Réponse immunitaire au parasitisme interne

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Rev. sci. tech. Off. int. Epiz.,
1990,
9 (2),
315-329
Réponse immunitaire
au parasitisme interne
H.R.P. MILLER **
Résumé: Ce rapport sur les maladies parasitaires internes aborde les méthodes
du diagnostic sérologique, les mécanismes immunitaires chez l'hôte et
l'immunoprévention des parasitoses à protozoaires et à métazoaires chez les
animaux d'élevage. Les facteurs limitants du diagnostic sérologique sont la
spécificité et la capacité des animaux hôtes à produire une réponse suffisante
pour être décelable. La variété des antigènes est d'une complexité telle que la
méthode de choix, pour les helminthes, consiste à utiliser comme antigènes,
pour l'épreuve ELISA sur microplaque, des produits d'excrétion ou de sécrétion
des parasites. De même, pour les protozoaires, le diagnostic sérologique est plus
facile si l'on ne retient que quelques antigènes immunodominants sélectionnés
plutôt que des extraits du parasite entier. Cependant, le sérodiagnostic ne permet
pas toujours de déceler les animaux parasités, surtout s'ils sont jeunes, en état
de malnutrition ou malades. Les parasites peuvent aussi moduler la réponse
de l'hôte et échapper ainsi au dépistage sérologique. La production de protéines
parasitaires recombinantes pures rend déjà plus facile la détection sérologique
de plusieurs espèces de parasites, et l'utilisation de sondes d'ADN recombinant
permet à présent de révéler les différences interspécifiques et intraspécifiques.
L'auteur étudie ensuite le rôle central des cytokines inflammatoires, protéines
régulatrices produites par les cellules T «helper», dans la modulation des réponses
inflammatoires, qu'elles soient protectrices ou préjudiciables. Enfin, il envisage
le contrôle génétique de la réponse immunitaire et son importance dans
l'immunoprévention, et présente plusieurs innovations intéressantes concernant
la production et les modalités d'administration des vaccins sous-unitaires.
MOTS-CLÉS : Cellules T - Complexe majeur d'histocompatibilité - Diagnose Immunité - Mœlle osseuse - Sondes d'ADN.
INTRODUCTION
Compte tenu de la complexité moléculaire des protozoaires et des métazoaires,
la réponse immunitaire de l'hôte ne saurait être simple. Cependant, l'étude des
parasites et de la réaction de l'hôte à l'infestation a permis d'améliorer
considérablement le diagnostic des parasitoses et d'ouvrir la voie à l'immunoprévention
de celles de ces maladies qui ont une importance économique ou des retentissements
sur la santé publique.
e
* Rapport présenté à la 57 Session générale de l'OIE, Paris, 22-26 mai 1989.
** Moredun Research Institute, 408 Gilmerton Road, Edimbourg EH17 7JH, Royaume-Uni.
316
Au nombre des maladies ayant une importance économique figurent des parasitoses
extrêmement variées : nématodoses, babésiose et hypodermose chez les bovins,
trichinellose chez les porcs et hémonchose chez les ovins. Cependant, étant donné
le grand nombre et la diversité des maladies abordées, nous traiterons essentiellement
des progrès immunologiques accomplis ces dernières années au profit des techniques
de diagnostic et d'immunoprévention de quelques-unes des parasitoses à protozoaires
et à métazoaires les plus importantes.
DIAGNOSTIC
Sérologie
Il est essentiel, pour le diagnostic des maladies parasitaires internes, de disposer
d'antigènes spécifiques des différentes espèces et/ou d'anticorps hautement
spécifiques. Comme les helminthes et les protozoaires contiennent des polypeptides,
des glycoprotéines et des glycolipides potentiellement antigéniques par milliers, dont
beaucoup sont également présents dans des espèces ou des embranchements non
apparentés, voire chez certaines bactéries, la mise au point de méthodes de diagnostic
suffisamment spécifiques a été très difficile.
En principe, les méthodes diagnostiques qui évitent les opérations fastidieuses ou
pouvant être dangereuses (numération des œufs de parasites dans les fèces, frottis
sanguins et biopsies tissulaires par exemple) sont celles qui permettent de tester un
grand nombre d'échantillons de sérum par une technique ELISA sur microplaque
ou par dosage radio-immunologique. Le diagnostic immunologique par recherche
des antigènes parasitaires solubles dans les fèces ou par biopsies tissulaires, est aussi
possible lorsque les titrages d'anticorps, surtout si on utilise des anticorps
monoclonaux, sont suffisamment spécifiques.
