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Et maintenant …
Les provinces biogéochimiques de Longhurst sont délimitées par des frontières aisément identifiables telles
que des zones de convergence, de divergence ou d’autres types de zones océaniques frontales. Toutefois,
du fait de la nature liquide des océans, les transferts d’énergies entre écosystèmes sont extrêmement
rapides et confèrent une forte dynamique spatio-temporelle en milieu marin par comparaison avec son
analogue terrestre. Par conséquent, le paradigme d’une division statique du domaine océanique apparaît
comme trop simpliste pour capturer l’ensemble de la complexité horizontale, verticale, et de la variabilité
spatio-temporelle des écosystèmes marins. La disponibilité croissante d'observations du milieu marin sur
une couverture globale ou à l’échelle d’un bassin océanique, associée à la démocratisation en écologie de
l’utilisation d’analyses numériques multidimensionnelles et exploratoires, a permis, durant la dernière
décennie, le développement d’approches biogéographiques dites « robustes » ou « corrélatives », par
comparaison avec les approches historiques dites « descriptives ». Ces nouvelles approches ont ainsi été
utilisées pour examiner l’existence, la fluctuation spatiale et verticale ou la permanence de concepts
appliqués dans un but de division de l’océan global [4, 14].
Dans un contexte de changement écosystémique global lié aux croissantes pressions exercées par l’homme
sur le milieu marin (pêche, pollution, changement climatique), la mise en place de divisions écosystémiques
régionales et globales s’avère un prérequis nécessaire. Ainsi, les divisions modernes de l’océan global [10,
14] se veulent intégratrice et prennent en compte aussi bien les caractéristiques physico-chimiques
qu’écologiques. Ces nouvelles divisions (basées pour la plupart sur les travaux de Longhurst) offrent un
référentiel géographique dynamique des écosystèmes marins et sont utilisées pour le suivi des pressions
anthropiques, la mise en place de gestion optimale de la biodiversité ainsi que des pêches et la création
d’aires marines protégées.
Pour en savoir plus
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Boundaries of ranges of oceanic plankton animals in the North Pacific. Okeanologia, 5, 1059-1072.
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[3] Emery W. J. & Meincke J. (1986). Global water masses: summary and review. Oceanologica Acta, 9(4), 383-391.
[4] IOCCG (2009). Partition of the Ocean into Ecological Provinces: Role of Ocean-Colour Radiometry, no. 9. In :
Reports and Monographs of the International Ocean-Colour Coordinating Group (IOCCG). Dowell, M., Platt, T., Stuart,
V. (Eds.). International Ocean-Colour Coordinating Group, Dartmouth, 1-98.
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[7] Longhurst A. (1998). Ecological geography of the Sea, Vol. 1. Academic Press, London, 1-560.
[8] Longhurst A. (2007). Ecological geography of the Sea, Vol.2. Academic Press, London, 1-398.
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(Ed.). Cambridge university press, Cambridge, 3-74.
[10] Oliver M.J. & Irwin A.J. (2008). Objective global ocean biogeographic provinces. Geophysical Research Letters, 35,
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[11] Platt T., Caverhill C., Sathyendranath S. (1991) Basin-scale estimates of oceanic primary production by remote
sensing: The North Atlantic. Journal of Geophysical Research, 96,147-159.
[12] Sathyendranath S., Longhurst A., Caverhill C.M., Platt T. (1995). Regionally and seasonally differentiated primary
production in the North Atlantic. Deep-Sea Research, Part I, 42, 1773-1802
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