Demain la Grèce – Édition 2012 Source : tourismeilesdelamadeleine.com Étude comparative sur l’insularité Les Îles de la Madeleine et la Grèce Source : citesperdues.blogs.ipag.fr Département des sciences humaines 1 Source : lapresse.ca Source : voyagesenfamille.fr Table des matières LES INFRASTRUCTURES : LA BASE D’UN TOURISME FLORISSANT Par Julien Arseneau (p.3) LES CROISIÈRES : DES ÎLES GRECQUES AUX ÎLES DE LA MADELEINE par Mylène Arseneault (p.5) ENCADREMENT DU DOMAINE DE L’HÔTELLERIE AUX ÎLES DE LA MADELEINE ET EN GRÈCE par Samuel Richard (p.7) LA PÊCHE ET LA CULTURE : L'INFLUENCE DE LA PÊCHE SUR LE MILIEU CULTUREL ET MADELINOT ET GREC par Maxime Turbide (p.9) L’IMPORTANCE DE LA RÉGLEMENTATION DANS LE SECTEUR DE LA PÊCHE AUX ÎLES DE LA MADELEINE ET EN GRÈCE par Lysanne Déraspe (p.11) LES PRINCIPAUX AXES DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE : LES APPROCHES GRECQUES ET MADELINIENNES par Alexandre Nadeau (p.13) LA DIFFÉRENCE : FACTEUR D’EXCLUSION? LA RÉALITÉ DES MINORITÉS ETHNIQUES ET CULTURELLES SELON DEUX VISIONS par Catheryne Renaud-Langford (p.15) LA GESTION DE CRISE AUX ÎLES ET EN GRÈCE : LE TOURISME AU CŒUR DE L’ÉCONOMIE par Roxane Hutton (p.17) LES IMPACTS POSITIFS DU TOURISME : LORSQUE LES TOURISTES PERMETTENT LE DÉVELOPPEMENT LOCAL par Pier-Martin Poirier (p.20) LA PLACE DU TOURISME AUX ÎLES ET EN GRÈCE par Sarah Vigneau (p.22) LES ÎLES DE LA MADELEINE ET LA GRÈCE : L’ENVERS DE LA MÉDAILLE DU DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE par Joanie Bénard (p.25) LES ÎLES ET LA GRÈCE : LA SURPÊCHE par Samantha Chevarie (P.27) LA PÊCHE AUX ÎLES DE LA MADELEINE ET EN GRÈCE par Bruno Chevarie (p.30) 2 Source : Alexandre Nadeau LES INFRASTRUCTURES : LA BASE D’UN TOURISME FLORISSANT par Julien Arseneau Pour une communauté où le tourisme est une activité économique importante, le développement de ce secteur d’activités passe bien souvent par la construction d’infrastructures adéquates. En effet, des installations répondants aux besoins en matière de tourisme deviennent bien souvent le tremplin du développement économique en général. Afin de bien cerner les différents contextes de développement, dressons le portrait du développement infrastructurel dans deux communautés bien distinctes : la Crête, en Grèce et les Îles-de-la-Madeleine, au Québec. Des infrastructures au service des tourismes standard et alternatif La Crête est une île grecque qui est «d’une importance majeure pour le secteur touristique de la Grèce tout entière» (Organisation de coopération et de développement économiques, Internet). Le tourisme y est l’activité économique par excellence et c’est un secteur qui n’a jamais cessé son développement. Afin de maximiser les retombées du tourisme pour l’île et pour le pays tout entier, la Crête a dû se doter d’infrastructures aptes à recevoir beaucoup de touristes. C’est ainsi que suite à un plan d’action national, des bâtiments permettant de faire augmenter la capacité d’hébergement sur l’île ont été construits. De 1985 à 1999, le pourcentage de lits en Grèce se retrouvant en Crête est passé de 12.09% à 32.3% (Organisation de coopération et de développement économiques, Internet). L’augmentation du nombre d’unités hôtelières est essentielle pour le tourisme standard, mais on cherche également à développer des formes de tourisme alternatif qui demandent des infrastructures spécifiques. Par exemple, dans le cas de la ville d’Aghios Nikolaos, la marina fut construite en 1992 afin de développer le tourisme marin, le «yatching tourism». La marina de cette ville peut accueillir jusqu’à 255 bateaux et bien qu’elle ne joue pas un rôle de premier plan dans le tourisme standard, elle joue un rôle important dans le processus de développement du tourisme alternatif. À la lumière de tout cela, il est évident que le développement infrastructurel permet un La marina d’Aghios Nikolaos. (Source : tripadvisor.com) énorme développement économique en Crête. Projets en cours et à venir aux Îles : des effets positifs évidents à prévoir En deuxième lieu, les Îles-de-la-Madeleine ont un statut particulier au Québec, étant donné qu’aucun transport terrestre ne peut les relier au reste de la province. Également, des ponts doivent être érigés à certains endroits afin de relier les différentes îles entre elles. Actuellement, le pont situé au Havre-auxMaisons ne répond plus aux besoins des Madelinots, ni aux besoins en matière de tourisme, ce pourquoi un nouveau pont est en cours de construction. Ce pont qui devrait être achevé pour l’automne 2013 permettra d’établir «un lien stratégique donnant accès à l’aéroport et aux différents services 3 publics de l’archipel. C’est également un élément de mise en valeur du circuit touristique régional» (Transports Québec, Internet). Au total, il s’agit d’un investissement de 50 millions de dollars de la part du gouvernement du Québec. Il permettra de faciliter grandement les déplacements des touristes qui viendront visiter les Îles, il s’agit donc d’un investissement primordial pour la communauté. Le second élément infrastructurel important à l’heure actuelle aux Îles est l’amélioration des installations du port de Cap-aux-Meules. Effectivement, dans le cadre de son plan d’action économique, le gouvernement du Canada a décidé de «doter le port de Cap-auxMeules de nouvelles installations […] conformes aux normes de qualité internationales propres au tourisme de croisières.» (Développement économique Le futur pont du Havre-aux-Maisons. (Source : radio-canada.ca) Canada pour les régions du Québec, Internet) C’est un projet de 470 000$ (Plan d’action économique du Canada, Internet) qui permettra également d’étirer la saison touristique jusqu’au mois d’octobre et d’accroître l’importance du tourisme de croisières aux Îles. On prévoit qu’en 2012, 8 bateaux de croisières viendront aux Îles pouvant transporter jusqu’à 6000 passagers et membres d’équipage en tout. Somme toute, il est possible de constater que les infrastructures en construction aux Îles auront des impacts plus que positifs sur le développement touristique et économique des Îles. La comparaison des infrastructures de tourisme de la Crête et des Îles-de-la-Madeleine permet de conclure que la mise en place d’installations adéquates est primordiale pour le développement du secteur. Dans le cas de la Crête, les chiffres parlent d’eux-mêmes pour les unités hôtelières. Dans le cas des Îles, il a été question de projets en cours, mais les effets positifs qu’ils auront sont bien évidents. Cependant, dans le cas de la Crête, il est possible de voir que le développement des infrastructures s’est effectué au fil du temps sans réglementation stricte et sans plan d’aménagement du territoire précis, ce qui a engendré des problèmes importants par la suite. Les Îles devront donc faire attention et organiser adéquatement leur développement infrastructurel, ce qui ne peut être que bénéfique pour le secteur du tourisme. DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE CANADA POUR LES RÉGIONS DU QUÉBEC. Le gouvernement du Canada investit dans l’amélioration des installations d’accueil du port d’escale de Cap-aux-Meules. [http://www.dec-ced.gc.ca/fra/salle-medias/communiques/2012/05/3236.html], (13 juillet 2012). ORGANISATION DE COOPÉRATION ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUES. Politiques territorialisées de développement rural, Crête, Grèce (Étude de cas). [http://www.oecd.org/dataoecd/58/6/36321370.pdf], (7 mai 2012). PLAN D’ACTION ÉCONOMIQUE DU CANADA. Amélioration du port – Cap-aux-Meules. http://actionplan.gc.ca/initiatives/fra/index.asp?mode=8&i mode=3&initiativeid=22&id=8063], (13 juillet 2012). TRANSPORTS QUÉBEC. Construction du pont de Havre-aux-Maisons aux Îles-de-la-Madeleine (route 199).[http://www.mtq.gouv.qc.ca/portal/page/portal/regions/bas_saint_laurent_gaspesie_iles_madeleine/po nt_havre_aux_maisons], (14 mai 2012). 4 LES CROISIÈRES : DES ÎLES GRECQUES AUX ÎLES DE LA MADELEINE par Mylène Arseneault Aux Îles de la Madeleine comme en Grèce, les transports ainsi que le développement de nouvelles infrastructures sont essentiels au bon fonctionnement du milieu touristique. Récemment, une nouvelle tendance s’installe de plus en plus dans le milieu touristique, c’est-à-dire les croisières au niveau international. Depuis quelques années, les Îles se sont lancées dans le développement de ce nouveau secteur économique, tout comme la Grèce. C’est par une analyse comparative entre les Îles, nouvellement arrivés dans le secteur des croisières, et la Grèce qui est passée maître dans ce domaine depuis plusieurs années, qu’il sera possible de mieux comprendre l’ampleur et l’influence qu’a le développement des infrastructures et les moyens de transport sur le milieu touristique. secteurs sont souvent surchargés, ce qui engendre certains problèmes de transport. C’est une des raisons pourquoi le gouvernement doit investir pour mieux aménager les infrastructures et les moyens de transport, car le moyen le plus populaire auprès des touristes pour accéder aux Îles est le chemin de la mer. De ce fait en 2011, le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités ainsi que le ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, annoncent que la Corporation de développement des Îles-de-la-Madeleine recevra de l’aide financière pour aider au développement du port de Cap-auxMeules pour que ce dernier fasse l’obtention de nouvelles infrastructures d'accueil, pour faciliter l’accueil des touristes internationaux1. De plus en 2011 le gouvernement du Québec, par l’intérim de la ministre du Tourisme, madame Nicole Ménard, a investi près de 1,2 million de dollars pour aussi aider au développement des croisières internationales aux Îles. Depuis quelques années, le dossier des croisières internationales est passé aux mains de l’organisme «Destination croisière», qui a pris ce secteur en charge de façon plus concrète. Comme ce secteur est en pleine croissance, on estime que cela va favoriser autant le tourisme que l’économie locale2. Aux îles : un secteur en expansion En Grèce : un secteur de longue date Pour ce qui a trait à la Grèce, celle-ci est dans le secteur économique des croisières internationales depuis bien plus longtemps que les Îles de la Madeleine. Il est donc normal qu’elle soit mieux équipée et mieux subventionnée pour offrir de meilleurs services à sa clientèle touristique. Aux Îles, le plus important secteur économique, mise à part la pêche, est celui du tourisme. Pour développer ce secteur, les Madelinots ont dû concentrer leurs efforts sur, entre autres, l’adaptation et le développement des réseaux de transport ainsi que le développement des infrastructures. Comme nous le savons, les deux seules façons de débarquer sur les îles, sont la voie aérienne et la voie maritime; il allait donc de soi que ces deux secteurs soient exploités à leur plein potentiel. Comme la période estivale est celle où les touristes sont les plus abondants sur les îles, ces 1 CHEVARIE, Germain, Îles-de-la-Madeleine.com, « Un hiver bien rempli…», [http://www.ilesdelamadeleine.com]. 