Le premier progrès dans le diagnostic des helminthoses a été accompli lorsqu'on
a constaté que les antigènes excrétés ou sécrétés (ES) par le parasite in vitro étaient
généralement moins complexes que les antigènes somatiques (25). Ainsi, la culture
in vitro de larves de Trichinella spiralis au stade de l'encapsulement, dans un milieu
bien défini, a permis d'obtenir des antigènes qui se fixent aux plaques ELISA en phase
solide, ce qui donne une méthode fiable et précise pour déceler les anticorps sériques
(38) ; cette technique est applicable au dépistage chez les porcs à l'abattoir. L'emploi
d'antigènes ES de Toxocara canis L pour déceler la larva migrans viscérale due à
T. canis chez l'homme et pour la distinguer d'autres helminthoses s'est également
révélé fructueux (15).
3
Le diagnostic des cestodoses s'est révélé par contre plus difficile. Les métacestodes
se développent dans les tissus et ne peuvent être décelés à l'autopsie. C'est pourquoi
de nombreux efforts ont été déployés pour rechercher une méthode de diagnostic
sérologique. L'une des principales difficultés tient à ce que que les antigènes ES de
plusieurs espèces de Taenia présentent des réactions croisées (52), encore que les
antigènes des métacestodes aient donné de meilleurs résultats pour le diagnostic de
T. saginata chez les bovins (19). Le diagnostic sérologique de l'hydatidose chez
l'homme est également rendu difficile par les réactions croisées des antigènes et l'une
des approches consiste à identifier les antigènes uniques par immunocapture
(«immunoblotting») comparative. Cependant, lorsqu'on tente de diagnostiquer une
317
cestodose, on se heurte entre autres à l'aptitude du parasite à moduler la réponse
immunitaire de l'hôte, comme le montrent un certain nombre de paramètres
immunologiques, dont une anomalie de la mitose des lymphocytes du sang
périphérique (Barrientos, Sanchez et Esponda, communication non publiée). On sait
qu'il n'y a pas nécessairement une très bonne corrélation entre le tableau clinique
et le diagnostic immunologique de l'hydatidose (25), sans doute à cause de cette
modulation de la réponse immunitaire.
Des épreuves sérologiques ont également été mises au point pour les infestations
à trématodes, notamment pour la distomatose et la bilharziose, en utilisant divers
produits obtenus par excrétion ou sécrétion, mais aucune épreuve diagnostique
parfaitement fiable n'a encore été mise au point à ce jour (25). Néanmoins, la recherche
de la fasciolose chez les bovins en utilisant des antigènes ES permet un diagnostic
plus précoce qu'avec les antigènes somatiques (Pfister, communication non publiée),
encore que les antigènes somatiques aient été utilisés avec succès dans des enquêtes
sur la fasciolose effectuées sur le terrain en France (4). Des produits d'excrétion ou
de sécrétion de larves de stade I d'Hypoderma bovis sont également employés pour
diagnostiquer l'hypodermose, bien que la nature saisonnière de cette parasitose limite
la période optimale pendant laquelle les anticorps spécifiques sont décelables par la
méthode ELISA (5).
Globalement, grâce à l'emploi d'antigènes ES, on a pu mettre au point des
techniques ELISA sensibles et automatisées, mais il faut savoir que la précision et
la sensibilité du diagnostic sérologique exigent que soient réunies trois conditions :
1. Les antigènes utilisés doivent être exclusivement spécifiques de l'espèce
parasitaire recherchée.
2. La parasitose doit provoquer des réponses immunitaires traduisant la sévérité
de l'infestation.
3. Les antigènes parasitaires sécrétés in vivo ne doivent pas entraîner de déplétion
significative des anticorps circulants.
Les progrès accomplis sont cependant tels que les techniques faisant appel à l'ADN
recombinant permettent de cloner les antigènes ES intéressants. C'est ainsi que
plusieurs polypeptides ES de schistosomes ont pu être clonés et exprimés (25), de même
qu'un produit ES de T. spiralis L1 (voir ci-après). Ces développements permettront
la production massive d'antigènes purs nécessaire au diagnostic sérologique, tout en
assurant un degré de spécificité encore jamais atteint ; l'hypothèse de départ étant
que les produits ES d'une espèce parasitaire donnée contiennent au moins un
polypeptide qui possède des caractéristiques antigéniques uniques, dont le pouvoir
immunogène s'exerce lors d'une infestation naturelle et qui, en tant que recombinant,
conserve son pouvoir antigénique. Cette hypothèse peut, cependant, n'être pas vérifiée
dans le cas des cestodoses (voir ci-dessus).
