MAI/JUIN 2005 Volume 3, numéro 3 Ophtalmologie MC Conférences scientifiques COMPTE RENDU DES CONFÉRENCES SCIENTIFIQUES DU DÉPARTEMENT D’OPHTALMOLOGIE ET DES SCIENCES DE LA VISION, FACULTÉ DE MÉDECINE, UNIVERSITÉ DE TORONTO Les maladies oculaires d’origine allergique PAR A L L A N R. S LO M OV I C , MA, M.D., FR C S, M I C H A E L H YA M S , M.D., R U T H L A PI D , M.D. Les maladies oculaires d’origine allergique sont un problème fréquent et potentiellement grave pour l’ophtalmologiste. Le spectre de ces maladies s’étend de l’allergie oculaire mineure à des pathologies graves et chroniques menaçant la vision ayant un impact important sur la qualité de vie. Les maladies oculaires d’origine allergique touchent environ 20 % de la population. Au Canada, environ 6 millions de personnes souffrent de ces affections et en Ontario, le taux est de 55 %. D’un point de vue économique, on estime qu’en Amérique du Nord, le coût de l’a l l e r gie oculaire est de 250 millions de dollars par année en raison de la productivité perdue au travail. Par conséquent, il est important que l’o p h t a l m o l o giste ait une bonne connaissance de ces maladies. Ce numéro d’Ophtalmologie – Conférences scientifiq u e s met l’accent sur le diagnostic et le traitement de ces pathologies fréquentes. Quatre facteurs essentiels doivent être pris en compte dans les examens effectués chez le patient qui souffre d’allergie oculaire présumée. • Les facteurs environnementaux (ex. les pollens) peuvent causer une conjonctivite allergique saisonnière aiguë et les conditions climatiques jouent un rôle important dans la kératoconjonctivite vernale. • Les facteurs génétiques. Chez un enfant, le risque de développer une allergie oculaire est 4 fois plus élevé si un parent est atopique. Si les deux parents sont affectés, le risque est 10 fois plus élevé. • Les médicaments peuvent agir comme des allergènes ou des modulateurs immuns. Par exemple, certains médicaments (ex. les antihistaminiques oraux) peuvent assécher les muqueuses oculaires, aggravant les effets des allergènes externes sur l’œil. D’autres médicaments (ex. les stabilisateurs des mastocytes topiques) à des concentrations élevées stimulent les mastocytes, exacerbant les effets de l’allergie oculaire. • Les facteurs mécaniques, comme le frottement des yeux et le port de lentilles cornéennes, peuvent également exacerber les symptômes d’allergie. Les lentilles cornéennes contribuent à l’apparition d’une forme d’allergie oculaire : la conjonctivite papillaire géante. Diagnostic et diagnostic différentiel La conjonctive est fréquemment impliquée dans les réactions allergiques, car cette fine membrane muqueuse est directement exposée aux allergènes environnementaux. Étant donné que la majorité des maladies oculaires d’origine allergique touchent la conjonctive, le regroupement des maladies oculaires d’origine allergique sous une seule dénomination « la conjonctivite allergique » est devenue une pratique courante. Cependant, sur la base de notre compréhension actuelle de la pathophysiologie et de l’évolution clinique de cette affection, une classification plus précise a été proposée dans laquelle on a inclu 4 sous-types distincts d’allergie oculaire. Le spectre de gravité s’étend des affections causant une gêne et une irritation, mais ne menaçant pas la vision (ex. la conjonctivite allergique saisonnière et la conjonctivite papillaire géante) à des pathologies pouvant causer une ulcération cornéenne avec la formation de cicatrices et entraînant potentiellement la cécité (telles que la kératoconjonctivite vernale et atopique). Les démangeaisons sont le symptôme le plus fréquent chez les patients présentant une conjonctivite allergique. Le chémosis et l’injection conjonctivale sont des signes fréquemment associés, bien que dans la plupart des cas, ils soient discrets. Une exception peut se produire dans le cas de réactions allergiques aiguës, en particulier lorsqu’elles sont associées à un frottement des yeux vigoureux, où le chémosis peut être sévère. L’oedème palpébral est un autre signe d’affection oculaire d’origine allergique. Le diagnostic différentiel de l’allergie oculaire comprend d’autres affections de la surface oculaire (ex. la kératite sèche et la blépharite). Sous-types distincts d’allergie oculaire Conjonctivite allergique La conjonctivite allergique saisonnière (CAS) est la forme la plus fréquente d’affection oculaire d’origine allergique, touchant 5 à 22 % de la population. Elle est étroitement associée aux cycles d’allergènes aéroportés provenant des plantes. Fort heureusement, c’est une affection spontanément résolutive due à une