John Wheeler : Plus d'agendas et plus d'attentes - Dialogue

Telechargé par pierrealberthayen
PLUS D’AGENDAS ET PLUS D’ATTENTES !
JOHN WHEELER
Voici un dialogue subtil extrait du livre de
John Wheeler, Right here, right now –
Seeing your true nature as present
awareness
Question : Cela fait neuf jours depuis notre
réunion de l'atelier de samedi. Ces neuf
jours ont constitué une série
époustouante de révélations et de
changements pour moi. J'aimerais en
mentionner quelques-uns.
John : Je serais ravi d'entendre ce qu'il en
est.
Q : J'ai découvert qu'il n'y a plus d'agenda.
Plus d'agendas en ce qui concerne ma
petite amie, l'écriture de livres, les régimes,
etc. Les agendas et les attentes ont à peu
près disparu. Du coup, la vie me procure
une surprise aventureuse après l'autre.
J : Une fois que la simplicité de ce qui est
indiqué nous fait comprendre que ce que l'on cherche, on l'est déjà, les attentes et les
agendas que l’on plaquait sur les apparences commencent à ne plus être au centre de
nos préoccupations. On ne cherche plus ‘’à l'extérieur’’ quelque chose qui nous rendrait
heureux, entier ou complet. Il y a davantage de spontanéité et moins de vécu du point
de vue d'une personne insatisfaite, qui a besoin que les choses soient comme elle
l'entend. La vérité, c'est que la vie se présente toujours comme une série d'événements
spontanés, de toute manière, mais nous vivions dans la perspective d'une personne
séparée qui voulait contrôler les événements, ce qui n'a jamais été vrai et qui a généré
beaucoup de résistance et de sourance.
Q : Je suis beaucoup plus présent à moi-même, et les sentiments d'agitation, de joie ou
de déprime s'expriment beaucoup plus franchement. Il y a moins de contraintes liées à
l'expression des émotions ou des sentiments. Je suis plutôt direct, et paradoxalement
sans avoir besoin d'exprimer ce qui émerge. Je peux même être brusque maintenant —
quelque chose de tout à fait nouveau pour moi. Fort heureusement, je fais preuve de
plus d'humour concernant mes malheurs et mes histoires.
J : Oui, vous êtes plus naturel et moins préoccupé par votre propre paysage intérieur de
pensées et de sentiments, qui sont aussi perçus comme faisant partie du processus du
fonctionnement spontané, sans qu'il soit nécessaire de les rattacher à un sentiment de
soi. Ils ne nous appartiennent plus et font simplement partie de l'expression. Les
histoires sont vues pour ce qu'elles sont - des créations mentales portant sur un
personnage ctif que nous avions l'habitude de considérer comme étant nous-même.
On y croit beaucoup moins. Une fois la croyance éliminée, elles ont tendance à
disparaître, puisqu’'il n'y a plus d'énergie signicative qui les alimente.
Q : Vous vous souvenez peut-être de la façon dont j'ai décrit les instructions en deux
étapes du Dzogchen (une forme de bouddhisme tibétain). Premièrement, prendre
conscience de tout objet ou de toute pensée. Deuxièmement, être conscient de la
Conscience que l'on a de cet objet ou de cette pensée. Après la deuxième instruction,
un ou plusieurs de ces cinq attributs apparaissent : la paix, le silence, la luminosité, la
Conscience élargie de l'espace et du contexte et la Présence élargie. Je me souviens
que vous avez commenté que ces goûts ou que ces parfums de la Conscience
apparaissent naturellement, mais qu'aucune technique en deux étapes n'est nécessaire
pour y accéder. Depuis notre réunion, je suis plus fréquemment conscient de la
Conscience et je fais l'expérience de ces attributs. Aucune technique ne paraît
nécessaire.
J : L'essentiel, c'est de voir que la Conscience n'est pas une technique. C'est un fait
naturel et présent. Cette Conscience, votre Être réel, a sa propre saveur et ses propres
caractéristiques. Il suit juste de commencer à examiner cela et de voir ce qu'il y a là. Il
y a une curiosité naturelle à explorer cela. Je trouve qu’en faire une technique fait
intervenir le mental et une trop grande orientation vers un but. Parfois, cela obscurcit le
caractère naturel et la simplicité des choses.
Q : J'ai arrêté de lire des livres spirituels et de méditer. Si vous vous souvenez, j'ai décrit
une certaine technique de méditation que j'utilisais et je vous ai demandé si cela
tombait sous le coup de votre description d'une pratique qui renforce subtilement le
‘’je, et vous avez répondu :’’Oui, c'est le cas.’’ Pour l'instant, je ne ressens aucun besoin
de conserver cette technique de méditation.
J : À l'aube de la reconnaissance de votre véritable nature, les activités s'équilibreront et
tout ce qui doit s'ajuster le fera. Certaines choses peuvent disparaître ou pas. Il suit de
suivre son cœur et son intelligence naturelle. Une fois que l'on a atteint l'essence des
choses, la plupart des structures de soutien sur lesquelles on s'appuyait sont moins
utiles et moins intéressantes. Il faut faire preuve de discernement, car il n'y a pas de
prescription en la matière.
