Signes cliniques

publicité
SYNDROMES
PA R K I N S O N I E N S
du sujet âgé
Maladie de Parkinson
chez le sujet âgé
Description
Sommaire
•
•
•
•
Généralités
Épidémiologie
Physiopathologie
Signes cliniques
– Particularités de la maladie de Parkinson à début tardif
• Évolution
– La maladie de Parkinson « vieillie »
– Complications au stade très avancé
2
Généralités
• Maladie fréquente
– 1ère cause de syndrome parkinsonien
– 2ème cause de maladie neurodégénérative, après la maladie
d’Alzheimer
• Cause inconnue
– Rôle de facteurs environnementaux (par exemple, exposition aux
pesticides) et génétiques (pour les formes à début jeune)
• Expression clinique variable selon les étapes de la maladie
– Importance des symptômes non moteurs
– Aggravation progressive des handicaps moteur, fonctionnel et cognitif
• Traitements efficaces
– Amélioration des symptômes et prolongation de la durée de vie
Retour au sommaire
3
Epidémiologie
• Augmentation du nombre de malades avec l’âge
• Début de la maladie généralement vers la soixantaine
– 1% des personnes > 60 ans
– Fréquence croissante avec l’âge : 4% chez les > 80 ans
– 150.000 malades en France (prévalence)
•
•
•
•
Environ 10.000 nouveaux cas chaque année (incidence)
Atteinte des hommes et des femmes
Risque de démence X 6 par rapport à la population générale
Diagnostic insuffisant chez le sujet âgé
– Cohorte PAQUID
– Étude en EHPAD
Retour au sommaire
4
Physiopathologie
• Du syndrome parkinsonien
– Atteinte des voies neurologiques extrapyramidales impliquées dans la
motricité, témoignant d’un déficit en dopamine et responsable des
troubles moteurs
– Perte de neurones synthétisant de la dopamine dans la zone du
cerveau appelée substance noire (locus niger)
• De la maladie de Parkinson
– Identique quel que soit l’âge du patient
– Présence de corps de Lewy dans le cerveau
Retour au sommaire
5
Physiopathologie
• Perte de neurones dans la substance noire du cerveau (locus
niger)
LOCUS
NIGER
Substance
noire
Retour au sommaire
6
Physiopathologie
• Symptômes moteurs liés à un dysfonctionnement du réseau
moteur des ganglions de la base du cerveau et à un déficit
en dopamine
Retour au sommaire
7
Physiopathologie
• Évolution de la conception de la maladie* (1)
– Années 1970-80
• Dysfonctionnement cérébral localisé à la voie nigrostriée
• Un marqueur histologique : le corps de Lewy
• Un déficit en un neuromédiateur unique : la dopamine
– Années 2000
• Nombreuses structures cérébrales affectées expliquant les signes non
moteurs
• Dysfonctionnement de boucles cérébrales pouvant être limité par la
neurostimulation intracérébrale
• Plusieurs mécanismes de la neuro-dégénérescence
• Plusieurs systèmes neurochimiques impliqués : acétylcholine, glutamate,
adénosine, etc.