hypersensibilité de type 1. On l’appelle souvent « c o n j o n c t i v i t e allergique aiguë » et elle représente environ 50 % de toutes les allergies oculaires. Elle est généralement accompagnée de rhinite allergique saisonnière. C’est la forme oculaire du rhume des Disponible sur Internet à : www.ophtalmologieconferences.ca Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision Jeffrey Jay Hurwitz, M.D., Rédacteur Professeur et président Martin Steinbach, Ph.D. Directeur de la recherche The Hospital for Sick Children Elise Heon, M.D. Ophtalmologiste en chef Mount Sinai Hospital Jeffrey J. Hurwitz, M.D. Ophtalmologiste en chef Princess Margaret Hospital (Clinique des tumeurs oculaires) E. Rand Simpson, M.D. Directeur, Service d’oncologie oculaire St. Michael’s Hospital Alan Berger, M.D. Ophtalmologiste en chef Sunnybrook and Women’s College Health Sciences Centre William S. Dixon, M.D. Ophtalmologiste en chef The Toronto Hospital (Toronto Western Division and Toronto General Division) Robert G. Devenyi, M.D. Ophtalmologiste en chef Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision Faculté de médecine Université de Toronto 60 Murray St. Bureau 1-003 Toronto (Ontario) M5G 1X5 Le contenu rédactionnel d’Ophtalmologie – Conférences scientifiq u e s est déterminé exclusivement par le Département d’ophtalmologie et des sciences de la vision, Faculté de médicine, Université de Toronto. foins et elle est souvent la principale manifestation chez les patients souffrant du rhume des foins. Comme son nom l’indique, sa prévalence est saisonnière, en raison de l’exposition aux graminées, au pollen d’arbres ou à l’herbe à poux. En Ontario, les facteurs responsables sont les pollens d’arbres et de fleurs au début du printemps, les pollens de plantes herbacées vers la fin du printemps et au début de l’été et l’herbe à poux vers la fin de l’été et au début de l’automne. Durant les mois de juillet et d’août, la présence de graminées et d’herbe à poux coïncide et c’est la période la plus difficile pour les patients affectés. Le symptôme prédominant de la CAS est une légère démangeaison oculaire et périoculaire bilatérale, mais d’autres symptômes (ex. rougeur, sensation de brûlure, larmoiements excessifs et présence de sécrétions muqueuses blanches croûteuses) peuvent être présents. Les symptômes sont bilatéraux, bien qu’ils puissent être asymétriques. Occasionnellement, le patient peut se plaindre de photophobie et un grand nombre de patients ont des antécédents d’autres troubles allergiques, d’allergies alimentaires ou de sensibilité aux animaux de compagnie. Lors de l’examen ophtalmologique, les signes peuvent être absents ou consister en une légère injection conjonctivale. Il peut y avoir une légère réaction papillaire impliquant la conjonctive tarsienne. Un léger chémosis peut être présent au niveau de la conjonctive bulbaire. La conjonctive allergique perannuelle (CAP) est également appelée conjonctive allergique chronique, car elle persiste toute l’année. Comme la forme aiguë, c’est une réaction d’hypersensibilité de type 1 qui consiste en une réaction d’hypersensibilité de phase précoce et de phase tardive. Sa prévalence documentée est de 0,03 %, et 87 % des patients présentent des exacerbations saisonnières. Elle est due le plus souvent à une exposition à des allergènes de maison toujours présents (ex. les squames d’animaux, les déjections d’acariens, les moisissures et les pollens). Des exacerbations peuvent survenir au printemps ou en automne en raison de l’exposition accrue aux acariens et aux allergènes fongiques durant ces périodes de l’année. Les signes et les symptômes cliniques associés à la CAP sont similaires à ceux de la CAS, bien qu’ils soient souvent plus légers et plus persistants. Dans la plupart des cas, ils sont bilatéraux, mais ils peuvent se manifester unilatéralement si un antigène, tels que les squames d’a n i m a u x , atteint un œil par contact avec la main. Kératoconjonctivite vernale (KCV) La KCV est une affection oculaire inflammatoire bilatérale récidivante et habituellement spontanément résolutive. C’est une affection menaçant potentiellement la vision qui se manifeste le plus souvent entre 3 et 20 ans et dont la prévalence est plus élevée chez les garçons. Les exacerbations saisonnières sont caractéristiques, d’où le terme de « vernal » (printemps). Invariablement, les enfants qui en sont atteints ont des antécédents familiaux de rhume des foins, d’allergie, d’atopie ou d’asthme. La KCV disparaît souvent après la puberté. Elle est particulièrement fréquente dans les climats chauds et secs (au bord de la Méditerranée, en Afrique occidentale, au