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DE LA PARURE AUX CATHÉDRALES
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d’Asie et des plaines orientales européennes. Ils ne furent pas les
seuls. Les Gaulois eurent leur part de revanche. Malgré une coloni-
sation d’occupation de la Gaule par les Romains, qui avait relative-
ment réussi, les Gaulois n’hésiteront pas à prendre leur revanche et
à aller jusqu’aux portes de Rome.
Le deuxième élément qui aurait pu être fédérateur mais ne l’a pas
été, c’est la montée progressive de la religion chrétienne. Au
début, minoritaire et persécutée, cette religion va, à partir d’un
noyau de quelques apôtres juifs, infiltrer toutes les couches de la
population pour atteindre le sommet jusqu’à la conversion de
l’empereur Constantin. Or, celui-ci, au lieu de se servir de ce
ciment pour reconstituer la cohésion de son empire, va assister à
sa dilution au profit d’une dérive orientale constituant la base de
l’effritement définitif de l’Empire occidental. En revanche, cette
base chrétienne contribuera à l’unification de la royauté franque
et au développement de son luxe.
Un troisième élément, son orientalisation, va porter le coup fatal
à l’Empire romain. À partir du IVe siècle, il y a deux capitales :
Rome et Constantinople, cette dernière l’emportant progressive-
ment sur la première. Quand la première capitale n’exerce plus
son rayonnement y compris luxueux et que les ferments de créa-
tion se dirigent vers la seconde, la première va tomber comme un
fruit mûr. Rome va disparaître comme Athènes ou Babylone.
Pendant plusieurs siècles, un souffle civilisateur émanera de Cons-
tantinople, sous l’influence, à partir de 527, de l’empereur romain
Justinien qui aimait le luxe et dont la femme, Théodora, ancienne
danseuse de cirque, portait de sublimes vêtements couverts
de perles et de pierres précieuses. C’est l’empereur Justinien qui
fit construire une gigantesque église surmontée d’une coupole,
Sainte-Sophie.