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de l'hôte par les parasites eux-mêmes risque de donner lieu à des résultats faussement
négatifs. Enfin, le choix de l'antigène test dépend des antigènes disponibles, ce qui
fait que l'on utilise souvent un antigène préparé à partir de stades larvaires précoces
des helminthes les plus faciles à mettre en culture. Ce type d'antigène ne permet pas
toujours de poser un diagnostic fiable.
Les principes de la sérologie des protozooses telles que la babésiose sont similaires
à ceux qui s'appliquent aux helminthoses. Les essais de simplification destinés à mettre
au point des épreuves adaptées au terrain, utilisant l'agglutination sur cartes, se révèlent
assez prometteurs (Barrientos, Sanchez et Esponda, communication non publiée).
L'une des difficultés du diagnostic sérologique est liée à la présence d'anticorps
colostraux dans le sérum des veaux allaités par des vaches immunes. Là encore, pour
être fiable, une technique de diagnostic sérologique, applicable sur le terrain, requiert
la production, en quantité suffisante, d'antigènes purs ne présentant pas de réactions
croisées. Etant donné les complications qu'impliquent le transfert maternel
d'immunoglobulines et la spécificité du stade de l'antigène choisi, il est nécessaire
par ailleurs d'avoir de bonnes connaissances épidémiologiques sur la maladie et de
comprendre le cycle du parasite pour interpréter les résultats.
Tandis que la babésiose peut être décelée en examinant des frottis sanguins, d'autres
protozooses sont plus difficiles à diagnostiquer ; c'est le cas, par exemple, des zoonoses
telles que la toxoplasmose et la cryptosporidiose, qui sont des maladies très dangereuses
pour la santé publique. Le diagnostic sérologique de Toxoplasma gondii est facile
à établir par dosage radio-immunologique (14) lorsque l'animal hôte est infecté depuis
plusieurs semaines. La présence d'antigènes dans le sang peut cependant être aussi
décelée au cours de la phase précoce de la toxoplasmose aiguë par la méthode ELISA
(2),
qui permet également de détecter les complexes immuns circulants (46). Etant
donné que la cryptosporidiose constitue généralement un problème chez le très jeune
animal, la meilleure méthode de diagnostic reste probablement l'examen des matières
fécales. L'incidence de Sarcocystis, dont plusieurs souches sont pathogènes, est
également élevée chez les bovins ; des épreuves diagnostiques sont par conséquent
en cours d'étude.
Techniques faisant appel à l'ADN recombinant
Des innovations extrêmement intéressantes sont apparues dans l'utilisation de
l'ADN recombinant pour la mise au point de méthodes sensibles et fiables pour le
diagnostic des maladies parasitaires. Le principal avantage de cette approche est de
permettre la détection des différences génétiques interspécifiques et intraspécifiques.
Des sondes d'hybridation ADN ont été mises au point à partir de séquences d'ADN
répétitives uniques de T. spiralis qui, après analyse des polymorphismes de restriction,
permettent de distinguer les sous-espèces parasitaires dotées d'un pouvoir infestant
différent chez le porc (11). Des variations génétiques intraspécifiques similaires ont
été décelées par cette technique sur des souches de Taenia solium isolées en Inde,
au Mexique et au Zimbabwe (41), ainsi qu'entre une filaire de l'homme, Brugia malayi,
et son équivalent chez l'animal, B. pahangi (49). B. malayi et B. pahangi, qui sont
transmis par le même moustique, sont des espèces très étroitement apparentées, les
séquences d'ADN hautement répétitives présentant également une très forte homologie
globale. Il existe cependant de petites régions où les séquences divergent (49) et les
oligonucléotides à chaîne courte qui présentent une divergence de séquences de 35
à 40 % fournissent des sondes dotées d'une haute spécificité d'espèce (49).