Géologie Bassin Sédimentaire: Sassandra à Abidjan

Géologie du bassin sédimentaire: Zone de Sassandra à Abidjan
Géologie de la Côte d’Ivoire Année Académique : 2009-2010
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INTRODUCTION
Située en Afrique de l’Ouest entre 4° et 11° de latitude Nord et 2° et 9° de longitude Ouest et
entre l’Equateur et le Tropique du Cancer, la Côte d’Ivoire est un pays couvrant une
superficie de 322.462 km2 avec une population d’environ 16 millions d’habitants.
Sur le plan géologique, la Côte d’Ivoire se caractérise par un socle d’âge précambrien qui
occupe 97,5% de sa superficie totale et un bassin sédimentaire plus récent (Crétacé Inférieur
actuel) dont la partie émergée occupe 2,5% du territoire ivoirien.
Dans le cadre du cours de géologie de la Côte d’Ivoire, il nous a été demandé de faire une
étude de la zone du bassin sédimentaire partant de Sassandra à Abidjan.
Le présent rapport qui va rendre compte de l’étude qui nous a été confiée comportera deux
parties.
La première partie portant sur les généralités sur le bassin sédimentaire ivoirien consistera en
un aperçu géographique et géomorphologique du bassin et en son contexte géologique.
La seconde et dernière partie constituera l’étude proprement dite de la zone du bassin
sédimentaire allant de Sassandra à Fresco. Nous présenterons aussi dans cette partie les
ressources du sous-sol dans cette zone.

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1. GENERALITES SUR LE BASSIN SEDIMENTAIRE IVOIRIEN
1.1. Aperçu géographique
1.1.1. Localisation
Le bassin sédimentaire ivoirien se présente comme un croissant écrasé, bordant le rivage
atlantique depuis Sassandra jusqu’à la frontière du Ghana (la ville d’Axim), et s’étale sur un
maximum de 45 km à l’intérieur du pays. II est entièrement compris entre les longitudes 3° et
6° Ouest et les latitudes 5° et 5°30’ Nord. Il ne dépasse pas 130 m d’altitude.
Bassin sédimentaire
Figure 1 : Carte de la situation géographique du Bassin Sédimentaire Ivoirien
(Cours de Géomorphologie, 2007)
1.1.2. Hydrographie
Le réseau hydrographique est dense dans la région du bassin sédimentaire dans la mesure où
on y rencontre l’océan atlantique qui constitue l’embouchure de la plupart des grands fleuves
de la Côte d’Ivoire (Sassandra- Cavally- Bandama- Comoé).On y trouve également la lagune
Ebrié et de nombreux fleuves côtiers tels que la Bia, la Mé, l’Agnéby, etc.
1.1.3. Climat et végétation
Le climat que l’on rencontre dans la région du bassin sédimentaire est de type attiéen,
caractérisé par des précipitations abondantes de l’ordre de 2000 mm/an, avec un gradient
décroissant vers l’ouest et le nord.
Deux saisons sèches centrées sur août et janvier (ces derniers durs quatre mois et demi)
alternent avec deux saisons humides centrées sur octobre et juin. II faut cependant signaler de

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très fortes variations de répartition des pluies dans l’année et du total annuel (Adiopodoumé,
1546 mm en 1949 et 2 935 mm en 1954).
Le maximum d’intensité est enregistré en juin (288 mm/24 heures, Dabou, juin 1964), ce qui
fait courir de grands dangers d’érosion aux sols mal protégés par les cultures.
La température moyenne annuelle est de 26,1° C. Ce sont les mois de mars et avril qui sont
les plus chauds (maximum absolu 36,5° C en mars 1957), et le mois d’août le plus frais. En
janvier, les rares manifestations de l’harmattan (vent sec venant du désert) peuvent abaisser la
température jusqu’à 15° C.
Deux grands types de paysage végétal se partagent la zone :
- la forêt;
- les formations hydrophiles des zones marécageuses (la mangrove qui borde les
lagunes).
1.1.4. Population
Le bassin sédimentaire constitue la zone la plus peuplée du territoire ivoirien avec 3199000
habitants à Abidjan (estimation 1999), la première ville de la Côte d’Ivoire.
La densité de la population dans cette zone a connu un accroissement considérable avec la
crise politique de 2002 qui a entraîné le déplacement des populations des autres régions vers
la ville d’Abidjan.
1.2. Aperçu géomorphologique
 Partie onshore
Elle s’étend de Fresco (à l’ouest) à la frontière ivoiro-ghanéenne (à l’Est) sur 360 Km. Sa
largeur augmente d’Ouest en Est, où elle atteint 35 Km environ. Elle a une superficie de 8000
Km2.
La partie onshore est séparée en deux par une faille normale de direction E-W appelée faille
des lagunes (CHARPY et NAHON 1978) :
- une zone au Nord de la faille (5000 Km2) caractérisée par une sédimentation peu
épaisse (200 à 300 m de sédiments). La ligne de rivage est rectiligne et
constituée de falaises (Fresco), de plateaux et de plaines littorales ;

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- une zone au Sud de la faille (3000 Km2) caractérisée par une sédimentation très
épaisse parfois supérieure à 5000m. Cette façade maritime se caractérise par une
côte basse lagunaire et bordant une large plaine littorale. Elle est surtout
caractérisée par un plateau continental entaillé d’un canyon sous-marin profond
appelé « trou sans fond » situé au large d’Abidjan.
Figure 2: Coupe géomorphologique du bassin sédimentaire Ivoirien
(Cours de Géomorphologie, 2007)
 Partie offshore
Elle constitue l’essentiel du bassin sédimentaire Ivoirien. Elle s’étend d’Est en Ouest et depuis
la côte jusqu’à des profondeurs d’eau supérieures à 2000m.
L’offshore est subdivisé en deux marges :
- la marge de San Pedro qui s’étend de la frontière Libérienne à la ville de Grand-
Lahou. Elle est caractérisée par un socle peu profond et un plateau abrupt ;
- la marge d’Abidjan qui s’étend de Grand-Lahou jusqu’à la frontière ghanéenne,
présente un socle profond où l’épaisseur des sédiments croit de l’Ouest vers l’Est.

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Figure 3: Coupe schématique de la morphologie sous-marine
(Cours de Géomorphologie, 2007)
1.3. Contexte géologique
1.3.1. Morphogénèse
L’histoire géologique du bassin sédimentaire débute par la dislocation du super continent
dénommé Pangée au cours du jurassique (de - 206 à - 140 millions d'années) en deux grands
ensembles continentaux (le Gondwana et la Laurasie) et se termine par le dépôt des
formations plio-quaternaires.
En effet, la formation de ce bassin a commencé dans un premier temps par la fracturation du
Gondwana et dans un deuxième temps par la séparation des cratons Africain et Sud-
Américain au crétacé.
Sa mise en place s’est déroulée en quatre phases essentielles (Marhino et Mascle, 1987 ; in
Tastet et al. 1993) :
Première phase : phase rift (Albo-Aptien). C’est la phase de fracturation initiale et de
séparation du continent unique dénommé Pangée. La sédimentation très importante a permis
le dépôt direct sur le socle cristallin de sédiments conglomératiques, margino-fluviatiles
presque non fossilifères avec une très forte subsidence. La tectonique essentiellement
distensive a affecté la série albienne donnant naissance à de nombreuses failles
préférentiellement orientées WNW-ESE avec des rejets pouvant dépasser le millier de mètres.
Deuxième phase : phase post-rift (Cénomanien Santonien). Cette phase est marquée par une
subsidence thermique de dépôt argilo gréseux enrichis par endroits en calcaire à