Correction Philosophie Bac Technologique 2024 : Nature et Homme

Telechargé par Lina Lc
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Baccalauréat Technologique
Session 2024
Épreuve : Philosophie
Durée de l’épreuve : 4 heures
Coefficient : 4
PROPOSITION DE CORRIGÉ
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SUJET 1 : LA NATURE EST-ELLE HOSTILE A L'HOMME ?
Nous le savons, la philosophie pose plus de questions que n'apporte de réponses claires. Mais
ce sont ces interrogations qui permettent d'avancer, se réaliser suivant son entendement. Les
certitudes même se donnent des limites, de nouvelles interpellations, c'est toute notre liberté
métaphysique.
L'être humain est un élément de la Nature, c'est un postulat préalable indéniable. Mais par
l'évolution darwinienne nous sommes en mesure de nous demander quelle Place l'homme et la
femme occupe, quel rôle jouent-ils ? Il nous faut d'abord, avant de gager la problématique
posée, s'accorder sur les sens des mots de la question.
Tout d'abord qu'est-ce que la nature ? C'est plus qu'un concept, une réalité
Palpable, visible, ressentie, intégrante ou productrice. En l'homme, autour de lui, la nature est
la Cause de la permanence de ce qu'il est dans le changement et le cosmos cher aux grecs.
Nature signifie que, dans la réalité donnée, il y a un principe ou une cause, la nature, absolument
indépendante. La nature est un ensemble avec des interdépendances évidentes. Mais peut-on
influencer sur ces liens.
L'hostilité, quant à elle, est un concept autant qu'une réalité par les effets que nous ressentons
dans notre chair, le climat, le réchauffement climatique. C'est une marque d'opposition qui
interroge car nous sommes dans cette nature.
L'homme est une entité « organisée, intelligente, consciente » issue de la Nature, mais pas la
seule. La problématique est donc ici spécifiquement, de réfléchir si l'être humain est un
élément indissociable de cette Nature ou un possible maître. On perçoit déjà la prétention qui
s'annonce.
1-De nos jours, la question de la place de l’homme dans la nature est plus que jamais d’actualité,
en raison des enjeux environnementaux, sociaux et éthiques qui se posent. Les dérèglements
climatiques, la pollution, la disparition des espèces animales et végétales, ainsi que les inégalités
d’accès aux ressources naturelles, sont autant de problèmes qui questionnent la relation entre
l’homme et la nature. Les débats sur les modes de production, de consommation et de
gouvernance se multiplient, tout comme les initiatives visant à réconcilier l’homme et la nature,
comme les mouvements écologiques, les pratiques de permaculture ou les projets de
réintroduction d’espèces en danger. Face à ces enjeux, la réflexion sur la nature et l’homme est
plus que jamais nécessaire pour inventer un avenir soutenable et équitable. Comme le disait
Antoine de Saint-Exupéry : La nature ne nous appartient pas, nous sommes issus d’elle et
nous y retournons. La terre n’est pas un héritage de nos parents, mais un prêt de nos
enfants”. L’injustice écologique est-elle imputable à la nature ou à l’homme ? Pour répondre à
cette question, notre plan se divisera en trois parties. Nous allons débuter en exposant l’idée
que la nature est source d’injustice. Nous poursuivrons en explorant une perspective opposée
qui suggère que la nature fonctionne selon des principes équitables. Enfin, nous expliquerons
que nous avons la responsabilité et l’obligation de maintenir l’équilibre écologique.