Pakistan et en Inde). Les symptômes comprennent les démangeaisons intenses, la photophobie et la vision brouillée. Les patients ont tendance à se frotter très fréquemment les yeux et ont des sécrétions oculaires croûteuses ou visqueuses. Ils peuvent manifester un pseudo-ptosis et lorsque l’on retourne la paupière, on observe l’aspect pavimenteux classique de la conjonctive tarsienne supérieure et des sécrétions croûteuses abondantes (figure 1). Au bord du limbe, des points de Horner-Trantas, qui sont un regroupement de cellules épithéliales dégénérées, et des éosinophiles peuvent être présents. La conjonctive tarsienne enflammée peut causer une kératite ponctuée superficielle. La coalescence de ces deux anomalies peut entraîner la formation d’un petit Figure 1 : A p p a rence pavimenteuse de la conjonctive tarsienne supérieure dans la KCV. Notez l’écoulement entre le pavage ulcère (figure 2), qui est habituellement ovale et horizontal sur le tiers supérieur de la cornée sous-p a l p é b r a l e supérieure (figure 2). L’ulcère est directement en contact avec les papilles pavimenteuses. La base de l’ulcère contient une plaque de fibrine, de mucus et de débris provenant des granules éosinophiles qui agissent comme des toxines et inhibent la réépithélialisation. La guérison est favorisée par l ’ablation de la plaque. L’inflammation concomitante favorise la néovascularisation à partir du limbe. Lorsque ces lésions guérissent, une cicatrice subépithéliale en fo r m e d’anneau peut subsister dans la région lésée. L’association de la kératite épithéliale ponctuée et de sécrétions muqueuses accrues peut entraîner une kératite filamenteuse. La peau des paupières et le bord des paupières sont relativement indemnes, comparativement à la conjonctivite atopique. Le frottement des yeux est un problème important qui peut expliquer l’incidence accrue de kératocône chez ces patients. Kératoconjonctivite atopique (KCA) La KCA est une affection chronique qui touche environ 3 % de la population. On pense que les mécanismes de l’hypersensibilité de type I et de type IV interviennent dans cette affection. Cette maladie potentiellement grave et menaçant la vision peut se manifester à tout âge, mais son incidence est la plus élevée chez les sujets vers la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine ayant des antécédents familiaux de rhume des foins, d’allergie, d’atopie ou d’asthme. On n’a rapporté aucune prédilection raciale ou géographique. Cette maladie n’est pas caractérisée par une variabilité saisonnière qui est fréquente avec d’autres maladies allergiques. Cependant, des exacerbations ont été notées en hiver, possiblement en raison de la séch e r e s s e associée au chauffage de la maison. Les manife s t a t i o n s cutanées concomitantes sont typiques. Les patients signalent souvent des antécédents d’eczéma. Une dermatite est habituellement manifeste dans la région périoculaire (figure 3). Les yeux sont affectés chez environ 25 à 50 % des patients atteints de dermatite atopique. Les principaux symptômes oculaires sont les démangeaisons, la sensation de brûlure et la photophobie. Figure 2 : U l c è re chez un patient atteint de KCV L’atteinte eczémateuse de la paupière accompagnée de desquamation et de rougeur peut être un signe caractéristique. D’autres signes comprennent la kératite épithéliale ponctuée, des anomalies épithéliales persistantes, la présence de cicatrices sur la cornée et la néovascularisation. Ces patients sont sujets à d’autres affections ophtalmologiques telles que le kératocône, la cataracte sous-capsulaire antérieure et postérieure, le glaucome secondaire, les s u r i n fections bactériennes ou herpétiques, le décollement de rétine et très rarement, la dislocation du cristallin secondaire au frottement des yeux. mentation du rapport CD 4 / CD8. L’histamine est stock é e dans les granules situées dans les mastocytes et est facilement libérée. Chaque mastocyte contient environ 5 à 10 picogrammes d’histamine. Il existe deux sous-types de récepteurs de l’histamine H1 et H2. L’histamine qui se lie à ces récepteurs produit la sensation de démangeaisons entraînant l’activation du récepteur H 1 et la vasodilatation provoquée par le récepteur H2. La phase initiale de la réaction allergique dure environ 20 minutes après l’activation de l’allergène. Les mastocytes interviennent dans cette phase. Lorsqu’ils sont activés, ils libèrent de l’histamine et d’autres médiateurs proinflammatoires (ex. la prostaglandine D2, le leukotriène C4, la facteur d’activation des plaquettes et la triptase). L’histamine, la protéase tryptase, les leucotriènes et les