Des ennemis naturels des pucerons, mais aussi des acariens, des

membre réseau ASTREDHOR
Source : Financement :
Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de
l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au
financement du plan Ecophyto 2018.
Des ennemis naturels des pucerons, mais aussi des acariens, des
chenilles, des cochenilles et des aleurodes : les Chrysopes
Photo 1 : Chrysope adulte (Photo http://lioroux.free.fr)
Grandes vagabondes, les Chrysopes sont peu inféodées à une
culture. Elles se déplacent vers les sources de nourriture
(pucerons, cochenilles, acariens, chenilles, etc.), qui assureront
le développement de leur progéniture quel que soit le support
végétal. Insectes utiles de l’ordre des Névroptères et de la
famille des Chrysopidae, ce sont des prédateurs généralistes à
tous les stades dans le genre Chrysopa ou au stade larvaire
uniquement pour Chrysoperla et Dichochrysa.
On recense 56 espèces de Chrysopes dans l’Europe du sud-
ouest, dont 37 habitent la moitié sud de la France. Les
principales sont Dichochrysa prasina, Dichochrysa flavifrons,
les chrysopes vertes communes du genre Chrysoperla,
Chrysopa formosa et Chrysopa pallens.
Les chrysopes vertes communes constituent un complexe
d’espèces jumelles dont les principales sont Chrysoperla
carnea, Ch. lucanisa et Ch. affinis. La première vit surtout dans
le nord, elle occupe la canopée. La seconde est
essentiellement méridionale et se cantonne dans la strate
herbacée. Quand à Ch. affinis, elle peuple toutes les strates.
C’est la plus fréquente des chrysopes vertes communes
spécialement dans le nord. A celles-ci s’ajoute une quatrième
espèce récemment décrite, Chrysoperla agilis. Elle est
difficilement discernable par sa morphologie mais se distingue
par les signaux sonores différents qu’elle émet dans les phases
précopulatoires.
DESCRIPTION
L’adulte est un insecte au corps nu élancé, de 15 à 20 mm,
généralement vert. Sa tête orthognathe présente des
mandibules fortes de type broyeur.
Ses antennes sont filiformes et composées de nombreux
articles. Son thorax est court et ses pattes sont fines. Ses ailes
sont plus longues que le corps, sans poils, en forme de toit au
repos et montrent une riche nervation (Photo 1).
Le cocon est ovoïde d’un diamètre de 3 à 4 mm. Il est blanc ou
jaunâtre, dur, clos et opaque.
Les larves sont caractérisées par un appareil bucal formé de
deux puissants crochets tubulaires plus long que la capsule
céphalique. Elles embrochent leurs proies dont elles aspirent le
contenu
préalablement liquéfié et prédigéré par une salive
fortement diastasique. Mesurant de 1,3 à 6-8 mm, elles sont
garnies de soies érigées sur des tubercules. Elles sont nues et
fusiformes (Chrysoperla), nues et globuleuses (Chrysopa) ou
globuleuses et couvertes de débris (Dichochrysa). (Photo 2)
Photo 2 : Larve de Chrysope (Photo Michèle Travers, INH)
Les œufs mesurent un peu moins d’1 mm. Toujours déposés à
l’extrémité d’un pédicelle d’une longueur de 3 à 10 mm suivant
les espèces, ils sont verts (plus rarement blancs, D. flavifrons)
fraîchement pondus, puis tournent au rosâtre ou gris clair à
l’approche de l’éclosion.
Ils sont le plus souvent pondus à la face inférieure des feuilles,
isolément, en groupe (Ch. pallens) (Photo 3) ou en bouquet (D.
flavifrons).
Source : Financement :
Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de
l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au
financement du plan Ecophyto 2018.
Photo 3 : ponte de Chrysope (Photo http://lioroux.free.fr)
QUELQUES ELEMENTS DE BIOLOGIE
Les adultes, aux mœurs crépusculaires et nocturnes, volent à
partir de la tombée de la nuit et préfèrent les espaces ouverts.
Actives du printemps à l’automne, les femelles pondent
plusieurs centaines d’œufs au milieu des pucerons et autres
insectes, se nourrissant de pollens prés de leurs sites de repos.
Dans les conditions optimales de fécondité, les chrysopes
vertes communes peuvent pondre en moyenne plus de 20
oeufs par jour. La fécondité peut atteindre 70 oeufs par jour
chez l’espèce méridionale Ch. formosa.
Au stade larvaire les Chrysopes sont d’efficaces destructeurs
de pucerons mais leur régime alimentaire est souvent plus
éclectique car elles s’attaquent aux acariens, cochenilles,
jeunes chenilles et aleurodes. Le cycle larvaire dure 15 à 20
jours en passant par deux mues. La prise alimentaire au cours
de cette période est importante : une larve peut tuer en
laboratoire plus de 12500 œufs d’acariens ou 230 chenilles de
la noctuelle du chou. Plus des trois-quarts de ces proies sont
ingérés par la larve de dernier stade larvaire.
La nymphose se fait dans un cocon étanche, confectionné dans
la végétation par la larve.
Le cycle complet de l’œuf à l’adulte est d’environ un mois. On
compte 2 à 4 générations par an selon les espèces et les
conditions climatiques.
A partir de la fin de l’été, les adultes entrent en diapause
reproductrice, induite essentiellement par le raccourcissement
de la photopériode. Ils continuent à s’alimenter jusqu'en
automne où une quiescence thermique les rend inactifs.
A cette période ils recherchent des abris pour hiverner. Les
chrysopes communes passent l’hiver à l’état adulte, dans des
constructions ou sous des tas de feuilles et peuvent prendre
une couleur rose à marron.
Les Chrysopa hivernent sous forme de prénymphes dans un
cocon qui est enfoui dans la litière ou dans un sol léger. Les
Dichochrysa passent l’hiver en larves de deuxième et troisième
stade, en activité réduite sur la végétation ou au sol dans la
litière.
DES ALLIEES A FAVORISER
Compte tenu du service rendu par les chrysopes vertes
communes, il faut maintenir leurs niches écologiques : strates
arboricoles pour Ch. carnea, les strates herbacées pour Ch.
lucasina et mixte pour Ch. affinis qui occupe depuis la strate
herbacée jusqu’aux basses branches des arbres et arbustes.
Durant la journée, les adultes sont au repos dans la végétation
arborescente. A proximité des nichoirs implantés non loin des
cultures, les plantes à pollens (astéracées) sont une nourriture
pour les adultes hivernants.
Les adultes de Ch. affinis et de Ch. lucasina peuvent se
réfugier dans des boites construites pour hivernage, si elles en
disposent. Par conséquent, il semble judicieux d’agrémenter les
abords de culture d’abris à Chrysopes existants sur le marché
ou de les fabriquer soi même (Cf. Scradh ou voir divers sites
sur Internet proposant des modèles de ‘nichoirs à chrysopes’).
Exemple du cycle biologique de Chrysoperla affinis (INH France)
Sources bibliographiques :
ÇALDUMBIDE C. , FAESSEL L. , LE MANN M., TRAVERS M., RAT- MORRIS E.,
2002. Utilisation des boîtes d'hivernage pour la survie hivernale des Chrysoperla
affinis en Maine et Loire. Mise au point d'un élevage Chrysoperla affinis.
CANARD M., THIERRY D. & CLOUPEAU R. 2002 Les Chrysopes vertes
communes prédateurs dans les cultures : mais quelles chrysopes ? In : Deuxième
conférence internationale sur les moyens alternatifs de lutte contre les
organismes nuisibles aux végétaux – Lille 2002, 572-578.
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