4
Le régime alimentaire du pluvier siffleur dépend de la disponibilité des ressources du milieu. Il se
compose principalement d’insectes, d'annélides, de crustacés, de mollusques et de différents
arthropodes. L’espèce s'alimente aussi bien de jour que de nuit. Elle recherche sa nourriture à la
surface du sable en effectuant des marches rapides et des arrêts brusques pour capturer ses proies.
Contrairement à plusieurs autres espèces d'oiseaux limicoles, le pluvier siffleur ne se rassemble pas
en groupes nombreux lors de la migration. Il est fréquent de voir de trois à six oiseaux migrer
ensemble. Dans les aires d'hivernage, la migration s'amorce en mars. Dès la mi-avril, les oiseaux se
font rares dans les quartiers d'hiver. Ils arrivent sur les aires de nidification du Québec entre la fin
avril et le début mai.
À l'automne, le départ du pluvier siffleur s'effectue graduellement à mesure que les adultes
terminent l’élevage des jeunes. Les couples qui ont perdu leur nid ou leur nichée quittent
probablement dès le début juillet. Au Québec, il arrive qu'au début septembre quelques oiseaux
soient encore aux sites de nidification, mais la majorité quitte entre la mi-juillet et la mi-août.
Dynamique des populations
L'habitat du pluvier siffleur est très dynamique et peut se modifier rapidement sous l'influence de
facteurs naturels ou anthropiques. Les plages se transforment continuellement au rythme du vent,
des vagues et des tempêtes. D'une année à l’autre, une plage peut ainsi perdre ou améliorer son
potentiel comme site de reproduction pour le pluvier siffleur. L’espèce est donc adaptée à
coloniser de nouveaux sites qui s'avèrent propices à sa nidification. Le fait que cette espèce ait
déjà niché dans des stationnements, dans des sablières et sur des caps de grès rouge montre qu'il
est en mesure de s'adapter à des habitats marginaux. Aux Îles-de-la-Madeleine, une évaluation de
la qualité des plages, à partir de leurs caractéristiques biophysiques et de l'utilisation des sites a
permis d'estimer la capacité de support de l'archipel à 65 couples de pluvier siffleur.
Le succès de reproduction est grandement influencé par l'intensité des activités humaines sur les
plages. On note un plus grand nombre de jeunes par couple pour les familles présentes sur des
plages peu achalandées. Au Québec, le nombre de jeunes produits par couple varie de 1,3 à
2,0 jeunes entre 1987 et 1992. Avant l'envol, la mortalité s'élève à environ 44 % et survient
principalement au cours des dix premiers jours de vie.
En Amérique du Nord, le nombre de jeunes produits par année ne permet pas actuellement de
maintenir les effectifs des différentes populations. Si la productivité n’est pas augmentée, les
populations tendent vers une disparition.
La situation actuelle du pluvier siffleur aux Îles-de-la-Madeleine est la résultante des efforts de
sauvegarde entrepris depuis plusieurs années aux États-Unis et au Canada. L'amélioration
enregistrée avant 1996 était localisée puisque durant la même période, la population de pluvier
siffleur de l’ensemble de l’est du Canada a enregistré une baisse de l’ordre de 20 %. Depuis, les
effectifs ont fluctué, pour atteindre un niveau élevé à l'été 1999 sur l'ensemble de l'est du Canada.
Au Québec, l'augmentation de la population demeure fragile et les efforts de protection devront