éosinophiles peuvent être détectés dans les larmes. La phase tardive, lorsque les basophiles interviennent, survient 2 à 9 heures après l ’activation et l’histamine, mais non la tryptase ou les éosinophiles, est détectée dans les larmes1. Les signes cliniques indiquent que la réaction allergique dure plus longtemps en raison d’un influx et de l’infiltration de la conjonctive par des cellules inflammatoires, telles que les éosinophiles, les neutrophiles et les cellules Th2. La protéine basique majeure de l’éosinophile est cytotoxique pour l’épithélium cornéen et est impliquée dans les formes plus graves et chroniques de maladie oculaire allergique (ex. la KCV et la KCA). La conjonctivite papillaire géante (CPG) Traitement La CPG est une affection réversible, le plus souvent associée au port de lentilles cornéennes (LC), aux sutures exposées, au plissement scléral ou à une prothèse. C’est une réponse à un traumatisme mécanique et non pas seulement à des mécanismes allergiques. Cependant, elle est encore classifiée comme l’une des formes d’allergie oculaire. La p a t h o p hysiologie est une réaction d’hypersensibilité à la fois de type 1 et de type IV. On estime qu’e nviron 20 millions de personnes utilisent des lentilles cornéennes (LC). La CPG survient chez 10 à 15 % des porteurs de LC molles et chez 1 à 5 % des porteurs de LC dures. Avec les LC molles, la C PG apparaît généralement en quelques mois, alors qu’avec les LC dures, elle peut apparaître après quelques années. Le diagnostic clinique est établi sur la base du port antérieur de LC avec une intolérance croissante aux lentilles. Le patient a des antécédents de démangeaisons (davantage lorsqu’il a retiré ses lentilles), de vision brouillée, de sécrétions muqueuses avec une adhérence des paupières la nuit. Le signe diagnostique est la présence de papilles géantes ( > 0,3 mm de diamètre) sur le tarse palpébral supérieur. Le traitement de l’allergie oculaire peut prêter à confusion, car il existe de nombreuses modalités différentes de traitement. La revue de Bielory sur le traitement de l’allergie oculaire énumère 28 options thérapeutiques différentes2. En règle générale, le traitement est fondé sur la gravité des symptômes et sur la mesure dans laquelle ils nuisent à la qualité de vie du patient. Une approche thérapeutique raisonnable consiste à administrer des soins par paliers, en modifiant certains facteurs environnementaux et en évitant les allergènes connus ou soupçonnés comme première mesure, puis en évoluant progressivement vers une pharmacothérapie. Pour les symptômes légers, les larmes artificielles sont parfois l’unique mesure nécessaire, et cela correspond au premier palier du traitement. La majorité des patients peuvent être traités avec les nouvelles gouttes ophtalmiques anti-histaminiques/stabilisatrices des mastoc y t e s / a n t i -inflammatoires, qui constituent le deuxième p a l i e r. Les corticostéroïdes, topiques ou systémiques, et d’autres médicaments immunomodulateurs, représentent le troisième palier. Pathophysiologie des maladies oculaires d’origine allergique On recommande d’éviter les allergènes déclenchants en restant à l’intérieur lorsque la numération du pollen est élevée, en gardant les fenêtres fermées si possible, en se lavant les cheveux et en lavant ses vêtements après avoir été dehors, et en évitant d’utiliser les savonnettes, les cosmétiques et les détergents. D’autres mesures utiles consistent à utiliser un climatiseur, un filtre électronique et un couvrematelas en plastique, à enlever les tapis et à éviter les animaux de compagnie. Il faut éviter de se frotter les yeux, car l’irritation mécanique entraîne la libération de médiateurs i n flammatoires, ce qui perpétue le cycle de démangeaisonsfrottement-démangeaisons. Les larmes artificielles, utilisées 4 à 8 fois par jour, améliorent la fonction de barrière du film lacrymal, diluent les allergènes et les médiateurs et aident à les éliminer des yeux. Elles atténuent également l’e f fe t d ’a s s è chement des antihistaminiques systémiques. On recommande d’utiliser des succédanés des larmes sans conservateur et leur réfrigération augmente le confort qu’ils procurent. L’application de compresses froides ou d’une vessie de glace plusieurs fois par jour peut fournir un soulagement considérable, en particulier contre les démangeaisons. Figure 3 : Blépharite eczématoïde chez un patient atteint de KCA La réaction allergique est généralement provoquée par l’exposition oculaire à un allergène qui cause la liaison des IgE membranaires, ce qui entraîne la dégranulation des mastocytes. Ce phénomène cause la libération d’une cascade de