Les cellules souches embryonnaires sont en pratique prélevables sur des embryons constitués
uniquement en vue de ce prélèvement (embryons de recherche). Elles sont également prélevables sur
des embryons qualifiés de surnuméraires. Les techniques de fécondation in vitro, couramment
pratiquées dans notre pays, font, en effet, que le nombre d'embryons formés excède le nombre
d'embryons utilisés. Ces très nombreux embryons surnuméraires sont congelés et finalement détruits
après quelques années si plus aucun projet parental ne conduit à leur utilisation dans un but de
procréation. Il est essentiel de noter que ces embryons ont été formés avec l’intention précise d’un
projet parental, et non à des fins de recherche.
Les cellules souches fœtales proviennent du cordon ombilical ou de tissus obtenus lors
d’avortements.
Les cellules souches adultes sont prélevées sur un individu après la naissance. Contrairement
aux cellules souches embryonnaires, elles sont difficiles à cultiver et elles se multiplient difficilement.
Cela peut représenter une limitation pour leur usage thérapeutique qui nécessite des quantités
importantes de cellules.
Les cellules souches embryonnaires risquent d'être rejetées par le patient auquel elles seraient
administrées pour des raisons d'incompatibilité immunitaire car elles ne possèdent pas le même
patrimoine génétique que le patient. Pour contourner cet obstacle, on peut prélever chez un patient un
noyau d’une cellule somatique (contenant son patrimoine génétique) et le transférer dans un ovocyte
dont on aurait au préalable enlevé le noyau. Cet ovocyte pourrait en culture se développer en un
embryon, d’où les cellules souches embryonnaires seraient isolées. Ces cellules souches
embryonnaires, contenant cette fois le patrimoine génétique du patient, pourraient enfin être
différenciées en vue de leur utilisation thérapeutique. Ce principe porte le nom de clonage
thérapeutique. Sur le plan technique il est similaire au transfert de noyau qui a permis la création de
la brebis Dolly, à l'exception du fait que l'embryon Dolly a été réimplanté et a donc servi à un clonage
qualifié de reproductif.
B. Les fondements éthiques et scientifiques de notre position actuelle
1) La question éthique fondamentale concerne la dignité absolue des personnes et le
respect dû à tout ce qui appartient à l'ordre de l’humain. Dans le cas présent, cela pose le problème du
statut éthique de l’embryon humain.
Sans prétendre répondre de manière définitive à ce problème très ancien, nous pensons que quatre
éléments constitutifs du statut éthique de l’embryon humain doivent être tenus simultanément, sans
qu’aucun de ces quatre éléments soit suffisant à lui seul.
L’élément biologique. Même s’il n'est pas possible de définir de manière objective à quel
moment, après la fusion des gamètes, l’embryon humain constitue un individu “ personnalisé ”, il
appartient, jusque dans sa nature biologique, à l’ordre de l’humain. Il ne pourra donc jamais être
considéré comme du simple matériel biologique, équivalent à du matériel animal. Ceci reste vrai et
doit être pris en compte quelles que soient les manipulations éventuelles auxquelles il est soumis en
vue d’un projet de procréation, d’un projet de recherche, ou d’un projet thérapeutique.
L’élément relationnel. La dignité qui s’attache à la personne humaine n’est pas définie
seulement par sa nature biologique. Pour exister elle doit être reconnue à la personne par les autres
membres de la communauté humaine. La dignité humaine est ainsi une création éthique de civilisation,
indispensable à la constitution du psychisme humain et des sociétés humaines. Ces dernières forment
des cultures, qui sont d’un autre ordre que la simple synergie fonctionnelle des membres qui les
composent, comme c’est le cas pour les sociétés animales.
L’embryon humain, dans cette perspective, peut être considéré comme une potentialité, voire
comme un appel à être accueilli et reconnu comme une “personne humaine”. Ceci ne signifie pas qu’il
soit possible de réaliser cet accueil pour chaque embryon existant. Ainsi, dans la fécondation in vitro,
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