Malgré le recours à des technologies complexes, l'interprétation diagnostique des
résultats sérologiques se heurte à de nombreux écueils. Ainsi, si l'on teste un sérum
lors des stades précoces d'une parasitose, avant que l'hôte ne présente de réaction
immunologique ou, plus important encore, si l'on examine un échantillon sérique
provenant d'un hôte jeune, dépourvu de défenses immunitaires ou en état de
malnutrition, incapable de sécréter des anticorps sériques, on peut obtenir une réponse
négative en présence d'une infestation sévère. De même, la modulation de l'immunité
318
de l'hôte par les parasites eux-mêmes risque de donner lieu à des résultats faussement
négatifs. Enfin, le choix de l'antigène test dépend des antigènes disponibles, ce qui
fait que l'on utilise souvent un antigène préparé à partir de stades larvaires précoces
des helminthes les plus faciles à mettre en culture. Ce type d'antigène ne permet pas
toujours de poser un diagnostic fiable.
Les principes de la sérologie des protozooses telles que la babésiose sont similaires
à ceux qui s'appliquent aux helminthoses. Les essais de simplification destinés à mettre
au point des épreuves adaptées au terrain, utilisant l'agglutination sur cartes, se révèlent
assez prometteurs (Barrientos, Sanchez et Esponda, communication non publiée).
L'une des difficultés du diagnostic sérologique est liée à la présence d'anticorps
colostraux dans le sérum des veaux allaités par des vaches immunes. Là encore, pour
être fiable, une technique de diagnostic sérologique, applicable sur le terrain, requiert
la production, en quantité suffisante, d'antigènes purs ne présentant pas de réactions
croisées. Etant donné les complications qu'impliquent le transfert maternel
d'immunoglobulines et la spécificité du stade de l'antigène choisi, il est nécessaire
par ailleurs d'avoir de bonnes connaissances épidémiologiques sur la maladie et de
comprendre le cycle du parasite pour interpréter les résultats.
Tandis que la babésiose peut être décelée en examinant des frottis sanguins, d'autres
protozooses sont plus difficiles à diagnostiquer ; c'est le cas, par exemple, des zoonoses
telles que la toxoplasmose et la cryptosporidiose, qui sont des maladies très dangereuses
pour la santé publique. Le diagnostic sérologique de Toxoplasma gondii est facile
à établir par dosage radio-immunologique (14) lorsque l'animal hôte est infecté depuis
plusieurs semaines. La présence d'antigènes dans le sang peut cependant être aussi
décelée au cours de la phase précoce de la toxoplasmose aiguë par la méthode ELISA
(2), qui permet également de détecter les complexes immuns circulants (46). Etant
donné que la cryptosporidiose constitue généralement un problème chez le très jeune
animal, la meilleure méthode de diagnostic reste probablement l'examen des matières
fécales. L'incidence de Sarcocystis, dont plusieurs souches sont pathogènes, est
également élevée chez les bovins ; des épreuves diagnostiques sont par conséquent
en cours d'étude.
Techniques faisant appel à l'ADN recombinant
Des innovations extrêmement intéressantes sont apparues dans l'utilisation de
l'ADN recombinant pour la mise au point de méthodes sensibles et fiables pour le
diagnostic des maladies parasitaires. Le principal avantage de cette approche est de
permettre la détection des différences génétiques interspécifiques et intraspécifiques.
Des sondes d'hybridation ADN ont été mises au point à partir de séquences d'ADN
répétitives uniques de T. spiralis qui, après analyse des polymorphismes de restriction,
permettent de distinguer les sous-espèces parasitaires dotées d'un pouvoir infestant
différent chez le porc (11). Des variations génétiques intraspécifiques similaires ont
été décelées par cette technique sur des souches de Taenia solium isolées en Inde,
au Mexique et au Zimbabwe (41), ainsi qu'entre une filaire de l'homme, Brugia malayi,
et son équivalent chez l'animal, B. pahangi (49). B. malayi et B. pahangi, qui sont
transmis par le même moustique, sont des espèces très étroitement apparentées, les
séquences d'ADN hautement répétitives présentant également une très forte homologie
globale. Il existe cependant de petites régions où les séquences divergent (49) et les
oligonucléotides à chaîne courte qui présentent une divergence de séquences de 35
à 40 % fournissent des sondes dotées d'une haute spécificité d'espèce (49).
319
Les techniques faisant appel à l'ADN recombinant ont, par conséquent, un grand
potentiel diagnostique pour révéler et identifier les variations intraspécifiques et
interspécifiques, ce qui ne serait pas possible à l'aide des méthodes immunologiques.
De même, la découverte de la réaction d'amplification enzymatique, qui permet
d'amplifier de très petites quantités d'ADN, facilitera grandement la recherche
d'endoparasites ou d'hémoparasites.
RÉACTIONS IMMUNITAIRES A U X PARASITES
Cellules T , cytokines, et immunopathologie
Deux sous-groupes principaux de cellules T, le phénotype T «helper» (Th) et les
cellules T cytotoxiques/suppressives, ont été identifiés chez la plupart des mammifères.
Grâce aux nouvelles techniques de biologie moléculaire, il a été établi qu'une fois
activées, les cellules T sécrètent toute une série de glycoprotéines régulatrices, connues
sous le nom de lymphokines, ou cytokines. Ces dernières assurent la régulation à
la fois de la réponse immunitaire et des processus inflammatoires (Tableau I).