médiateurs allergiques et inflammatoires, incluant l’histamine, et la synthèse de l’acide arachidonique entraînant la production de prostaglandine et de leukotriènes qui sont associés à la sécrétion accrue de mucus et à l’infil t r ation cellulaire. Les mastocytes sont situés normalement dans le stroma vasculaire (substantia propria) de la conjonctive. Il existe e nviron 50 millions de mastocytes dans la conjonctive humaine, mais ils ne sont identifiables dans l’épithélium que dans des situations pathologiques. Dans toutes les formes de maladie oculaire allergique, on peut identifier un grand nombre de mastocytes dans la conjonctive. Dans la KCA, la KCV et la CPG, on note également une augmentation du nombre des lymphocytes T conjonctivaux, en particulier les cellules CD4 mémoires, entraînant une aug- Mesures générales de soutien Soins médicaux Vasoconstricteurs topiques Les vasoconstricteurs topiques, incluant la tétrahydrozoline, la phényléphrine et d’autres vasoconstricteurs, sont des agents sympathomimétiques qui réduisent la congestion vasculaire par la stimulation de l’alpha-adrénorécepteur. Ces médicaments n’ont aucun e f fet sur la réaction allergique et ne soulagent pas le principal symptôme de démangeaisons. Les effe t s indésirables comprennent la dilatation des pupilles, même à de faibles concentrations, qui pourrait causer une crise de glaucome à angle fermé. Ces préparations peuvent elles-mêmes causer une sensation de brûlure et des démangeaisons. L’utilisation prolongée de vasoconstricteurs peut entraîner la tachy p hylaxie, incitant le patient à utiliser les gouttes ophtalmiques plus fréquemment. L’arrêt de ces médicaments peut causer une hyperémie de rebond 2. En tant que médicaments anti-allergiques généraux, leur utilité est limitée, et la possibilité qu’ils causent des problèmes l’emporte sur leurs avantages potentiels. Antihistaminiques Les antihistaminiques sont plus efficaces pour le traitement de l’allergie oculaire lorsqu’ils sont administrés topiquement comparativement à la voie systémique. L’administration topique permet l’application d ’une concentration élevée de médicament directement sur la région ciblée et par conséquent, le début d’action est plus rapide (quelques minutes). De plus, on évite les interactions médicamenteuses et les effe t s secondaires indésirables observés occasionnellement avec les antihistaminiques par voie orale. Les effe t s secondaires, tels que la sédation, les étourdissements, les acouphènes, la nervosité et l’insomnie, sont moins fréquents avec les antihistaminiques systémiques de nouvelle génération. Bien que les antihistaminiques systémiques de troisième génération n’entraînent pas de sédation, ils peuvent causer un assèchement de la surface oculaire, exacerbant ainsi les symptômes des patients souffrant d’allergie oculaire 3 . Le tableau 1 présente un aperçu des médicaments ophtalmiques antiallergiques topiques en vente sur le marché, leur mode d’action et leurs effets indésirables potentiels. Nous vous présentons ci- dessous un aperçu des gouttes ophtalmiques antiallergiques courantes : • Le ch l o r hydrate d’azélastine 0,5 % est un dérivé du phtalazinon qui est métabolisé en son métabolite actif, la desméthylazélastine. Il a de multiples actions : c ’est un antihistaminique, un antileucotriène et un bloqueur de la sérotonine. Il a également une action stabilisatrice des mastocytes. Les indications sont la conjonctivite saisonnière et perannuelle et les syndromes d’allergie oculaire. Les contre- i n d i c a t i o n s incluent la sensibilité au chlorure de benzalkonium. Les effets secondaires sont la sensation de brûlure lors de l’instillat ion et un goût amer qui peut être atténué par l’occlusion des points lacrymaux. L’azélastine est très efficace pour réduire les démangeaisons en quelques minutes et elle a une longue durée d’action. La posologie est généralement biquotidienne, mais elle peut être augmentée à 4 fois par jour. • L’émédastine 0,01 % est un antagoniste sélectif des récepteurs histaminiques H1 et l’inhibition de la perméabilité vasculaire stimulée par l’histamine dans la conjonctive est dose-dépendante. Elle est indiquée pour la CAS ou les allergies aiguës. La contre-indication est une hypersensibilité au chlorure de benzalkonium. En Europe, une préparation sans agent conservateur Tableau 1 : Aperçu des préparations antiallergiques topiques, leur mécanisme d’action et leurs effets secondaires potentiels Préparation Azélastine 0,05 % Cromoglycate 2% Émédastine 0,05 % Kétotifène 0,025 % Mécanisme IM, Anti-H1, anti-LT,anti-5OH Anti-H1, IM, prophylaxie Effets secondaires Goût amer, sensation de