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où Aest une application linéaire de Rndans Rnet Best une appli-
cation linéaire de Rmdans Rn, ce problème, que T > 0soit fixé ou
non, a une solution et une seule si et seulement si
(1.2) (Critère de Kalman)R(A, B) = Rn,
où R(A, B)est le sous-espace vectoriel de Rnengendré par les vecteurs
AiBu avec i∈{0,1, . . . , n −1}et u∈Rm.
Le cas général, où fest non linéaire, est très loin d’être résolu.
Dans le texte de Martin et Rouchon [31], une méthode (platitude ;
voir [15]) est présentée pour traiter ce problème dans de nombreux
cas. L’objet de ce chapitre est de présenter d’autres résultats sur ce
problème de commandabilité :
– Dans la section 1.2, on verra comment déduire du critère de Kal-
man des résultats « locaux » de commandabilité
– Dans la section 1.3, on étudiera le cas des systèmes sans dérive
affine en la commande, c’est-à-dire le cas où
f(x, u) =
m
!
i=1
uifi(x)
avec, pour i∈{1,2, . . . , m},fi∈C∞(Rn,Rn).
– Dans la section 1.4, on traitera les systèmes généraux.
1.2. Linéarisé et commandabilité
L’objet de cette section est de déduire de la commandabilité de
systèmes linéaires des résultats de commandabilité locale pour les sys-
tèmes non linéaires. Pour cela nous allons d’abord rappeler la notion
de trajectoires et définir le linéarisé autour d’une trajectoire.
1.2.a. Trajectoire et linéarisé autour d’une trajectoire. Pour
des raisons qui apparaîtront plus clairement dans la section suivante,
il est intéressant d’autoriser des discontinuités pour la commande t%→
u(t). Pour T0< T1, on note C0
d([T0, T1]; Rm)l’ensemble des fonctions
u: [T0, T1]→Rmcontinues par morceaux, c’est-à-dire n’ayant qu’un
nombre fini de points de discontinuité. Soit u∈C0
d([T0, T1]; Rm).
Comme ce un’est pas continu on doit préciser ce qu’on entend par
solution de
(1.3) ˙x=f(x, u(t)).