Lorsqu'elles sont liées à des récepteurs spécifiques de la surface cellulaire, les cytokines
modulent la croissance, la différenciation ou le fonctionnement des cellules portant
ces récepteurs, qui proviennent en grande partie de la mœlle osseuse et qui
interviennent dans les processus inflammatoires.
TABLEAU I
Cytokines sécrétées par les cellules T «helper»
et intervenant dans le processus inflammatoire *
Nom
Source
Effet inflammatoire
Interleukine 6
(IL6)
Cellules Th
Monocytes
Macrophages
Fibroblastes
Cellules Th
Augmentation de la population de
cellules-souches médullaires
Interleukine 3
(IL3)
Interleukine 4
(IL4)
Interleukine 5
(IL5)
Facteur stimulant
les colonies de
polynucléaires et
de macrophages
(GM-CSF)
Interféron-7
(IFN-7)
Cellules Th
Cellules Th
Cellules Th
Macrophages
Fibroblastes
Cellules Th
Facteur de croissance des cellules-souches
+ stimulation de la différenciation des mastocytes
Facteur de croissance des mastocytes
+ stimulation de la production d'IgG1 et d'IgE
Stimulation de la différenciation
des éosinophiles et de la production d'IgA
Croissance/différenciation des précurseurs des
neutrophiles et des macrophages et activation
des macrophages à maturité
Antagonisme de l'hématopoïèse assurée par
l'intermédiaire de l'IL3/GM-CSF mais activation
des macrophages
* Cette liste de lymphokines n'est pas complète et n'a été présentée qu'à titre d'illustration pour montrer
que certaines cytokines, sécrétées par les cellules T «helper», jouent un rôle majeur dans les réponses
aux agents pathogènes, en induisant une hématopoïèse inflammatoire. Leur rôle dans les parasitoses
commence seulement à être mieux compris.
320
Récemment, deux sous-populations de cellules T « helper » murines, les T « helper »
1 et les T «helper» 2, ont été identifiées d'après les différentes lymphokines qu'elles
sécrètent (Tableau II).
TABLEAU II
Cytokines sécrétées par deux sous-populations
de cellules T «helper» murines (T 1 et T 2) *
Th1
Th2
Interféron-Y
Interleukine-2
Interleukine-3
GM-CSF
Lymphotoxine
Interleukine-4
Interleukine-5
Interleukine-3
GM-CSF
* Ces deux sous-populations de cellules T «helper» n'ont à ce jour été décrites que chez la souris (32,
9) mais, compte tenu des réponses observées dans la leishmaniose murine, qui sont apparemment régulées
séparément par les deux sous-populations de cellules, le modèle de la souris semble ouvrir la voie à une
nouvelle approche de la biologie des interactions hôte-parasite.
Les sous-populations de cellules T «helper» 1 et 2 sont apparemment spécifiques
de la souris puisqu'elles n'ont pas été décrites chez l'homme et que l'on ignore si
elles existent chez d'autres espèces. Cependant, le transfert adoptif à des souris neuves,
d'une lignée de cellules T «helper» 1 murines, dirigée in vitro contre un antigène
immunodominant de Leishmania major, a permis de protéger ces animaux contre
l'inoculation ultérieure de L. major (43). Dans une autre étude (20), la protection
obtenue a été attribuée à la sécrétion d'interféron-7 par la sous-population de
lymphocytes T «helper» 1. Inversement, une lignée de cellules T «helper» 2, dirigée
contre un autre antigène de L. major n'a conféré aucune protection (43) et a de surcroît
exacerbé l'infection, puisqu'un plus grand nombre de parasites a été trouvé après
le transfert adoptif. Une autre étude a permis d'établir que les lésions cutanées et
l'élévation concomitante de la réponse des IgE résultaient de la sécrétion d'interleukine
4 (20), l'une des lymphokines produites par la sous-population de T «helper» 2
(Tableau II). Même si ces observations ne proviennent que d'expérimentations chez
la souris, elles illustrent la fragilité de l'équilibre entre les réponses assurant une
protection et celles susceptibles d'être préjudiciables. Etant donné la rapidité des
progrès réalisés dans le domaine de l'immunologie chez les ruminants, des essais
similaires devraient bientôt être effectués chez les animaux domestiques.
L'interféron-7, qui régule le métabolisme oxydatif des macrophages, induit une
activité à la fois antiparasitaire et antimicrobienne (37, 34). Il est donc probable que
cette cytokine soit importante lorsqu'il s'agit de parasites intracellulaires obligatoires
tels que T. gondii et Eimeria spp. (42). Les cytokines liées aux lymphocytes T «helper»
2 murins sont par contre plus susceptibles d'intervenir dans la régulation des réponses
dirigées contre les helminthes pour les raisons suivantes :
a) l'interleukine 4 stimule la différenciation des mastocytes et la production d'IgE, et
b) l'interleukine 5 induit la différenciation des éosinophiles et régule la synthèse
des IgA (9) ; toutes les réponses décrites en a) et b) étant caractéristiques des
helminthoses (26).
