Ou comment ne pas passer pour un Pécore…
Les Feux de l’Agora
Éditions Wargs, 2014
The A-Team
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Chers joueurs,
Vous voilà confrontés à lincontournable aide de jeu longue mais fortement utile. Nous avons
essade faire au plus court mais comme vous pouvez déjà le constater au nombre de pages, on
sest un peu ratés….
Mais promis, vous y trouverez plein dinformations utiles et surtout un tas de connaissance que
tout bon grec se doit de maîtriser.
Pour les fainéants qui veulent trouver tout de suite ce qu’ils cherchent…
I. La religion ............................................................................................................................... 3
A. Caractéristiques communes ................................................................................................... 3
B. Les particularités de chaque panthéon................................................................................... 6
II. Lorganisation politique du monde grec .................................................................................. 8
A. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? ....................................................... 8
B. Parce qu’il y a tellement de façons différentes de dominer son prochain ........................... 10
III. La guerre............................................................................................................................. 13
A. Les règles de la guerre .......................................................................................................... 13
B. Les grandes guerres .............................................................................................................. 15
IV. Les jeux ............................................................................................................................... 16
V. Les règles ............................................................................................................................. 18
Petite introduction, parce que c’est important les introductions… .......................................... 18
Quelques rappels de base ......................................................................................................... 18
1. Les compétences (et le roleplay) ........................................................................................... 18
2. Points de vie .......................................................................................................................... 19
3. Se battre et avoir mal ............................................................................................................ 19
4. La bagarre ............................................................................................................................. 19
5. La mort .................................................................................................................................. 20
7. Le sexe ................................................................................................................................... 20
8. Lire/écrire .............................................................................................................................. 21
9. Le vol ..................................................................................................................................... 21
10. Les objets de jeu et le hors-jeu ............................................................................................ 21
VI. Dictionnaire, oh le pétase ! ................................................................................................. 22
VII. Informations pratiques ...................................................................................................... 24
A. Commodités et dodo ............................................................................................................ 24
B. Déroulement ......................................................................................................................... 24
D. Les voitures ........................................................................................................................... 24
E. Santé et lieux clés .................................................................................................................. 25
F. Le feu et l’eau ......................................................................................................................... 25
G. Au secours les orgas ! ........................................................................................................... 25
H. Arriver jusqu’au site .............................................................................................................. 25
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I. La religion
« Chaque cité a ses dieux et nous les nôtres » écrivait un célèbre philosophe grec du nom de Cicéros
(sans commentaire svp, poursuivez votre lecture).
Autrement dit, il y a une infinité de dieux dans le monde antique, et chacun a ses caractéristiques
propres. Dune foultitude pas possible de pratiques et de croyances, au point quil est souvent
difficile de parler de religions constituées en tant que telles. Ce qui nempêchait pas les gens de
lAntiquité dêtre très attachés à leurs croyances, en punissant sévèrement toute forme dimpiété.
Du coup, si vous ne souhaitez pas que votre personnage finisse écorché vif pour sêtre mouché dans
une relique sacrée à linsu de son plein gré, il va falloir vous coltiner les quelques pages qui vont
suivre !
A. Caractéristiques communes
(parce quil est si bon de caricaturer !)
Oui, oui, on sait. Chacun des peuples que nous allons évoquer est unique et toute généralisation est
une insulte caricaturale adressée à leur spécificité. Mais bon, en fait on sen tape.
1. Si ça existe (ou pas), il y a un dieu pour ça !
Comme vous le savez depuis votre premier cours dhistoire de 6e, les braves gens de lAntiquité
étaient polythéistes, ils croyaient en tout un tas de dieux.
Contrairement à nos dieux uniques, ces dieux sont très accessibles, car attachés à des éléments de
la vie courante. En fait, on les sollicitait en permanence. Vous labourez votre champ ? Une prière au
dieu des moissons le rendra plus fertile. Vous faites un achat ? Si vous ne voulez pas vous faire avoir,
noubliez pas de sacrifier à la déesse du commerce. Le matériel à prière et à sacrifice représente
dailleurs un marché extrêmement lucratif.
Les domaines dinfluence des dieux sont extrêmement variés, comprenant autant déléments très
concrets (fleuve, terre, ville...) que totalement abstraits (amour, art, pouvoir...). En somme, si
quelque chose existe, il y a un dieu pour ça. Et si ça nexiste pas, il y a aussi un dieu pour ça.
