
CATED – Collection FOCUS – Les énergies renouvelables – Edition 2015 5
Depuis de nombreuses années, l’utilisation des énergies renouvelables (EnR) est au
cœur des débats qu’ils soient politiques ou institutionnels. La France, comme les autres
pays européens, s’est engagée depuis les années 90 (accords de Kyoto) à limiter ses
émissions de gaz à effet de serre, engagements que l’on a depuis désignés sous le
terme « Facteur 4 » (voir encadré).
Les enjeux essentiels de ces dispositions sont d’une part le dérèglement climatique et
d’autre part l’indépendance énergétique.
Sur le dérèglement climatique la question essentielle porte sur la limitation des émissions
de gaz à effet de serre (GES) dont la concentration dans l’atmosphère en augmentant,
favorise le réchauffement climatique. Les scientifiques sont clairs sur ce point, si nous ne
divisons pas par deux nos émissions de GES d’ici 2050, nous ne pourrons plus maîtriser
la dérive des températures ni ses effets. Or, en cas d’augmentation de la température
moyenne de la planète supérieure ou égale à 2°C, ce sont des modifications
irréversibles des écosystèmes ainsi que des manifestations météorologiques
imprévisibles qui attendent les générations futures.
Parmi les gaz à effet de serre, le gaz carbonique présente depuis les premiers rapports
du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental de l’Evolution du Climat) la contribution
principale à l’accroissement cumulé de l’effet de serre depuis la moitié du XVIIIème siècle
avec une proportion de l’ordre de 56 %. Or ces dernières années sont marquées par une
augmentation tout aussi inquiétante, c’est celle du méthane dont la proportion est
passée de 16 à 32 %. Emis principalement par l’agriculture, les ordures ménagères et
l’exploitation du gaz naturel, ce gaz qui vit moins longtemps dans l’atmosphère que le
gaz carbonique est en revanche 86 fois supérieur en terme de pouvoir de réchauffement
sur les deux prochaines décennies.
Sur l’indépendance énergétique, ce qui est au cœur du sujet c’est le coût de l’énergie.
La France présente un réel potentiel dans le domaine des énergies renouvelables,
toutefois son relatif « retard » dans leur utilisation de plus grande ampleur laisse de
nombreux experts perplexes.
Ne s’agirait-il pas de choix stratégiques ? Une plus grande implication des citoyens ne
serait-elle pas plus efficace que les « grands projets » comme Fruges (Parc éolien dans
le Pas de Calais) ou Cestas (Centrale Photovoltaïque en Gironde) ?
On assiste en France à la présentation de projets qui ont pour vocation de remplacer les
énergies fossiles (et le nucléaire, à plus long terme) par les énergies renouvelables…
très bien, mais ceci se fait de façon assez systématique au travers de grands projets,
d’appels d’offre d’envergure, comme si on voulait remplacer les centrales thermiques ou
nucléaires par d’autres centrales électriques… Une autre solution émerge cependant de
plus en plus, permettant notamment aux régions et aux citoyens de se sentir davantage