321
L'un des points, qui revient constamment à propos des maladies parasitaires
internes, est la relation entre les helminthoses et les réactions d'hypersensibilité
immédiate ainsi que la prolifération des mastocytes, ces deux phénomènes dépendant
étroitement des cellules T «helper». Des études chez le rat ont établi que l'interleukine
3, sécrétée par les cellules T «helper», régule la croissance et la différenciation des
mastocytes de la muqueuse intestinale (17). Les mastocytes de la muqueuse intestinale
sont par ailleurs activés lors de l'expulsion spontanée des nématodes de l'intestin,
comme le montre clairement la libération dans le torrent circulatoire de protéases
spécifiques contenues dans les granulations des mastocytes de la muqueuse, lors de
l'expulsion immunitaire de T. spiralis (50). Des observations similaires sur la sécrétion
systémique de protéases spécifiques de ces cellules ont été rapportées chez le mouton,
après inoculation de H. contortus (21). De plus, des observations expérimentales
laissent à penser que les mastocytes de la muqueuse interviennent dans la réponse
protectrice contre Ascaris suum chez le porc (44).
La différenciation et le recrutement des éosinophiles sont également régulés par
les cellules T «helper», phénomène régulièrement observé au cours des helminthoses.
De nombreuses études in vitro montrent que les éosinophiles libèrent des substances
issues des granulations, hautement toxiques pour les helminthes (48). Les éosinophiles,
comme les mastocytes, ont des récepteurs membranaires pour les IgE et les IgG qui,
lorsqu'ils sont activés, provoquent la libération du contenu des granulations ainsi
que la sécrétion de médiateurs lipidiques dérivés de la membrane (leucotriène C4,
facteur d'activation plaquettaire et, à un moindre degré, Prostaglandines) (18). Les
macrophages ont également des récepteurs pour le complément ainsi que des récepteurs
de faible affinité pour les IgE ; leur activation peut donner lieu à des radicaux libres,
à des enzymes protéolytiques et à des hydrolases, substances qui sont toutes
susceptibles de compromettre directement la survie des helminthes (18).
Le type de réaction inflammatoire vis-à-vis des helminthes dépend de la localisation
tissulaire du parasite. Dans le tissu conjonctif, le recrutement assuré par l'intermédiaire
des cellules T «helper» de cellules inflammatoires (macrophages, basophiles,
mastocytes et éosinophiles) peut être suffisant en présence des anticorps sensibilisants
appropriés (IgE et IgG) ou du complément, pour générer toute une série de médiateurs
toxiques dont plusieurs exercent un effet préjudiciable direct sur le tégument ou la
cuticule du parasite. Ainsi, les helminthes migrants, immatures, sont probablement
éliminés de l'hôte résistant, grâce à une réaction anaphylactique provoquée par des
anticorps ou le complément, agissant conjointement avec les cellules inflammatoires
(26). Pour les parasites qui restent à l'intérieur de la lumière intestinale, où le contact
direct avec les cellules inflammatoires est peu probable, d'autres mécanismes
d'expulsion peuvent entrer en jeu. Ainsi, le recrutement de mastocytes et d'éosinophiles
vers la muqueuse, assuré par l'intermédiaire des cellules T «helper» (26), est lié à
la production de médiateurs lipidiques (31) et éventuellement de radicaux libres
susceptibles d'agir directement sur la motilité ou l'orientation du parasite. De plus,
les concentrations d'IgA spécifique du parasite s'accroissent, ce qui, chez les ovins,
est associé au développement d'une résistance à O. circumcincta (26). De même, la
fuite de protéines plasmatiques, dont les IgG, vers le mucus superficiel, suite aux
modifications de perméabilité dues aux mastocytes de la muqueuse intestinale (35,
26), peut modifier la qualité du mucus superficiel et le rendre capable de piéger et
d'éliminer les parasites (24, 28) ou de jouer le rôle de barrière empêchant l'installation
des larves de nématodes chez l'hôte immun (29). Le mucus peut aussi conserver les
médiateurs lipidiques sécrétés et inhiber ainsi la motilité du parasite (27).
322
Les études expérimentales chez la souris (13) et les observations cliniques chez
l'homme (22) tendent à confirmer une hypothèse récemment avancée, au terme
d'expérimentations chez le rat, selon laquelle il existerait des cellules T régulant la
différenciation des cellules caliciformes du revêtement épithélial des muqueuses (26)
qui sécrètent le mucus. Etant donné que la densité des cellules caliciformes augmente
considérablement dans la muqueuse intestinale lors de l'expulsion des vers,
l'augmentation concomitante du mucus pourrait contribuer à éliminer le parasite (27).
