Faculté de Médecine de Constantine / Département de Médecine dentaire
Module : Pathologie médicale / 4ème année / Année universitaire 2023-2024
Pr. I. BENCHARIF
PLAN DU COURS
I. Introduction
II. Rappel anatomique de l’articulation
III. Arthrites
IV. Arthroses
V. Conclusion
VI. Références bibliographiques
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
1. Qu’est-ce que l’arthrite ?
2. Qu’est-ce que l’arthrose ?
3. Quand évoquer un rhumatisme inflammatoire ?
4. Quand évoquer un rhumatisme dégénératif ?
I. INTRODUCTION
Les plaintes en rapport avec l'appareil locomoteur, le praticien doit différencier les maladies dites
« dégénératives » comme l'arthrose, les plus fréquentes, des rhumatismes inflammatoires. Ces 2 affections
sont très invalidantes entraînant une perte de fonction et une incapacité.
II. RAPPEL ANATOMIQUE :
L’articulation est faite de deux pièces osseuses recouvertes d'un cartilage hyalin tapissée par la membrane
synoviale. Cette membrane sécrète le liquide synovial qui vient baigner la cavité articu- laire, et nourrir le
cartilage. À l'extérieur de la capsule, des ligaments très peu extensibles assurent le maintien passif et la
coaptation de l'articulation. Ils sont eux-mêmes recouverts par les muscles dont les tendons se terminent à
proximité de l'articulation et y assurent le maintien actif de l'articulation, sa protection, sa mobilité et sa
stabilité.
III. ARTHRITES :
A- Définition :
Une arthrite est la manifestation d’une inflammation au sein d’une articulation. Elle peut se traduire par une
douleur, un gonflement, une rougeur et une chaleur locale et peut aussi causer de la raideur pouvant être
responsables d’une limitation fonctionnelle.
Si elle n’est pas maîtrisée, l’inflammation peut causer des dommages importants souvent permanents dans
les zones touchées, entraînant une perte de fonction et une incapacité.
Un traitement précoce visant à réduire l’inflammation est important pour prévenir les lésions articulaires.
De nombreuses causes peuvent en être à l’origine : infections, dépôt de microcristaux, auto-immunité, etc.
Arthrites - arthroses
B- Démarche diagnostique et étiologique :
1- Interrogatoire :
Préciser :
- L'horaire. Le caractère inflammatoire des arthralgies est défini par des douleurs qui réveillent la personne en
deuxième partie de nuit de façon spontanée (sans rapport avec la mobilisation) ; sont maximales le matin et
s'améliorent au fil de la journée avec les efforts ; sont exacerbées avec le repos ; s'accompagnent d'un
dérouillage matinal de plus de 30 minutes.
- Il peut s'agir d'une monoarthrite (une seule articulation), d'une oligoarthrite (deux à trois articulations
gonflées) ou d'une polyarthrite (à partir de quatre articulations gonflées).
- L’ancienneté : aiguë (< 3 mois), chronique (> 3 mois)
On retient classiquement le terme de RI débutant à partir de 6 semaines d'évolution, notamment pour la
polyarthrite rhumatoïde (PR)
- Le mode d'installation : l'installation brutale est évocatrice d'un rhumatisme inflammatoire microcristallin
- Le mode d'apparition : la survenue d'arthrite sur un mode additif évoque une PR alors que la survenue
d'arthrite sur un mode fugace, migrateur, successif, évoque davantage une connectivite ou une maladie virale
- Les signes extra-articulaires : cutanéo-muqueux : psoriasis (rhumatisme psoriasique), érythème malaire
(Lupus érythémateux systémique), aphtes (Maladie de Behçet), digestifs : RCH, maladie de Crohn
(spondylarthropathies), rénales, cardiaques, pulmonaires.
2- Biologie :
- Syndrome inflammatoire non spécifique : VS, CRP, NFS, électrophorèse des protéines sériques (EPPS)
- Analyse du liquide de ponction articulaire : liquide inflammatoire : aspect plus ou moins clair, parfois
trouble, fluide, > 2 000 leucocytes /mm3 (surtout des polynucléaires neutrophiles), parfois des microcristaux.
(On recherchera systématiquement un germe si suspicion d’une arthrite septique)
- Autres examens biologiques pour confirmer une hypothèse diagnostique : examens immunologiques (facteur
rhumatoïde (FR), anticorps anti-protéines citrullinées (Anti-CCP) et anticorps anti-nucléaires (FAN)),
sérologiques, voire anatomopathologiques, en fonction du contexte.
3-Imagerie :
- Radiographies standards ++ : des articulations atteintes. On peut observer un épaississement des parties
molles et une déminéralisation épiphysaire au début. A un stade avancé : pincement le plus souvent complet,
géodes, érosions.
- Échographie ostéoarticulaire souvent en 2ème intention
4- Étiologies :
- Une arthrite est retrouvée dans différents contextes : infections, arthropathies microcristallines,
pathologies auto-immunes, etc.