2) Les lois de la nature créent des injustices
Dans la nature, la loi du plus fort est une réalité qui régit la survie et la reproduction des
espèces animales. Les animaux les plus forts et les plus adaptés ont une plus grande chance de
survivre et de se reproduire, ce qui crée des inégalités. Les animaux prédateurs, par exemple,
chassent et mangent les animaux plus faibles, qui sont souvent les plus jeunes ou les plus
malades. Cela peut sembler injuste du point de vue des animaux qui sont chassés, car ils n’ont
souvent aucun moyen de se défendre ou de se protéger. Un exemple concret est celui des
lions, qui sont des prédateurs redoutables. Ils chassent souvent en groupe pour augmenter
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leurs chances de succès, et visent généralement les proies les plus faibles, comme les jeunes
ou les vieilles. De même, les requins sont des prédateurs très efficaces qui se nourrissent de
poissons plus petits ou d’autres animaux marins. Bien que cela puisse sembler cruel, c’est en
réalité une loi de la nature qui contribue à maintenir l’équilibre écologique. Richard Dawkins
fait la remarque suivante : La nature ne fait pas de cadeau, elle sélectionne les plus forts
et les plus aptes à survivre, à se reproduire et à transmettre leurs gènes. C’est la loi de la
nature, cruelle mais juste”. Les catastrophes naturelles sont un exemple d’injustice dans la
nature, car elles frappent sans discrimination et causer des pertes de vie et des dégâts
matériels importants. Cependant, les personnes les plus vulnérables sont souvent celles qui
souffrent le plus de ces catastrophes, créant ainsi des inégalités. Par exemple, lors d’un
ouragan, les personnes vivant dans des zones côtières ou des zones basses sont plus
susceptibles d’être touchées par les inondations et les vents violents. Les personnes ayant des
moyens financiers limités ont moins de ressources pour se préparer et évacuer en cas
d’urgence, ce qui les rend encore plus vulnérables. Les personnes âgées, les personnes
atteintes de maladies chroniques ou les personnes handicapées peuvent également être plus
susceptibles de subir des conséquences négatives lors d’une catastrophe naturelle. Les
événements naturels semblent se produire sans distinction de classes sociales, de
couleurs de peau, ou de richesses. Mais lorsqu’on observe les résultats de ces
événements, on découvre rapidement que la réalité est différente”, affirme Timothy
Beatley, dans son livre L’écologie du lieu : planification pour l’environnement, l’économie et
la communauté. Les maladies sont considérées également comme une injustice de la nature
car elles affectent certains individus plus que d’autres, sans qu’ils aient aucun contrôle sur
leur apparition ou leur développement. Par exemple, certaines maladies génétiques sont
transmises de manière aléatoire, affectant certains membres d’une même famille mais pas
d’autres. Cela crée une situation d’injustice car les personnes touchées n’ont rien fait pour
mériter cette maladie et sont souvent confrontées à des conséquences graves pour leur santé et
leur qualité de vie. De plus, certaines maladies sont plus répandues dans certaines régions du
monde ou chez certaines populations, créant ainsi des inégalités en termes d’accès aux soins
et de chances de survie. En fin de compte, il est important de travailler à la recherche de
solutions pour traiter et prévenir les maladies, afin de réduire l’injustice qui peut en découler.
Comme le disait Albert Camus dans La Peste : La maladie est la plus grande des
injustices, car elle frappe l’homme sans qu’il ait mérité son sort, et elle lui impose de
subir des épreuves dont il ne sait souvent comment se relever”.
Les phénomènes naturels produisent des résultats qui sont inéquitables ou injustes selon les
normes humaines. Dès fois, la diversité biologique est le résultat d’une distribution équitable
des ressources et des niches écologiques dans la nature.
