
peut faire l’objet. Son rôle principal est de « briser le lourd silence » qui pèse sur le milieu
pénitentiaire.
L’observatoire considère que nul ne peut être soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants. Il se veut apolitique et promeut uniquement l’application des textes nationaux et
internationaux relatifs aux droits humains, quel que soit le motif qui a présidé à la détention de la
personne considérée.
Il y a actuellement 37 établissements pénitentiaires en Belgique. Selon la Direction générale des
établissements pénitentiaires en 2020, on dénombrait environ 10 381 détenus[6] .
Les conditions de détention inhumaines sont régulièrement pointées du doigt par divers organes
internationaux, et la Cour européenne des droits de l’homme condamne presque aussi souvent la
Belgique. Mais qu’est-ce qui est problématique ? Nous tenterons dans les lignes qui suivent d’éclairer
le lecteur, tant que faire se peut, sur ces conditions inhumaines[7].
Les prisons belges, ce n’est un secret pour personne, sont vieilles et beaucoup trop vétustes. Cee
sénescence empêche les établissements pénitentiaires de répondre aux standards d’hygiène et de
salubrité élémentaires requises. La Belgique a fait l’objet de nombreux rapports inquiétants quant à la
situation des détenus dans les prisons belges. Parmi les éléments problématiques, on peut
notamment citer les suivants : chute des pierres dans les prisons les plus anciennes, absence de
chauffage dans certaines parties des prisons, présence de rats et de cafards dans toute la prison.
Enfin, dans certaines prisons, il n’est parfois possible de prendre une douche que tous les 3 jours,[8]
en raison du nombre trop limité de douches pour l’ensemble des détenus ou des équipements
inutilisables ou insalubres[9].
Une cellule dans une prison belge a une surface allant de 9 à 12 m². Si cee superficie est plus que
convenable pour un détenu seul, la réalité du monde carcéral démontre que les détenus peuvent être
jusqu’à quatre à l’intérieur d’une cellule, rendant alors l’
espace excessivement exigu. Dans son
rapport annuel pour 2021, le Conseil central de surveillance pénitentiaire aeste d’une infiltration
d’eau et de moisissures sur les murs[10], et d’un manque d’intimité s’expliquant par la présence
d’une seule toilee non isolée dans une cellule de plusieurs codétenus. Enfin, il soulève le manque
d’hygiène des salles médicales de certaines prisons, et leur détérioration avancée est largement
pointée du doigt.
Un constat dramatique s’impose : sept années séparent les deux rapports que nous avons
l’opportunité de parcourir. En sept ans rien n’a changé.
Focus sur la population carcérale : des minorités surreprésentées
Comme l’expose l’Observatoire international des prisons, « la prison ne touche pas de manière
égalitaire toutes les personnes et tous les illégalismes »[11] (blank#_ftn1). Bien que l’objectif premier
du système pénitentiaire ne soit pas de mere en place un mécanisme criminalisant principalement
certaines catégories de la population, force est de constater que la réalité est toute autre.
En effet, les personnes précarisées, économiquement et socialement, sont représentées au sein des
prisons belges. Malgré le manque de chiffres récents sur la question, il était déjà constaté dans une
étude datant de 2001 que près de 75 % des détenus seraient issus de catégories socialement peu
favorisées, et près de 85 % des détenus ont un statut professionnel qui renvoie à une situation
similaire[12]. De plus, environ 75 % des détenus sont très peu instruits ou qualifiés, 30 % seraient
analphabètes, soit trois fois plus que dans la population belge[13].
12/06/2025 01:41 Les réalités du monde carcéral bel
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