Médecine du Maghreb 2001 n°91
AMHIS W., BENSLIMANE A, TIOUIT D., NAIM M
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Mesure de la CMI par diffusion de disque en gélose
(antibiogramme)
C'est la méthode utilisée en pratique coura n t e, car la plus
aisée, bien que parfois d'interprétation difficile.
Principe
Cette technique utilise des disques de papier buvard impré-
gnés d'une concentration donnée d'antibiotique déposé à la
s u r face d'une gélose spécifique (Muller Hinton) coulée en
boîte de pétri uniformément ensemencée d'une suspension
(100 bactéries/ml) de la bactérie étudiée.
Interprétation
Après une nuit à 37°C, il s'établit un gradient de concentra-
tion de l'antibiotique. L'interaction entre la bactérie et
l'antibiotique s'ex p rime par une zone d'inhibition dont le
d i a m è t re est une ex p ression indirecte de la CMI. Grâce à
des études comparat ives portant sur un grand nombre de
souches appartenant à des espèces bactériennes différentes,
des droites de régression liant pour un antibiotique donné
les CMI aux diamètres d'inhibitions correspondants ont été
tracées. Il existe ainsi 2 diamètres critiques D et d corres-
pondants re s p e c t ivement à la concentration critique mini-
male et maximale; le diamètre étant calculé suivant la
fonction : D = f (de CMI).
Ils permettent de classer une souche bactérienne en fo n c -
tion du diamètre d'inhibition dans la catégorie S, R ou I. En
définitive, la lecture de l'antibiogramme de la bactérie iso-
lée d'un foyer infectieux consiste en la mesure des diff é -
rents diamètres des zones d'inhibition entourant les disques
d'antibiotiques testés. Ils sont comparés aux deux diamètres
c ritiques de l'antibiotique correspondant portés sur une
table de lecture. La réponse est soit S, I ou R selon que ce
d i a m è t re est re s p e c t ivement plus grand que D, entre les
deux diamètres D et d, ou plus petit que d.
Les résultats sont rep o r tés sur une fi che spéciale ou fi ch e
d'antibiogramme.
Elle servira au médecin traitant soit :
- à choisir un antibiotique pour traiter une infection
donnée,
- à rectifier un traitement de première intention inadapté.
La liste des antibiotiques testés au laboratoire est choisie en
fonction du germe et du site infectieux
Exemples :
-i n fection uri n a i re à Esch e ri chia coli, les antibiotiques
testés sont les suivants :
. Bêtalactamines : Ampicilline, Amoxicilline + acide
clavulanique, etc,
. Aminosides : Gentamicine, Amikacine,
. Quinolones : Acide nalidixique,acide pipémidique,
Triméthoprime sulfamétoxazole, Furanes.
- infection cutanée à Staphylococcus aureus : les antibioti-
ques testés sont :
. Bétalactamines : Pénicilline, oxacilline, cephalotine,
. Aminosides : gentamicine, amikacine,
.M a c rolides : Ery t h ro my c i n e, Spira my c i n e, pri s t i n a -
mycine, clindamycine; Vancomycine (si Méti R).
AUTRES TESTS DE SENSIBILITÉ
E-test
Un autre test de détermination de la CMI dit E-test connaît
actuellement un essor considérable.
Mis au point par un laboratoire suédois (AB BIODISK), il
est cara c t é risé par sa facilité et sa rapidité de réalisat i o n
mais surtout par sa précision dans la déterm i n ation de la
CMI. Son principal inconvénient est son coût élevé.
Antibiogramme selon la Technique NCCLS
Dans un souci de standardisation, l'OMS préconise la tech-
nique mise au point par le National Committee for Clinical
Laboratory Standars (NCCLS). Cette technique, dont toutes
les étapes sont rigoureusement standardisées, comporte une
partie "contrôle de qualité" qui garantit sa fiabilité. [3]
En Algérie, plusieurs laboratoires commencent à appliquer
cette technique, appelée à se généraliser dans les prochai-
nes années.
CONCLUSION
Pour être effi c a c e, le traitement antibiotique nécessite la
collaboration étroite avec le laboratoire. Après avoir isolé et
identifié le germe responsable de l'infection, ce dernier est
seul capable de déterminer le meilleur traitement. Il permet
d ' i d e n t i fier les résistances bactériennes et de limiter leur
sélection et leur diffusion par une prescription adéquate. Il
permet aussi de suivre le déroulement du traitement par des
contrôles bactériologiques réguliers.