brûlure Dermatite de contact Sensation de brûlure Anti-H1, soulagement des Sensation de brûlure démangeaisons en état aigu Dyspnée Anti-H1, IM Démangeaisons, allergie de contact Urticaire, Irritation Lévocabastine Anti-H1, soulagement des Irritation 0,05 % démangeaisons en état aigu Nédocromil IM, prophylaxie Dermatite de contact 2% Sensation de brûlure Opalatadine Anti-H1, IM Démangeaisons, 0,1 % sensation de brûlure, œdème Anti-H1 = antihistaminique H1; IM = inhibiteur de mastocytes; anti-LT = anti-leucotriènes; anti-5OH (5-hydroxypropafénone) = antisérotoninergique est commercialisée. Son utilisation n’est pas sûre durant la grossesse (études chez l’animal) et étant donné que l’excrétion rénale et hépatique n’a pas été étudiée, il faut éviter de la prescrire chez les personnes âgées et chez les patients souffrant d’insuffisance rénale et hépatique. C’est un médicament très efficace contre les démangeaisons et l’allergie aiguë. Son usage prolongé n’a pas été étudié. Sa posologie est biquotidienne. • La lévocabastine 0,05 % est un dérivé carbénoïde ayant une action antihistaminique. C’est en fait le médicament de référence pour les études de laboratoire sur l’inhibition de l’histamine. Les indications sont la CAS et la KCV. Elle est très efficace pour soulager les démangeaisons en état aigu, mais n’est pas utilisée dans le traitement prolongé de l’allergie. La contre-indication est l’allergie au chlorure de benzalkonium. Il a été démontré qu’elle est tératogène et est contre-indiquée pendant la grossesse. La posologie est généralement biquotidienne, mais peut être augmentée à 3 ou 4 fois par jour pour les épisodes aigus ou graves. • Le kétotifène-fumarate 0,025 % est un antihistaminique ayant une faible action anticholinergique. Il stabilise les mastocytes in vitro. Ses indications sont la CAS et l’allergie aiguë. Ses effets secondaires sont l’irritation locale et la réaction allergique, la kératopathie ponctuée, les céphalées, la somnolence, la sécheresse oculaire et la sécheresse de la bouche. Les gouttes ophtalmiques anti-allergiques de deuxième génération contiennent une association d’antihistaminiques et de vasoconstricteurs et sont souvent plus efficaces que chacun des agents utilisés seuls. Elles sont généralement en vente libre. Les avantages des vasoconstricteurs topiques doivent être soupesés par rapport à leurs effets secondaires potentiels. Stabilisateurs de mastocytes Les sous-types de mastocytes varient dans différents tissus et chez différentes espèces pour des paramètres tels que la teneur en protéase neutre et la réponse aux agents thérapeutiques. Par conséquent, les stabilisateurs des mastocytes qui n’ont pas été mis au point pour un usage ophtalmique peuvent ne pas être efficaces pour cet usage. On n’a pas élucidé totalement leur mécanisme d’action exact. Cependant, on sait que lorsqu’ils sont utilisés comme traitement p r o p hylactique, ils sont très efficaces pour prévenir la Ophtalmologie Conférences scientifiques dégranulation des mastocytes, empêchant ainsi la libération d’histamine et la cascade de réactions causant des symptômes d’allergie oculaire. Cependant, ils ne bloquent pas les récepteurs de l’histamine ni ne préviennent la production de médiateurs nouvellement formés et par conséquent, ils ne soulagent pas les symptômes existants. Leur effet sur la stabilisation des mastocytes est biphasique, ce qui signifie qu’à une faible concentration, les mastocytes sont stabilisés, alors qu’à une concentration élevée, la dégranulation de l’histamine est en fait stimulée. Le seul médicament qui ne possède pas ce mécanisme biphasique est l’olopatadine, qui a un effet stabilisateur dose-dépendant uniquement. Pour être efficace, le traitement doit être initié 2 à 3 semaines avant la saison des allergies. Dans une méta-analyse effectuée par Owen et coll.5, les auteurs constatent que les patients utilisant des stabilisateurs de mastocytes étaient 4,9 fois (IC à 95 %, 2,59,6) plus susc eptibles d’obtenir un bénéfice que ceux recevant un placebo. Les stabilisateurs de mastocytes incluent le cromoglycate sodique et le nédocromil sodique. Le kétotifène est un médicament à action multiple ayant des propriétés d’inhibition des mastocytes, à l’instar de l’opalatadine et de l’azélastine. Médicaments ayant plus d’un mécanisme d’action Il s’agit des médicaments contre les allergies oculaires de dernière génération. Leur avantage est le soulagement symptomatique rapide produit par les antagonistes des récepteurs de l’histamine à effe t immédiat, associé à l’avantage des stabilisateurs de mastocytes qui ont un effet à long terme et constituent un traitement