“Il était une fois
la République espagnole…”
Pourquoi la Région Midi-Pyrénées réalise-t-elle cette exposition ?
Parce que, depuis des siècles, l’Espagne habite aussi chez nous. Que ce soit au sud ou
au nord de la chaîne des Pyrénées, le destin de nos deux pays a toujours été étroitement lié
par le biais d’immigrations successives.
Le 14 avril 1931, le peuple d’Espagne, exsangue au terme de sept ans de dictature, instaure par
des élections démocratiques, sa IIeRépublique. La France en est, pour sa part, à la IIIeRépublique.
À ses débuts, la jeune République espagnole s’inspire de son aînée française, patrie des
droits de l’Homme, dirigée par le Président Albert Lebrun. Elle sera très vite balayée par un
coup d’État militaire. Après trois ans d’une guerre civile qui met l’Espagne à feu et à sang,
500 000 réfugiés espagnols fuient le franquisme. Beaucoup choisissent comme seconde
patrie la France et s’installent en majorité en Midi-Pyrénées où ils se sont très bien intégrés.
Ces femmes et ces hommes ont durablement marqué notre région.
Ils sont entrés dans l’histoire de Midi-Pyrénées. Il est légitime de leur rendre hommage et
d’informer la jeunesse, qui, pour partie, est l’héritière de ce passé. Avec le temps, cette histoire
s’est inscrite dans le patrimoine de nos deux pays.
C’est en Midi-Pyrénées que se sont fortifiées les institutions démocratiques de l’Espagne
actuelle. Les partis politiques, les syndicats, les artistes, la presse en exil s’y sont développés.
Ils ont entretenu l’esprit de l’Espagne démocratique et le lien avec la résistance intérieure
contre Franco. Midi-Pyrénées a été un port d’attache, un conservatoire de l’idée républicaine
espagnole, une plate-forme pour la démocratie au pouvoir aujourd’hui en Espagne.
Après l’hommage solennel rendu le 19 novembre à l’Hôtel de Région en présence des acteurs
et des témoins de la Retirada, et comme je m’y étais engagé, le Conseil Régional poursuit
logiquement son travail de mémoire et d’information auprès des jeunes avec cette exposition.
Cela aussi relève de la mission des responsables politiques.
Martin Malvy
Ancien Ministre,
Président de la Région Midi-Pyrénées
Toulouse, capitale de la Région
Midi-Pyrénées est aussi la terre
d’accueil des démocrates espagnols
et devient ainsi la “Capitale” de
l’exil républicain espagnol de 1939.
L’activité culturelle et politique
des réfugiés espagnols y sera très
importante jusqu’au retour de
la démocratie en Espagne.
■Le Cinéma Espoir au 69 rue
du Taur est un des lieux emblé-
matiques de l’histoire de l’exil
républicain en Midi-Pyrénées.
Il est utilisé par les réfugiés
espagnols comme salle de
réunion politique et centre
culturel (théâtre, cinéma…).
■Le PSOE en exil établit également
son siège au 69 rue du Taur.
■Le syndicat UGT occupe des
locaux voisins au 4 rue du Taur.
■La CNT établit son siège au
4 rue Belfort, local qu’elle
partage avec “l’Agrupacion”
d’ex-combattants espagnols.
■Le PCE utilise le plus souvent
pour ses réunions la Bourse
du travail, place Saint Sernin.
■Le POUM utilise le local du
Casal Català et organise
leur premier rassemblement
populaire le 15 juillet 1945
à Toulouse.