Ou plusieurs dieux, en fait. Un même élément fait fréquemment partie du domaine dinfluence de
différents dieux. Ainsi, dans le panthéon égyptien, le soleil relève autant dAmon que de Râ, ou,
chez les Grecs, autant dApollon que dHélios.
À linverse, les dieux les plus importants ont souvent plusieurs domaines dinfluence différents, qui
ne possèdent pas nécessairement de liens entre eux. Par exemple, la déesse grecque Aphrodite
ninflue pas seulement sur lamour, mais aussi sur le mariage, la prostitution ou encore... la
navigation !
Les choses se compliquent encore plus à lépoque du jeu (début du IVe siècle av. JC), car les
échanges entre culture deviennent suffisamment importants pour que des transferts aient lieu.
La déesse égyptienne Isis commence ainsi à être vénérée dans les mondes grecs et perses. Mais
sans que lon comprenne bien pourquoi, le culte à cette déesse est strictement interdit en Perse.
2. Ordre divin et ordre social
Tous ces dieux entretiennent des liens de parenté. Comme les domaines dinfluence, ces parentés
varient selon les traditions, entraînant des arbres généalogiques abominables. Ces arbres
généalogiques possèdent tous une dimension tribale et patriarcale.
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Concrètement, le pouvoir est détenu par un certain nombre de familles, qui justifient leur
domination en saffiliant à un ancêtre héroïque. Et cest de cette parenté magique quils tiennent
leur autorité.
Cette parense prolonge jusquaux mortels : les dirigeants des sociétés antiques se légitiment par
une paren divine. Cest particulièrement le cas en Égypte, le pharaon est fils dHorus, dieu
vivant chargé de la protection de son royaume. En Grèce, les grandes cités appuient leurs ambitions
sur des fondateurs héroïques, comme Lacédémon, fils de Zeus, pour Sparte, ou Thésée, également
fils de Zeus, pour Athènes. La Perse est moins bien connue, mais les souverains Achéménides se
seraient présentés comme les descendants dune famille élue par Ahura Mazda, afin dexercer son
règne sur la Terre.
Les sociétés antiques attachent donc une très grande importance à la parenté. Même dans la
démocratie athénienne, une généalogie nombreuse et prestigieuse est un passeport indispensable
pour qui veut gravir les marches du pouvoir (quitte à la fabriquer).
Lordre social est donc perçu comme un reflet de lordre divin. Le remettre en cause est un sacrilège
impardonnable.
NB : Il faut savoir que les peuples antiques ne respectent le sacré que de leurs propres cultes. Par
exemple, les égyptiens, qui navaient pas le droit de piller leurs pyramides, engageaient des
mercenaires grecs pour le faire à leur place. Et vice versa pour les grecs. Cela dit, il est également
important de noter que lorsque les grecs reçoivent en tant quinvités des perses ou des égyptiens
(ou nimporte quel autre peuple), ils se font un devoir de ne pas heurter leurs us et coutumes. En
effet, les lois de lhospitalité prévoient que lhôte doit se sentir en sécurité et respecté par ceux qui
le reçoivent, tout comme celui-ci se doit de veiller aux coutumes et lois du lieu dans lequel il se
trouve.
3. Le pur et limpur
En plus de leurs valeurs sociales, les religions antiques partagent dimportantes valeurs morales.
Elles sont difficiles à saisir, car très éloignées des nôtres. Plutôt que les notions de bien ou de mal,
on est dans une logique du noble et du honteux, du pur et de limpur. Cest en fonction de ces
repères que les Anciens interprètent la volonté des dieux : ne pas sy conformer les scandaliserait.
La violence
Chez les grecs, la violence nest pas condamnée à proprement parler mais elle peut être mal vue.
Par exemple, user de violence envers les esclaves est toléré mais rarement exercé publiquement
puisque les esclaves grecs sont censés représenter leur maître, cest un peu leur vitrine.