Il apparaît donc clairement qu'en sécrétant des cytokines, la cellule T «helper»
joue un rôle essentiel dans les réponses immunoinflammatoires dirigées contre les
parasites, avec pour résultat des effets pouvant être aussi bien bénéfiques que
préjudiciables pour l'hôte.
Présentation des antigènes et contrôle génétique de la réponse immunitaire aux
parasites
L'équipement génétique de l'hôte détermine l'issue de la parasitose. Les études
sur ce point ont été essentiellement consacrées au rôle du complexe majeur
d'histocompatibilité, notamment aux antigènes de surface cellulaire de classe I et II,
dont on sait qu'ils provoquent une restriction de la présentation des antigènes aux
cellules T. Etant donné que les parasites possèdent une diversité considérable
d'antigènes, il n'a pas été facile de distinguer les effets des gènes du complexe majeur
d'histocompatibilité de classe II des autres gènes du contexte génétique, susceptibles
de réguler les aspects encore mal connus de la réponse protectrice globale. Un certain
nombre d'expériences ont cependant montré que les antigènes de surface de classe
II du complexe majeur d'histocompatibilité régulent à des degrés variables les réponses
aux parasites (23). Ce résultat est intéressant pour l'utilisation future de vaccins sousunitaires car ceux-ci ne contiendraient qu'un ou deux peptides dérivés du parasite
et non toute une myriade de peptides qui se présenteraient à la cellule T « helper »
par le biais des molécules de surface de classe II du complexe majeur
d'histocompatibilité. Lorsque ces dernières sont incapables de fixer ces peptides et
de les présenter à la cellule T «helper», il ne se produit aucune réponse immunitaire.
Si un peptide est fixé et présenté à un sous-ensemble inapproprié de cellules T
«helper», il se peut par contre que l'infection soit exacerbée. Un exemple de nonréponse, liée au complexe majeur d'histocompatibilité, en présence d'un peptide de
fusion recombinant à 32 résidus, dérivé de Plasmodium falciparum, a déjà été décrit
chez la souris (16). Si ce type de vaccin sous-unitaire était utilisé sur le terrain, les
animaux vaccinés ne possédant pas l'haplotype approprié du complexe majeur
d'histocompatibilité ne seraient pas protégés.
Les gènes codant pour les antigènes de surface de classe II du complexe majeur
d'histocompatibilité, ne constituent que l'une des nombreuses sources probables de
la variabilité génétique dans les réponses aux parasites. Les études chez la souris ont
montré que la production de cellules inflammatoires par la moelle osseuse influe sur
l'expulsion de T. spiralis (47). La sélection d'agneaux répondant, à un jeune âge,
à un vaccin à base de larves irradiées de Trichostrongylus colubriformis a montré
que le développement d'une mastocytose intestinale précoce est lié au phénotype du
répondeur (12). Comme on pouvait s'y attendre, étant donné le nombre important
de protéines immunogènes, les réponses immunitaires aux parasites sont contrôlées
par un certain nombre de gènes, ce dont il faut tenir compte pour la préparation des
vaccins sous-unitaires, pour lesquels il pourrait finalement être nécessaire d'utiliser
un mélange de peptides pour induire une stimulation maximale des cellules T.
323
Absence de réponse aux parasites
L'absence de réponse peut être due à trois raisons principales : les facteurs
génétiques, l'âge ou certaines conditions induites par le parasite. L'absence de réponse
se produit également en cas de malnutrition de l'hôte ou d'infection intercurrente.
L'absence de réponse liée au facteur génétique a été rapidement évoquée dans la partie
précédente, mais il faut ajouter que la sensibilité à un même parasite varie beaucoup
d'une espèce à l'autre. Ainsi, les ovins sont extrêmement sensibles à Fasciola hepatica
tandis que les bovins développent une résistance au parasite (Pfister ; Soulsby ;
communications non publiées).
L'absence de réponse chez le jeune animal, et chez la femelle au cours de la période
précédant et suivant la mise bas, constitue un aspect des helminthoses qui n'est pas
dépourvu d'implications pour le contrôle biologique du parasitisme. L'absence de
réponse dans le second cas dépend vraisemblablement de la production d'hormones
immuno-suppressives liées à la lactation. L'incapacité des jeunes veaux et des jeunes
agneaux à développer une résistance à l'ostertagiose, à l'hémonchose ou à la
trichostrongylose est par contre difficile à comprendre car les agneaux encore très
jeunes peuvent réagir à une infestation par Nematodirus battus (Soulsby,
communication non publiée). Différentes hypothèses ont été avancées pour expliquer
le mécanisme de cette résistance, dont le développement éventuel d'une
immunotolérance chez les agneaux nés de mères infestées (Soulsby, communication
non publiée).
