Un spectacle, saison après saison Il y a près de 4000 ans, afin de faciliter l’observation des astres, les savants tracèrent des lignes imaginaires entre les étoiles. Pour les reconnaître, ils les ont regroupées en figures appelées constellations. Certaines de ces constellations portent des noms d’animaux (le Grand Chien, la Grande Ourse…), d’autres se rapportent aux légendes grecques (Cassiopée, Orion..). Encore aujourd’hui, les astronomes amateurs utilisent ces noms pour se repérer dans le ciel. Toi aussi, tu peux les observer. L’idéal c’est le soir, à la campagne, sous un ciel noir. Lève alors les yeux vers le ciel, promène ton regard et admire le spectacle… Sais-tu que même dans la plus noire des campagnes, l’œil nu détecte à peine 2500 étoiles? Si tu utilises des jumelles, tu pourras voir davantage d’étoiles ainsi que d’autres objets célestes, comme la Lune et ses cratères, Jupiter et quelques-uns de ses satellites, des nébuleuses, des amas d’étoiles, etc. Avec les jumelles, tu pourras même distinguer les étoiles d’après leur couleur, découvrir les comètes et suivre le parcours de certains satellites artificiels. Mais attention! Pour éviter que l’image ne «sautille», tu peux appuyer tes coudes sur les bras d’une chaise, sur une clôture ou sur tes genoux. J’imagine que tu as déjà remarqué que, d’heure en heure, tout au long de la nuit, les étoiles semblent se déplacer de l’est vers l’ouest. En réalité c’est la Terre, tournant sur elle-même, qui te donne cette impression… De plus, au fil des saisons, certaines constellations deviennent invisibles alors que d’autres font leur apparition. Tout dépend de la position de la Terre sur son orbite autour du Soleil. Voici quelques-unes des constellations qu’on peut admirer selon les saisons. L’hexagone d’hiver et le chasseur Orion Orion est l’une des plus belles constellations à observer l’hiver. Elle est très facile à repérer quand on regarde vers le suc. En reliant les principales étoiles de cette constellation, on peut imaginer un chasseur. Tout d’abord, trois étoiles brillantes alignées de biais forment sa ceinture. Autour d’elle, quatre étoiles marquent les épaules, son genou et son pied. En haut à gauche, il s’agit de la brillante Bételgeuse, une étoile rouge, alors qu’en bas à droite, c’est Rigel, une étoile de teinte bleutée. Sous l’étoile centrale de la ceinture se dessine l’épée, dans laquelle on peut apercevoir à l’œil nu sous un ciel très noir, mais plus facilement avec des jumelles, la grande nébuleuse d’Orion. À droite de la constellation d’Orion se trouve le Taureau, qui ressemble à un «V« incliné. Son étoile principale, Aldébaran, est rouge. Un peu à l’ouest, on peut apercevoir le groupe d’étoiles des Pléiades. Seuls cinq ou six de ces étoiles sont visibles à l’œil nu. Avec les jumelles, on en découvre toutefois des centaines. Au zénith, c’est-à-dire juste au-dessus de ta tête, se trouve la constellation du Cocher, avec son éclatante étoile jaunâtre, Capella. Comme tout bon chasseur, Orion est suivi de ses chiens : les constellations du Grand Chien et du Petit Chien. L’étoile principale du Grand Chien, Sirius, est la plus brillante du ciel. Dans le Petit Chien, on trouve Procyon. Imagine les anciens se raconter la légende suivante : « Le chasseur Orion, accompagné de ses chiens, chasse le Taureau dont l’œil est rouge de colère. Le Cocher, non loin de là, observe la scène…» Ces cinq étoiles (Capella, Aldébaran, Rigel, Sirius et Procyon), ajoutées à Castor, une étoile orangée, et à Pollux, la blanche étoile de la constellation des Gémeaux, forment ce qu’on appelle l’hexagone d’hiver. Grande Ourse ou «Chaudron du printemps» Bien que la Grande Ourse soit visible à toute heure de la nuit et cela pendant toute l’année, c’est au printemps qu’on peut le mieux l’observer, car elle est presque au zénith. En reliant les sept étoiles principales de cette constellation, on imagine aisément une casserole ou un chaudron. En plus d’être facile à repérer, la Grande Ourse est utile, car elle permet de repérer l’étoile Polaire. Évalue la distance entre les deux étoiles qui forment le bout su chaudron et répète cette distance cinq fois vers le nord. Et vlan ! Voilà la fameuse étoile Polaire! Contrairement à ce que plusieurs croient, ce n’est pas l’étoile la plus brillante; Sirius est plus éclatante. C’est toutefois la seule qui ne bouge pas ; elle indique toujours le nord. Tu remarqueras que l’étoile Polaire forme aussi l’extrémité de la poignée d’un autre chaudron, mais de plus petite dimension, la Petite Ourse. En prolongeant la courbe de la poignée du Chaudron de la Grande Ourse, tu arriveras à l’étoile la plus brillante du ciel printaniers : Arcturus, de la constellation du Bouvier… Et si tu observes attentivement l’étoile située au centre de la poignée de la Grande Ourse, tu verras qu’elle est double : il s’agit en fait d’Alcor et de Mizar. Avec des jumelles, il est encore plus évident qu’il s’agit de deux étoiles distinctes.