Dans le cadre de la préparation de la COP 21, a été organisé à Paris en mai dernier le climate finance
day au cours duquel, les investisseurs ont multiplié les annonces contre le charbon.
D’après le PDG de AXA, l’assureur sortira du capital des compagnies minières dont plus de 50 % du
chiffre d’affaires provient du charbon et de celui des énergéticiens dont plus de 50 % du CA est issu
de centrales à charbon. Ce qui représente 500 millions d’euros.
Tout financement du charbon sera désormais stoppé par le Crédit Agricole.
Si en Europe, la concrétisation de ses annonces est attendue, en Amérique du Nord, les investisseurs
passent à l’action.
Dans le quotidien québécois Le Devoir du 4 octobre, il est précisé que «
le 22 septembre dernier,
l’association Divest-Invest a annoncé que près de 430 institutions à travers le monde, dont l’ensemble
des investissements totalise 2 600 milliards de dollars, avaient choisi de retirer leur argent du secteur
des énergies fossiles. Parmi les revirements spectaculaires, le Rockefeller Brothers Fund créé par les
héritiers de John D. Rockefeller dont la fortune provenait des profits de Standard Oil, a annoncé en
septembre 2014 qu’il cessait d’investir dans les énergies fossiles
. »
Le journal revient également sur la transformation du Fonds Desjardins Environnement en Fonds
Desjardins SociéTerre Environnement avec la révision importante de son protocole de sélection des
titres : «
L’impact du nouveau protocole de sélection des titres a été instantané sur la composition du
fonds. L’exposition du portefeuille aux secteurs de l’énergie et des matériaux dont les mines, a été
réduite de 60 %. Alors que ces secteurs comptent pour un peu plus de 30 % du marché boursier
canadien, ils comptent maintenant pour 8 % dans le Fonds Desjardins SociéTerre Environnement
»
Si ce mouvement de désinvestissement dans les énergies fossiles prenaient de l’ampleur, en plus de
l’Afrique du Sud pour le charbon, quels seront les conséquences économiques et sociales dans les
pays africains producteurs de pétrole comme le Nigeria, l’Angola, l’Algérie, le Cameroun, le Gabon, le
Congo et le Tchad ?
Et si en plus, l’idée d’une taxe carbone était actée en décembre prochain à Paris lors de la COP 21,
quelles seront les répercussions sur les économies africaines et leurs entreprises ?
ALLOOOO….. Y-a-t-il un Président d’une organisation patronale africaine, d’une banque ou d’une
compagnie d’assurance pour prendre le leadership de la mobilisation du secteur privé africain sur la
question climatique et le business du carbone ?
De gré ou de force, les entreprises africaines vont s’intéresser au climat.
Dans l’optique de la COP 21, sur les 54 pays africains, 47 ont publié leur Contribution Prévue
Déterminée au plan National (CPDN).
Il s’agit d’un document qui indique les principaux postes d’émissions de Gaz à Effet de Serre (GES)
dans le pays ainsi que le plan d’actions pour la réduction de ces GES. Il est indispensable pour
l’obtention des financements.
Inutile de rappeler que l’industrie et plusieurs secteurs d’activités comme l’agriculture, le transport et
la production d’énergie sont les principales cibles de réduction des GES pour les Etats africains.
Quelles sont les stratégies des organisations patronales africaines pour limiter les risques pour leurs
adhérents et saisir les opportunités ?
Sur la base de la déclaration des Etats et des calculs de l’Institut Afrique RSE, les 47 pays indiqués ont
besoin de 724,6 milliards de dollars US pour passer d’une quantité de 3 661,4 MTeqCO2 à 2204,5
MTeqCO2 dans les prochaines années.