Le parasite lui-même peut enfin développer des mécanismes lui permettant d'éviter
ou de supprimer la réponse immunitaire de l'hôte. Il est possible que les nématodes
évitent la réponse immunitaire grâce à leur pouvoir d'excréter ou de sécréter des
molécules à activité suppressive qui réduisent la réponse inflammatoire. Un exemple
en a été décrit chez la souris chez qui Nematospiroides dubius, nématode intestinal,
supprime apparemment l'inflammation (3). De nombreux helminthes perdent des
antigènes de surface et des ligands provenant de la réponse immunitaire de l'hôte
sont également libérés (39). Les produits ES contiennent par ailleurs des molécules
qui modulent les fonctions des lymphocytes, des macrophages et des polynucléaires
(25). Certains de ces produits ES sont protéolytiques et séparent les immunoglobulines
fixées à la surface du parasite, ce qui évite les effets à médiation cellulaire ou sous
la dépendance du complément, susceptibles d'être préjudiciables à la membrane (8).
IMMUNOPRÉVENTION
Des larves dont le pouvoir infestant a été atténué par irradiation peuvent conférer
une protection notable aux animaux de laboratoire et aux hôtes naturels du parasite
alors qu'une telle protection n'est pas obtenue avec des larves non irradiées. Cela
est vrai, par exemple, pour les filaires : des infestations répétées par des larves non
atténuées ne produisent qu'une faible protection, ou même ne protègent pas, alors
que 3 à 5 doses de larves atténuées peuvent induire une protection dans 75 % des
cas (10). Jusqu'à présent, l'approche commerciale la plus fructueuse de la vaccination
contre les parasitoses a été l'utilisation de vaccins vivants atténués. La vaccination
contre les infestations à Dictyocaulus viviparus chez les bovins et à Ancylostomum
caninum chez le chien repose sur l'utilisation de larves irradiées qui provoquent une
324
infection stérile de durée limitée (45, 30). Le vaccin contre D. viviparus est un succès
sur le plan commercial, mais les problèmes de commercialisation, dont la durée de
conservation du vaccin et l'utilisation continue d'anthelminthiques par les vétérinaires,
compromettent le succès du vaccin contre A. caninum (30).
Des vaccins vivants atténués sont actuellement employés contre la babésiose et
la coccidiose (36) ainsi que contre Theileria annulata mais, malgré la bonne immunité
conférée, un certain nombre de considérations commerciales et sanitaires limitent les
perspectives à long terme de ces vaccins (36). Parmi celles-ci, il faut citer :
1. la courte durée de conservation des vaccins atténués,
2. l'instabilité possible du caractère génétique de l'atténuation, avec le risque de
voir apparaître des sujets porteurs parmi les animaux vaccinés,
3. le risque d'introduction dans les vaccins d'agents pathogènes contaminants, et
4. le mauvais rapport financier des vaccins atténués, dont la protection par brevet
pose des problèmes (36).
Compte tenu de ces inconvénients, l'industrie pharmaceutique vétérinaire s'est
orientée vers les vaccins moléculaires, qui peuvent être protégés par brevet et qui
présentent moins d'inconvénients que les vaccins vivants atténués (36). Le premier
vaccin moléculaire contre les helminthoses qui s'annonce prometteur s'adresse à T.
ovis, cestodose pour lequel un vaccin peptidique recombinant, qui s'est montré efficace
chez les ovins, a été mis au point (voir l'article de Lightowlers dans ce numéro).
Rares sont pourtant les publications qui laissent entrevoir un succès rapide pour
les vaccins moléculaires contre les nématodes, mais des études sont en cours en Australie,
au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour produire des vaccins recombinants contre
H. contortus, T. colubriformis et T. spiralis. L'une des approches adoptées est le clonage
d'antigènes immunodominants, appelés protecteurs, bien qu'il reste encore à les
identifier clairement. Une autre stratégie est de sélectionner des polypeptides en principe
non reconnus par l'hôte ; des essais de vaccination reposant sur un antigène intestinal
de nématode, la contortine, provenant de H. contortus ont permis d'assurer une bonne
protection chez des agneaux (33). L'avantage de ce nouveau vaccin est que l'antigène
choisi est vraisemblablement très bien conservé et donc présent chez d'autres nématodes,
contrairement aux antigènes protecteurs immunodominants qui ne sont pas
nécessairement communs aux différentes espèces (36). L'inconvénient serait cependant
que l'immunité contre les antigènes immunosilencieux n'est pas stimulée lors
d'infestation, l'hôte devant finalement être revacciné s'il ne développe pas une immunité
naturelle contre les antigènes protecteurs immunodominants. A long terme, il est
probablement plus avantageux de ne pas conférer d'immunité stérile, car cela réduit
la pression de sélection des souches résistantes (36).