*Braak H et al. Mov Disord. 2006 Dec;21(12):2042-51
Retour au sommaire
8
Physiopathologie
• Évolution de la conception de la maladie (2)
– En 2015
• Début de la maladie par des symptômes non moteurs (sommeil et
olfaction)
• Présence d’anomalies histologiques dans le tube digestif, les glandes
salivaires et la peau
• Agrégation anormale de protéines transmissibles entre les neurones
Retour au sommaire
9
Signes cliniques
• Diagnostic avant tout clinique
– Avis neurologique nécessaire pour confirmation diagnostique et choix
du traitement
– Imagerie cérébrale indiquée par le neurologue seulement en cas de
signes cliniques atypiques
DaTscan montrant une diminution des neurones dopaminergiques
dans le cerveau d’un patient atteint d’une maladie de Parkinson
Retour au sommaire
10
Signes cliniques
• Signes moteurs (la triade du syndrome parkinsonien)
à prédominance distale et habituellement asymétriques
– Raideur
– Ralentissement moteur (bradykinésie)
– Pauvreté des mouvements (akinésie), notamment au niveau du
visage (amimie)
– Parfois tremblement de repos
– SANS paralysie
• Signes non moteurs
–
–
–
–
Douleurs articulaires et musculaires
Dysautonomie
Troubles psychocomportementaux, cognitifs, troubles du sommeil
Autres
Retour au sommaire
11
Signes cliniques
• Variabilité des signes cliniques selon l’âge du patient et la
durée d’évolution de la maladie
• 2 présentations de la maladie de Parkinson chez le sujet âgé
– La maladie de Parkinson « vieillie »
• Début < 75 ans*
• Aggravation motrice et neuropsychique progressive rendant la prise en
soin difficile
– La maladie de Parkinson à début tardif
• Début > 75 ans*
• Présentation parfois atypique
• Difficulté du diagnostic initial
* Pas de consensus sur la limite d’âge de début entre les 2 formes de maladie de
Parkinson chez le sujet âgé
Retour au sommaire
12
Signes cliniques
En début d’évolution (1)
•
Premiers signes parfois trompeurs
– Ralentissement
– Syndrome dépressif
– Douleurs de l’épaule ou de la colonne vertébrale (rachis)
• Signes devant faire évoquer le diagnostic
–
–
–
–
–
Diminution du ballant du bras
Ralentissement de la marche
Micrographie
Amimie
Tremblement de repos
Retour au sommaire
13
Signes cliniques
En début d’évolution (2)
• Signes devant faire rechercher le diagnostic
– Chutes répétées
– Troubles cognitifs sous-cortico-frontaux
• Signes permettant d’anticiper le diagnostic
– Agitation nocturne évoquant des troubles du comportement en
sommeil paradoxal
– Troubles de l’olfaction
Retour au sommaire
14
Signes cliniques
Les symptômes cardinaux : la triade (1)
• La base du diagnostic clinique : une triade classique mais
inconstante
Tremblement
de repos
Lenteur
(bradykinésie)
Rigidité
Diagnostic clinique
Retour au sommaire
Troubles
posturaux
fréquents
Amimie
Attitude en flexion
Ecoulement salivaire
Micrographie
Marche à petits pas
Voix faible
Lenteur globale
15
Signes cliniques
Les symptômes cardinaux : la triade (2)
1. Tremblement de repos
– Inconstant (70% cas) et toujours asymétrique
– Présent au repos, disparaît à l’action et pendant le sommeil
– Touche préférentiellement le membre supérieur, plus rarement le
menton et le membre inférieur
– Lent (4-6 cycles/sec)
– Décrit comme « le patient roule de la mie de pain, compte des
billets, bat sa coulpe »
– Ne pas confondre avec le tremblement postural (tremblement
essentiel)
• Le tremblement postural apparait lors du maintien d’une posture ou dans
l’action, et disparait au repos complet (indication de DAT Scan dans les
formes mixtes et donc non caractérisables de tremblement)
Retour au sommaire
16
Signes cliniques
Les symptômes cardinaux : la triade (3)
2. Akinésie/Bradykinésie/Hypokinésie (1)
– Akinésie : perte d’initiation motrice se traduisant par une économie
du geste, ralentissement du mouvement automatique, voire
volontaire
• Pauvreté de l’expression du visage (amimie)
• Perte du balancement des bras à la marche
• Difficulté à se raser, couper la viande, écrire, tenir un stylo, manipuler des
couverts, s’habiller, etc.