3) La diversité biologique est le reflet de l’équité de la nature
La nature suit des lois physiques et biologiques qui sont indépendantes de toute considération
sociale, culturelle ou politique. Les lois de la physique et de la biologie régissent les
comportements et les interactions des êtres vivants et de leur environnement, sans égard pour
les caractéristiques individuelles ou les différences entre les espèces. Par exemple, la gravité
agit de manière identique sur tous les objets, indépendamment de leur forme ou de leur
composition, de même que les lois de l’évolution s’appliquent de manière égale à toutes les
espèces, sans distinction de race ou de sexe. Cette citation de Steven Pinker, extrait de Le
tableau rase : Le déni moderne de la nature humaine confirme cette idée : La nature est
indifférente à l’humanité. La nature ne se soucie pas de nos préférences, de nos
croyances ou de nos valeurs. Elle suit ses propres lois physiques et biologiques sans
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considération pour nous”. Les êtres vivants ont évolué pour être adaptés à leur
environnement naturel, ce qui leur assure une meilleure survie. Cette adaptation se manifeste
par une grande variété de caractéristiques physiques et comportementales qui leur permettent
de répondre aux défis de leur environnement, tels que la recherche de nourriture, la protection
contre les prédateurs et la régulation de leur température corporelle. Un exemple de cette
adaptation est le caméléon, qui est capable de changer de couleur pour se camoufler dans son
environnement. Le caméléon utilise cette capacité pour échapper aux prédateurs ou pour se
camoufler afin de surprendre sa proie. De même, les animaux du désert comme les
dromadaires ont développé des adaptations uniques pour survivre dans un environnement
hostile, tels que des pieds larges pour se déplacer sur le sable et une capacité à stocker de
l’eau pour survivre en cas de pénurie. C’est pourquoi Charles Darwin, dans son ouvrage
L’Origine des espèces, souligne ce passage : Ce n’est pas la plus forte ni la plus
intelligente des espèces qui survit, c’est celle qui est la plus adaptable au changement”.
Les différences individuelles et les variations génétiques sont des éléments clés de la diversité
biologique. Chaque individu dans une espèce possède des différences génétiques qui les
rendent plus ou moins adaptés à leur environnement. Cette variabilité génétique permet aux
espèces de s’adapter aux changements de leur environnement, ce qui peut garantir leur survie
à long terme. Par exemple, des variations génétiques aident certaines populations animales à
résister à des maladies, des températures extrêmes ou des changements dans les ressources
alimentaires. Cette variation génétique permet également de maintenir une certaine résilience
des populations face aux changements environnementaux rapides, tels que le changement
climatique. En outre, la variabilité génétique permet la spécialisation des espèces dans leur
rôle écologique, contribuant ainsi à la complexité et à la diversité des écosystèmes. Par
conséquent, la préservation de la diversité génétique est essentielle pour assurer la survie des
espèces et la santé de notre planète. Cela se traduit par cet extrait de La méthode : Éthique de
Edgar Morin : La nature est en perpétuelle création. Les êtres vivants se transforment,
évoluent, se différencient, se diversifient, pour donner naissance à des espèces toujours
plus complexes et plus variées”.
La nature garantit l’égalité des chances entre les différentes espèces en offrant des habitats et
des conditions de vie variées. Puis, la nature n’a pas de jugements de valeur. Leibniz, par son
Monadisme, montre que des fonctions dans la nature sont multiples, ce sont même de « petits
esprits » en action qui multiplient les interférences, qui sont tels des êtres spirituels en action
pour ou contre nous, sans tomber dans un spiritisme superficiel. Mais nous pouvons nous
demander si nous sommes seuls à décider en maîtres illusoires de la vie. Qui décide des
métabolismes, des maladies, des osmoses, mitoses. N'y il aurait-il pas d'autres intelligibilités
que nous croisons. La compréhension, intégration de ce concept ne nous entraîne-t-il pas dans
une communication plus humble avec cette matrice qu'est la Nature ?
4) La nature est simplement amorale et neutre
Les phénomènes naturels qui semblent injustes sont souvent perçus comme tels en raison de
notre propre système de valeurs et de notre point de vue anthropocentrique. Nous avons
tendance à juger les événements naturels à l’aune de nos propres croyances et de notre propre
morale, en les considérant comme justes ou injustes en fonction de leur impact sur les êtres
humains ou les autres êtres vivants que nous considérons comme importants. Cependant, si
l’on considère ces phénomènes à partir d’une perspective plus large, on peut les comprendre
comme des manifestations de la complexité et de la diversité de la vie sur Terre. La nature est
caractérisée par une grande variété d’espèces animales et végétales, ainsi que par une diversité
de paysages, de climats et d’habitats. Cette complexité et cette diversité donne lieu à des
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situations où certains organismes bénéficient d’avantages par rapport à d’autres, ce qui semble
injuste d’un point de vue humain. La nature n’a rien de bon ni de mauvais en elle-même.
