MP Lycée Berthollet, 2014/2015
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Résumé 15 : Algèbre générale
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1GROUPES
§ 1. Lois de composition interne.— Définition d’un loi, de la commutativité,
de l’associativité, de l’élément neutre, du symétrique.
§ 2. Groupes.— et sous-groupes
Définition 1.1
Un groupe est un ensemble Gmuni d’un loi de composition interne vérifiant
les propriétés suivantes :
(i) La loi est associative.
(ii) Elle est munie d’un élément neutre e.
(iii) Tout élément de Gadmet un symétrique.
Si la loi est commutative, le groupe est dit abélien ou commutatif.
Si xG, pour tout nN,, on note xn=xx · · · x
| {z }
mfois
, et xn= (xn)1. Ces
éléments appartiennet à G. Attention toutefois : ceci est la notation multiplica-
tive, i.e que c’est celle pour la loi ×et la loi. Pour la loi +, les itérés de xse
notent plutôt nx.
EXEMPLES :
IPour la loi +:C,Mn,p(K), E, où Eest un espace vectoriel , F(X, E), où Xest un
ensemble.
IPour la loi ×:C, Gln(K).
IPour la loi :SXpour tout ensemble X, est appelé groupe de permuations de X. et en
particulier Sn. Profitons-en pour un bref rappel sur Sn, notamment les transpositions,
les pcycles, la notation en deux lignes. Décomposition d’un permutation comme
produit de cycles à supports disjoints, unicité de cette décomposition et commutativité
(les étudiants doivent savoir décomposer une permutation, dixit le programme).
IGroupe-Produit : Etant donnés (G1,)et (G2, ]), on définit une loi Tsur G1×G2
par
(x1, x2)T(y1, y2)=(x1y1, x2]y2).
Muni de cette loi, G1×G2est un groupe. Le symétrique de (x1, x2)est (x1
1, x1
2).
Par récurrence, on définit une structure de groupe sur un produit fini de groupes.
Une partie Hd’un groupe (G, )est un sous-groupe de Glorsqu’elle vérifie les
propriétés suivantes :
(i) Hn’est pas vide.
(ii) Hest stable par .
(iii) Muni de ,Hest un groupe.
Puisque la loi sur Hhérite de certaines propriétés de la loi sur G, il est plus
aisé de prouver la structure de sous-groupe que celle de groupe :
Proposition 1.2
Soit (G, )un groupe et HG.Hest un sous-groupe de Gsi et seulement si
(i) eH.
(ii) Pour tout x, y G, x y1H.
EXEMPLES :
1. Dans (C,+),ilyaR,R[i],Q,Z,...
2. Dans (C,×),ilyaR,R
+,Q, S1, Un,....
3. Dans GLn(K),×,ilyaSln,On, TnGln,...
4. Pour la loi de composition, il y a les similitudes, le sous-groupe alterné,. . .
Puisque toute intersection de sous-groupes de Gest un sous-groupe de G, on
peut définir le Sous-groupe engendré par une partieAde Gainsi : L’intersec-
tion de tous les sous-groupes de Gcontenant Aest un sous-groupe de G, appelé
sous-groupe engendré par A, et noté <A>.
EXEMPLES :
(i) <{x}>, que l’on note plutôt <x>, est égal à {xn, n Z}.
(ii) Snest engendré par l’ensemble des permutations, mais aussi par l’ensemble des
cycles.
Proposition 1.3
Les sous-groupes de (Z,+) sont les nZ, où nN.
§ 3. Morphismes de groupes.— : Définition, image et noyau, isomorphisme,
réciproque d’isomorphisme.
EXEMPLES :
exp,det, z 7→ zn, z 7→ |z|, σ 7→ ε(σ). Je vous laisse retrouver les lois et les groupes.
Proposition 1.4
IL’image directe par un morphisme d’un groupe est un groupe.
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If1(H0)est un sous-groupe de G. Par exemple, le noyau.
Ifest injective si et seulement si ker f={e}.
Définition 1.5 (Groupes monogènes et cycliques)
Un groupe Gest dit monogène s’il est engendré par un de ses éléments, i.e s’il
existe xGtel que G=<x>.
S’il est monogène et de cardinal fini, il est dit cyclique.
Par exemple, (Z,+) est monogène et pour tout nN,(Un,×)est cyclique.
Théorème 1.6 (Classification des groupes monogènes)
(i) Si (G, )est monogène de cardinal infini, il est isomorphe à (Z,+).
(ii) Si (G, )est monogène de cardinal nN, il est isomorphe à (Z/nZ,+).
(iii) Les groupes monogènes sont abéliens.
§ 4. Ordre d’un élément.— Définition par le noyau du morphisme de groupes
n(Z,+) 7−xn(G, ).
Proposition 1.7
Si xest d’ordre fini dN, alors
(i) l’ordre de xest le cardinal du sous-groupe engendré par x.
(ii) pour tout nZ, nous avons xn=ed|n.
Théorème 1.8
Si Gest de cardinal fini nN, alors tout élément de Gest d’ordre dfini et d
divise n. Autrement dit,
xG, xn=e.