2 GAGON, Karine, Tourisme Îles-de-la-Madeleine, « Actualité; Le gouvernement du Canada investit dans l'amélioration des installations d'accueil du port d'escale de Cap-aux-Meules», [http://www.tourismeilesdelamadeleine.com/]. 5 Œuvrant dans ce secteur depuis 1960, la Grèce est réputée, entre autres, pour la panoplie de croisières qu’elle offre en toute saison 3 . Pour devenir si importante dans ce secteur touristique, la Grèce a dû investir dans les années 90 des sommes colossales, cela afin de pouvoir accueillir de gigantesques bateaux tels que l’Independence of the Seas. C’est grâce, entre autres, à des navires de ce genre que de nouveaux réseaux maritimes furent développés dans la Méditerranée. avantage dans cette période économique plutôt difficile4 pour la Grèce. En d’autres termes, les Îles de la Madeleine ont encore du chemin à faire pour en arriver à des résultats concluants en ce qui concerne le développement des croisières internationales. Pour ce qui est de la Grèce, ses investissements lui auront été très favorables à court et à long terme. Suite à ces résultats de comparaison, souhaitons que les investissements que les Îles feront au niveau du développement des infrastructures et des transports en lien avec les croisières internationales leur soient aussi profitables que dans l’exemple grec. Bien que la gérance des ports internationaux se fait par des comités anonymes mis en place par les municipalités locales, le financement de telles infrastructures dépend souvent de l’organisme Greek National Tourism Organization, qui investit des sommes incroyables pour développer le domaine des croisières en Grèce. Les îles grecques telles que Santorin ont dû investir près de 50 millions d’euro, ce qui équivaut à environ 64 millions de dollars canadiens pour rendre leurs ports adéquats face à la venue du tourisme. Ces investissements servent entre autres à adapter les terminaux de croisière de façon correcte et sécuritaire pour faciliter l’accès aux touristes, en plus, d’adapter la taille des ports pour faciliter l’accès aux nouvelles générations de bateaux gigantesques. Malgré que la Grèce se trouve dans FOURNIER, Carine, Géoconfluences, «Le tourisme de croisière en Méditerranée», [en ligne], 14 mars 2011, [http://geoconfluences.enslyon.fr/doc/typespace/ tourisme/TourScient6.htm], consulté le 12 juin 2012. CHEVARIE, Germain, Îles-de-la-Madeleine.com, « Un hiver bien rempli…», [en ligne], 19 mars 2012, [http://www.ilesdelamadeleine.com/fr/newsConte nt.php?c=8], consulté le 12 juin 2012. GAGON, Karine, Tourisme Îles-de-la-Madeleine, « Actualité; Le gouvernement du Canada investit dans l'amélioration des installations d'accueil du port d'escale de Cap-aux-Meules», [en ligne] 4 juin 2012, [http://www.tourismeilesdelamadeleine.com/] consulté le 12 juin 2012. S.a., Transport Canada, «Cap-aux-Meules», [en ligne], 15 mars 2012, [http://www.tc.gc.ca/fra/quebec/portscapauxmeules-1522.htm], consulté le 12 juin 2012. une période de crise économique, on dénote depuis quelques années une hausse de 65 % dans le secteur des croisières internationales, ce qui est un 3 FOURNIER, Carine, Géoconfluences, «Le tourisme de croisière en Méditerranée», [geoconfluences.ens-lyon.fr]. 4 6 Ibid, [geoconfluences.ens-lyon.fr]. ENCADREMENT DU DOMAINE DE L’HÔTELLERIE AUX ÎLES DE LA MADELEINE ET EN GRÈCE par Samuel Richard Toutes les industries développées se doivent d’être bien encadrées par différentes politiques ou législations habituellement décrétées par un ou des organismes dont le mandat est de promouvoir et de contrôler leur croissance. C’est le cas de l’Association touristique régionale (ATR) que nous avons aux Îles de la Madeleine, organisme qui trouve son équivalent dans plusieurs pays. Par exemple, en Grèce, il existe un organisme qui s’appelle la Greek National Tourism Organization (GNTO), qui a à peu près les mêmes mandats que les ATR québécois. Il existe bien sûr des politiques de développement touristique pour attirer une plus grande clientèle, mais aussi des lois pour encadrer le domaine hôtelier. Politique de développement Tout d’abord, en 2006, il fut adopté par la municipalité et l’ATR des Îles de la Madeleine la ‘’Politique-cadre de développement touristique’’ qui se basait sur quatre piliers, puisqu’elle visait à faire du tourisme madelinot un ‘’tourisme équitable, durable, identitaire et complémentaire’’1 qui aiderait au bon développement de l’industrie tout en améliorant la qualité de vie des Madelinots. Un nouveau plan d’action en lien avec cette politique a été adopté au début de 2012 dans le but de régler certains dossiers problématiques aux Îles, tels le trafic dans le Cap-aux-Meules, l’enfouissement des fils électriques sur la grave ou bien même la gestion de l’eau potable. Du coté de la Grèce, selon un article écrit en 2008 par Nikolaos Triantafyllopoulos et confirmé lors d’une rencontre avec madame Bernadette Arseneau, une politique visant à promouvoir le tourisme à long terme n’a jamais réellement existé, les différents organismes et le ministère responsable du tourisme n’agissent que par des actes précis à certains moments et qui n’ont que rarement eu un réel impact sur le tourisme en Grèce. C’est plutôt le ministère de l’Économie nationale qui a eu un impact grâce à différentes politiques pour améliorer le financement des entreprises régionales, financement souvent réinvesti pour de nouvelles infrastructures liées au tourisme, les anciennes n’étant souvent pas très bien soutenues, comme le souligne madame Arseneau. Toujours selon l’article de M. Triantafyllopoulos, la capacité hôtelière a énormément augmenté entre 1971 et 2005, et ce, dans la Grèce tout entière. On voit donc que les politiques de développement du tourisme ne sont pas les mêmes dans un endroit où le tourisme est encore dans sa phase émergente comme il l’est en ce moment aux Îles, ou dans un marché où il est déjà implanté, et ce, depuis bien des années et où le but n’est plus de faire connaître l’endroit ou de créer des infrastructures, mais plutôt d’entretenir celles déjà en place. 1 HARATSARIS, Elena, Politique cadre de développement touristique ; Un plan d’action 2012-2013, 6 mars 2012 7 Lois dans le domaine hôtelier Pour ce qui est des lois et des législations concernant le domaine de l’hôtellerie, c’est plutôt au gouvernement que revient ce mandat. Pour les Îles, il existe au Québec un ministère du Tourisme qui s’occupe de mettre en place ces lois qui doivent être appliquées partout dans la province. Par exemple, on retrouve la loi sur l’hébergement touristique qui stipule entre autres que chaque endroit offrant l’hébergement dans un cadre touristique doit posséder une attestation offerte par le ministère, pour assurer la qualité du service offert. On assigne aussi à chaque établissement offrant un toit aux visiteurs une cote allant de 1 jusqu’à 5, 5 représentant une très bonne qualité de logement. En Grèce, comme il est expliqué sur le site du GNTO, il y a aussi des lois concernant le système hôtelier du pays, obligeant le tenant de l’établissement à faire certaines accommodations pour ses clients. Par exemple, il est obligé d’afficher les services offerts et de laisser ses clients en profiter sans distinction. Il se doit aussi de louer toute chambre vacante à quelqu’un la désirant, sauf si celui-ci semble malade, sous l’effet de l’alcool ou malpropre. Que ce soit en Grèce ou aux Îles de la Madeleine, il existe une panoplie d’autres lois dans le but de protéger les consommateurs, que ce soit des accommodements pour plaire aux clients ou bien des lois concernant les voyages de groupe ou tout autre type de tourisme. En résumé, que ce soit par des politiques de développement ou des lois de protection, un milieu fait habituellement tout ce qui est en son pouvoir pour permettre à ces visiteurs d’être le plus à l’aise et le plus en sécurité possible. Avec le temps, ces politiques prennent de plus en plus d’ampleur à mesure que de nouvelles réalités émergent, elles sont donc toujours adaptées au monde où l’on vit. GNTO, «Legislation», Visit Greece, [en ligne], 2012, [http://www.visitgreece.gr/en/gnto/about_us/business/legislation], consulté 13 juin 2012 HARATSARIS, Elena, Politique cadre de développement touristique ; Un plan d’action 2012-2013, Cap-auxMeules, 6 mars 2012, 2 pages MINISTÈRE DU TOURISME, «Le ministère ; Lois et règlements», Ministère du tourisme, [en ligne], 2012, [http://www.tourisme.gouv.qc.ca/ministere/index.php], consulté le 13 juin 2012 TRIANTAFYLLOPOULOS, Nikolaos, «Entre local et régional : le foncier dans les politiques de financement du développement touristique en Grèce», Téoros, été 2008, page 49 à 58 8 LA PÊCHE ET LA CULTURE : L'INFLUENCE DE LA PÊCHE SUR LE MILIEU CULTUREL ET MADELINOT ET GREC par Maxime Turbide La vie en milieu maritime ou encore en insularité amène des coutumes, des mœurs et caractéristiques particulières. Pas besoin de recherches approfondies pour comprendre à quel point la mer influence le milieu qu'elle entoure; la mer fait vivre, donne de l'emploi, du plaisir, devient essentielle par son omniprésence. Sous une variété de caractéristiques dont il n'est pas possible de faire l'énumération, elle teint les gens et la société qui vit sur ses côtés. Ce phénomène est aisément observable ici, aux Îles de la Madeleine, archipel solitaire au centre du Golfe St-Laurent tout comme en Grèce, un pays bordé par la bleue Méditerranée dont les îles innombrables sont la renommée. La mer qui fait vivre Lorsque qu'un territoire, un peuple, bordent la mer, l'activité de subsistance principale devient bien souvent la pêche. Ce fut le cas ici et en Grèce. Aux Îles de la Madeleine, les terres maigres et vallonneuses n'étaient pas propices à une grande variété agricole, il a donc fallu se tourner vers ce qu'il y avait d'immense et d'infini : la mer et ses richesses. La Grèce est définie comme un pays de soleil, de montagnes et de mer. L'équation est donc simple et semblable à notre situation, se tourner vers la mer n'était pas un choix. Les Îles Évidemment, lorsque cette ressource devient le cœur du développement d'une société, son influence s'étend bien plus loin que le secteur économique. Elle a une marque majeure sur la culture. Certains liens se font aisément : la pêche influencera grandement le milieu culinaire, ce qu'il est possible de le voir ici comme en Grèce. Les produits de la mer, poisson comme fruit de mer, font notre renommée partout à travers le Québec. Le homard des Îles en est un exemple parfait, mais en cherchant plus profondément, on voit à quel point l'influence est grande (la pizza au fruit de mer un peu partout dans les restaurants, la consommation quotidienne de poisson dans les foyers). L'influence s'étend plus loin, dans des choses moins visibles et plus subtiles, ne serait-ce que par l'habitude des gens d'ici à souper tôt, influencée par les pêcheurs nombreux. La Grèce Pour ce qui est de la Grèce, les produits de la mer sont une partie majeure de leur diète, ils consomment du poisson de façon hebdomadaire. Bien que le poisson soit partie intégrante des repas, il n'a pas la même importance qu'ici. La mer, pour les Grecs, revêt un aspect très touristique ce qui est économique en soi, évidemment - alors qu'ici elle est vue principalement comme une ressource que l'on traite et consomme. En effet, prenons comme exemple la Crête, une Île grecque, où les poissons consommés viennent rarement de l'endroit ; ceux des alentours sont petits et manquants. La culture culinaire est forte et très caractérisée, et ce par bien d'autres éléments que le poisson. L'huile d'olive, les escargots, par exemple, qui n'ont pas de liens avec l'élément marin qui les caractérise grandement. 