– Bradykinésie : lenteur dans l’exécution des mouvements
– Hypokinésie : pauvreté et diminution d’amplitude du mouvement
Retour au sommaire
17
Signes cliniques
Les symptômes cardinaux : la triade (4)
2. Akinésie/Bradykinésie/Hypokinésie (2)
Un exemple
de micrographie
Retour au sommaire
18
Signes cliniques
Les symptômes cardinaux : la triade (5)
3. Rigidité/Hypertonie
– Résistance à la mobilisation passive des segments de membre,
cédant par à-coups comme une roue dentée
– Toujours asymétrique
– Ne pas confondre avec l’hypertonie oppositionnelle des patients
atteints de syndromes frontaux
• L’hypertonie oppositionnelle des syndromes frontaux disparait avec la
coopération des patients et la répétition de la manœuvre
Retour au sommaire
19
Autres signes cliniques
• Signes moteurs axiaux
– Troubles de la posture et de l’équilibre
– Troubles de la marche, dus à la bradykinésie/akinésie et la raideur
– Dysarthrie
• Signes non moteurs
–
–
–
–
–
–
Douleurs articulaires et musculaires
Dysautonomie
Troubles psycho-comportementaux
Troubles cognitifs
Troubles du sommeil
Autres
Retour au sommaire
20
Autres signes cliniques
Signes moteurs axiaux
• Troubles de la posture et de la marche (1)
– Survenue plus tardive
– Associés à un risque de chute augmenté
Posture assise
Posture debout
Retour au sommaire
21
Autres signes cliniques
Signes moteurs axiaux
• Troubles de la posture et de la marche (2)
Marche lente, à petits pas
Bras collés au corps avec perte du ballant
Tronc penché en avant
Demi-tour décomposé
Parfois freezing (enrayement cinétique) : blocage soudain et bref de
la marche
– Parfois festination : brusque emballement de la marche avec risque
de chute en avant
–
–
–
–
–
Retour au sommaire
22
Autres signes cliniques
Signes moteurs axiaux
• Dysarthrie parkinsonienne
– Parfois précoce
– Caractéristiques
• Réduction d’intensité et monotonie de la voix
• Débit ralenti, ou accéléré dans certains cas avec bredouillement
• Mauvaise prononciation des consonnes
– Aggravation progressive vers une diction inaudible et inintelligible
• Difficulté de communication
• Risque d’isolement du malade
– Nécessité d’une prise en charge orthophonique précoce
Retour au sommaire
23
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Dysautonomie
– Parésie gastro-intestinale avec retard à la digestion, constipation,
ballonnements
– Troubles vésico-sphinctériens avec impériosités mictionnelles (vessie
instable) ou incontinence urinaire
– Impuissance
– Hypotension orthostatique (souvent tardive)
– Rhinorrhée, gène respiratoire
– Hypersialorrhée (excès de salive), parfois précoce
– Hyperséborrhée
– Troubles vasomoteurs cutanés
Retour au sommaire
24
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles psychocomportementaux (1)
– Anxiété
• Angoisse paroxystique, accompagnant les fluctuations motrices
• Angoisse de « fond », avec ruminations (accompagnant souvent une
dépression)
• Comportements obsessionnels compulsifs
– Dépression
• Prévalence élevée (40%-50%) avec 3%-7% de dépression grave
• Pas de spécificités cliniques liées à la maladie de Parkinson
• 2 types en fonction du stade de l’évolution de la maladie de Parkinson
– Dépression inaugurale du début de la maladie, alors que le syndrome
parkinsonien est difficile à repérer
– Dépression tardive, difficile à diagnostiquer en raison du tableau parkinsonien
Retour au sommaire
25
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles psychocomportementaux (2)
– Hallucinations voir focus sur les hallucinations
• Prévalence ≈ 30% à 40% chez les patients traités
• Surtout visuelles : personnages immobiles ou en mouvement, animaux,
etc.