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2ANNEAUX
IUn ensemble Aest un anneau s’il est muni de deux lois internes +et ×
telles que
(A,+) est un groupe commutatif, dont le neutre est noté 0A.
×est une loi associative, admettant un élément neutre 1A.
×est distributive par rapport à +.
Si la loi ×est de plus commutative, devinez comment on désigne l’anneau !
EXEMPLES :
Munis des lois +et ×usuelles, les ensembles Z,Q,R,C,Mn(K),F(X, R),Z/nZ,
pour tout entier non nul net pour tout ensemble X.
L’anneau commutatif Aest dit intègre lorsque
pour tous a, b A,si ab = 0,alors a= 0 ou b= 0.
Par exemple, K[X]est intègre, mais Mn(R)ne l’est pas.
Un élément aAest dit nilpotent lorsqu’une de ses puissances est nulle.
Une application f:AA0entre deux anneaux
est un morphisme d’anneaux lorsque pour tous a, b
A,
f(a+b) = f(a) + f(b),
f(a×b) = f(a)×f(b)
f(1) = 1
.
IOn note Al’ensemble des inversibles de A. On démontre que c’est un
groupe pour la loi ×.
EXEMPLES :
1. C=C\ {0}. De même, pour tout corps, comme R,Qou Z/pZquand p
est un nombre premier, l’ensemble des inversible est constitué de tous les
éléments non nuls.
2. (R[X])est l’ensemble des polynômes de degré nul.
3. (Z/4Z)=¯
1,¯
3et (Z/6Z)=¯
1,¯
5.
4. z7→ ¯zest un isomorphisme d’anneaux de C, et a+ib R+iR7→ ab
b a
est un morphisme d’anneaux entre Cet M2(R).
IOn appelle corps tout anneau commutatif dont tout élément non nul
est inversible. On le note génériquement K. Les exemples notoires sont
Q,R,C,Z/pZlorsque pest premier.
ISous-ensembles remarquables : Soit Bune partie d’un anneau A. On dit
que Best un sous-anneau de Alorsque Bcontient 1, et que pour tous
a, b B, a bet a×bappartiennent aussi à B.
Par exemple, si f:A1A2est un morphisme d’anneaux, l’image f(A1)
est un sous-anneau de A2. En revanche, ce n’est pas le cas du noyau de f
puisque f(1) = 1 6= 0. On a alors une autre structure qui apparait :
une partie Id’un anneau Aest un idéal si (I,+) est un sous-groupe de
Aet si pour tous (a, b)A×I, l’élément a×bappartient à I.
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EXEMPLES :
1. Soit Aun anneau commutatif. Pour tout aA, l’ensemble aA=
{ab bA}est un idéal de A. On dit que cet idéal est principal . C’est
le cas de Zet de K[X], lorsque Kest un corps. Les idéaux de Zsont les nZ,
pour nN, et ceux de K[X]sont les P(X)K[X], où Pest un polynôme
unitaire.
2. Si 1appartient à l’idéal I, alors I=A. Ainsi, les seuls idéaux d’un corps
Ksont 0et K.
3. Comme bien souvent pour les structures algébriques, une intersection
d’idéaux de Aest un idéal de A. Ce qui permet de parler d’idéal engen-
dré par une partie de A. Une somme d’idéaux de Aest aussi un idéal de
A.
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3LES ANNEAUX PRINCIPAUX ZET K[X]
IPour tous a, b Z, on a équivalence entre a|bet bZaZ.
ILe fait que tout idéal de Zsoit principal permet de définir le pgcd abet
le ppcm abde deux entiers relatifs ainsi :
aZbZ= (ab)Zet aZ+bZ= (ab)Z.
Ainsi, mZest un multiple commun de aet de babdivise m, et
dZest un diviseur commun à aet bddivise ab.
Avec cette définition, le théorème de Bezout est une paraphrase :
a, b Z, a b= 1 ⇒ ∃n, m Ztels que an +bm = 1.
Notons le lien avec la décomposition en produit de nombres premiers :
Si a=
m
Y
k=1
pak
ket b=
m
Y
k=1
pbk
k, où p1< p2<· · · < pmsont des nombres pre-
miers et où les aket les bksont des entiers naturels (dont certains peuvent
être nuls), alors
ab=
m
Y
k=1
pmin(ak,bk)
ket ab=
m
Y
k=1
pmax(ak,bk)
k.
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4LANNEAU Z/nZ
IOn note pour tout kZ,¯
kl’ensemble des entiers relatifs congrus à k
modulo n, i.e ¯
k=k+nZ. Ainsi, ¯
k=¯
`ndivise k`. On note
Z/nZ={¯
kkZ}={¯
0,¯
1, . . . n 1}.
Le fait que la congruence soit compatible avec les lois +et ×permet de
définir deux lois internes +et ×sur Z/nZde la manière la plus naturelle
qui soit, à savoir
pour tous a, b Z, k N,¯a+¯
b=a+bet ¯aׯ
b=a×b .