En revanche, elle est totalement proscrite dans les temples et les sanctuaires car on estime que cela
souille le domaine dun dieu. Cela revient à lui manquer de respect. Un simple vol dans un
sanctuaire est dailleurs considéré comme un grave sacrilège. Un grec qui vole ne serait-ce quun
bout de papyrus dans la bibliothèque dun temple risque la peine de mort. Pour les mêmes raisons,
cest une très mauvaise idée de sen prendre à un prêtre, ou de violer des trêves sacrées. Les
rencontres entre États rivaux, quelles soient sportives (jeux) ou diplomatiques (ambassades) sont
ainsi placées sous la protection dau moins un dieu, ce qui en garantit la sécurité. Il existe
également des divinités protectrices du foyer (Hestia chez les Grecs, Isis chez les Egyptiens)
censées protéger les habitants dune maison, ainsi que leurs invités.
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Tuer un supérieur, et particulièrement un chef dÉtat, signifie souvent éliminer lélu dun dieu, voire
un dieu dans le cas du pharaon. Dans tous les cas, cela attire le désordre, ce qui est jugé bien plus
grave que la pire des tyrannies. En revanche, la violence politique ne choque pas si elle vient du
pouvoir. Une cité, un pharaon ou un empereur peuvent parfaitement ordonner la destruction dune
cité et de ses habitants. Cela fait partie de leur devoir, afin dassurer la paix.
On dénigre également la violence lorsquon la perçoit comme déséquilibrée : un soldat qui
sattaque à un vieillard sera immédiatement déshonoré. Toutefois, rien ninterdit de remettre un
inférieur à sa place par une bonne correction. Cest faire couler le sang qui passe mal. En effet, le
sang est considéré comme impur et, en dehors du contexte dune guerre ou dun conflit, les grecs
éviteront au maximum de verser le sang.
Largent
Aucun tabou nentoure non plus la richesse en tant que telle. Vouloir senrichir, en revanche, est
inconvenant. Les États disposaient donc dun arsenal législatif permettant de limiter soigneusement
les ascensions sociales. Sparte avait même restreint la propriété privée et interdit lusage de la
monnaie. Dune façon générale, ça ne faisait pas chic, pour un aristocrate, de sintéresser de trop
près à largent. On confiait généralement la comptabilité à des esclaves spécialisés, pour se
concentrer sur la politique, la guerre ou la philosophie.
Par contre, rien ninterdisait daccroître sa fortune en faisant la guerre à ses voisins. Pour les
Antiques, la guerre apparaîssait comme une activité glorieuse, quun copieux butin récompensait
avec justice.
Vous laurez compris, pour les Antiques, les inégalités sociales ne sont pas choquantes, car les
hommes nétaient pas considérés comme semblables en valeur. Les inégalités nétaient pas
combattues mais bien entretenues, car voulues par les dieux. La vie dun aristocrate valait bien celle
de 10 000 esclaves.
Lesclavage na donc rien de scandaleux : les esclaves représentent la moitié de la population
dAthènes, cité démocratique par excellence. Laffranchissement est rare, il se fait généralement
après la mort du maître (par testament) et récompense un dévouement exceptionnel.
Mais comme déjà mentionné, lesclave grec peut être considéré comme la « vitrine » de son maître,
ce qui fait que les esclaves en Grèce antique sont généralement bien traités. Plus il sera propre,
bien habillé et bien éduqué, plus on considérera son maître comme quelquun de riche et puissant.
La sexualité
Le sexe nimplique aucun engagement, ni aucune volonté procréatrice. Les rapports homosexuels et
la sexualité de groupe ne provoquent pas de véritables réprobations. En revanche, même si chacun
fait ce quil veut chez soi et quau fond tout le monde sen tape, il nest pas non plus totalement
accepté de parler librement de ses exploits ou de ses soirées « tous à poils à lagora »
publiquement.
Trois limites importantes existent toutefois. Linceste, dabord, comme dans toutes les cultures, est
totalement proscrit. Ladultère, en particulier celui de la femme, par les problèmes de filiations quil
peut provoquer, nest pas davantage toléré. Enfin, passé un certain âge, un homme respectable ne
peut pratiquer la sodomie que de façon active et non passive, surtout avec ses esclaves.
Comme toutes les règles de morale, ces prescriptions ne sont pas toujours respectées. Mais ceux
qui les enfreignent se retrouvent au minimum marginalisés, quand ils ne sont pas lourdement
punis. Notez par ailleurs que ces règles ne valent que pour les membres dun même peuple, qui
partagent la même religion. Un Perse naura par exemple aucun scrupule à voler dans un temple
grec.
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