Q : John, je ne trouve pas de ‘’moi’’ stable dans ‘’mon’’ esprit. S'il surgit, au moins
pendant la journée, ce n'est là manifestement qu'une pensée fragmentaire illusoire.
Quand je me couche pour dormir, le ‘’je“ s'embrase de nouveau avec des fantasmes de
ma’’ grandeur, en tant que général de division de 23 ans pendant la Seconde Guerre
mondiale ou une histoire grandiose similaire. Les investigations recommandées
ralentissent cet assaut mental, mais ne l’éliminent pas entièrement. Au cours de la
journée, je suis à peu près libéré du ‘’je’’.
J : La croyance en l'existence d'un ‘’moi’’ distinct(if) a été nourrie pendant de
nombreuses années. C'est un genre d'habitude qui peut continuer à resurgir. Pour
autant, une fois que vous l'avez remise en question, vous ne pouvez plus jamais lui
accorder la même importance qu'auparavant. Il ne s'agit que d'un mode de pensée
habituel, apparaissant et disparaissant dans la présence claire de la Conscience que
vous êtes. Il suit de voir que les pensées ne peuvent pas être là sans vous. Et le fait
qu'elles surgissent ou pas ne touche pas réellement votre essence. À partir de cette
compréhension, les choses s'équilibrent naturellement. Ne faites pas de la pensée une
ennemie. Elle n'est qu'une ombre sans vie et sans pouvoir réel.
Q : Je vois clairement l'origine de l'émotivité exacerbée des êtres humains. C'est cette
petite créature, le ‘’moi’’, qui les fait tourner en rond. De ce fait, depuis une semaine, je
prends rarement personnellement les choses, et si c’est le cas, cela ne dure qu'un court
instant. Il est maintenant clair que je n'ai rien à voir avec les réactions des autres, tout
comme ils n'ont rien à voir avec les miennes.
J : Excellent point de vue.
Q : Simultanément, je discerne plus clairement ce que je veux - et ce que je ne veux pas
- autour de moi.
J : Une intelligence naturelle opère et vous pouvez être amené à vous exprimer et à
exprimer vos intérêts d'une façon diérente et qui s'aligne sur ce que ce qui est en
sonance avec votre compréhension plus profonde et les sentiments de votre cœur.
Q : J'ai désormais les idées claires par rapport à mon propre enseignement. Pendant
mes cours, les participants apprennent à observer leur monde intérieur, à identier les
croyances inconscientes qui prédominent, à les voir se manifester encore et encore
dans leur vie quotidienne, de façon grossière ou subtile, et à faire des choix très
diérents. Une plus grande clarté, une plus grande énergie et une plus grande liberté
s'installent. Certains participants changent énormément. Je comprends maintenant
que l'on puisse qualier ce niveau d'enseignement de "niveau 1". C'est utile et pratique,
mais sans révéler pleinement l'état naturel. Votre enseignement outrepasse le niveau 1
en clariant 1) notre véritable nature de Présence-Conscience et 2) l'erreur de
l'existence d'un ‘’moi’’ quelconque. En résumé, je ne peux plus enseigner comme avant.
Cela ne m'attire plus.
J : Les anciennes approches peuvent être réévaluées. On nit toujours par
communiquer ce qui nous tient le plus à cœur. Je dirais simplement d'opter pour ce qui
est naturel et qui vient spontanément à l'esprit.
Q : Je lis votre livre d'une manière nouvelle pour moi. Je le lis pendant dix ou quinze
minutes qui orent des perspectives, puis je le pose. Jamais, je ne le prends en me
disant : ‘’Voilà peut-être la réponse que je cherchais.’’ En fait, je connais déjà la
‘’réponse’’ — la Conscience ou la Présence. Ce que le texte engendre, c'est une prise de
conscience continue des multiples erreurs d'orientation concoctées par le ‘’moi’’. Lire
ce livre, c'est comme dialoguer avec vous. C'est un livre superbe, réellement unique.
J : Je suis heureux que ce livre
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trouve un écho en vous. Ce qui importe le plus, c'est
l'existence de votre propre compréhension de ce qui est mis en évidence. Si le livre vous
aide à l'étayer, c'est parfait. Une fois que vous avez bien saisi l'essentiel, vous pouvez
consulter des livres ou des enseignants ou non, mais ils ne pourront plus vraiment vous
dire quoi que ce soit que vous ne sachiez déjà par vous-même.
Partage-pdf.webnode.fr
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Vous pouvez retrouver les deux premiers livres de John Wheeler que j’ai traduits sous les titres ’Etat
naturel et Eveil’’ et ‘’De toute évidence’’, dans la section ‘’Livres’’ de mon site web, Partage-pdf.webnode.fr
ou sur Studylib, NDT.
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