Des bovins ont été immunisés et partiellement protégés par des protéines purifiées
de B. bovis. Un polypeptide dont le poids moléculaire est de 29 000 a été obtenu par
purification à partir d'érythrocytes parasités par B. bovis, ce qui, dans des études
sur l'effet protecteur, a conduit à des résultats encourageants (51). La protection contre
T. gondii a également été obtenue chez des animaux de laboratoire en utilisant des
protéines de surface, dont on peut à présent cloner les gènes (7). De même, les antigènes
des sporozoïtes d'Eimeria induisent une bonne immunité chez les jeunes poulets de
chair (36) mais aucune publication ne fait état de perspectives de clonage de ces
antigènes.
325
Etant donné que les vaccins sous-unitaires constituent à long terme la meilleure
approche pour lutter contre les maladies parasitaires internes du bétail, il reste à trouver
les modalités d'administration les moins onéreuses et les plus sûres. Les vaccins sousunitaires expérimentaux sont actuellement administrés sous forme d'au moins deux
injections, généralement avec un adjuvant, ce qui ne serait pas acceptable sur le terrain.
Des progrès ont cependant été réalisés dans le domaine des adjuvants, plusieurs
formulations non toxiques mais relativement puissantes ayant été commercialisées.
Parmi celles-ci on trouve le complexe immunostimulant (ISCOM) qui est une forme
de liposome de haute technologie (36) et le SAF 1, de Syntex, qui comporte le
constituant actif de l'adjuvant complet de Freund ainsi qu'un polymère tensioactif
(1) ; l'efficacité des deux adjuvants doit cependant encore faire l'objet d'une étude
à grande échelle sur le terrain.
Une autre approche est l'utilisation de vecteurs à base de vaccins recombinants.
A l'heure actuelle, des vecteurs tels que la vaccine, qui ont été largement essayés au
laboratoire, ne peuvent toutefois être employés sur le terrain car ils risquent de
provoquer des infections mortelles chez les personnes immunodéprimées. La vaccine
pourrait en théorie se recombiner avec un autre poxvirus pour donner lieu à un agent
pathogène susceptible d'être dangereux (36) et il n'est pas certain que la vaccine
produite par génie génétique induira, lorsqu'elle sera suffisamment atténuée, une
réponse immunitaire adéquate ou, dans le cas des helminthoses, une réponse
appropriée.
Cependant, l'avantage des vecteurs viraux est que l'antigène recombinant est
présenté dans le contexte du complexe majeur d'histocompatibilité de classe I et/ou
II sur les cellules cibles infectées de l'hôte et qu'il est probablement traité et présenté
sous sa forme originelle (36). Il est également possible de modifier le vecteur en incluant
des gènes de l'hôte, en l'occurrence celui de l'interleukine 2 (40), ce qui permet
d'induire localement une réactivité des cellules T et d'abaisser le pouvoir pathogène
de la vaccine. Il a été montré chez des animaux d'élevage que ceux-ci répondaient
bien au virus recombinant de la vaccine, dans lequel une hémagglutinine du virus
de l'influenza du porc avait été clonée (6). Il est par conséquent opportun à présent
de rechercher si des recombinants similaires, dans lesquels des gènes parasitaires ont
été incorporés, pourraient conférer la protection nécessaire. Il est évident que d'autres
systèmes de vecteurs, notamment ceux qui assurent une immunisation par voie
intestinale, pourraient être plus efficaces pour stimuler le système immunitaire de
l'intestin contre les parasites intestinaux. Des travaux sont actuellement en cours pour
rechercher si Salmonella spp., privé de sa virulence par élimination des plasmides
de virulence, peut exprimer des gènes helminthiques et induire des réponses
immunitaires locales contre ceux-ci (D. Baird, communication personnelle).
CONCLUSIONS
L'avènement des anticorps monoclonaux, des techniques complexes de
fractionnement des protéines et de la biologie moléculaire a révolutionné les approches
du diagnostic et de l'immunoprévention des parasitoses. Dans les dix ans à venir,
on devrait disposer de techniques de diagnostic hautement spécifiques pour de
nombreuses parasitoses ayant un retentissement économique. Il est aussi probable
que des vaccins sous-unitaires sophistiqués seront commercialisés, au moins pour
326
certaines des principales parasitoses. Malheureusement, il est très vraisemblable que
seuls seront mis sur le marché les vaccins les plus rentables et il n'est pas certain que
des maladies telles que la theilériose et la trypanosomose, si importantes dans les
régions tropicales, susciteront autant d'intérêt.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout particulièrement le Docteur P.K. Murray qui m'a permis
d'accéder, avant publication, à son article sur les vaccins moléculaires contre les
parasitoses animales.
*
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