• Bien tolérées au début (hallucinose) car brèves, critiquées, non
menaçantes, mais aggravation avec l’évolution
• Favorisées par une mauvaise vision
– Troubles du contrôle des pulsions voir focus sur les troubles du contrôle des pulsions
• Prévalence ≈ 10% des malades atteints de maladie de Parkinson (plus
fréquents chez le parkinsonien jeune)
• Caractéristiques : jeux, dépenses, grignotage, pulsions sexuelles,
hypersexualité, etc.
• Associés à un excès de dopamine dans le cerveau et habituellement
réversibles après ajustement du traitement
Retour
26
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
Focus
Les hallucinations dans la maladie de Parkinson
• Plutôt tardives dans l’évolution
– Moins fréquentes que dans maladie à corps de Lewy
• Aggravation parallèle à celle des troubles cognitifs
– D’abord mineures (durée brève, non menaçantes, critiquées)
– Puis plus complexes, parfois délire associé (psychose parkinsonienne)
• Surtout visuelles
• Plutôt en fin de journée et en phase off
• Déclenchées ou aggravées par les traitements
antiparkinsoniens et anticholinergiques
Retour
27
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
Focus
Les 3 principaux types de troubles du contrôle des pulsions (1)
1/ Les addictions et compulsions
– Comportements rarement rapportés par le patient lui-même mais
remarqués par l’entourage
– Différents types
• Jeux pathologiques : machines à sous, jeux en ligne, jeux à gratter, etc.
• Comportements d’hypersexualité, surtout chez les hommes, voire
comportements déviants (sadomasochisme, exhibition, fétichisme, etc.)
• Achats compulsifs (plus rare)
• Troubles du comportement alimentaire (boulimie, grignotage)
• Parfois addiction aux antiparkinsoniens avec prises répétées et excessives
Retour
28
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
Focus
Les 3 principaux types de troubles du contrôle des pulsions (2)
2/ Le punding
– Comportement stéréotypé complexe, non productif, incontrôlable,
dénué de sens mais qui peut rappeler une activité professionnelle
antérieure (classement, démontage, écriture, etc.)
– Conscience du patient du caractère anormal de son comportement
mais incapacité à l’empêcher
3/ Le syndrome de dysrégulation dopaminergique
‒ Comportement hypomane avec phases d’euphorie et d’apathie,
compulsions multiples et addiction aux traitements antiparkinsoniens
Retour
29
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles psychocomportementaux (3)
– Apathie voir focus sur l’apathie
• Perte d’intérêt, perte d’initiative et émoussement émotionnel liée à une
défaillance des circuits de la motivation
• Ne pas confondre avec un état dépressif
• Un risque majeur : abandonner, oublier la personne car elle ne demande
rien…
• Souvent mal vécu par les proches à domicile
Retour au sommaire
30
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
Focus
Apathie (1)
• Trouble de la motivation qui se caractérise par un émoussement affectif,
une perte d’initiative et une perte d’intérêt
– Trouble dit déficitaire ou de retrait
– Ne pas confondre avec un état dépressif
– Évaluation par l’Inventaire Apathie
• Conséquences
– Augmentation de l’atteinte de certaines performances cognitives
– Augmentation du handicap fonctionnel
– Augmentation de la charge fonctionnelle et du stress pour l’accompagnant,
surtout au domicile
– Augmentation du risque de maltraitance par négligence en établissement
Retour
31
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
Focus
Apathie (2)
• Critères diagnostiques de Robert et al. (2009)
A. Perte ou baisse de motivation
B. Présence d’au moins un des trois symptômes
– Action : perte ou réduction des comportements dirigés vers un but (intérêt)
– Cognition : perte ou réduction des activités cognitives orientées vers un but
(initiative)
– Émotion : perte ou diminution des émotions
C. Les symptômes provoquent une souffrance et/ou interfèrent avec la vie
sociale et occupationnelle
D. Les critères A et B ne s’expliquent pas exclusivement par un handicap
physique ou des troubles moteurs, par une réduction du niveau de
conscience ou par les effets physiologiques directs d’une substance
Retour
32
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles cognitifs (1)
Précoces, évalués, voire mis en évidence, par des tests neuropsychologiques
Ils peuvent s’aggraver et évoluer vers une démence
– Ralentissement psychique
• Lenteur de tous les processus cognitifs
• Tests : TMT B, épreuves chronométrées
– Troubles attentionnels
• Difficultés dans le contrôle attentionnel, surtout en attention soutenue et au
cours des activités en double tâche
• Tests : épreuve de barrage, Trail making test (TMT) A et B
Retour au sommaire
33
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles cognitifs (2)
– Troubles de la mémoire
• Mémoire à court terme normale (mémoire de travail)
• Mémoire épisodique altérée (rappel libre déficitaire avec sensibilité à
l’indiçage)
• Mémoires autobiographique et sémantique parfois altérées
• Tests : empans mnésiques, test des 5 mots
– Troubles visuo-spatiaux
• Précoces et parfois marqués
• Difficultés à trouver les objets (par exemple, aliments dans l’assiette), à
s’asseoir correctement sur une chaise, etc.
