I – INTRODUCTION
La fibula est un os long, solide du fait de sa corticale prépondérante et rectiligne. Cet
os constitue la partie latérale de la jambe, articulé en proximal et en distal avec le tibia.
La fibula ou péroné prend en charge relativement peu de poids par rapport à la charge
globale supportée par le membre inférieur. C’est pour cela que cet os est plus grêle que le
tibia. Chez certains animaux, la fibula s’articule toujours avec la partie postérieure de
l'extrémité inférieure du fémur, mais cette particularité est souvent perdue (comme chez
l'homme). Parfois, le raccourcissement de la fibula va encore plus loin et il y a perte de
l’articulation avec le tarse voire fusion partielle avec le tibia (chez le cheval par exemple).
La fibula est vascularisée par deux artères : l’artère tibiale antérieure pour la tête
fibulaire et l’artère fibulaire pour la diaphyse. La fibula est un os fin, dont la seule partie
apparemment fonctionnelle est la malléole distale pour une mécanique adéquate de la
cheville. Cette zone est d’ailleurs bien vascularisée du fait du cercle anastomotique de la
cheville. La partie proximale n’étant pas fonctionnelle, cet os peut donc être utilisé comme
lambeau libre dans la chirurgie reconstructive quand ont lieu des pertes de substance
importantes par exemple lors de processus carcinologique, entre autres.
En chirurgie maxillo-faciale, on ne prélève que la diaphyse fibulaire en laissant les
épiphyses. Il n’est donc nécessaire de prélever que l’artère fibulaire pour remplacer des pertes
de substance de la mandibule (ostéosarcome, radionécrose, etc.)
Hors, en pédiatrie, lors du transfert de fibula, on veut garder le cartilage de croissance
situé entre l’épiphyse et la diaphyse. On va donc prélever toute la partie proximale de la
fibula avec ses 2 axes artériels (artère fibulaire et artère tibiale antérieure) n’en laissant qu’un
seul (artère tibiale postérieure) pour toute la vascularisation du pied et de la jambe.
Le but de cette étude est de mettre en évidence des anastomoses entre l’artère tibiale
antérieure et l’artère fibulaire par le biais de dissections et d’imagerie (radiographies). Ceci
pouvant éventuellement mener à des nouvelles conduites à tenir concernant le bilan pré-
opératoire et la chirurgie des lambeaux libres de fibula.