9 La culture Bien entendu, dans une culture large et complète, l'influence de la mer est indéniable. En fait, la mer crée l'insularité et l'isolement, puis l'isolement crée la culture; une culture différente, unique et propre a l'île en question. Les Îles En vivant ici, si on se penche avec attention, on constate aisément les manifestations associées à la pêche et à la mer. Nous n’avons qu’à penser à des symboles puissants comme les statues des pêcheurs au quai de L'Étang-du-Nord ou aux signes plus subtils comme le nom du groupe Arrimage, organisme qui vise la conservation et l'émancipation de la culture. La liste est longue : le festival du homard, le tollé que provoque la mise à l'eau des cages, les premiers soupers de homard de la fin du mois de mai, les Châteaux de sable et les Petits bateaux. Le simple fait que le principal site touristique et historique de l'archipel soit la Grave, lieu du premier regroupement de pêcheurs aux îles, évoque son histoire bien ancrée, du Musée de la mer au Vieux Treuil. La culture madelinienne est particulière par ses origines diverses et nombreuses : Québécoise de fait, acadienne de cœur avec un mélange d'ancêtres basques, français, anglais et bien d'autres. Ce fut la mer qui façonna cette identité qui unit tous les Madelinots sous la même bannière, et fit se mêler coutumes et mœurs des différentes origines de notre culture. La Grèce Du côté grec, depuis la naissance de la grande civilisation issue de la Grèce antique, les manifestions marines foisonnent. L'importance de Poséidon, dieu de la mer et des chevaux, était majeure, dictant aux marins leur conduite et les effrayant de sa colère, des tempêtes. Ces histoires coutumes et traditions ont perduré longtemps et encore aujourd'hui on se rappelle des grandes lignes des histoires de dieux et de héros, des sirènes de Ulysse, de Calypso et des Argonautes. Le même phénomène qu'aux Îles de la Madeleine est visible en Crète. L'Île a une culture propre, différente de celle de la Grèce continentale qui est minoenne dans ses plus lointaines origines. Les précédant dans l'histoire, les Crétois se différencient des Grecs continentaux. La portée de la pêche sur les autres secteurs d'une société, principalement sa culture, est indéniable et malheureusement les manifestations sont innombrables et souvent si discrètes et ancrées à l'intérieur même du cœur des gens de la mer. Aux Îles de la Madeleine tout comme en Grèce et ses innombrables îles, la culture traditionnelle et locale a été forgée par le fort caractère maritime. Il en va de même pour tous ceux qui vivent sur les berges de l'infini océan, partout à travers le monde. HUOT, Isabelle, "Pyramide de la diète méditerranéenne", Conseil Nutrition, s.d., [http://www.conseilsnutrition.tv/pla-diete-mediterraneenne], consulté le 13 juin 2012. S.a., Portail officiel des Îles de la Madeleine, s.d., [http://www.ilesdelamadeleine.com/fr/index.php], consulté le 13 juin 2012. S.a., "Mythologie Grecque", Wikipédia, s.d., mis à /wiki/Mythologie_grecque], consulté le 13 juin 2012. 10 jour le 12 juin 2012, [http://fr.wikipedia.org L’IMPORTANCE DE LA RÉGLEMENTATION DANS LE SECTEUR DE LA PÊCHE AUX ÎLES DE LA MADELEINE ET EN GRÈCE par Lysanne Déraspe Longtemps, la pêche a été exempte de règlementation formelle et c’est ce qui a mené à des abus dans l’exploitation de la ressource. Ces excès ont eu de nombreuses répercussions à l’échelle mondiale et sont la cause de la disparition progressive de la ressource. La pêche est basée sur une ressource naturelle renouvelable, mais très fragile. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les règles dans le secteur des pêches sont de mise pour assurer la prospérité de cette activité et des métiers qui l'accompagnent. Cet article s’inscrit dans le cadre d’une étude comparative du secteur des pêches aux Îles de la Madeleine, dans le golfe du SaintLaurent et en Grèce, dans la Méditerranée. J’aborderai la gestion des écosystèmes marins par la voie des règlements qui encadrent la pêche. Pêches et Océans Canada. Les Îles sont régies, elles aussi, par un système de règlementation commun à l’ensemble du Canada, nommé le programme de gestion des pêches du ministère des Pêches et Océans Canada (MPO). La PCP ainsi que la politique du MPO regroupent plusieurs mesures qui permettent d’assurer la pérennité de la pêche. D’abord, elles visent la protection et la conservation des ressources marines pour en assurer la durabilité. On limite le volume des prises pour prévenir les risques de la surpêche. Pour ce faire, on fixe la taille de la flotte en fonction des ressources disponibles. La protection de cette ressource, qui génère d’importants revenus, est au cœur de la PCP et du programme de gestion des pêches du MPO, qui ont un important souci environnemental. Dans les deux systèmes de règlementation des pêches, on cherche aussi à favoriser la rentabilité des activités dans le secteur de la pêche, en accordant une aide technique et financière à divers projets connexes. En ce sens, la politique commune de la pêche « aide les producteurs, les transformateurs et les distributeurs à obtenir des prix équitables pour leurs produits et garantir la qualité des produits de la mer achetés par les consommateurs Aux Îles de la Madeleine, la pêche est l’activité centrale du moteur économique tandis qu’en Grèce, on attribue plutôt ce titre au secteur touristique. En Grèce, la règlementation de base pour le secteur de la pêche s’applique à l’ensemble de l’Union européenne, sous le nom de la Politique Commune de la Pêche (PCP). Pour ce qui en est des Îles de la Madeleine, les règles entourant la pêche sont régies par l’organisme 1 ». Pour Pêches et Océans Canada, ce principe est le même. La PCP accorde des subventions à la recherche scientifique pour baser ses décisions sur des faits crédibles et fiables. Pour le MPO, le secteur de recherche est un volet implanté dans l’organisme et c’est 1 COMMISSION EUROPÉENNE, « La politique commune de la pêche (PCP) », [http://ec.europa.eu]. 11 le gouvernement qui subventionne ces recherches. Toutefois, récemment, il y a eu des coupures d’emplois dans le secteur de la recherche. Les conséquences ne se font pas encore ressentir, mais cela peut être inquiétant. d’une arrestation, si la règlementation a réellement été outrepassée. Toujours dans ces deux régions, certaines aires sont protégées pour éviter toutes perturbations des espèces en voie de disparition. En général, les agents des pêches surveillent beaucoup ces zones et sont très sévères. Évidemment, pour assurer le respect de toutes les mesures qui se retrouvent dans la politique commune de la pêche et dans le programme de gestion des pêches, il faut un contrôle strict et efficace. Aux Îles de la Madeleine, c’est l’organisme Pêches et Océans Canada qui prend en charge ce volet tandis qu’en Grèce c’est l’Agence communautaire de contrôle des pêches, une branche de l’Union européenne, créée en 2005. Ces organismes veillent à l’application des règles entourant le secteur de la pêche dans la pratique et à sanctionner les contrevenants. SAVIEZ-VOUS QUE ? L’espèce en péril qui a suscité les plus vives réactions et qui a amené l’adoption de mesures particulières en Grèce est le phoque moine tandis qu’aux Îles de la Madeleine, c’est plutôt le pluvier siffleur. FAIT INTÉRESSANT : Contrairement à la Grèce, aux Îles de la Madeleine, le phoque du Groenland est en surpopulation, depuis que les marchés des produits du phoque se sont effondrés. En Grèce, tout comme aux Îles de la Madeleine, chaque bateau doit enregistrer ses prises pour que les agents vérifient qu’elles ne dépassent pas le quota autorisé pour le type de pêche exercé. Toutefois, ce ne sont pas toutes les sortes de pêche qui fonctionnent avec le quota. Par exemple, dans le cas de la pêche au homard, on limite plutôt les prises par la taille du homard et des casiers, par la longueur de la saison, etc. Ainsi, il est possible de surveiller et d’exercer un contrôle sur le secteur marin à l’aide d’un système informatisé. Lorsque l’on soupçonne une violation de la loi, les agents des pêches partent en mer ou font une intervention à quai auprès du bateau suspect. À ce moment, l’intervention peut prendre la forme d’une simple vérification ou encore Somme toute, après une analyse de la politique commune de la pêche de l’Union européenne ainsi que du programme de gestion des pêches de Pêches et Océans Canada, force est de constater que ces deux systèmes de règlementation entourant le secteur des pêches sont très semblables. Ils utilisent tous deux des mesures similaires et ont conçu leur système selon des valeurs qui se rejoignent telles que la protection de l’environnement et la pérennité de la pêche. En dépit de ces politiques, la mise en application des règles manque de rigueur, davantage en Grèce qu’au Canada, où des mesures particulières ont été établies suite aux erreurs du passé. 12 LES PRINCIPAUX AXES DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE : LES APPROCHES GRECQUES ET MADELINIENNES par Alexandre Nadeau La Grèce et les Îles-de-la-Madeleine ont parmi leurs axes de développement le tourisme. Ces milieux insulaires savent se mettre en valeur en mettant au premier plan leurs atouts. Chacun possède des stratégies de développement différentes, mais ce sont tout de même deux endroits convoités par les touristes. Dans le cas de la Grèce, elle possède un tourisme international tandis que celui des Îles-dela-Madeleine est concentré plus particulièrement par la province du Québec. La Grèce Pour ce qui est de la Grèce, beaucoup de lieux historiques et culturels sont à visiter, ce qui incite la venue de nombreux visiteurs. Elle possède un patrimoine culturel des plus riches. C’est d’ailleurs l’une des principales stratégies de développement du pays. Celui-ci se base sur ce patrimoine pour attirer le plus de visiteurs possible. Ce pays compte 17 biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial (UNESCO, Internet). Que ce soit l’acropole, le Parthénon, les grands Source : www.terre-monde.com monastères, les nombreux sites archéologiques ou les monuments historiques, la Grèce sait se mettre en valeur. La promotion touristique transmise par le biais de dépliants, de magazines et de nombreux sites internet, amène les visiteurs à participer à l’essor économique du pays. La Grèce est située aux abords de la Méditerranée et elle est renommée pour sa saine gastronomie. En effet, la Crête se démarque particulièrement à ce niveau. Plus précisément, le régime crétois est considéré parmi les meilleurs au monde selon Mr. Kostis Theodorakis, président de l’Association de la Restauration et des Café-Bar d’Aghios Nikolaos. Donc, la Grèce se sert à bon escient de sa gastronomie en l’exploitant à son plein potentiel. Les touristes aiment la nourriture traditionnelle propre à ce pays et c’est pour cela que sur le plan touristique, cet axe de développement aide grandement l’économie. Les Îles-de-la-Madeleine En ce qui a trait aux Îles-de-la-Madeleine, ce qui attire principalement les touristes sur l’archipel est sans aucun doute les nombreux paysages naturels et architecturaux, la richesse de la culture et la gastronomie typiquement madelinienne. Des visiteurs viennent principalement du Québec pour visiter ces îles en plein milieu du Golfe Saint-Laurent. De plus, les Îles ont développé depuis peu, grâce à la mer qui entoure l’archipel et au vent 13 Source : www.coupdepouce.com omniprésent, un nouveau créneau qui a mis de l’avant la pratique des sports nautiques et éoliens tout en prolongeant du même coup la période touristique. Force est de constater que le patrimoine culturel madelinien est différent de celui de la Grèce par son passé plus récent. En effet, ce pays d’Europe était le berceau d’anciennes civilisations alors que l’histoire des Madelinots, quant à elle, trouve plutôt son point de départ dans l’épisode de la déportation des Acadiens en 1755. Toutefois, à défaut d’avoir des sites archéologiques et autres monuments historiques d’envergure mondiale, mentionnons tout-de-même le «site d’autrefois» Source : m.croisieresaintlaurent.com (site où il y a mise en scène de la culture des habitants de l’époque) qui invite les visiteurs à vivre cette expérience unique. Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’une des branches de l’économie madelinienne est basée sur le développement gastronomique. Elle repose principalement sur la richesse des produits marins et du terroir. La meilleure période pour venir déguster les produits marins est du mois de mai jusqu'à juillet. Les touristes seront heureux de trouver autant de variété et de fraîcheur. N’ayant pas besoin de faire davantage de publicité pour tous ces atouts énumérés ci-haut, le milieu madelinot cherche à exploiter de nouveaux axes de développement. Par exemple, sur le plan des affaires, la compagnie C.T.M.A. vacancier a, depuis 10 ans, instauré une croisière en partance des Îles jusqu'à Montréal. Également, Source : http://www.cruisesaintlawrence.com/ content/visionneuse.aspx?ID=61&EscaleID=11&Page Escale Îles-de-la-Madeleine amène de plus en plus de bateaux de =3&ViewType=EscalePhoto croisière, provenant entre autres de pays européens, ce qui améliore Source : www.cruisesaintlawrence.com l’économie de l’archipel. D’ailleurs, la ministre du Tourisme, Mme Nicole Ménard, et le député des Îlesde-la-Madeleine, M. Germain Chevarie, ont annoncé qu’une aide financière de 1 161 441 $ serait versée pour le développement de l'escale des Îles-de-la-Madeleine. Cette contribution financière permettra aux Madelinots de doter le quai du Cap-aux-Meules de nouvelles installations et aménagements qui sont requis pour accueillir des navires de croisières internationales (Ouellet, Internet). Les habitants des Îles ont voulu créer d’autres marchés qui amèneront une clientèle hors de la saison touristique. En effet, malgré l’embargo européen sur les différents produits du phoque tels que la peau, la fourrure et l’huile, les Madelinots font la transformation locale de la viande du loup-marin. Également, l’observation des blanchons amène une clientèle hivernale, particulièrement asiatique, qui vient faire rouler davantage l’économie madelinienne. 14 Nous pouvons conclure qu’en Grèce et aux Îles-de-la-Madeleine, bien qu’il y ait des axes de développement diversifiés, dans un cas comme dans l’autre, le tourisme demeure fondamental pour le bien de leur économie. Il est donc évident qu’ils vont miser sur le développement de nouvelles stratégies afin d’améliorer leur situation économique. En effet, ces deux destinations touristiques tentent d’amener sur leur terre un tourisme alternatif. Les Madelinots tentent de plus en plus d’amener un tourisme hors saison tandis que la Grèce veut davantage varier les types de tourisme (sportif, handicapé, ecclésiastique, gastronomique, etc.). Ils vont s’assurer ainsi d’avoir une bonne prospérité au niveau touristique. LA DIFFÉRENCE : FACTEUR D’EXCLUSION? LA RÉALITÉ DES MINORITÉS ETHNIQUES ET CULTURELLES SELON DEUX VISIONS par Catheryne Renaud-Langford La diversité ethnique et culturelle est un aspect important de nos sociétés. Cependant, être une communauté minoritaire dans son pays engendre des réalités très différentes des autres. Certaines sont bien intégrées, tandis que d’autres sont considérées comme un embarras ou comme une menace qu’il faut éradiquer. Cela dit, il est important de se pencher sur ce en quoi consiste réellement la réalité de ces minorités dans le monde. Donc, nous aborderons cette question pour deux endroits différents que sont l’Europe et les Îles-de-la-Madeleine. La honte de l’Europe Depuis la fin du Moyen-Âge et davantage depuis quelques années, il est possible de remarquer la présence éminente d’une minorité ethnique en Europe. En effet, ceux que l’on nomme Tsiganes ou encore Roms, sont maintenant près de dix millions à errer sur ce continent1. Ce sont des gens venus principalement du Nord de l’Inde qui se sont déplacés vers l’Europe dans le but de fuir des conditions de vie difficiles. Cependant, leur simple existence ne fait pas le bonheur de tous. Autrefois considérés comme des voleurs, ils sont maintenant désignés comme «le problème politique numéro un par l’actuel gouvernement français et devenu[s] la cible d’un important dispositif de démantèlement de leurs campus et de reconduites à la frontière» 2 . Par ailleurs, ceux-ci ont connu, depuis toujours et encore aujourd’hui, des difficultés d’intégration et plusieurs formes de discrimination. Au-delà de leurs conditions de vie misérables, la plupart d’entre eux ne possèdent pas de papiers d’identité ni de réel statut légal, ce qui leur cause de nombreux ennuis et accentue leur exclusion sociale. Ils vivent souvent de la discrimination dans le milieu de l’emploi, ce qui les condamne au chômage et à la pauvreté.3 Cette réalité les pousse ensuite à s’établir dans des bidonvilles, ce qui peut entraîner de la délinquance chez ces derniers, augmentant ainsi les préjugés à leur 1 2 3 FOURNIER, Lydie, «Qui sont les Roms?», Sciences Humaines, Novembre 2010, page 19. Ibid., page 19. LOUKIANOV, Fiodor, «Les laissés-pour-compte de la liberté», Courrier international, 23 au 29 septembre 2010, page 30. 15 égard. On peut facilement observer un cercle vicieux, puisque leur statut économique et social cause chez les gens une répugnance face à leur intégration, ce qui rend leur existence encore plus difficile. Entre autres, en Grèce, plus précisément en Crète, il est possible de distinguer deux catégories de Roms. Tout d’abord, il y a ceux qui sont pratiquement intégrés dans la société; c’est-à-dire des marchants qui essaient de vendre toutes sortes de produits. Ceux-ci habitent des maisons et sont principalement établis dans la ville d’Agia Barbara. Plusieurs enfants sont même inscrits à l’école afin d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences et d’apprendre mieux la langue du pays. Ensuite, il y a les Roms qui ne sont pas appréciés, c’est-à-dire ceux qui ne veulent pas modifier leurs habitudes de vie pour s’adapter à celles de la société en général. Ils refusent de se plier à plusieurs règlements et lois, ce qui entraine évidemment certains problèmes. Certains vivent dans la ville d’Héraklion, dans des bidonvilles où règne l’insalubrité. Les gens les considèrent malpropres, ce qui augmente leur mépris face à eux. Afin de trouver un peu d’argent, ces Roms envoient leurs enfants, parfois en très bas âge, quêter près des gares, jouer de la musique et vendre des fleurs. Néanmoins, malgré leur mauvaise réputation dans l’Europe tout entière, il est possible de remarquer un progrès significatif dans certains pays. En 2010, «la Turquie a lancé un programme de discrimination positive : gratuité du transport scolaire, l’accès à l’éducation et au logement.»4 Il y a donc un peu d’espoir pour l’amélioration de la situation des Roms en Europe. La place des anglophones aux Îles-de-la-Madeleine Aux Îles-de-la-Madeleine, on peut remarquer deux communautés distinctes, c’est-à-dire les francophones et les anglophones. La population anglophone des Îles est considérée comme une minorité qui a sa propre culture et qui est principalement établie à la Grosse-Île ainsi que sur l’Île d’Entrée. Autrefois membre de la municipalité des Îles, la communauté anglophone de Grosse-Île est maintenant considérée comme une agglomération indépendante. C’est le 1er janvier 20065 que la communauté a décidé de se défusionner afin de garder son authenticité. Cela a bien sûr accentué le fossé qui sépare les deux populations, qui sont déjà très différentes au départ. Cependant, de cette façon la municipalité de la Grosse-Île a pu se concentrer sur les besoins de ses habitants et ainsi mettre en place de nouvelles infrastructures.6 Ensuite, encore plus à l’écart, la population anglophone de l’Île d’Entrée a un mode de vie bien unique. En effet, de par son insularité, cette communauté nécessite une aide par voie aérienne et par bateau pour différents besoins tels que l’alimentation. L’île est peu peuplée (elle compte environ 178 habitants7), comprenant de moins en moins de jeunes. De ce fait, cela rend l’enseignement difficile, puisque les jeunes fréquentant l’école sont souvent d’âges différents et ne sont pas rendus aux mêmes niveaux scolaires. De plus, seul le niveau primaire est offert, ce qui demande pour la famille ou pour les jeunes de déménager pour continuer leurs études. Cela inquiète 4 FOURNIER, Lydie, Op. cit., page 22. S.a., «Municipalité de Grosse-Île», [http://www.tourismeilesdelamadeleine.com]. Ibid. 7 S.a., «Territoire et population», [http://www.ilesdelamadeleine.com/fr/economie83.php]. 5 6 16 souvent les résidents, car peu de gens reviennent s’établir sur l’Île d’Entrée. Cependant, ils sont contents de voir que la plupart sont de retour pour la période estivale. Somme toute, ces communautés ont des réalités très différentes du reste du monde qui les entoure, étant victimes de leur statut de minorité. Il est vrai que certaines populations désirent se mettre à l’écart dans l’optique de protéger leur culture. Malheureusement, ce statut génère parfois une situation difficile où, dans biens des cas, on ne prend pas suffisamment de temps pour s’attaquer aux problèmes qui s’y relient. Il serait donc important de collaborer avec eux afin de trouver des façons de faire pour remédier aux difficultés que vivent ces populations. LA GESTION DE CRISE AUX ÎLES ET EN GRÈCE : LE TOURISME AU CŒUR DE L’ÉCONOMIE par Roxane Hutton L’économie d’une région, d’une province ou encore d’un pays repose sur plusieurs secteurs pour être prospère. Le tourisme, entre autres, représente un pilier économique important pour plusieurs populations. En effet, c’est le cas des Îles de la Madeleine et de la Grèce. Ces régions ont toutes deux vécu une crise récemment. En ce sens, nous allons dresser le portrait de ce secteur économique dans une conjoncture de crise aux Îles et en Grèce. L’émergence du tourisme aux Îles depuis les années 90 Les Îles de la Madeleine ont connu une crise dans le secteur des pêches vers le début des années 90. En effet, le gouvernement fédéral a dû imposer un moratoire sur la morue en 1992, car sa survie en dépendait. La morue était trop convoitée et les stocks diminuaient en flèche. La pêche, en général, est un pilier économique très important pour les Îles. En ce sens, l’économie de la place aurait pu être touchée durement. Mais, parallèlement, le tourisme a commencé à émerger. Il est important de comprendre, toutefois, que le moratoire n’est pas l’élément déclencheur du développement du tourisme. Ce dernier a plutôt pris graduellement de l’ampleur. Avant les années 90, le tourisme n’engendrait pas des impacts économiques aussi grands sur notre milieu qu’aujourd’hui. Son développement s’est fait petit à petit avec des mesures et des événements différents. Tout d’abord, les traversiers ont beaucoup aidé à l’émergence du tourisme; « le transport maritime contribue en effet pour 80 % de la fréquentation touristique de l’archipel. 