On montre alors que Z/nZ est un anneau commutatif muni de ces deux
lois.
ILes inversibles de Z/nZsont alors les éléments ¯
kkZet kn= 1.
On note ϕ(n)le cardinal du groupe des inversibles de Z/nZ:
ϕ(n) = Card {k[[1, n 1]] tels que kn= 1}.
ϕs’appelle l’indicatrice d’Euler.
IThéorème 4.1 (chinois)
Si met nsont premiers entre eux, alors
Ψ : ¯xZ/nmZ7−(¯x, ¯x)Z/nZ ×Z/mZ
est bien définie et est un isomorphisme d’anneaux.
Proposition 4.2
(i) Si mn= 1, alors ϕ(mn) = ϕ(m)ϕ(n).
(ii) Si pest premier, ϕ(p) = p1.
(iii) Si pest premier et si αN, alors ϕ(pα) = pαpα1.
(iv) Si n=
k
Y
i=1
pαi
iest la décomposition en produit de nombres
premiers de n, alors
ϕ(n) =
k
Y
i=1 pαi
ipαi1
i=n
k
Y
i=1 11
pi.
ISoit n>2. Alors
Z/nZ est intègre Z/nZest un corps nest premier.
ISoit nun entier >2et aun entier premier avec n. Alors, dans Z/nZ,
¯aϕ(n)=¯
1.
Il faut savoir avec cela retrouver le petit théorème de Fermat.
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5LANNEAU K[X]
§ 1. PGCD et PPCM.— Kest un sous-corps de C.K[X]est un anneau com-
mutatif intégre, on peut donc y faire de l’arithmétique. Les inversibles sont les
polynômes constants non nuls. Ces polynômes divisent tous les autres polynômes
et ce sont les seuls à avoir cette propriété.
Proposition 5.1
Tous les idéaux de K[X]sont principaux.
Définition 5.2
Soient A, B K[X]non nuls. Le PGCD de Aet Best l’unique polynôme
unitaire Pde K[X]tel que (A)+(B)=(P).
Le PPCM est l’unique polynôme unitaire Pde K[X]tel que (A)(B)=(P)
Extension au cas d’une famille finie.
REMARQUES :
ICaractérisation du PGCD : un polynome Dest le PGCD de Aet B
(i) Dest unitaire.
(ii) D|Aet D|B.
(iii) Pour tout polynome R, si R|Aet R|Balors R|D.
ICaractérisation du PPPCM : un polynome Mest le PPCM de Aet B
(i) Mest unitaire.
(ii) A|Met B|M.
(iii) Pour tout polynome R, si A|Ret B|Ralors M|R.
Proposition 5.3 (Relation de Bézout)
Si A1,...AnK[X]sont premiers dans leur ensemble, i.e s’ils n’admettent au-
cun diviseur commun de degré >1, alors il existe des polynômes P1,...Pn
K[X]tels que
n
X
i=1
PiAi= 1.
Proposition 5.4 (lemme de Gauss)
Si Ddivise AB et si DA= 1, alors Ddivise B.
Penser à ces deux théorèmes lorsque vous vous retrouvez face à des polynômes
premiers entre eux.
L’algorithme d’Euclide est également au programme
§ 2. Polynômes irréductibles de K[X].— Un polynôme est dit irréductible dans
K[X]lorsque deg P>1et que ses seuls diviseurs sont les polynomes de degré 0
et les λP .
Théorème 5.5
Soit PK[X]de degré >1. Il existe λKet un kuplet (P1, . . . , Pk)de
polynômes irréductibles deux à deux distincts, ainsi que (n1, . . . , nk)(N)k
tels que P=λP n1
1. . . P nk
k.
λest le coefficient dominant de Pet il y a unicité, à l’ordre près des facteurs,
d’une telle décomposition.
Revoir les irréductibles de C[X]et de R[X].
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6KALGÈBRES
Dans cette section, Kdésigne un corps commutatif.
Définition 6.1
On appelle Kalgèbre tout quadruplet (A, +,×, .)tel que :
(i) (A, +, .)est un Kespace vectoriel .
(ii) (A, +,×)est un anneau.
(iii) λK,(a, b)A2,(λ.a)×b=a×(λ.b) = λ.(a×b).
Une Kalgèbre est dite de dimension finie lorsque le Kespace vectoriel sous-
jacent l’est. Elle est dite commutative, ou intègre, lorsque l’anneau sous-jacent
l’est.
EXEMPLES :
K[X],L(E),F(X, K),Mn(K).
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7PREUVES ET EXERCICES
I
Z/nZ est intègre Z/nZest un corps nest premier.
IPour des petites valeurs de n, savoir écrire la table de multiplication dans
Z/nZ, calculer l’inverse des éléments.
ICalculer d= 564 1548 et déterminer tous les (a, b)Z2tels que 564a+
1548b=d.
IMontrer qu’il existe une infinité de nombres premiers congrus à 3modulo
4.
IDéterminer les nombres premiers pqui divisent 2p+ 1.
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