Contact:
Nicole Bulliard, chargée de communication
Tél. 031 389 91 57, nicole.bulliard@liguecancer.ch
www.liguecancercancer.ch
Questions et réponses sur le dépistage
Qu’entend-on par « dépistage » ?
Le dépistage consiste à rechercher les signes d’une maladie donnée, le but étant de déceler cette
maladie avant l’apparition de symptômes. Un test de dépistage n’est judicieux que si, en cas de
maladie décelée, il existe un traitement efficace, et que le traitement offre de meilleures perspectives
s’il est appliqué à un stade peu avancé. Les tests de dépistage doivent être aussi simples et peu
coûteux que possible. Ils ne doivent pas exposer les personnes à un risque significatif pour leur santé.
Qu’est-ce qu’un programme de dépistage systématique ?
On entend par dépistage systématique la réalisation à intervalles réguliers d’examens en vue de
déceler une maladie spécifique dans une population donnée. Un dépistage systématique devrait être
associé à une assurance-qualité. Il favorise aussi l’égalité des chances, car l’examen est pris en
charge par l’assurance-maladie de base et toutes les personnes du groupe cible reçoivent
régulièrement une invitation à se faire dépister, indépendamment de leur situation personnelle.
Qu’est-ce que le dépistage opportuniste ?
Pratiqué à la demande du patient ou sur conseil du médecin, le dépistage opportuniste n’offre pas les
mêmes conditions : il intervient au cas par cas, il n’est en général pas remboursé par l’assurance-
maladie de base, il n’est pas soumis obligatoirement à des critères de qualité, les données ne sont
pas systématiquement récoltées, ce qui ne permet pas un contrôle de la qualité.
Réserves
Comme n’importe quel autre examen médical, les tests de dépistage peuvent donner à lieu à des
résultats erronés, qu’ils soient réalisés dans le cadre d’un dépistage systématique ou d’un dépistage
opportuniste. On parle alors de « faux positif » (le test est positif, mais il n’y a pas de maladie), ou, à
l’inverse, de « faux négatif » (le test est négatif et il y a maladie).
Un test de dépistage révèle parfois aussi des cancers qui n’auraient probablement jamais causé de
problèmes aux personnes concernées. On parle alors de surdiagnostic. Il peut y avoir surdiagnostic
par exemple lors de tumeurs croissant lentement ou en présence d’autres maladies qui entraîneront la
mort. Comme il est malheureusement impossible de prédire au moment du diagnostic comment la
tumeur va évoluer et si elle provoquera des troubles à un moment ou à un autre, on traite
généralement tous les cancers décelés.
Conclusion
Lorsqu’on décide de l’introduction d’un dépistage, il faut tenir compte de plusieurs facteurs et procéder
à une pesée des intérêts, notamment en se demandant quels sont les avantages et les inconvénients
du dépistage et quelle est l’efficacité des traitements pouvant être proposés.
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Positions de la Ligue contre le cancer
Tous les types de cancer ne se prêtent pas à un dépistage. C’est pourquoi la Ligue contre le cancer
n’a pas la même position pour tous les cancers. La Ligue contre le cancer s’appuie sur les évidences
scientifiques actuelles pour évaluer si un dépistage fait du sens et quel type de dépistage doit être
recommandé. Elle suit attentivement les avancées scientifiques et revoit ses recommandations
régulièrement à la lumière des nouvelles connaissances.
Cancer de l’intestin : La ligue contre le cancer recommande le dépistage du cancer de l’intestin pour
les personnes dès 50 ans. Le cancer de l’intestin évolue généralement lentement et il est relativement
aisé de reconnaître les signes précurseurs du cancer (des polypes) et de les traiter. Par rapport aux
autres types de cancer, le dépistage du cancer de l’intestin est celui où les avantages l’emportent très
clairement sur les inconvénients. Le dépistage systématique permet de diminuer l’incidence de ses
cancers. De plus, dépisté à un stade peu avancé, le cancer de l’intestin offre de bonnes perspectives
de guérison. Conformément à la Stratégie nationale contre le cancer 2014-2017, la Ligue contre le
cancer demande à terme l’instauration de programmes de dépistage du cancer de l’intestin dans toute
la Suisse répondant à des critères de qualité définis.