1 » Les traversiers se sont succédé à travers les années. Il y a eu, entre autres, Le Manic (1971-1975), le Lucy Maud Montgomery (1975-1997) ainsi que le Madeleine (depuis 1997) et le Vacancier (depuis 2002). On a acquis, avec le temps, des bateaux avec une plus grande capacité. Effectivement, en passant du Lucy Maud Montgomery au Madeleine, la capacité d’accueil a doublé 2 . Cela a eu un impact direct sur la 1 2 MUNICIPALITÉ DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE, GAGNON, Jeannot, Politique-cadre de développement touristique, juillet 2006. Ibid., p. 5. 17 fréquentation des touristes aux Îles; selon les statistiques émises par l’Association touristique régionale des Îles-de-la-Madeleine (ATR), le nombre d’entrées des visiteurs est passé de 28 758, en 1997, à 36 250, en 1998. Ensuite, il y a eu une entente spécifique en tourisme au début des années 2000, alors que Maxime Arseneau était ministre du Tourisme. C’est une somme de plus de trois millions de dollars3 qui a été investie pour que le Québec attire davantage de visiteurs. Les entreprises des Îles ont pu bénéficier de cet investissement comme partout ailleurs. De plus, en ce qui concerne les traversiers, cette entente a permis Le Vacancier (Source : www.cybercruises.com) l’arrivée du Vacancier, un lien direct entre les Îles de la Madeleine et Montréal. Ce traversier-croisière a permis une augmentation énorme du nombre de visiteurs dans l’archipel; selon les données de l’ATR des Îles, on atteindra jusqu’à 50 000 visiteurs dans les années 2000. On peut donc constater que le tourisme aux Îles-de-la-Madeleine se porte très bien aujourd’hui. Celui-ci a pris beaucoup d’ampleur; « On peut et on doit, aujourd’hui en 2006, parler du tourisme aux Îles comme d’une industrie structurée, mature, bien établie. En effet, l’industrie touristique, à la différence des années 1970-1980, est maintenant reconnue à plein titre comme une activité économique d’importance; elle n’est plus à bâtir, elle est dorénavant à consolider »4. Mais, une présence aussi accrue de visiteurs pose parfois problème aux Madelinots. En effet, ces derniers se plaignent de temps à autre des ennuis que la présence des touristes amènent au quotidien, appréhendent la vente des terrains aux gens d’ailleurs, etc. Il n’y a donc pas que des bons côtés à la réussite du développement de ce secteur économique. Les défis maintenant consistent, entre autres, à contenter les touristes et les Madelinots. En effet, faire rouler l’économie des Îles aux dépens du bienêtre des habitants de l’archipel ne serait pas une bonne chose à faire; les Madelinots vont vite être agacés par les touristes et ceux-ci le ressentiraient. Le tourisme en Grèce : une industrie à remettre sur pied En ce qui concerne la Grèce, le tourisme est une industrie établie depuis environ 50 ans. Les problèmes en lien avec ce secteur économique ont commencé dans les années 80. En effet, la Grèce a alors dû s’adapter pour répondre aux besoins d’un tourisme de masse. Il a fallu mettre sur pied beaucoup d’infrastructures pour pouvoir répondre à la forte demande. Cependant, l’État n’était pas prêt à tendre vers l’urbanisation. À présent, la Grèce se trouve sans plan de développement; les Grecs sont plongés dans une période de questionnement. Ils doivent trouver des moyens pour attirer les touristes. Il est ainsi important de comprendre qu’il y a 20 ans, on a pu remarquer un déclin important en ce qui 3 4 Ibid., p. 5. Ibid., p. 1. 18 concerne les touristes. Les Grecs n’ont toujours pas trouvé comment remonter cette pente. La crise économique vécue dans les dernières années et, dans laquelle le pays baigne encore, n’aide donc d’aucune façon les Grecs à rebâtir ce secteur économique. En effet, les images projetées par les médias un peu partout dans le monde nuisent au pays. À la base, le tourisme est considéré, tout comme aux Îles de la Madeleine, comme l’un des principaux secteurs économiques. Il représente environ 18% du PIB5. C’est près d’une personne sur cinq qui travaille dans ce domaine. Les revenus rapportés par le tourisme ont connu une baisse ces dernières années. Effectivement, en 2010, après le décès de trois personnes dans des manifestations, une chute de 7,3% a été enregistrée6. Les Grecs ont commencé à avoir peur pour l’avenir de ce pilier économique. L’image d’Athènes était particulièrement ternie par la crise. Les avions atterrissaient moins à la capitale; ils se dirigeaient généralement directement vers les îles. Mais, d’un autre côté, la Grèce a été avantagée par le printemps arabe. Il faut penser que l’Égypte et la Tunisie, entre autres, n’attiraient plus autant les visiteurs. Les gens se tournaient alors très souvent vers ce paradis méditerranéen. Cela n’a quand même pas suffi pour redonner au tourisme l’ampleur qu’il avait sur l’économie du pays. À présent, le gouvernement grec se trouve devant un gros défi : rectifier l’image de la Grèce projetée par les médias à l’international et mettre de l’avant ce pays en tant que destination paradisiaque. Les compagnies aériennes grecques, les hôteliers et bien d’autres acteurs travaillent en collaboration pour remettre sur pied ce secteur économique. Les mesures sont nombreuses pour rehausser Agios Nikolaos, Crête (Source : Roxane Hutton) le tourisme. Les prix pour réserver des 7 chambres ont chuté d’environ 20% . Les hôteliers ont comme devoir maintenant de donner des services additionnels pour leurs chambreurs. De plus, plusieurs grandes compagnies grecques ont contribué financièrement à la publicité pour la Grèce dans différents pays d’Europe. Ils tentent d’amener les Européens à faire preuve d’une plus grande solidarité avec eux et leur demandent de « donner sa chance à la Grèce8 ». Également, le gouvernement a demandé un coup de main à un groupe de la Commission européenne. Ce dernier a développé la Task Force. Celle-ci a pour but de créer davantage de compétitivité dans ce secteur économique. En ce sens, la Grèce va tenter de se tourner encore une fois vers un tourisme de masse en construisant, entre autres, des infrastructures pour accueillir davantage de visiteurs. La Task Force vise donc à revoir complètement le système économique du pays en se basant principalement sur trois secteurs, dont le tourisme. Mais, les mesures proposées par ce groupe de la Commission européenne ne font pas l’unanimité. Les Grecs sont plutôt réticents face aux changements qui pourraient être apportés dans leur pays. Nous verrons donc dans les prochaines années si les préoccupations et les intérêts de la population vont être pris en compte dans les modifications du système économique de la Grèce. 5 VASSILOPOLOUS, Will, « La Grèce s’inquiète de l’impact des manifestations sur le tourisme », [http://www.lapresse.ca/]. Ibid. 7 KEFALAS, Alexia, « Tourisme : la Grèce tente de redorer son blason », [http://www.lefigaro.fr/]. 8 Ibid. 6 19 En conclusion, on peut constater que le tourisme joue un grand rôle dans l’économie des Îles de la Madeleine et de la Grèce. C’est un secteur économique fragile; il dépend de plusieurs facteurs et il peut s’écrouler à tout moment. Il faut savoir être attentif aux besoins des visiteurs, mais également à ceux de la population pour que tout fonctionne en harmonie. Tenter de tenir en place ce secteur économique s’avère être tout un défi. S. a., « Fiches de renseignements – Morue », Agriculture et Agroalimentaire Canada, [en ligne], modifié le 26 février 2009, [http://www.ats-sea.agr.gc.ca/sea-mer/4814-fra.htm], consulté le 12 juin 2012. GERMAIN, Daniel, « Le tourisme québécois – La maturation d’une industrie », Forces, no. 125, 1999, p. 130-136. KEFALAS, Alexia, « Tourisme : la Grèce tente de redorer son blason », LE FIGARO.fr, [en ligne], publié le 15 mars 2012, [http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/03/15/20002-20120315ARTFIG00680-tourisme-la-grece-tente-deredorer-son-blason.php], consulté le 13 juin 2012. LANGFORD, Yvonne, « Et le tourisme? », Info Géo Graphes, no. 1, avril 1992, p. 95-98. MOLARD, Mathieu, « Les défis du chef de la « Task Force » européenne », Le nouvel Observateur, [en ligne], publié le 19 mars 2012, [http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120319.OBS4061/grece-les-defis-de-horst-reichenbachpresident-de-la-task-force-europeenne.html], consulté le 13 juin 2012. MUNICIPALITÉ DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE, GAGNON, Jeannot, Politique cadre de développement touristique, Îles-de-laMadeleine, juillet 2006, 28 pages. VASSILOPOLOUS, Will, « La Grèce s’inquiète de l’impact des manifestations sur le tourisme », LA PRESSE.CA, [en ligne], publié le 5 juillet 2011, [http://www.lapresse.ca/voyage/destinations/europe/grece/201107/05/01-4415062-lagrece-sinquiete-de-limpact-des-manifestations-sur-le0tourisme.php], consulté le 13 juin 2012. LES IMPACTS POSITIFS DU TOURISME : LORSQUE LES TOURISTES PERMETTENT LE DÉVELOPPEMENT LOCAL par Pier-Martin Poirier Dans notre société, nous sommes de plus en plus intéressés à voyager afin de développer des connaissances culturelles. Le tourisme est bien apprécié pour diverses raisons. Dans le texte qui suit, nous connaîtrons plusieurs impacts positifs du tourisme de deux endroits différents. Afin de bien démystifier ces impacts, nous allons comparer les Îles-de-la-Madeleine et la Grèce. Le tourisme : un moteur économique important Les Îles-de-la-Madeleine sont situées en plein milieu du golfe Saint-Laurent près de l’Île-du-PrinceÉdouard et de la Gaspésie. Ce milieu compte près de 13 000 résidents l’hiver, mais aux environs de 50 000 visiteurs l’été (Statistique Canada, Internet). En effet, les Îles sont un secteur très apprécié par les touristes. Ils offrent la possibilité à des Madelinots de travailler, car il y a beaucoup plus d’achalandage sur les Îles qu’à l’habitude. 