C’est l’homme qui y projette ses jugements de valeur”, souligne Michel de Montaigne
dans son ouvrage Essais. Lorsque l’on parle de la nature, on fait référence à l’ensemble des
phénomènes et des êtres qui existent à l’état naturel sur Terre. Cela comprend les éléments
inanimés tels que les roches, les océans et l’atmosphère, ainsi que les êtres vivants tels que les
plantes, les animaux et les micro-organismes. La nature n’a pas de jugements de valeur car
elle ne peut pas porter de jugements moraux. En effet, la moralité est une construction
humaine qui implique une réflexion sur ce qui est bon ou mauvais, juste ou injuste. Les
phénomènes naturels, tels que les tremblements de terre, les tempêtes, les éruptions
volcaniques, les maladies et les interactions entre les êtres vivants, n’ont pas de jugements de
valeur car ils ne sont pas le résultat d’une réflexion morale. “La nature n’a rien à faire de
nos idées de bien et de mal. Elle a ses propres lois, ses propres processus, ses propres
finalités. Nous ne pouvons pas la juger, nous devons la comprendre”, exprime John
Burroughs, dans son ouvrage L’Évangile de la nature. Lorsqu’on parle de la régulation des
écosystèmes, on fait référence aux processus naturels qui maintiennent l’équilibre dans les
écosystèmes. Les phénomènes naturels jouent un rôle important dans cette régulation car ils
contribuent à maintenir la diversité des espèces et la stabilité de l’écosystème. Par exemple,
les prédateurs peuvent réguler les populations animales en éliminant les individus les plus
faibles et les plus vulnérables. Cette régulation aide à maintenir l’équilibre dans l’écosystème
en évitant une surpopulation d’une espèce particulière, qui pourrait perturber l’équilibre des
autres espèces et de l’écosystème dans son ensemble. Comme l’affirme Aristote : La nature
ne fait rien en vain, et elle est la source de toutes les causes efficientes. Tout dans la
nature a un but, et rien n’est fait au hasard”.
La nature est injuste non volontairement et complexe et dépend des perspectives et des
critères d’évaluation que l’on adopte. D’un côté, les lois de la nature créent des situations qui
semblent injustes pour les êtres humains, comme les catastrophes naturelles, les maladies ou
les prédateurs. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que la nature est
intrinsèquement injuste, mais plutôt que ces phénomènes sont des manifestations de la
complexité et de la diversité de la vie. D’un autre côté, la diversité biologique est le reflet de
l’équité de la nature, car chaque espèce a sa propre niche écologique et contribue à l’équilibre
de l’écosystème dans son ensemble. Cette diversité est essentielle à la survie de la vie sur
Terre et témoigne de la richesse et de la complexité de la nature. Néanmoins, la nature est
simplement amorale et neutre, sans jugements de valeur ou de justice. Les phénomènes
naturels ne sont ni bons ni mauvais en eux-mêmes, mais plutôt le résultat de lois physiques et
biologiques qui régissent l’univers. Les êtres humains peuvent percevoir certains phénomènes
comme injustes en fonction de leurs propres critères de valeurs et de leur propre point de vue.
Il est important de comprendre la complexité et la diversité de la vie sur Terre et de respecter
les lois de la nature qui régissent l’univers. Quel est l’impact de l’activité humaine sur
l’équilibre de la nature ? Le positivisme, par son état d'esprit, sa conviction de domination
associée aux excès de la raison dénoncée par Kant n'ont-ils pas eu une influence néfaste
jusqu'au aujourd'hui ou l'être humain semble devenir artificiel, numérique ?
SUJET 2 : L'ARTISTE EST IL MAÎTRE DE SON TRAVAIL ?
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