Situation actuelle : Depuis le 1er juillet 2013, l’assurance-maladie de base prend en charge les coûts
du dépistage opportuniste de l’intestin chez les personnes de 50 à 69 ans. Sont couverts :
un test de sang occulte dans les selles tous les deux ans.
En présence de sang dans les selles, l’assurance-maladie de base rembourse également la
coloscopie subséquente. En pharmacie, le test n’est remboursé que sur ordonnance médicale.
une coloscopie tous les dix ans
Le test de sang occulte dans les selles et la coloscopie sont soumis à la franchise et à la quote-part.
Contrairement au cancer du sein, pour lequel plusieurs cantons ont mis en place des programmes de
dépistage systématique, le cancer de l’intestin ne connaît pas de dépistage organisé à l’heure
actuelle. Des démarches sont toutefois en cours pour mettre en place de tels programmes dans
certains cantons (Uri et Vaud, par exemple).
Cancer du sein :
La Ligue contre le cancer recommande aux femmes dès 50 ans de faire une mammographie de
dépistage tous les deux ans dans le cadre des programmes de dépistage systématique. Pour les
cantons où il n’y a pas de programme, elle invite les femmes à aborder la question avec leur médecin.
La Ligue contre le cancer recommande les programmes de dépistage par mammographie basé sur
des standards de qualité. Sur 1000 femmes qui se soumettent régulièrement à un dépistage par
mammographie tous les deux ans dès l’âge de 50 ans, quatre mourront d’un cancer du sein dans les
dix ans qui suivent. En l’absence de dépistage, cinq de ces 1000 femmes décéderaient d’un cancer
du sein. De même, sur 1000 femmes qui se soumettent régulièrement à un dépistage tous les deux
ans à partir de 50 ans, 200 présenteront une anomalie. Chez 180 de ces femmes, les examens
complémentaires révéleront qu’il s’agit d’une modification bénigne (mammographies faux-positifs).
Chez 20 femmes, les examens complémentaires confirmeront l’existence d’un cancer du sein. La
pesée des intérêts est ici plus nuancée que chez le cancer de l’intestin. La Ligue suisse contre le
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cancer estime toutefois que selon les connaissances actuelles, les bénéfices des programmes de
dépistage par mammographie l’emportent tout de même sur les inconvénients :
la mortalité liée au cancer du sein diminue ;
la qualité du dépistage est meilleure grâce à des critères de qualité homogènes basés sur des
standards définis ;
l’égalité des chances pour les femmes est respectée ;
détecté à un stade précoce, le cancer du sein se laisse souvent traiter avec un traitement moins
lourd.
Cancer du col de l’utérus : Il n’existe pas de dépistage systématique du cancer du col de l’utérus. La
Ligue contre le cancer recommande aux femmes de se soumettre régulièrement à un frottis cervical,
et ce dès le premier rapport sexuel. Même les filles et les jeunes femmes vaccinées contre certains
types de papillomavirus humain devraient se faire dépister, car la vaccination ne protège pas contre
tous les PVH potentiellement cancérigènes. Ici, le dépistage est simple et efficace. Un traitement peut
être proposé aux femmes.
Cancer de la prostate : La Ligue suisse contre le cancer ne recommande pas de dépistage
systématique du cancer de la prostate. Les données actuelles à disposition ne sont pas suffisantes
pour justifier un dépistage systématique du cancer de la prostate par la mesure de l’antigène
spécifique de la prostate (PSA) ou le toucher rectal chez les hommes qui ne présentent pas de risque
accru en raison d’antécédents familiaux. Ici, les méthodes de dépistage ne sont pas encore assez
bonnes et les traitements pouvant être proposés induisent souvent des effets secondaires trop lourds
pour justifier un dépistage systématique. Si un homme souhaite se faire dépister, il devrait être
informé avant de manière détaillée sur les avantages et les inconvénients.
Cancer de la peau
La Ligue contre le cancer ne recommande pas de dépistage systématique du cancer de la peau. A
l'heure actuelle, la base scientifique est insuffisante pour recommander des examens de dépistage
systématique du cancer de la peau chez les personnes sans risque élevé. Cependant, il est important
de faire attention aux éventuelles altérations de la peau et, le cas échéant, de consulter un médecin.
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