de fond. L’olopatadine (Patanol) agit comme un stabilisateur de mastocytes, un antagoniste des récepteurs H 1 et inhibe la sécrétion de cytokine. L’azélastine (Optivar) et le nédocromil (Alocril) ont un certain effet inhibiteur sur les cellules infla m m a t o i r e s . Le kétotifène (Zaditor) est un médicament qui agit comme un antagoniste des récepteurs de l’histamine et comme un stabilisateur de mastocytes. Le kétotifène est un antagoniste des récepteurs de l’histamine H1 relativement sélectif et non compétitif et un stabilisateur de mastocytes, inhibant la libération de médiateurs inflammatoires à partir des mastocytes. De plus, il module l’action des éosinophiles par plusieurs mécanismes distincts autres que la stabilisation des mastocytes incluant un effet direct sur l’endothélium, inhibant la synthèse et l’expression des molécules d ’adhésion cellulaire qui jouent un rôle clé dans le recrutement des éosinophiles ; l’antagonisme de l’a ctivité du facteur d’activation des plaquettes, inhibant ainsi le recrutement et l’activation des éosinophiles ; l’inhibition de la chimiotaxie des éosinophiles et de l’activation induite par l’éotaxine et l’IL-5 ; et un effet stabilisant direct sur les éosinophiles, empêchant ainsi la dégranulation6. Lors de tests de provocation antigénique, l’olopatadine et le kétotifène ont été très efficaces pour réduire rapidement les signes et les symptômes de la conjonctivite allergique saisonnière (en quelques minutes), incluant la rougeur, les démangeaisons, les larmoiements, le chémosis, le gonflement des paupières et les sécrétions muqueuses7. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Cette classe de médicaments agit en inhibant la production de prostaglandine (PG). Les PGE2 et PGI2 sont extrêmement pruritogènes pour la muqueuse conjonctivale. Les AINS réduisent les démangeaisons oculaires et l’hyperémie en inhibant ces facteurs. Le délai d’action pour les préparations topiques peut être de 2 semaines. Corticostéroïdes topiques Les corticostéroïdes réduisent la transcription des gènes pro-i n flammatoires (ex. le gène codant pour la phospholipase A2) et réduisent donc le taux de PG produits. Cependant, les corticostéroïdes favorisent également la libération de l’inhibiteur de la phospholipase A2 (Lipocortine) à partir des leucocytes. On ne comprend pas précisément le mécanisme au niveau cellulaire et plasmatique8. Les glucocorticoïdes inhibent la production des interleukines (IL), parmi lesquelles IL-4 et IL-5 qui sont les IL principalement produites par les mastocytes situés sur la surface oculaire. Les corticostéroïdes réduisent également la transcription de l’éotaxine et peuvent induire l’apoptose des éosinophiles et des lymphocytes T 9 . Les corticostéroïdes topiques n’ont pas un effet immédiat sur les démangeaisons oculaires causées par les allergies. Leur e f fet est fondé sur l’atténuation de la réaction allergique de la phase tardive. En raison de leurs effets secondaires potentiels, incluant la cataracte, une pression intraoculaire accrue et la fonte cornéenne, les corticostéroïdes sont généralement réservés aux patients qui ne répondent pas à d’autres traitements ou à d’autres formes graves d’allergie, telles que la KCA ou la VKC et aux exacerbations de la KCV. Le schéma posologique consiste en l’administration d’une dose élevée de dexaméthasome ou de prednisolone 8 fois par jour pendant 1 semaine, puis en la réduction rapide de celle-ci. Les stabilisateurs de mastocytes topiques ou un médicament ayant deux mécanismes d’action doivent être amorcés en concomitance. On a décrit l’utilisation d’injections sus-tarsiennes de corticostéroïdes dans les cas de KCV grave. Holsclaw et coll. 10 ont constaté que les patients recevant des injections sus-tarsiennes de dexaméthasone sodique ou de triamcinolone éprouvaient un soulagement des signes et des symptômes dans un délai de 1 à 5 jours et il était ensuite possible de leur administrer des régimes thérapeutiques conventionnels. L’injection de triamcinolone chez un patient a entraîné une augmentation de la pression intraoculaire. L’administration fréquente de corticostéroïdes topiques peut produire le même effet, tout en évitant certaines des complications potentielles de l’injection sus-tarsienne. Mises à part les complications bien connues de la cataracte et du glaucome secondaires, on devrait prendre en considération la possibilité de problèmes cutanés, tels que la nécrose, la dépigmentation et l’atrophie souscutanée. L’injection sus- tarsienne n’est pas notre méthode de traitement préférée. Cyclosporine A (CsA) La cyclosporine A est un immunomodulateur et inhibe la