20 En Grèce, le tourisme est également important. En effet, « […] le tourisme représente 18% du PIB grec ( Vassilopoulos, Internet). Il touche donc près d’une personne sur cinq. Le tourisme constitue la deuxième principale activité économique des Grecs. Il s’agit, encore une fois, d’une véritable source de revenus. Les Madelinots ainsi que les Grecs sont fiers d’être ce qu’ils sont durant la saison touristique, puisque le tourisme constitue un moteur économique très important. Les touristes permettent de stimuler le secteur économique d’une région. Ils donnent la chance aux commerçants d’accueillir davantage de clients et de créer plusieurs emplois. C’est logique, les visiteurs doivent consommer, dormir et manger sur place. Cela fait donc travailler la population locale. Le tourisme : une façon de faire connaître l’endroit Les touristes font également de la publicité. Les visiteurs qui apprécient leur séjour seront portés à faire la promotion des ces endroits à travers le monde en parlant à leur entourage, incitant ainsi d'autres gens à y venir. Il s’agit d’un point fort des visiteurs, car ils aident au développement touristique d’une région. En autres, aux Îles-de-la-Madeleine, les touristes ont tendance à être impressionnés par la richesse du patrimoine culturel. En effet, grâce à l’achalandage touristique, les commerçants sont aptes à offrir plusieurs divertissements pour la clientèle touristique, mais aussi pour les Madelinots. Habituellement, dans la basse saison, les commerçants madelinots ne peuvent pas fournir autant de choix de loisirs ( Tourisme Îles-de-la-Madeleine, Internet). Par ailleurs, la Grèce « […] est considérée comme le berceau de la culture européenne et de la civilisation occidentale [...] [Wikipédia, Internet]. En effet, la qualité des musées, des monuments, des expositions, nous permet de dire que la culture du pays est très riche. Cet aspect est donc, pour la plupart des visiteurs, nouveau et fortement apprécié, ce qui invite ces derniers à en faire la promotion. Les visiteurs nous apportent donc un certain sentiment de fierté, car ils partagent leur expérience avec leurs proches et les informent donc des aspects touristiques de notre région, ce qui s’avère être une certaine promotion. Ils permettent de valoriser nos attraits et par conséquent, nous autres aussi. Le tourisme : une façon de mobiliser une communauté dans l’atteinte de buts communs L’industrie touristique permet également de mobiliser une communauté dans l’atteinte de buts communs et ainsi en maximiser les impacts positifs. Il est possible de structurer une offre touristique en valorisant la culture, la gastronomie, la nature, bref ce qui est propre à la région. Les gens ont tendance à concerter les efforts pour développer l’offre touristique en misant sur l’authenticité. Par exemple, aux Îles et en Grèce, il y a concertation pour analyser les éléments pour attirer des touristes. Premièrement, aux Îles-de-la-Madeleine, on travaille ensemble pour protéger et conserver le magnifique paysage pour inciter les touristes à venir nous visiter, puisque les Madelinots sont conscients que la beauté du paysage constitue un attrait pour les visiteurs. Ensuite, à Agios Nicolaos, « le maire [...] a fait plusieurs efforts pour attirer les touristes» (Arseneau, Bernadette). On a pu constater que les acteurs grecs mettent en valeur, en autres, l’aspect historique du pays afin d’attirer les yeux des visiteurs. 21 Les visiteurs permettent à une région de se développer; ils participent à stimuler l’économie. Les touristes peuvent également promouvoir une région grâce à leur voyage et mobiliser une communauté dans l’atteinte de buts communs. Bien souvent, les habitants ont tendance à ne voir que le côté négatif des visiteurs, mais il est primordial d’évaluer les deux côtés de la médaille, car on peut réaliser l’impact que les touristes ont sur nous. STATISTIQUE CANADA, Profit écorégion : Îles-de-la-Madeleine, [http://www.statcan.gc.ca/pub/16-002-x/2010003/partpartie3-fra.htm], (11 juin 2012). TOURISME ÎLES-DE-LA-MADELEINE, Îles-de-la-Madeleine, [http://www.tourismeilesdelamadeleine.com/magdalenislands/atrim-696- accueil.cfm], (11 juin 2012). VASSILOPOULOS, Will, La Grèce s’inquiètent de l’impact des manifestations sur le tourisme, [http://www.lapresse.ca/voyage/destinations/europe/grece/201107/05/014415062-la-grece-sinquiete-delimpact-des-manifestations-sur-le-tourisme.php] (10 juin 2012). WIKIPÉDIA, Grèce, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ce], (10 juin 2012). LA PLACE DU TOURISME AUX ÎLES ET EN GRÈCE par Sarah Vigneau L’un est un pays, et l’autre un petit regroupement d’îles en plein milieu d’un golfe. Et pourtant, il y a bien une chose qui lie ces deux milieux. En effet, aux Îles-de-la-Madeleine comme en Grèce, le tourisme occupe une grande place dans l’économie et la vie sociale des habitants. Il est intéressant de constater ce fait avec les yeux d’une Madelinienne faisant face à l’arrivée importante de touristes et il l’a été d’autant plus dans le rôle d’une touriste en Grèce. Bien sûr, les chiffres comparés ne sont pas du même calibre. La comparaison entre les deux est par contre réalisable dans l’optique où l’on observe les données amassées proportionnellement avec l’endroit dont il est question. durant ces années que le tourisme a commencé à s’organiser. Devenant une des principales ressources économiques, il était plus que nécessaire de voir à aménager différentes infrastructures afin de faciliter les voyages et allonger les séjours des visiteurs. Aux Îles c’est plutôt le développement du transport qui a donné un élan au tourisme. Lorsque le traversier le Manic a été mis en service en 1971, le tourisme a commencé à prendre de plus en plus de place, car il était plus facile de se rendre sur les Îles. Dans les deux milieux, comme le tourisme prenait de plus en plus de place, il a donc fallu revoir les services offerts pour s’assurer qu’ils étaient adaptés à la venue des nombreux visiteurs. Ainsi, aux Îles un groupe de personnes est chargé de monter une Politique-cadre de développement touristique. Chaque année, il doit prévoir diverses stratégies qui seront utilisées à la venue des visiteurs et trouver des moyens de publiciser les différentes offres de séjours proposées aux Mise en place du tourisme Le tourisme s’est développé vers les années 60 autant en Grèce qu’aux Îles-de-la-Madeleine. C’est 22 touristes. L’important est de montrer aux gens quels services sont disponibles. En Grèce aussi une organisation a été créée pour se charger de tout ce qui a trait au tourisme. Il existe donc le Ministère du Tourisme qui s’occupe de développer le secteur touristique. Il fait appel à plusieurs organismes pour faire des études sur le sujet et ainsi mieux couvrir tous les aspects du tourisme. fascinés que soi par les magnifiques paysages grecs qui attirent tellement de visiteurs. Après tout, ils sont des touristes en visite, tout comme nous! Santorini (Source : Sarah Vigneau) C’est donc toute la population qui est touchée, son système social et son économie, où l’impact est justement remarquable. Dans le cas de la Grèce, le tourisme est en fait la principale ressource économique, alors qu’aux Îles il s’agirait plutôt de la deuxième plus grande source de revenus. En 2006, les revenus estimés amassés en Grèce par le tourisme s’élevaient à 12,8 milliards d’euro alors qu’aux Îles, ceux-ci tournent maintenant autour de 50 millions de dollars. Ces deux montants représentent des sommes considérables dans les recettes respectives de chacun des milieux. Une chose indéniable : dans les deux cas, le tourisme a une place et un impact majeurs sur le milieu. Le tourisme prend aussi une grande place dans le domaine de l’emploi. En Grèce, c’est environ 16% de la population active (près de 4,95 millions de personnes) qui auront un emploi lié à ce secteur alors qu’aux Îles, l’industrie du tourisme offre environ 1400 emplois aux habitants (soit pour presque 10% des Madelinots). Les îles-de-la-Madeleine (Source: http://www.routard.com) Présence dans le domaine économique Les chiffres ne mentent pas à ce sujet, les deux endroits sont des destinations de prédilection pour les touristes : en 2006, la Grèce a accueilli environ 13 millions de touristes pour 11 millions d’habitants alors qu’aux Îles pendant la période touristique (soit du 15 juin au 15 septembre environ), ils ont reçu près de 50 000 touristes en 2005 pour environ 13 000 habitants. Dans les deux cas, il y a annuellement plus de visiteurs que d’habitants! Ces chiffres sont d’ailleurs portés à monter avec les années. Il est donc possible de dire que la présence de touristes dans ces deux régions ne peut pas passer inaperçue. Aux îles il est assez simple de se rendre compte que les touristes commencent à arriver : lorsqu’il y a plus de trafic dans les rues ou encore lorsqu’on sort dans notre bar préféré et qu’on ne reconnaît plus que le tiers des visages présents. En Grèce, il n’y a qu’à observer un peu pour remarquer des gens de différentes cultures, parlant différentes langues et étant tout autant Du point de vue de la population En vivant aux Îles, les emplois locaux liés au tourisme peuvent parfois nous sembler plutôt 23 discrets. Nous ne sommes pas habitués à fréquenter les places typiquement touristiques de notre milieu, alors qu’en étant plongés dans un autre monde et en tenant le rôle de visiteur, il est plus facile de remarquer à quel point ce domaine touche une grande partie de la population. Il n’y a qu’à se promener dans les rues de la Crète ou de Santorini pour pouvoir observer une multitude de petites boutiques de souvenirs où vendeurs et vendeuses semblent vouloir attirer l’attention de chaque passant. Il est évident que le domaine du tourisme est développé dans les deux cas et que la population en exploite son plein potentiel. présente durant le reste de l’année. En Grèce, comme il s’agit d’une destination touristique mondiale plus connue, il y a bien évidemment plus de touristes de partout dans le monde. La diversité culturelle est donc plus présente et plus remarquable. Mais dans les deux cas, le tourisme a un impact certain sur la société. En tenant compte de toutes ces informations, il est possible de remarquer que le tourisme occupe une place importante autant aux Îles-de-la-Madeleine qu’en Grèce. Le pays méditerranéen fut tout de même la 12e destination mondiale la plus populaire en 2007 et le Canada la 15e. Bien entendu il n’est pas question du même nombre de touristes dans chacun des deux endroits, mais il est indéniable que le tourisme y a un impact considérable. Quoi qu’il en soit, c’est une industrie qui n’est pas près de disparaître et qui aura fait ses preuves en demeurant bien présente malgré la météo décevante de l’été dernier aux Îles et la crise économique actuelle en Grèce. En plus d’avoir accès à de nombreux emplois dans le domaine touristique, les habitants doivent apprendre à vivre en compagnie de nombreux étrangers. Pendant la période touristique, c’est tout leur train de vie habituel qui est chamboulé. On n’a qu’à penser à l’augmentation du trafic dans les rues, un plus grand achalandage aux marchés de tous les jours, la présence de communautés étrangères et le fait d’entendre des gens parler une langue différente. Aux Îles, il est sûr que les cultures étrangères sont plus faciles à remarquer étant donné que la diversité ethnique n’est pas très BOUFFARD, Daniel, « Secteur d’activités », ilesdelamadeleine.com, [en ligne], s.d., mis à jour en 2012, [http://www.ilesdelamadeleine.com/fr/economie55.php], consulté le 13 juin 2012. GAGNON, Jeannot, Politique-cadre de développement touristique, Cap-aux-Meules, juillet 2006, 34 pages. LAROUSSE, « Activités économiques de la Grèce », Larousse, [en ligne], créé en 2009, mis à jour le 2012, [http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Gr%E8ce/185878], consulté le 13 juin 2012. NICOLAS, Stéphanie et BOËFFARD, Charlotte, Étude de faisabilité réalisée pour le Ministère du Tourisme grec : Développement des différentes formes de tourisme en Grèce, s.l., 2008, 33 pages. TSARTAS, Paris, La Grèce : du tourisme de masse au tourisme alternatif, Paris, Éditions de l’Harmattan, 1998, 240 pages. 