membre réseau ASTREDHOR Des ennemis naturels des pucerons, mais aussi des acariens, des chenilles, des cochenilles et des aleurodes : les Chrysopes sont plus longues que le corps, sans poils, en forme de toit au repos et montrent une riche nervation (Photo 1). Le cocon est ovoïde d’un diamètre de 3 à 4 mm. Il est blanc ou jaunâtre, dur, clos et opaque. Photo 1 : Chrysope adulte (Photo http://lioroux.free.fr) Grandes vagabondes, les Chrysopes sont peu inféodées à une culture. Elles se déplacent vers les sources de nourriture (pucerons, cochenilles, acariens, chenilles, etc.), qui assureront le développement de leur progéniture quel que soit le support végétal. Insectes utiles de l’ordre des Névroptères et de la famille des Chrysopidae, ce sont des prédateurs généralistes à tous les stades dans le genre Chrysopa ou au stade larvaire uniquement pour Chrysoperla et Dichochrysa. On recense 56 espèces de Chrysopes dans l’Europe du sudouest, dont 37 habitent la moitié sud de la France. Les principales sont Dichochrysa prasina, Dichochrysa flavifrons, les chrysopes vertes communes du genre Chrysoperla, Chrysopa formosa et Chrysopa pallens. Les chrysopes vertes communes constituent un complexe d’espèces jumelles dont les principales sont Chrysoperla carnea, Ch. lucanisa et Ch. affinis. La première vit surtout dans le nord, elle occupe la canopée. La seconde est essentiellement méridionale et se cantonne dans la strate herbacée. Quand à Ch. affinis, elle peuple toutes les strates. C’est la plus fréquente des chrysopes vertes communes spécialement dans le nord. A celles-ci s’ajoute une quatrième espèce récemment décrite, Chrysoperla agilis. Elle est difficilement discernable par sa morphologie mais se distingue par les signaux sonores différents qu’elle émet dans les phases précopulatoires. DESCRIPTION Les larves sont caractérisées par un appareil bucal formé de deux puissants crochets tubulaires plus long que la capsule céphalique. Elles embrochent leurs proies dont elles aspirent le contenu préalablement liquéfié et prédigéré par une salive fortement diastasique. Mesurant de 1,3 à 6-8 mm, elles sont garnies de soies érigées sur des tubercules. Elles sont nues et fusiformes (Chrysoperla), nues et globuleuses (Chrysopa) ou globuleuses et couvertes de débris (Dichochrysa). (Photo 2) Photo 2 : Larve de Chrysope (Photo Michèle Travers, INH) Les œufs mesurent un peu moins d’1 mm. Toujours déposés à l’extrémité d’un pédicelle d’une longueur de 3 à 10 mm suivant les espèces, ils sont verts (plus rarement blancs, D. flavifrons) fraîchement pondus, puis tournent au rosâtre ou gris clair à l’approche de l’éclosion. Ils sont le plus souvent pondus à la face inférieure des feuilles, isolément, en groupe (Ch. pallens) (Photo 3) ou en bouquet (D. flavifrons). L’adulte est un insecte au corps nu élancé, de 15 à 20 mm, généralement vert. Sa tête orthognathe présente des mandibules fortes de type broyeur. Ses antennes sont filiformes et composées de nombreux articles. Son thorax est court et ses pattes sont fines. Ses ailes Source : Financement : Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018. Les Chrysopa hivernent sous forme de prénymphes dans un cocon qui est enfoui dans la litière ou dans un sol léger. Les Dichochrysa passent l’hiver en larves de deuxième et troisième stade, en activité réduite sur la végétation ou au sol dans la litière. DES ALLIEES A FAVORISER Photo 3 : ponte de Chrysope (Photo http://lioroux.free.fr) QUELQUES ELEMENTS DE BIOLOGIE Les adultes, aux mœurs crépusculaires et nocturnes, volent à partir de la tombée de la nuit et préfèrent les espaces ouverts. Compte tenu du service rendu par les chrysopes vertes communes, il faut maintenir leurs niches écologiques : strates arboricoles pour Ch. carnea, les strates herbacées pour Ch. lucasina et mixte pour Ch. affinis qui occupe depuis la strate herbacée jusqu’aux basses branches des arbres et arbustes. Durant la journée, les adultes sont au repos dans la végétation arborescente. A proximité des nichoirs implantés non loin des cultures, les plantes à pollens (astéracées) sont une nourriture pour les adultes hivernants. Les adultes de Ch. affinis et de Ch. lucasina peuvent se réfugier dans des boites construites pour hivernage, si elles en disposent. Par conséquent, il semble judicieux d’agrémenter les abords de culture d’abris à Chrysopes existants sur le marché ou de les fabriquer soi même (Cf. Scradh ou voir divers sites sur Internet proposant des modèles de ‘nichoirs à chrysopes’). Actives du printemps à l’automne, les femelles pondent plusieurs centaines d’œufs au milieu des pucerons et autres insectes, se nourrissant de pollens prés de leurs sites de repos. Dans les conditions optimales de fécondité, les chrysopes vertes communes peuvent pondre en moyenne plus de 20 oeufs par jour. La fécondité peut atteindre 70 oeufs par jour chez l’espèce méridionale Ch. formosa. Au stade larvaire les Chrysopes sont d’efficaces destructeurs de pucerons mais leur régime alimentaire est souvent plus éclectique car elles s’attaquent aux acariens, cochenilles, jeunes chenilles et aleurodes. Le cycle larvaire dure 15 à 20 jours en passant par deux mues. La prise alimentaire au cours de cette période est importante : une larve peut tuer en laboratoire plus de 12500 œufs d’acariens ou 230 chenilles de la noctuelle du chou. Plus des trois-quarts de ces proies sont ingérés par la larve de dernier stade larvaire. La nymphose se fait dans un cocon étanche, confectionné dans la végétation par la larve. Le cycle complet de l’œuf à l’adulte est d’environ un mois. On compte 2 à 4 générations par an selon les espèces et les conditions climatiques. A partir de la fin de l’été, les adultes entrent en diapause reproductrice, induite essentiellement par le raccourcissement de la photopériode. Ils continuent à s’alimenter jusqu'en automne où une quiescence thermique les rend inactifs. A cette période ils recherchent des abris pour hiverner. Les chrysopes communes passent l’hiver à l’état adulte, dans des constructions ou sous des tas de feuilles et peuvent prendre une couleur rose à marron. Source : Exemple du cycle biologique de Chrysoperla affinis (INH France) Sources bibliographiques : ÇALDUMBIDE C. , FAESSEL L. , LE MANN M., TRAVERS M., RAT- MORRIS E., 2002. Utilisation des boîtes d'hivernage pour la survie hivernale des Chrysoperla affinis en Maine et Loire. Mise au point d'un élevage Chrysoperla affinis. CANARD M., THIERRY D. & CLOUPEAU R. 2002 Les Chrysopes vertes communes prédateurs dans les cultures : mais quelles chrysopes ? In : Deuxième conférence internationale sur les moyens alternatifs de lutte contre les organismes nuisibles aux végétaux – Lille 2002, 572-578. Financement : Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018.