prolifération des cellules des lymphocytes T CD4+ par l’inhibition de la transcription calciumdépendante, spécifique et réversible de l’IL-2. Cela réduit la production d’une gamme de cytokines, inhibant l’activation et/ou la maturation des divers types de cellules, y compris celles impliquées dans l’atopie. Le médicament a des effets inhibiteurs directs sur l’activation des éosinophiles et des mastocytes et la libération de médiateurs, ce qui est important dans le traitement de l’inflammation allergique. La cyclosporine A topique et par voie orale a démontré son efficacité dans le traitement des symptômes et la réduction de la quantité de corticostéroïdes Ophtalmologie Conférences scientifiques topiques utilisée dans la KCA10. Une émulsion à 0,05 % de cyclosporine A (Restasis) en vente sur le marché a amélioré les signes et les symptômes chez des patients atteints de KCA résistante aux corticostéroïdes11. Au Canada, Restasis n’est pas facilement disponible et ne peut être obtenu que dans le cadre du Programme de médicaments d’u r g e n c e (PMU) à Ottawa. Mitomycine-C La mitomy c i n e - C (MMC), comme les autres agents alkylants, agit de façon similaire à l’irradiation. Elle inhibe sélectivement la synthèse de l’ADN et n’est pas spécifiq u e du cycle cellulaire. À des concentrations élevées, la synthèse de l’ARN cellulaire et des protéines est également inhibée. Les nouvelles molécules d’ADN et d’ARN n’étant pas correctement configurées, la migration et la mitose cellulaires sont inhibées, entraînant un taux réduit de prolifération cellulaire. Les cellules se divisant rapidement sont les plus sensibles et cela a un effet inhibiteur non spécifique sur la prolifération des cellules inflammatoires et des fibroblastes, qui sont responsables des signes et des symptômes associés à la conjonctivite allergique. La MMC topique est sûre à de faibles doses et l’utilisation de gouttes ophtalmiques de M MC 0,01 % pendant 2 semaines a entraîné une diminution significative des sécrétions muqueuses, de l’hyperémie conjonctivale et de l’œ d è m e limbique chez des patients atteints de KCV12. Cependant, le rapport risque-avantage doit être pris en considération avec beaucoup d’attention avant de prescrire un médicament ayant le potentiel toxique de la MMC. FK506 (tacrolimus hydrate) Le tacrolimus est un immunosuppresseur de la famille des macrolides qui est utilisé pour l’immunomodulation après une transplantation d’organe. Le FK506 en onguent est actuellement commercialisé pour le traitement de la dermatite atopique. Il inhibe fortement la production de cytokines par les lymphocytes T in vitro et supprime les réactions cutanées de type retardé chez la souris en inhibant l’activation des cellules Th1 sensibilisées déjà accumulées dans le derme. Bien que le FK 506 inhibe la libération d’histamine et la production de cytokines par les mastocytes et les basophiles in vitro, l’onguent ne supprime pas la réaction de type immédiat chez les rats. Dans une étude sur un modèle animal, Sengoku et coll.13 ont examiné l ’e f fet des gouttes ophtalmiques FK 506 sur l’a l l e r g i e oculaire et ont démontré que les gouttes ophtalmiques inhibaient la réaction de type tardif et retardé et que leur efficacité était équivalente à celle des corticostéroïdes. Vi chyanond et coll.14,15 ont signalé que l’onguent ophtalmique FK 506 0,1 % a eu un effet très favorable dans le traitement de 10 patients atteints de KCV. Une préparation ophtalmique de tacrolimus topique n’est pas disponible actuellement au Canada. Conclusion L’allergie oculaire est l’une des affections oculaires externes les plus fréquentes auxquelles fait face l’ophtalmologiste. Dans ce numéro, nous avons examiné le diagnostic de l’allergie oculaire, les 4 sous-types distincts d ’a f fection oculaire allergique et la pathophysiologie de cette maladie, afin d’optimiser le traitement des patients qui en sont atteints. En règle générale, le traitement est fo n d é sur la gravité des symptômes et la mesure dans laquelle ils nuisent à la qualité de vie du patient. Les mesures générales de soutien et les pharmacothérapies spécifiques présentées dans cet article aideront l’ophtalmologiste à prendre en charge les patients atteints d’allergie oculaire de diverse gravité. References 1. Solomon A, Pe ’er J, Levi-S ch a f fer F. Advances in ocular allergy: basic mechanisms, clinical patterns and new therapies. Curr Opin Al l e rg Clin Immunology 2001;1:477-482 2. Bielory L. Ocular Allergy Guidelines : A Practical Treatment Algorithm. Drugs 2002; 62(11):1611-1634 3. Bielory L, Lien KW, Bigelsen S. 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