24 LES ÎLES DE LA MADELEINE ET LA GRÈCE : L’ENVERS DE LA MÉDAILLE DU DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE par Joanie Bénard Les premières impressions face au tourisme sont souvent bien positives. Autrement dit, à première réflexion, les citoyens se disent : «Le tourisme contribue à notre économie. C’est un avantage profitable pour l’ensemble de la population.» Bien entendu, c’est une activité économique qui peut être fondamentale à l’intérieur d’une société. Cependant, il faut faire attention. Il ne s’agit pas là que des impacts bénéfiques. Le développement touristique a aussi des effets indésirables. Bien que les Îlesde la-Madeleine ainsi que la Grèce soient des endroits où l’industrie touristique se révèle hautement productive lors de la saison estivale, il est important d’être capable de percevoir les différents points négatifs que peuvent générer ces derniers. Le tourisme aux Îles-de-la-Madeleine n’est pas sans conséquences Aux Îles de la Madeleine, des impacts négatifs se font remarquer sur le plan social. En ce sens, le trafic routier augmente, et ce, de façon intensive durant la période estivale. L’impatience des Madelinots sait se faire sentir principalement dans le village de Cap-aux-Meules. La circulation est particulièrement lente contrairement aux autres périodes de l’année où elle est plutôt fluide. Un sentiment d’envahissement peut donc être éprouvé par les résidents de l’archipel. On ne parle pas simplement de la densité du trafic, mais aussi du ralentissement du service. À l’évidence, le service de plusieurs commerces, tels que ceux de l’alimentation et de la restauration, devient plus difficiles. «Plage de la Dune du Nord» Source : www.tripadvisor.com La pression exercée sur les services d’urgence crée aussi certaines irritations. Le temps d’attente augmente et la disponibilité des lits hospitaliers diminue. C'est loin d’être plaisant pour les Madelinots. Plus encore, le tourisme de la période estivale provoque une surcharge de travail pour le personnel et : «On évalue à plus de 160 000 $ les coûts supplémentaires qu’entraînent les soins fournis à cette clientèle saisonnière (hospitalisation, transport ambulancier, laboratoire, radiologie, transfert hors des Îles et soins à l’urgence).1» Il s'agit d'un impact négatif touchant indirectement les citoyens. L’accès aux terres est l’aspect qui semble le plus menaçant aux yeux des nouvelles générations des Madelinots. Les visiteurs sont bel et bien charmés par les Îles-de-la-Madeleine. Ils désirent de plus en plus se procurer un terrain ou une maison à cet endroit. Le prix de ces biens augmente donc graduellement et devient de plus en plus dispendieux pour les Madelinots. Il s'agit indéniablement d'une situation inquiétante pour les prochaines années, d’autant plus qu’on promet une croissance continuelle du tourisme. 1 Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, «Politique-cadre de développement touristique», [http://www.tourismeilesdelamadeleine.com]. 25 Le tourisme de masse apporte aussi des répercussions sur le plan environnemental. D’ailleurs, la Municipalité des Îles de la Madeleine exprime ses craintes par rapport à l’eau potable : « [elle a] sensibilisé la population à la rareté et à la fragilité de la ressource.2» À cet effet, son usage doit absolument être diminué et contrôlé par les Madelinots et les visiteurs. Ces derniers se doivent de porter une attention particulière à leur utilisation afin de ne pas épuiser la ressource, qui a d’ailleurs atteint un niveau critique il y a quelques années. L’augmentation des eaux usées et les matières résiduelles deviennent aussi un problème. Le tourisme de masse en Grèce La première activité économique de la Grèce est d’abord et avant tout l’industrie touristique. Elle est si prédominante sur le territoire que ces derniers en dépendent excessivement sur le plan économique. Réputés pour vivre une crise économique et sociale ces dernières années, les Grecs pourraient se retrouver dans une situation alarmante au cours de la prochaine saison estivale. Cette situation pourrait causer un affaiblissement du tourisme puisque certains visiteurs aimeraient mieux rester à l’écart de cette crise et changer de destination. Il ne s’agit pas là d’une confirmation, mais bien d’une supposition. Toutefois, les impacts environnementaux demeurent les plus nuisibles pour la Grèce. Par exemple, sur la plage de Vaï en Crète, on retrouve des milliers de plantes sauvages. Bien entendu, elles sont protégées par une clôture ce qui donne l’impression qu’elles sont en lieu sûr. Néanmoins, le problème découle des nombreux incendies provoqués par les touristes : « […] notamment les campeurs, et par la circulation des véhicules qui empêchent la régénération des plants.3» «Plage de Vaï» Source : www.linternaute.com La pollution est également un problème à régler, un aspect qui aurait pu être également abordé sans hésitation pour le cas des Îles-de-la-Madeleine. En effet, les déchets solides causés par la «surfréquentation» des plages et des touristes en général sont plus nombreux lors de la période estivale. Les eaux usées sont aussi un problème de pollution, plus particulièrement pour ce qui s’applique aux hôtels. Il y a des rejets d'eaux usées qui ne sont pas traitées, et ce, en quantité importante. Cependant, une loi exige un certain traitement. Il ne faut donc pas attaquer directement les touristes. La Grèce semble aussi connaître une mauvaise gestion en matière d’eaux usées. La construction d’infrastructures a également un impact sérieux sur la biodiversité de la Grèce. Les espèces les plus menacées sont en autres le dauphin commun et le grand dauphin. Les bateaux de plaisance engendrent eux aussi des impacts. Malheureusement, par ces engins de navigation, la vision des phoques diminue grandement, une mortalité directe des tortues est provoquée et l’habitat de certains mammifères marins tels que la baleine, le cachalot et le dauphin est fortement perturbé. 2 3 Centre d’Activités Régionales, «Impact du tourisme sur la biodiversité marine et côtière de la Méditerranée», [http://sapbio.rac-spa.org]. Ibid. 26 Il s’agit effectivement d’inconvénients face au tourisme. Cependant, il ne faut pas dramatiser la situation. Les gens devraient plutôt voir ces impacts négatifs comme des points à améliorer, des défis à relever et à surmonter. N’oublions surtout pas les nombreux avantages que retirent la population des Îles de la Madeleine et le peuple grec de l’industrie touristique. Municipalité des Îles-de-la-Madeleine, «Politique-cadre de développement touristique», Tourisme Îles-de-la-Madeleine, [en ligne], juillet 2006, [http://www.tourismeilesdelamadeleine.com/FichiersUpload/Documents/web20100930153050politique-cadre-de-developpement-touristique-de-la-municipalite-des-iles-de-la-madeleine.pdf], consulté le 27 mai 2012. Centre d’Activités Régionales, «Impact du tourisme sur la biodiversité marine et côtière de la méditerranée», SAPBIO, [en ligne], 2003 [http://sapbio.rac-spa.org/ffr.pdf], consulté le 27 mai 2012. LES ÎLES ET LA GRÈCE : LA SURPÊCHE par Samantha Chevarie La pêche fait partie du secteur économique primaire de plusieurs régions. C’est le cas des Îles de la Madeleine et de la Grèce. Seulement, une menace plane sur cette économie : la surpêche. Cette menace n’entraine pas que des répercussions sur l’économie, mais aussi sur les espèces marines et les écosystèmes. Comment le phénomène de la surpêche évolue d’un continent à l’autre? En Grèce, c’est le tourisme qui est jugé comme étant l’industrie principale du pays. Cependant, le secteur aquacole détient une place très importante en termes d’économie pour ses régions. D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 10 000 Grecs faisaient la pêche et travaillaient en usine en 2000. Les Grecs font surtout de l’élevage de mollusques. La FAO soutient que la dorade royale et le bar européen représentent plus de 95% de leur production. Pour avoir une idée de l’importance de la pêche et de l’élevage, une moyenne de 500 tonnes de mollusques et de poissons a été produite. L’importance de la pêche Aux Îles-de-la-Madeleine, la pêche est considérée, par Josée Richard, gestionnaire des ressources à Pêches et Océans Canada, comme étant l’industrie principale suivie du tourisme. Toujours selon la Madelinienne Josée Richard, environ 400 récidents possèdent un permis de pêche et près de 800 détiennent un permis d’aide-pêcheur. Pour ce qui est des usines de transformation de poisson et de crustacé, 800 travailleurs ont été répertoriés. Les Madelinots pêchent principalement le homard. Autrefois, la pêche était beaucoup axée sur le sébaste, mais la surpêche a amené un moratoire. Quels sont les impacts de la surpêche? C’est vers les années 1970 que le gouvernement du Canada a pris conscience qu’il fallait imposer des quotas nationaux pour protéger les stocks de morues et les autres poissons de fond. À cette époque, les bateaux étrangers avaient le droit de venir pêcher jusqu'à douze milles marins des côtes canadiennes. La Commission internationale 27 pour les pêcheries de l'Atlantique Nord-Ouest a négocié pour que la zone de pêche étrangère soit jusqu’à 200 milles marins. Seulement, ce n’était pas suffisant et ces gestes ont été faits trop tard. Au printemps 1992, les stocks de morue du Canada atlantique étaient presque effondrés. La morue et les poissons de fond ne pourraient plus être pêchés, le moratoire l’interdisant. C’est surtout en 2004, plus de 10 ans après le moratoire sur la morue et les poissons de fond, que le gouvernement canadien a commencé à prendre des mesures pour lutter contre la surpêche. Notamment, Pêches et Océans Canada a alloué, en 2004, 17,5 millions de dollars afin de renforcer le programme de patrouille en mer. D’après Raoul Bourgeois, agent des pêches pour Pêches et Océans Canada, aux Îles-de-la-Madeleine, les patrouilleurs peuvent savoir, par ordinateur, dans quel secteur sont les bateaux des Îles pour ce qui concerne la pêche à quotas. De plus, ces pêcheurs doivent appeler avant de partir et les contacter lorsqu’ils reviennent. Puisque le gouvernement a imposé des quotas, la gestionnaire Josée Richard soutient qu’aux Îlesde-la-Madeleine, il y a un quota à respecter sur le crabe tout dépendamment des zones de pêche. Par exemple, dans la zone 12, 150 cages peuvent être déposées comparativement à 75 cages dans la zone