• Difficultés à reproduire ou effectuer des dessins, à distinguer des dessins
superposés, à juger l’orientation de lignes ou d’objets
• Tests : dessin du MMS, test de l’horloge, figure de Rey
Retour au sommaire
34
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles du sommeil (1)
– Insomnie d’endormissement
• Touche 1/4 des patients
• Liée à une anxiété
– Insomnie de fin de nuit
• Rechercher un syndrome dépressif associé
– Fragmentation du sommeil
• Plainte la plus fréquente (3/4 des patients)
• En lien avec des modifications de l’architecture du sommeil :
–
–
–
–
Diminution du sommeil paradoxal
Déstructuration du sommeil lent de stade 2
Aggravation par les agonistes dopaminergiques
Parfois mouvements périodiques ou apnées associés
Retour au sommaire
35
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles du sommeil (2)
– Les attaques de sommeil
• Endormissement dans la journée pendant quelques minutes
• Ne pas confondre avec une syncope
– Troubles du comportement en phase de sommeil paradoxal
• Levée possible de l’atonie musculaire du sommeil paradoxal, permettant
l’expression motrice des rêves. Le patient vit physiquement ses rêves
• Gestes automatiques parfois violents survenant surtout en deuxième
partie de nuit
– Attention de ne pas les confondre avec des hallucinations
•
•
Précède souvent le diagnostic de maladie de Parkinson de quelques
années
Traitement si nécessaire par clonazépam ou mélatonine
Retour au sommaire
36
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Troubles du sommeil (3)
– Les mouvements anormaux
• Myoclonies d’endormissement, plus fréquentes en cas de maladie de
Parkinson
• Mouvements périodiques, secousses rythmiques lentes, touchant plutôt
les membres inférieurs, survenant au cours du sommeil
Retour au sommaire
37
Autres signes cliniques
Signes non moteurs
• Le syndrome des jambes sans repos
– Besoin irrépressible de bouger les jambes, avec fourmillements,
picotements, sensations de brûlure
– Disparition lors du mouvement
– Intensité variable d’un individu à l’autre
– Survenue préférentielle durant l’inactivité, en fin de journée et
soulagement par le mouvement
Retour au sommaire
38
Maladie de Parkinson à début tardif
• Définition
– Forme particulière de maladie de Parkinson à début tardif, après 75
ans (pas de consensus sur l’âge de début)
• Début de la forme classique de maladie de Parkinson généralement entre
50 et 60 ans
– Particularités diverses à prendre en compte
• Particularités cliniques : début souvent atypique, symptomatologie,
évolution
• Particularités liées à la prise en charge thérapeutique
Retour au sommaire
39
Maladie de Parkinson à début tardif
Particularités (1)
• Début souvent atypique
–
–
–
–
–
–
Un syndrome dépressif
Une plainte mnésique
Des chutes répétées
Des douleurs pseudo-rhumatismales
Une perte d’autonomie
Tremblement inaugural moins fréquent
• Formes avec akinésie et rigidité prédominantes
• Troubles cognitifs
– Plus précoces et plus marqués
– Évolution plus fréquente vers une démence
Retour au sommaire
40
Maladie de Parkinson à début tardif
Particularités (2)
• Survenue plus fréquente de syndromes confusionnels voir focus
sur le syndrome confusionnel
– Définition : tableau aigu de modification de la vigilance, avec
désorientation temporo-spatiale, agitation motrice ou hypoactivité,
hallucinations, propos inadaptés
– Facteurs favorisants : grand âge, troubles cognitifs associés
– Facteurs déclenchants : prise de médicaments à effet
anticholinergique, hyperthermie, troubles métaboliques, traumatisme,
intervention chirurgicale, etc.
