Sociologie du sport - Magnane Georges | Critique Bibliographie Population 1967
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Vichy Bossoto
BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE 145
L'étude démographique, par contre, est contestable, car le nombre des
observations est trop restreint pour étayer les conclusions avancées. T. L.
Thuillier Guy. La promotion sociale
Paris, P.U.F., 1966, 128 p. (Coll. Que sais-je ?n° 1218)
Ce petit ouvrage, très dense, nous inclinerait au découragement, en nous
rappelant combien sont anciennes l'idée et les tentatives de promotion sociale (Cf. la
longue citation de Condorcet, p. 11), mais il dresse aussi un bilan positif des efforts
actuels.
Retenant la définition de la Commission Chenot, T. englobe la formation
professionnelle, la promotion collective et l'action culturelle. Non seulement il souligne
le caractère rentable des investissements dans ce domaine, mais il rappelle qu'une
certaine idée de l'homme justifie de tels efforts.
Les pages consacrées aux obstacles psychologiques, sociaux et matériels
permettent d'éviter des illusions généreuses sur l'efficacité àcourt terme. Avec T. on
peut regretter l'éparpillement des responsabilités au plan local et souhaiter une plus
large participation des syndicats, souvent réticents devant les ambitions individuelles.
Les difficultés pédagogiques sont bien indiquées, mais les moyens de les surmonter
semblent encore mal connus. P. P.
Rondot Pierre. L'Islam. Paris, Prismes [1965], 128 p.
Tabl., carte, bibliogr.
Bon petit ouvrage de vulgarisation intelligente et d'initiation àun sujet, dont la
connaissance trop souvent encore, reste superficielle. Le problème des dissidences
et des sectes est envisagé avec clarté, et le lecteur ne pourra plus confondre le chiisme,
le kharédjisme, le soufisme, le wahabisme, etc. Le problème de la confrontation de
l'Islam contemporain avec le monde moderne est également clairement posé. Une
précieuse chronologie comparée fournit d'indispensables points de repère, et R.
fournit des «suggestions de lecture »assez développées. Un seul regret :au nombre
des annexes, où prend place une carte trop sommaire du peuplement musulman, ne
figurent pas les quelques brèves indications géographiques et démographiques qui
permettraient de savoir au moins combien sont les adeptes de la religion étudiée,
et comment ils se répartissent numériquement dans les principaux pays.
P. H.
Magnane Georges. Sociologie du sport. Situation du loisir sportif
dans la culture contemporaine (s. 1.) ,Gallimard, 1964, 190 p.
Phénomène social, le sport imprègne profondément la vie quotidienne de l'homme
du xxe siècle.
Après avoir distingué loisir et liberté, M. assimile l'activité sportive au loisir,
mais constate qu'en cas de succès, elle devient très vite astreignante, représentant
cependant un élément positif de cette culture de masse qui se cherche.
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En transformant en vedettes les champions sportifs, le spectateur est loin d'être
passif et peut, au contraire, atteindre un maximum d'intensité de participation,
parfois, bénéfique pour l'athlète.
La dernière partie suppute le degré de sociabilité du sport, qui doit jouer un rôle
important dans la formation d'un homme moral et dans la recherche de l'instinct
ludique.
En conclusion, importance de la prise de conscience, par le pratiquant sportif,
de son rôle dans la société occidentale, ainsi que de sa responsabilité. L.
Morris Pauline. Prisoners and their Families
Londres, G. Allen and Unwin Ltd [1965], 328 p. (Coll. P.E.P.)
Première tentative pour étudier àl'échelle de la Grande-Bretagne le problème
des familles de prisonniers. Échelonnée sur trois ans, l'enquête aporté sur un
échantillon national représentatif, et sur un échantillon plus réduit. Elle se proposait de
mettre en lumière l'influence que la famille continue àexercer sur le prisonnier, et
le rôle que cette influence peut jouer dans sa rééducation. Certaines des hypothèses
posées au départ ont été vérifiées. Il apparaît ainsi qu'après la condamnation et
l'emprisonnement, les rapports familiaux continuent àse conformer au modèle des
rapports existant avant la condamnation; par ailleurs, l'épouse qui fait partie d'un
vaste réseau familial tend àychercher plus de réconfort qu'auparavant. Visant des
objectifs concrets autant que théoriques, cette étude débouche sur des
recommandations dans trois domaines précis : soutien financier des familles de prisonniers,
amélioration de l'action sociale en prison, développement des possibilités de contact
entre les prisonniers et leurs familles, sous peine de voir les enfants de prisonniers
se transformer eux-mêmes en autant de cas sociaux. J. H.
Rosenmayr Leopold et Kôckeis Eva. Umwelt und Familie alter Menschen
Neuwied et Berlin, H. Luchterhand Verlag [1965], xi-244 p.
Bibl. Résumé en anglais. (Coll. Soziologische Texte, n° 21)
Le sort des citadins âgés des nations industrielles retient l'attention et donne lieu
àun nombre croissant d'enquêtes. Dans leur ouvrage, clair et bien documenté, pourvu
d'un excellent résumé en anglais (p. 202-225), R. et K. exposent les résultats de deux
enquêtes portant sur un millier de Viennois âgés et corroborées par un
microrecensement. Il s'agissait de mieux connaître les conditions de vie (notamment :
logement, milieu et relations familiales) des personnes âgées qui vivent soit dans des
logements normaux soit dans des logements adaptés, et de formuler des suggestions.
Dans cette capitale vieillie (17 %des habitants ont 65 ans et plus) on retrouve
de nombreux points communs avec Londres, Copenhague ou Paris ;par exemple, le
double effet de la surmortalité masculine (aggravée par la guerre) et de la faible natalité
antérieure se traduit par un pourcentage élevé de femmes vivant seules :42,5 (contre
seulement 20 °/0 entre 50 et 65 ans). La corrélation entre l'âge des occupants et
l'âge de l'immeuble aboutit àdes conditions très défavorables :77 °/0 des personnes
vivant seules habitent des logements antérieurs à1919 et 54 °/0 n'ont pas l'eau
courante; certaines vivent àun étage élevé sans ascenseur.
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