Orientations en anatomie

Introduction à l’anatomie
Définition
Du grec « tomein » qui signifie « couper » et « ana » qui signifie « de bas en haut »,
l’anatomie sous-entend la dissection. Cette dissection est le premier pas de l’observation du
corps et de sa description. L’anatomie humaine est surtout une discipline qui vise à décrire
les organes du corps humain, leurs formes, leurs structures, leurs rapports et leurs fonctions.
C’est une science morphologique, comme l’histologie et l’embryologie, fondamentale à
l’apprentissage des métiers de la santé.
L’anatomie peut avoir plusieurs aspects.
Elle peut être générale et étudier les propriétés de chaque structure quelque soit la
situation. Elle peut s’intéresser à un système, ensemble des organes de même structure
(système osseux, articulaire, musculaire, nerveux, …) ou à un appareil, ensemble des
organes contribuant à une même fonction (appareil locomoteur, appareil circulatoire,
appareil urinaire, appareil génital, appareil digestif, appareil respiratoire, appareil
sensoriel,…). Il faut différencier les appareils de la vie végétative et ceux de la vie de relation.
Elle peut être topographique et étudier chacune des régions du corps (anatomie crânio-
faciale, cervicale, anatomie du thorax, de l’abdomen, des membres, …). C’est surtout cette
anatomie topographique qui est à la base des disciplines chirurgicales et des disciplines
radiologiques. Elle est essentiellement descriptive.
Elle peut s’intéresser au développement d’un organe par l’ontogenèse, étude de la
formation d’un organe de la conception à la forme définitive, voir à la mort, par
l’organogenèse, étude de la formation d’un organe durant la période qui suit
l’embryogenèse. L’anatomie comparée s’intéresse aux différences entre deux organismes
animaux et fait alors appel à l’anatomie zoologique. Dans le cadre de la paléoanthropologie,
l’anatomie sert à la compréhension de l’évolution des espèces. La biométrie et
l’anthropologie physique est une anatomie qui compare les individus entre eux. L’anatomie
de surface est l’aspect artistique de l’anatomie.
L’histoire de l’anatomie est conjointe de l’histoire de la Médecine. Quelques étapes peuvent
être mentionnées. Hippocrate (-460 à -377) a fait de l’observation des patients le principe
premier de l’apprentissage et de l’évolution des sciences médicales. Aristote (-384 à -322),
philosophe, cherchait à préciser la place de l’humain dans les espèces animales. Les
dissections étaient surtout pratiquées sur les animaux. Quelques dissections humaines
étaient autorisées, notamment celles des gladiateurs morts dans les jeux du cirque.
Avicenne (1080-1150), au Moyen-âge, commence à établir une véritable relation entre
l’anatomie et la chirurgie. Dans l’esprit de son enseignement, l’école de Médecine de

Montpellier (vers 1200) a obtenu le droit de disséquer les condamnés à mort dans le but de
faire progresser la chirurgie.
Même s’il n’a jamais écrit de livres proprement anatomiques, Léonard de Vinci (1453-1519)
avait un génie anatomique en plus de tous les génies scientifiques ou artistiques. Il reste de
remarquables dessins des proportions de l’être humain, comme celui de l’homme de
Vitruve, ou des dessins de coupes anatomiques de grande valeur topographique. C’est André
Vésale (1514-1564), élève de Jacques Sylvius (né à Loeuilly près d’Amiens, 1478-1555), qui a
été le premier à élever l’anatomie au rang de science particulière en vérifiant par lui-même
les textes écrits de l’époque à ces propres dissections. Son traité « De Humani Corpori
Fabrica » est toujours l’un des traités les plus anatomiquement exacts. A la même époque,
Ambroise Paré (1509-1590), considéré comme le père de la chirurgie moderne, s’appuie sur
les travaux de Vésale et sur ses propres travaux pour faire d’immenses progrès à la chirurgie.
Dès lors, l’anatomie devient la seule science médicale propre enseignée dans les facultés de
Médecine. Citons également Jean Riolan (1539-1605), né à Amiens, anatomiste qui
deviendra Doyen de la Faculté de Médecine de Paris en 1586.
Depuis Vésale, tous les anatomistes auront à cœur de transmettre la discipline non
seulement par l’écrit, mais aussi par le schéma dont la construction est la clé de la
compréhension.
Si l’anatomie humaine est une discipline à part entière et exercée dans la plupart des pays
par des anatomistes exclusifs, elle est une discipline partagée avec de très nombreuses
disciplines médicales ou chirurgicales en France. Actuellement, sans oublier l’anatomie
descriptive pure, c’est l’anatomie appliquée qui se développe (anatomie clinique, anatomie
chirurgicale, anatomie radiologique, …).

