Comment se déplacent-ils, ou pas ? ww t w.letresor.ne Sous la mer, de nombreux animaux nagent. Mais il en est aussi qui marchent ou rampent sur le fond, et beaucoup d’entre eux se fixent même au rocher une fois pour toute, et ne bougent plus de toute leur vie ! L’eau de mer: milieu porteur, mais «résistant» Plus dense que l’eau douce, l’eau de mer est un milieu porteur: il est assez peu fatiguant d’y flotter. C’est très important pour les organismes marins, qui ne sont pas obligés de se déplacer sur le fond et peuvent nager ou flotter, parfois très loin des côtes. C’est ce que font en particulier les organismes du plancton, qui se laissent porter au gré des courants. Pour les animaux qui ont choisi se se déplacer en marchant sur le fond, le problème est de ne pas risquer de flotter. Ils sont alors dotés de lourdes coquilles ou carapaces qui les maintiennent au fond. Densité, plancton et vie fixée Paradoxalement, la densité de l’eau de mer explique aussi l’abondance d’animaux fixés à demeure sur les fonds marins. C’est parce qu’il est facile d’y flotter que le plancton peut se développer, et ainsi constituer une source de nourriture pour des animaux incapables de sa déplacer : les courants leur apportent la soupe planctonique à domicile ! © textes, photos et dessins : Patrick Louisy / Objectif Atlantide Jeunes La densité de l’eau de mer a évidemment aussi une conséquence négative : il est plus difficile de s’y déplacer. C’est pourquoi les animaux nageurs adoptent des corps profilés, modèles d’hydrodynamisme. Inversement, les organismes planctoniques, dont la préoccupation est de ne pas s’enfoncer, développent toutes sortes d’appendices destinés à ralentir leur chute vers le fond. Comment se déplacent-ils, ou pas ? ww t w.letresor.ne Ceux qui nagent Les premiers animaux nageurs auxquels on pense sont les poissons (encore que certains restent posés sur le fond et nagent très peu), mais il n’y a pas qu’eux! Les Méduses évoluent par d’élégantes pulsations de leur ombrelle. Les Crustacés nageurs, comme certaines crevettes, progressent par des battements des pattes situées sous leur abdomen. Les Céphalopodes comme la seiche nagent en ondulant des nageoires, mais peuvent aussi s’élancer en marche arrière en projetant violemment un jet d’eau par leur entonnoir ventral: une véritable nage à réaction! Les Poissons nagent habituellement par des ondulations latérales, qui concernent la totalité du corps chez le congre et seulement l’arrière chez le loup. Les poissons rapides, comme la sériole, nagent par les seuls battements de leur queue en faucille. Certains petits poissons côtiers, comme les girelles, nagent par des battements de leurs nageoires pectorales. D’autres, comme les balistes, agitent alternativement leurs nageoires dorsale et anale. Et il est encore d’autres vertébrés nageurs. Les tortues de mer, otaries et manchots «rament» avec les membres antérieurs, les phoques battent latéralement des membres postérieurs, et les Cétacés se propulsent par des battements verticaux de la queue. © textes, photos et dessins : Patrick Louisy / Objectif Atlantide Jeunes Les Raies progressent par des ondulations de leurs larges nageoires pectorales. Comment se déplacent-ils, ou pas ? ww t w.letresor.ne Ceux qui se déplacent sur le fond Sur le fond, il y a les animaux qui marchent, en s’appuyant sur des pattes, et ceux qui rampent, en se traînant, se halant sur le sol. Les animaux marcheurs sont essentiellement les Crustacés, en particulier ceux qui sont protégés par une lourde carapace (crabes) ou une coquille d’emprunt (Bernard-l’ermite). Parmi les animaux rampants, les Gastéropodes, ainsi que les Vers plats, glissent sur leur pied aplati. Les Poulpes se déplacent sur le fond à l’aide de leurs huit bras armés de ventouses (mais ils peuvent aussi, à l’occasion, nager en marche arrière en projetant un jet d’eau par leur entonnoir). Quant aux Vers annelés, il est difficile de dire s’ils rampent sur leur face ventrale, ou s’ils marchent à l’aide des appendices latéraux de chaque segment. © textes, photos et dessins : Patrick Louisy / Objectif Atlantide Jeunes Les Etoiles de mer et les autres Echinodermes (oursins,...) rampent grâce à d’innombrables petits tubes à ventouses situés sous les bras. Comment se déplacent-ils, ou pas ? ww t w.letresor.ne Ceux qui se fixent D’innombrables animaux marins vivent fixés au fond, accrochés au rocher ou plantés dans le sable. Filtreurs ou piégeurs Les animaux fixés ont dû mettre au point des dispositifs pour capter les micro-organismes planctoniques dont ils se nourrissent. Les éponges, les ascidies et les bivalves filtrent l’eau pour en retenir les plus petites particules comestibles (souvent du phytoplancton). Les vers tubicoles et les comatules étendent leurs épuisettes plumeuses dans le courant, les anémones, gorgones et coraux mous utilisent des pièges venimeux qui paralysent les petits animaux du plancton, les vermets (cousins fixés des escargots) déroulent un filet de bave.. Défenses élaborées Incapables de fuir leurs ennemis, les animaux fixés ont développé des modes de défense particuliers: se sont de véritables forteresses! Beaucoup ont une coquille ou un tube protecteur (mollusques, vers tubicoles, balanes...), d’autres ont des petites épines dans leurs tissus (éponges, coraux mous...). Mais ce sont surtout des spécialistes de la guerre chimique! Les Cnidaires sont défendus par leurs tentacules urticants, tandis que les éponges ou les ascidies, par exemple, disposent aussi de toutes sortes de substances toxiques, antibiotiques, ou simplement répugnantes... C’est un incroyable arsenal de molécules chimiques, dont on commence à mesurer l’utilité pour la médecine humaine. © textes, photos et dessins : Patrick Louisy / Objectif Atlantide Jeunes Encroûtants ou dressés Les animaux fixés ont des formes variées. Il y a ceux qui s’incrustent en fines croûtes sur la roche, et à l’opposé, ceux qui se dressent dans le courant pour mieux capter le plancton de passage. Souvent, ils se perchent même les uns sur les autres!