• Efficacité prolongée du traitement par L-DOPA
‒ Moins de dyskinésies liées à la L-DOPA dans l’évolution
Les pathologies associées sont plus fréquentes
et peuvent aggraver les troubles
Retour au sommaire
41
Maladie de Parkinson à début tardif
Particularités (3)
Focus
Le syndrome confusionnel (1)
• Altération globale, fluctuante et réversible des fonctions cognitives
– Toute aggravation aiguë des capacités cognitives d’une personne doit être
considérée a priori comme une confusion aiguë et prise en charge comme
telle
– Fluctuation des signes sur 24 heures avec recrudescence le soir
• Diagnostic à évoquer en cas de changement rapide du comportement
habituel ou d’inversion récente du cycle veille-sommeil (cycle
nycthéméral)
– Perturbation de la conscience de soi et de son environnement, trouble de
l’attention, troubles cognitifs, troubles de la vigilance, troubles psychiatriques
Retour
42
Maladie de Parkinson à début tardif
Particularités (4)
Focus
Le syndrome confusionnel (2)
• Origine souvent multifactorielle
– Rechercher systématiquement une cause médicamenteuse (changement de
traitement, de posologie, sevrage brutal aux benzodiazépines, automédication, etc.)
• Principaux facteurs prédisposants
– Troubles cognitifs chroniques, immobilisation et contention physique, déficit
visuel et/ou auditif, comorbidités multiples, dénutrition, polymédication,
antécédents de confusion, notamment post-opératoire, troubles de l’humeur,
en particulier les états dépressifs
Retour
43
Maladie de Parkinson à début tardif
Particularités (5)
Focus
Le syndrome confusionnel (3)
• Principaux facteurs déclenchants
Infections (urinaire, pulmonaire, etc.)
Médicamenteux et toxiques (alcool, etc.)
Troubles métaboliques et endocriniens
Troubles cardiovasculaires
Douleur aiguë, rétention aiguë d’urine (globe vésical), fécalome
Affections neurologiques (accident vasculaire cérébral, hématome sous-dural,
épilepsie, etc.)
– Facteurs psychologiques (deuil, stress, conflits, etc.)
– Autres (chirurgie, anesthésie générale, subocclusion, fièvre, contention,
privation sensorielle, etc.)
