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INTRODUCTION
La paralysie récurrentielle au cours de la chirurgie thyroïdienne et parathyroïdienne est une
complication redoutée dont la fréquence varie selon les publications de 0,4 à 3,9 % pour les
atteintes transitoires, et jusqu’à 3,6 % pour les atteintes définitives (1-4).
Ses conséquences vont de l’altération de la qualité de la voix en cas d’atteinte unilatérale, au
risque de détresse respiratoire aiguë en cas de lésion bilatérale, pouvant nécessiter
trachéotomie, aryténoïdectomie ou cordectomie postérieure, et exposant le patient à des
risques de complications respiratoires menaçant le pronostic vital.
La section du nerf récurrent, responsable d'une paralysie toujours définitive, reste très rare
(0,4% des interventions) (5). Les autres mécanismes lésionnels peuvent être la section
partielle, l’étirement, la ligature, le traumatisme électrique et/ou thermique, l’ischémie mais
également l’œdème, l’inflammation et les traumatismes mineurs du nerf causés par la
manipulation de la pièce opératoire. Le plus souvent, le nerf serait intact macroscopiquement
mais non fonctionnel en fin d’intervention (3,3 à 5,3% des interventions) avec alors 95% de
chance de récupération. La traction de la branche antérieure d’un nerf récurrent
précocément divisé (30% des cas) entre 1 et 2 cm avant son entrée dans le larynx est le
mécanisme lésionnel le plus fréquent (28% des paralysies) selon Snyder et coll. (5).
Les facteurs de risque identifiés sont la pathologie cancéreuse, en particulier celle justifiant
un geste chirurgical étendu avec curage récurrentiel, les volumineux goitres inflammatoires,
les reprises chirurgicales à distance, les ré-interventions pour complication hémorragique, les
antécédents d’irradiation cervicale, les variations anatomiques du nerf (nerf laryngé inférieur
droit non récurrent), l’absence de repérage de ce dernier (6) et le manque d’expérience de
l’opérateur (7).
Depuis les travaux de Lahey, tout le monde s’accorde à penser que le meilleur moyen de
respecter le nerf laryngé inférieur est de le repérer visuellement (1, 7). Il apparaît donc
raisonnable de penser que toute technique facilitant l’identification du nerf, ou la confirmant,
devrait diminuer l’incidence des traumatismes récurrentiels.