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Henri MASPERO
L'ASTRONOMIE
CHINOISE
AVANT LES HAN
L'astronomie chinoise avant les Han
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à partir de :
L'ASTRONOMIE CHINOISE AVANT LES HAN
par Henri MASPERO (1883-1945)
T'oung pao, tome XXVI, Leyde, 1929, pages 267-356.
Édition en format texte par
Pierre Palpant
www.chineancienne.fr
janvier 2016
L'astronomie chinoise avant les Han
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction
I. L'astronomie au temps des Royaumes Combattants 1
L'équateur et l'écliptique, et leurs divisions
Le Soleil et la Lune
Les planètes : Vénus Mercure Mars Jupiter Saturne
Les étoiles
La forme générale du monde.
1 [c. a. : Par cette numérotation (I...), H. Maspero semble annoncer au moins une
deuxième partie (cf. aussi pa.268). Mais, sauf erreur, cette deuxième partie n'a pas
paru, en tout cas pas comme suite à cette première.]
L'astronomie chinoise avant les Han
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pa.267 L'astronomie chinoise a été souvent étudiée, depuis le temps
le père Gaubil fit connaître les grands traits de son histoire. La
période antique en particulier a él'objet de nombreux travaux : J.-B.
Biot, Schlegel, L. de Saussure lui ont consacré de gros ouvrages,
Chalmers un article bref, mais important. Mais tous les savants qui s'en
sont occupés, quelles que fussent leurs idées, ont généralement préféré
demander au calcul mathématique ou à des spéculations abstraites
plutôt qu'aux textes mêmes les éléments nécessaires à l'élaboration de
leurs théories. Or on pourrait tirer des textes beaucoup plus qu'il n'a
été fait jusqu'ici, sinon pour la haute antiquité, ils sont peu
nombreux, au moins pour les temps plus récents de la fin de la
dynastie Tcheou. J.-B. Biot, et plus récemment Saussure, M.
Hachimoto, M. Shinjō Shinzō, se sont bien rendu compte que certains
faits rapportés seulement à l'époque des Han devaient avoir été connus
longtemps avant : par exemple, la détermination du solstice d'hiver, ou
la révolution synodique de Jupiter, ou encore la création des premiers
calendriers astronomiques et mathématiques. On savait d'ailleurs par le
Che ki qu'il y avait eu des astrologues célèbres dans les derniers siècles
des Tcheou ; bien pa.268 plus, des fragments de leurs œuvres sont
souvent cités par Sseu-ma Ts'ien. Il est étonnant que, malgré cela,
personne 1 n'ait cherché à rassembler ce qui subsiste de leurs ouvrages
et à en tirer un aperçu des connaissances astronomiques antérieures
aux Han. Saussure, dans ses intéressantes recherches sur l'astronomie
chinoise antique, descend parfois jusqu'à cette époque, bien qu'en
1 Je ne parle que pour les auteurs récents : J.-B. Biot, outre qu'il n'était pas sinologue,
écrivait en un temps où la principale source sur les anciens ouvrages astrologiques, le
K'ai-yuan tchan king , n'existait pas à Paris et où il lui aurait été à peu près
impossible de se le procurer.
L'astronomie chinoise avant les Han
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général il s'occupe de périodes bien plus anciennes ; mais il n'a jamais
pensé à recourir à des textes nouveaux et s'est contenté de demander
au calcul de compléter ce qu'il était possible de tirer des faits qu'il avait
trouvés dans Gaubil et Chavannes. Aussi l'histoire de l'astronomie
pendant les siècles qui précèdent immédiatement les Han reste-t-elle
très vague.
Cependant, bien que les ouvrages originaux des astrologues de cette
époque soient depuis longtemps perdus, les citations et les extraits qui en
ont été faits à diverses époques sont assez nombreux et assez précis pour
permettre de dresser un tableau assez complet des connaissances
astronomiques de leurs auteurs. Ce n'est qu'avant leur temps que les
documents sont rares et d'ailleurs pour la plupart déjà connus et étudiés.
L'histoire de l'astronomie antique se trouve ainsi tout naturellement
partagée en deux époques. Seule une étude approfondie pourra montrer
si cette division est arbitraire et due simplement à l'insuffisance de nos
sources sur l'antiquité, ou bien si elle a quelque chose de réel. C'est ce
que je cherai de faire ici en commeant par la plus récente des deux
périodes, pour remonter ensuite jusqu la haute antiqui.
I. L'astronomie au temps des Royaumes Combattants
pa.269 L'époque des Royaumes Combattants vit s'effectuer un grand
travail astrologique, mais aussi astronomique et mathématique : aux
IVe et IIIe siècles a. C. furent composés trois grands recueils
astrologiques, descriptions du ciel, de la marche du Soleil, de la Lune et
des planètes, catalogues d'étoiles, avec les présages à tirer des
aspects, couleurs, mouvements, occultations, etc. Un de ces recueils
intitulé T'ien wen était de Che Chen , du pays de Wei ; un
autre, le T'ien wen sing tchan , avait pour auteur Kan
, qui était du Ts'i ; enfin un dernier, d'auteur inconnu, était
attribué au sage ministre des Yin, Wou-hien . 1
1 Souei chou, k. 34, 7 a. Cf. le Ts'i lou dans le Che ki (tcheng yi), k. 27, 16 a. Lieou
Hiang et Lieou Hin ne paraissent pas les avoir mentionnés dans leurs
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