–
–
–
–
–
–
Retour
44
Évolution de la maladie de Parkinson
• Évolution progressive vers une maladie de Parkinson
« vieillie »
– Vitesse d’évolution variable selon les patients, l’âge de début, la
réponse au traitement
– Habituellement, bonne réponse aux traitements et bonne qualité de
vie pendant plusieurs décennies
• L’absence d’amélioration sous traitement doit faire rechercher une autre
pathologie
– Installation progressive d’un déclin moteur, psychique et cognitif
– Apparition sous traitement dopaminergique (après environ 5 ans) de
fluctuations motrices et de mouvements anormaux (dyskinésies)
– Intolérance progressive aux traitements dopaminergiques
• Somnolence, malaise, troubles psycho-comportementaux
Retour au sommaire
45
Évolution de la maladie de Parkinson
• Vitesse d’évolution variable
PHASE DE DÉBUT
PHASE D’ ÉTAT
PHASE AVANCÉE
PHASE TARDIVE
L’après annonce du
diagnostic
Accalmie
La maladie reprend
le dessus
Envahissement
- Perception du
retentissement de la
maladie sur la vie
quotidienne
- Adaptation à la
maladie
- Adaptation au
traitement
- Équilibre avec la
bonne réponse au
traitement
- Poursuite de
l’adaptation à la
maladie et à ses
conséquences sur la
vie quotidienne
- Autoprise en charge
- Fluctuations motrices,
dyskinésies, signes
axiaux
- Signes
neuropsychologiques
- Dysautonomie
- Faire face aux situations
de handicap
- Déclin moteur
(signes axiaux +++)
- Déclin cognitif
- Faire face aux
situations de
dépendance
3 à 10 ans
5 à 15 ans
8 à 40 ans
Retour au sommaire
46
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin moteur
• Accentuation de la raideur, notamment axiale, de l’akinésie,
des troubles posturaux et de la marche
• Aggravation de la dysarthrie et majoration des troubles de la
déglutition
– Risque de fausses routes +++
• Majoration de la perte fonctionnelle (marche, transferts)
– Risque de chutes +++
– Risque de grabatisation avec ses complications
Retour au sommaire
47
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin moteur
• Apparition de complications motrices induites par le
traitement par la L-dopa (1)
Repérage et identification de ces complications
déterminants pour l’adaptation du traitement (agenda des symptômes)
– Fluctuations motrices
• Réapparition des symptômes parkinsoniens au cours de certaines
périodes de la journée témoignant de la fluctuation de l’efficacité des
traitements
• Par exemple, blocage au réveil (akinésie matinale) ou en fin d’après-midi
(akinésie de fin de dose)
• Présentes chez 50% des patients après 5 ans d’évolution
Retour au sommaire
48
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin moteur
• Apparition de complications motrices induites par le
traitement (2)
– Dyskinésies induites par la L-dopa voir focus sur les dyskinésies
• Quasiment constantes après 10 ans d’évolution
• Par modification de la plasticité du striatum
• Définition : mouvements anormaux pouvant survenir à des horaires
variables dans la journée, contrastant avec des périodes à faible activité
motrice.
• Aspect variable : mouvements brefs parasitant le mouvement volontaire
et postures anormales des membres, du tronc et de la tête
Retour au sommaire
49
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin moteur
Focus
Reconnaître les dyskinésies (1)
• Les différents types
– Mouvements choréiques – mouvements brefs, vifs, sans finalité, non
rythmiques, de grande amplitude, touchant les membres, le tronc, le
cou, la face
– Mouvements dystoniques – contractions involontaires soutenues
provoquant des postures anormales
– Mouvements balliques – mouvements brusques de grande amplitude
touchant la racine des membres
Retour
50
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin moteur
Focus
Reconnaître les dyskinésies (2)
• Les signes typiques
– Visage – yeux écarquillés ou fermeture involontaire des paupières
(blépharospasme), mouvements de rotation des yeux, de succion, grimaces
– Cou – torticolis, contracture caractéristique des muscles peauciers du cou
– Tronc – inclinaison latérale du tronc (tour de Pise) ; mouvements de flexion-
extension du tronc, d’élévation de l’épaule ; balancements en position debout
– Membres supérieurs – mouvements de balancement des bras, plus amples