F. Très sensibilisés par la surpêche et voulant protéger le homard, principale espèce pêchée depuis le sébaste, les pêcheurs des Îles-de-la-Madeleines se sont euxmêmes imposé des mesures de gestion. Par exemple, ils n’ont pas le droit de pêcher dans n’importe quelle saison, journée ou heure. Aussi, ils acceptent que la taille minimale du homard soit plus grande qu’ailleurs. Selon Pêches et Océans Canada, elle est de 83 millimètres. Finalement, il ne faut pas oublier la sensibilisation faite à travers le Québec par le biais de conférences et de sites web. Pour les Îles-de-la-Madeleine, cet événement a bouleversé l’économie. L’entreprise Madelipêche était très axée sur le sébaste. Le moratoire a amené la fermeture de cette entreprise générant plus de 400 emplois à la petite population des Îles-de-la-Madeleine 1 . Madelipêche était sans aucun doute l’entreprise de pêche la plus rentable. Beaucoup de gens ont perdu des maisons et sont partis des Îles de la Madeleine ce qui a aggravé la crise. Du côté de la Grèce, la Commission européenne affirme, qu’au cours des 10 prochaines années, 60% des pêcheurs pourraient perdre leur emploi si aucune mesure n’est prise contre la surpêche. Il devient de plus en plus difficile pour les pêcheurs grecs de survivre, car les captures de poisson auraient apparemment baissé de 50% au cours des 15 dernières années. De plus, d’après la FAO, il y avait précisément, en 2000, 269 exploitations aquacoles en Grèce et en 2002, il n’y en avait que 167. Coïncidence ou résultat de la surpêche? Pour ce qui est de la Grèce en particulier, peu de mesures étaient prises pour contrer la surpêche. Seulement, en considérant les conséquences de la surpêche, de plus en plus règlements ont été imposés, c’est ce que soutenait Bernadette Arseneau, une Madelinienne de naissance installée en Grèce depuis près de 30 ans. Selon ses sources, les pêcheurs professionnels ne peuvent pas pêcher Quels sont les moyens mis en œuvre pour contrer cette menace? 1 S.a., « Le sébaste revient en force dans le Saint-Laurent », [http://www.ilesdelamadeleine.com/fr/newsContent.php?n=3443] 28 à l’intérieur de la zone d’un mille marin, soit 1852 mètres, des côtes; si la profondeur de l’eau est de 50 mètres et moins, ils doivent pêcher entre 1 mille et 2 milles marins des côtes. Est-ce que ces mesures sont suffisantes? Bernadette Arseneau, avance aussi que les pêcheurs grecs ne respectent pas les mesures mises en place pour éliminer la surpêche, voilà la vraie problématique. De plus, elle croit que les autorités portuaires ne peuvent faire respecter les règlements, car la surpêche n’est pas leur priorité. Les autorités portuaires sont plus préoccupées par l’immigration clandestine et le passage de drogues illicites près de leurs côtes. Récemment, en avril 2012, des pressions ont été faites en Grèce, notamment par l’organisme Greenpeace, pour que la règlementation de la pêche soit respectée, mais pour que ça change, il faut avant tout que les pêcheurs y mettent les efforts. En définitive, la surpêche touche le milieu des Îles de la Madeleine et celui de la Grèce, mais de façon différente. Le tourisme et la pêche sont leurs principales industries, il est donc important de les conserver. Seulement, il est évident que la surpêche menace plus la Grèce que les Îles-de-la-Madeleine pour l’instant. Autrefois, les Madelinots en ont été très affectés; la disparation du sébaste, principale espèce pêchée à l’époque, a entrainé de nombreuses répercussions économiques par la fermeture de Madelipêche, l’usine la plus productive du milieu. Seulement, de nombreuses mesures ont été prises par Pêches et Océans Canada et par les Madelinots euxmêmes pour que ça ne se reproduise plus. En Grèce, de plus en plus de mesures sont prises pour contrer la surpêche, mais les pêcheurs ne les respectent pas plus. Le non-respect des mesures pourrait-il avoir une incidence sur la crise que vit actuellement la Grèce? S.a., « Le sébaste revient en force dans le Saint-Laurent », Iles de la Madeleine.com, [Internet], s.d., mis à jour le 8 juin 2012 [http://www.ilesdelamadeleine.com/fr/newsContent.php?n=3443], consulté le 9 juin 2012. GREENPEACE, « Grèce : Greenpeace aux côtés des pêcheurs artisans », Greenpeace France, [Internet], s.d., mis à jour le 8 juin 2012, [http://oceans.greenpeace.fr/grece-greenpeace-aux-cotes-des-pecheurs-artisans], consulté le 10 juin 2012. PÊCHE ET OCÉAN CANADA, « Mesures prises par le Canada pour lutter contre la surpêche », Pêche et Océan Canada : [Internet], s.d., mis à jour le 10 juin 2012, [http://www.dfo-mpo.gc.ca/international/isu-act-fra.htm], consulté le 10 juin 2012. PÊCHE ET OCÉAN CANADA, « Région du Québec, secteur Îles-de-la-Madeleine, pêche du homard dans la zone de pêche du homard 22 », Pêche et Océan Canada : www.mpo-dfo.gc.ca, mis à jour le 8 juin 2012, [http://www.dfompo.gc.ca/decisions/fm-2012-gp/atl-004-fra.htm], consulté le 10 juin 2012. RADIO-CANADA, « Alerte à la surpêche étrangère », Radio-Canada.ca, [Internet], s.d., mis à jour le 9 juin 2012, [http://archives.radio-canada.ca/economie_affaires/ressources_naturelles/clips/7193/], consulté le 9 juin 2012. 29 LA PÊCHE AUX ÎLES DE LA MADELEINE ET EN GRÈCE par Bruno Chevarie L’Amérique et l’Europe sont séparées par l’océan Atlantique et des milliers de kilomètres. De par cette grande distance, certains mécanismes sont différents entre chacun des pays divisés par les continents. En Amérique du Nord se situent les Îles de la Madeleine et en Europe, plus précisément en Grèce, se trouve l’île de Crête. Malgré la distance et les différences, certains points sont semblables entre ces deux îles, tout comme d’autres sont très différents. Le secteur des pêches de ces deux îles vivant principalement de ce type de revenu est à la fois semblable et différent. Les gouvernements de chacun des pays gèrent différemment l’industrie marine et la production des richesses de la mer. Certaines lois et plusieurs mécanismes diffèrent grandement entre les différentes îles ainsi que les méthodes de pêche qui varient selon l’espèce recherchée. l’aquaculture, les ressources ne s’épuisant pratiquement jamais. Le gouvernement canadien est plus présent dans le secteur des pêches dans son pays que le gouvernement grec ne l'est, la précision des recherches gouvernementales en est une preuve, les lois mises en place pour contrôler la gestion des pêches en sont une autre. Pour contrôler la pêche illicite, le gouvernement canadien met en place tout un système de surveillance pour s’assurer que même les navires quittant la zone économique du Canada demeurent sous contrôle. Un système de ce genre n’est pas présent chez les Grecs. Il faut tout de même comprendre que la zone de pêche est plus petite, donc plus facilement surveillée. Les Nations Unies permettent à tous ses pays membres d’inspecter même les navires étrangers afin de s’assurer du respect des règles internationales. Supervision Aquaculture La gestion gouvernementale des secteurs de la pêche aux Îles de la Madeleine est faite principalement par le gouvernement canadien par l'entremise du ministère des Pêches et Océans. En Grèce, la gestion est assurée par l’Union européenne (UE), ainsi que par certaines lois grecques. L’UE offre des normes de gestion des eaux et chacun des pays européens peut apporter ses propres lois, à condition que cela n’enfreigne pas celles établies par l’UE. Le même type de fonctionnement est en place aux Îles avec l’ajout de règlementations provinciales à celles fédérales. Les gouvernements des deux pays gèrent les quotas, les techniques ainsi que les méthodes de vente et l’organisation du secteur marin. Des lois interdisant la pêche pour protéger certaines espèces sont en vigueur au Canada. Le moratoire sur la morue du nord, afin d’éviter son extinction par la surpêche, est en place depuis bientôt vingt ans et en est un bon exemple. En Grèce, de telles lois ne sont pas appliquées, le secteur marin reposant principalement sur Le secteur de l’aquaculture canadienne et celui en place en Grèce sont relativement semblables, bien que les espèces cultivées soient différentes sur chacun des territoires. Les méthodes et la gestion gouvernementale demeurent semblables. La production est mesurée par milliers de tonnes de produits marins. On constate toutefois qu’au Canada la production est plus élevée de plusieurs milliers de tonnes. La raison est que l’accès à la mer est plus vaste au Canada qu’en Grèce. En observant plus précisément les Îles de la Madeleine, il est possible de constater que l’aquaculture est très peu exploitée par les gens du secteur. Bien qu’il s’agisse d’un moyen peu exploité, l’élevage est quand même pratiqué, mais surtout avec des mollusques et crustacés. La plupart des autres élevages à travers le Canada élèvent diverses races de poissons, mais il s’agit d’un secteur peu viable pour les Madelinots. Le revenu du Canada sur l’aquaculture provient principalement de l’Ouest canadien et des autres 30 régions des maritimes. Pour ce qui est du cas grec, la très grande majorité de la production marine provient de l’aquaculture. Une grande variété d’espèces est produite dans les élevages grecs, mais les principaux sont la dorade royale et le bar européen. L’encadrement gouvernemental de ce type de production est très différent. Si au Canada tout en répertorié, ce n’est pas le cas des Grecs. Il est difficile pour les organismes s’occupant du sujet de maintenir des moyennes et des normes à cause des lacunes dans la collecte d’information. Les statistiques sont donc souvent estimées au lieu d’être mesurées. Le secteur de l’aquaculture, bien que peu présent aux Îles, est grandement exploité en Grèce ainsi que dans le reste du Canada. Finalement, la présence gouvernementale dans les secteurs de la pêche autant chez les Grecs que chez les Canadiens est importante. La différence est que le gouvernement canadien est plus strict et plus présent que son homologue grec. Il est possible de constater les différences d’implication gouvernementale en observant les méthodes et les habitudes de pêche des Madelinots ainsi que celles des Grecs. L’un des domaines importants de chacun de ces pays est l’aquaculture, principale ressource marine grecque et grand support à la ressource canadienne. Le gouvernement canadien est pour le moment plus présent que le gouvernement grec sur la scène maritime, mais peut-être n’est-ce qu’en raison de l’actuelle position de la Grèce, que ce gouvernement ne peut s’impliquer comme il le désirerait. Ministry of rural development and food, [http://wwww.minagric.gr/index.html], consulté le 14 juin 2012 Organisation des Nations Unies pour les pêches et l’agriculture, «Département des pêches et de l’aquaculture », mis à jour en 2012, [http://www.fao.org/fishery/countrysector/naso_greece/fr#tcN9016A], consulté le 6 juin 2012. Pêches et Océans Canada, « Conformité et application de la loi », mis à jour le 5 mars 2012, [http://www.dfo-mpo.gc.ca/fmgp/enf-loi/index-fra.htm], consulté le 14 juin 2012. Pêches et Océans Canada, « Suivi, contrôle et surveillance », mis à jour le 3 février 2009, [http://www.dfompo.gc.ca/international/mcs-si-fra.htm], consulté le 14 juin 2012. 31