la
boucle du Niger. Surnommé Ali Ber c’est-à-dire Ali le Grand, ou encore Dâli, c’est-
à-dire le très haut, Sonni Ali était un expert en magie, un courageux chef de
guerre, mais un impie, cruel et sans scrupules. Il persécutait les savants et oulémas
qu’il soupçonne de complicité avec les nomades sahariens.
En 1468, il saccage Tombouctou, en 1473 il s’empare de Djenné, puis c’est le tour
du Macina ou les peuls notamment les Sangaré sont décimés. Mais les mossi du
Yatenga dont il avait ravagé quelques temps auparavant le territoire, se livrent à
leur tour à un raid sur Oualata qui est détruit. Ils sont pourchassés par Sonni Ali qui
lance une expédition vers les falaises du Bandiagara jusqu’au Gourma. C’est de
retour de ce dernier pays qu’il meurt en 1493, noyé dans un fleuve. En 10 ans de
conquêtes, il s’était rendu maître de la moyenne vallée du Niger.
II.C/ Les Askia et l’apogée de l’empire.
1. L’Askia Mohammed
L’impiété et la cruauté de Sonni Ali amènent ses sujets à proclamer roi, non son
fils, mais un de ses lieutenants, le sarakhollé, Mamadou Touré, originaire du Fouta
Toro et gouverneur de Hombori. Il règne sous le nom d’Askia Mohammed (1493-
1528). Bon musulman, il gouverne avec l’appui des savants musulmans et les
consultent sur les grandes décisions à prendre. Dès le début de son règne, il
effectue un fastueux pèlerinage à La Mecque en 1496. Escorté de 500 cavaliers et