avec la marche ; la main qui part en arrière, vers la poche arrière du pantalon,
maniérisme
– Membres inférieurs – extension du gros orteil ou flexion des orteils
douloureuse, matinale ; embardée lors de la marche, pied en varus
Retour
51
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin moteur
Focus
Reconnaître les dyskinésies (3)
• Les idées fausses
– « Il est opposant, il ferme les yeux » - cela peut être un
blépharospasme, nécessitant de moduler la dose de médicament
précédant l’apparition de ce symptôme
– « Il est énervé, il bouge tout le temps » - il peut s’agir de dyskinésies
témoignant d’un surdosage momentané des médicaments
Retour
52
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin psychique
• Fluctuations psychiques (dépression, anxiété)
– Accompagnant les fluctuations motrices
• Majoration des hallucinations visuelles (et parfois non
visuelles)
– Deviennent plus complexes et ne sont plus critiquées
• Apparition d’un délire dans 10% des cas
– Thème de persécution, infidélité ou jalousie
• Possibilité d’une véritable psychose parkinsonienne
• Aggravation des troubles psychiques par les traitements
dopaminergiques
Retour au sommaire
53
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin cognitif
• Aggravation progressive des troubles cognitifs évoluant vers
une démence parkinsonienne chez 80% des patients
– De type cortico-sous frontale, donc différente de la démence dans la
maladie d’Alzheimer
– Avec ralentissement, trouble de l’initiation verbale, trouble du rappel
corrigé par l’indiçage, baisse de la fluence lexicale
– Ne pas confondre avec une dépression (test : GDS)
• Signes parfois annonciateurs de la démence
– Épisodes confusionnels avec ou sans agitation
– Intolérance aux divers traitements antiparkinsoniens, notamment les
agonistes dopaminergiques
Retour au sommaire
54
Évolution de la maladie de Parkinson
Déclin cognitif
• Démence parkinsonienne : critères diagnostiques
– Diagnostic de maladie de Parkinson établi (critères du Queen Square Brain Bank)
– Maladie de Parkinson apparue avant le syndrome démentiel
– Présence de troubles cognitifs
• MMS < 26
• Troubles retentissant sur la vie quotidienne (ADL, IADL)
– Perturbation d’au moins 2 des tests suivants
•
•
•
•
Récitation des mois à l’envers ou comptage à rebours (100-7)
Fluence lexicale ou test de l’horloge
Pentagones du MMS
Rappel des 3 mots
– Signes en faveur : apathie, hallucinations, somnolence
– Signes en défaveur : dépression, délire
Retour au sommaire
55
Évolution de la maladie de Parkinson
Complications au stade très avancé
• Perte de poids et dénutrition
– Causes multiples
• Difficultés à s’alimenter
• Troubles de la déglutition
• Consommation énergétique liée à l’hypertonie et aux dyskinésies
– Conséquences
• Carence protéique → sarcopénie (fonte des muscles ) → chutes (spirale
de la dénutrition)
• Carence en vitamine D et augmentation du risque de fracture
• Augmentation du risque de décès, notamment lié au risque accru
d’infection
Retour au sommaire
56
Évolution de la maladie de Parkinson
Complications au stade très avancé
• Troubles de déglutition
– Présents et discrets dès le début de la maladie
• Stase salivaire avec bavage
• Difficulté de propulsion du bol alimentaire
• Retard du temps pharyngé
– Aggravation progressive entraînant des fausses routes
• Risque de pneumopathie de déglutition lié aux fausses routes
• Risque d’asphyxie aigue
• Aggravation du risque de dénutrition
Retour au sommaire
57
Évolution de la maladie de Parkinson
Complications au stade très avancé
• Majoration du handicap moteur et risque de grabatisation
– Rétractions tendineuses et articulaires douloureuses
– Complications thromboemboliques
– Complications cutanées (escarres)
• Apathie et difficulté de communication
– Causes : dysarthrie et déficit cognitif
– Conséquence : souffrance psychique du malade et de l’entourage
Retour au sommaire
58
Conclusion
• Diagnostic de maladie de Parkinson parfois difficile
notamment chez le sujet âgé
‒ Risque d’assimiler les troubles moteurs aux phénomènes du
vieillissement
• Avis neurologique important pour le diagnostic puis à tous
les stades
• Évolution vers une aggravation progressive des troubles
moteurs et non moteurs
Retour au sommaire
59
Téléchargement