Notions d’orientations anatomiques
Avertissement : Il faut rester très attentif aux orientations inscrites sur chacun des schémas.
Le corps humain est placé à partir d’une position anatomique ou position de référence.
Cette dernière considère un individu debout, pieds joints et dirigés devant, les membres
supérieurs le long du corps, les paumes des mains dirigées vers l’avant et le regard
horizontal (fig 1).
Figure 1 : Position de référence et définitions des plans transversal (ou horizontal), frontal (ou
coronal) et sagittal médian, ainsi que les orientations crâniale et caudale, ventrale (ou
antérieure) et dorsale (ou postérieure), droite et gauche.

A partir de cette position, des plans peuvent être dessinés :
- Un plan horizontal ou transversal ou axial est parallèle au sol. Pour le tronc, il définit la
direction crâniale ou supérieure ou vers le haut (vers le crâne) et la direction caudale ou
inférieure ou vers le bas (vers le coccyx). Pour les membres (fig 2), il définit la direction
proximale (vers la racine du membre) et la direction distale (vers les doigts). Au pied, la
direction distale est nommée plantaire (vers la plante du pied) et la direction proximale est
nommée dorsale (fig 3).
Figure 2 : Position de référence du membre supérieur et définition d’un plan sagittal
paramédian, ainsi que les orientations proximale et distale, latérale et médiale.

Figure 3 : Définitions des directions plantaire et dorsale pour le pied droit
- Un plan frontal ou coronal est un plan vertical dirigé de la droite vers la gauche. Il est
parallèle au front. Il définit la direction antérieure ou ventrale ou vers l’avant (vers le
ventre) et la direction postérieure ou dorsale ou vers l’arrière (vers le dos). A la main, la
direction ventrale est aussi nommée palmaire (vers la paume de la main) (fig 4).
Figure 4 : Définitions des directions palmaire et dorsale pour la main droite
- Un plan sagittal est un plan vertical dirigé de l’avant vers l’arrière. Il est dit médian lorsqu’il
passe par l’axe du corps et définit alors la direction droite et la direction gauche. Il est
paramédian lorsqu’il ne passe pas par l’axe du corps et définit alors la direction médiale
(vers l’axe du corps) et la direction latérale (opposée). Au membre supérieur, la direction
médiale est parfois nommée ulnaire (du côté de l’ulna) et la direction latérale est parfois
nommée radiale (du côté du radius). Au membre inférieur, la direction médiale est parfois
nommée tibiale (du côté du tibia) et la direction latérale est parfois nommée fibulaire (du
côté de la fibula).
- Pour une cavité, la direction interne définit la direction vers le centre de la cavité et la
direction externe définit l’opposée.
- Par rapport à la surface du corps, le terme superficiel signifie proche de la peau et le terme
profond signifie loin de la peau.
- Les termes homolatéral, controlatéral, supérieur ou supra et inférieur ou infra désigne la
position d’un élément par rapport à un autre.
- Les coupes sont réalisées le plus souvent selon les plans de référence. Une coupe frontale
est le plus souvent montrée la regardant de l’avant vers l’arrière. Une coupe sagittale peut
être montrée en regardant de la droite (coupe sagittale droite) ou en regardant de la gauche
(coupe sagittale gauche). Une coupe transversale ou horizontale est le plus souvent montrée
en regardant du dessous (comme en imagerie médicale, scanner, IRM) (fig 5).