- D’emblée, il convient d’évoquer une PR, le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires. Les trois signes
devant faire évoquer ce diagnostic sont : deux articulations gonflées ou plus, une atteinte des
métacarpophalangiennes (MCP) et/ou des métatarsophalangiennes (MTP) au “squeeze-test” (pression
latérale des articulations) et une raideur matinale durant plus de 30 min.
- Éliminer les autres rhumatismes inflammatoires : connectivites (lupus érythémateux systémique,
syndrome de Sjögren, sclérodermie systémique, myopathies inflammatoires, vascularites),
spondylarthropathie, polyarthrite microcristalline, polyarthrite virale ou bactérienne.
5- Traitement :
- Réduction de l’activité lors des poussées inflammatoires
- Traitement symptomatique :
Antalgiques (paliers 1 et 2) seuls ou associés aux AINS aux moments des douleurs (surtout les
spondyloarthropathies)
Corticoïdes dose minimale efficace de courte durée per os à faible dose (sauf si arthrite bactérienne).
- Traitement de fond (dans les rhumatismes inflammatoires)
Méthotrexate (PR)
Hydroxychloroquine (Lupus)
- Colchicine et allopurinol (Zylorique*) si rhumatisme microcristallin (goutte)
- Antibiothérapie adaptée en cas d’un rhumatisme infectieux
IV. ARTHROSES
A- définition :
L’arthrose est un rhumatisme dégénératif chronique.
C’est la pathologie rhumatismale la plus fréquente chez l’adulte (surtout après 50 ans), évolue lentement.
Elle entraine une détérioration du cartilage (matière élastique solide qui recouvre et protège les extrémités des
os) et de l’os qui se trouve en dessous, ce qui cause de la douleur et la limitation de l’articulation.
Les articulations le plus souvent affectées par l’arthrose sont les genoux (gonarthrose), les hanches
(coxarthrose) et les articulations des mains (arthrose digtale) et de la colonne vertébrale (cervicarthrose,
lombarthrose).
Les facteurs favorisants : âge, sexe, prédisposition génétique, obésité, traumatisme, dysplasie
B- Démarche diagnostique et étiologique :
1- Interrogatoire :
Préciser :
- L'horaire. Le caractère mécanique des arthralgies est défini par des douleurs qui apparaissent à l’effort et à
la mise en charge de l’articulation touchée, disparaissent au repos et peuvent s'accompagner d'un dérouillage
matinal de moins de 30 minutes.
- Facteurs déclenchants : montée ou descente des escaliers, station assise prolongée, marche
-Signes accompagnateurs : sensation de dérobement, d’instabilité, de craquement, de gonflement
2- Clinique : dépend de l’articulation touchée ( voir formes topographiqes)
- Douleur à la mobilisation active et/ou passive de l’articulation
- Signe du rabot positif dans la gonarthrose
3- Biologie :
- Pas de syndrome inflammatoire biolgique
- Liquide articulaire mécanique : visqueux, pauvre en cellules < 1500/mm3 (PN< 50%)
4- Imagerie :
- Radiographies standards ++ : des articulations atteintes. On peut observer un pincement le plus souvent
localisé, condensations +/- géodes, Ostéophytes +++.
5- Formes topographiques :
Gonarthrose :
- Arthrose fémoro-tibiale Le compartiment interne est le plus souvent touché, d’évolution est lente.
- Arthrose fémoro-patellaire isolées ou associées à une arthrose fémoro-tibiale. Elle se manifeste par un
syndrome rotulien (douleur mécanique sur la face antérieure du genou, exacerbée par la descente
d'escaliers ou en montagne)
Coxarthrose :
- Douleurs mécaniques, irradiant à l'aine jusqu'au genou, accrues par la marche et la montée des escaliers
- Gêne pour lacer les chaussures, se lever d'un siège ou sortir de voiture
- Limitation douloureuse des mobilités : extension+++, rotation interne, abduction. La flexion est longtemps
conservée, à un stade avancé : atrophie musculaire : quadricipitale, fessière
Arthrose digitale :
- Elle est le plus souvent bilatérale et plus ou moins symétrique, touchant la base du pouce (rhizarthrose),
les IPP (nodosités de Bouchard) et les IPD (nodosités d'Heberden)
- La forme érosive (10% cas) pseudo-inflammatoires, de plus mauvais pronostic.
6- TRAITEMENT
Traitement physique :
- Réduction pondérale
- activité physique adaptée à la localisation de l’arthrose
- rééducation et physiothérapie.
- Orthèses de repos ou d'activité semelles absorbant les chocs ; canne…
Traitements locaux :
- corticothérapie intra ou péri-articulaire.
- Applications locales.
- Lavage articulaire au genou.
Traitements généraux :
_ Traitements antalgiques palier 1 et 2
_ AINS : classique ou inhibiteurs sélectifs de la COX2.
_ Anti-arthrosiques d ’action lente :
Chirurgie : de réaxation ou prothétique.
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