Rare  dans  le  Nord-Est  de  la 
France, le buis est ominiprésent 
dans  certaines  régions,  comme 
les  Causses  où  il  gagne  sur  les 
pelouses  depuis  une  vingtaine 
d’années, à  la  faveur de  l’aban-
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Abeilles & Fleurs N° 715 - Avril 2010
Plantes mellifères
Le buis
don des parcours de patûre. Sa 
capacité  de  marcotage  (enraci-
nement  des  rameaux  rampant 
au  sol  pour  former  un  nouveau 
pied)  en  fait  un  bon  colonisa-
teur. Très cultivée comme plante 
ornementale  de  haie,  elle  est 
en  réalité  présente  dans  toute 
la  France,  d’où  son  large  inté-
rêt  mellifère.  C’est  une  espèce 
marqueuse de sols bien drainés, 
secs  à  frais,  qui  résiste  mal  à  la 
concurrence sur sols profonds. 
Une  autre  espèce  européenne, 
Buxus  balearica,  se  rencontre 
dans  les  îles  Baléares et  l’Espa-
gne.
■ Au jardin
Son port dense et sa croissance 
lente, ses feuilles persistantes qui 
repoussent rapidement après la 
taille  et  comblent  les  vides  en 
font  un  des  arbustes  favoris  de 
l’art  topiaire. Il  consiste  à  tailler 
les plantes pour leur donner une 
forme  décorative.  Plusieurs  jar-
dins à la « française », ouverts au 
public, permettent d’admirer ces 
créations :  jardin  de  Marqueys-
sac1 (photo 4), du manoir d’Eyri-
gnac2, de Villandry3, etc.
■ Intérêt apicole
Le buis produit du nectar par les 
fl eurs  mâles  (au  niveau  d’orga-
nes  femelles  non  fonctionnels) 
et  par  les  fl eurs  femelles,  les 
nectaires  se  situant  alors  entre 
les éléments du pistil. On trouve 
le pollen mêlé à celui des miels 
unifl oraux de printemps, comme  
le  miel  de  romarin.  Le  buis  est 
visité par les abeilles et les mou-
ches,  mais  il  peut  être  pollinisé 
par le vent. ■
Catherine Reeb
Enseignante en biologie végétale et 
écologie à l’université Paris VI
(1) http://www.marqueyssac.com
(2) http://www.eyrignac.com
(3) http://www.chateauvillandry.com
Utilisations et traditions
■  Le  bois  de  buis,  au  grain 
fi n  et  serré,  est  un  matériau 
de  choix  pour  une  multitude 
d’objets,  comme  les  pièces 
de  bois  tourné  (cuillères  à 
miel, pièces de jeux d’échec, 
etc.)  ou  les  matrices  de  gra-
vure sur bois.
■  Il  faut  bien  sûr  citer  l’utili-
sation  du  buis  dans  le  culte 
catholique  lors  du  dimanche 
des Rameaux,  où il remplace 
les palmes avec lesquelles les 
habitants  de  Jérusalem  ac-
cueillirent Jésus entrant dans 
la ville.
■  En  phytothérapie,  le  buis 
était indiqué comme purgatif 
sudorifi que (augmentation de 
la transpiration), le buis est en-
core  utilisé  comme  fébrifuge 
et  anti-infectieux.  Mais  c’est 
une  plante  toxique  (qui  con-
tient  un  alcaloïde,  la  buxine) 
qu’il faut utiliser avec une très 
grande prudence.
Photo 2 : un rameau florifère de buis.
© http://www.fl oralimages.co.uk/
Photo 3 : détails d’un bouquet de fleurs.
© http://www.fl oralimages.co.uk/
Photo 4 : le buis, arbuste structurant les jardins à la française, jardins de Marqueyssac (Dordogne).