
en place une campagne de recrutement jamais réalisée auparavant de personnel féminin par
voie d'affichage2 en Afrique du nord française1. Sur ces affiches, il est inscrit des slogans tels
que « Pour libérer la France. Françaises, venez au Corps Féminin des
Transmissions » ou « Françaises, engagez-vous dans les Transmissions »1. Ce recrutement
intervient dans une période de pénurie de combattants pour l'armée française et donc dans
le but de libérer des hommes pour le combat1. À l'issue de cette campagne,
1 275 opératrices sont recrutées et formées comme radio, téléphoniste, télétypiste,
radio/secrétaire d'analyse, électriciennes1, formations alors non spécifiques aux femmes, et
réparties au sein des trois armes. Selon l'historien Luc Capdevila « C'est la première fois
qu'un corps spécifique de femmes soldats sans missions qui relèvent d'un corps traditionnel
est créé. »1. Auparavant les femmes au sein de l'armée se trouvaient dans le domaine
sanitaire — infirmières ou ambulancières — ou secrétaires1.
Après leur formation, 150 d'entre elles sont engagées, au niveau corps d'armée et supérieur,
sur le théâtre d'opérations en Tunisie en mars 1943, puis 377 intègrent le Corps
expéditionnaire français en Italie (CEF)1. Elles débarquent à Naples3 et progressent avec les
forces françaises du général Juin lors de la campagne d'Italie2 participant à la bataille de
Monte Cassino, à celle du Garigliano et à la libération de Rome pour atteindre Sienne. C'est
dans cette ville qu'elles participent au défilé du 14 juillet 1944.
En avril 1944, les Merlinettes sont 1 095 dont 37 officiers et 121 sous-officiers1.
Le 9 août, celles du Corps expéditionnaire rembarquent à Tarente sur la côte Ionique et le 16
août, les Merlinettes débarquent à Saint-Tropez lors du débarquement de Provence.
Certaines vont participer également à la campagne de l'armée aux ordres du général de
Lattre de Tassigny de la Provence à Strasbourg, puis après le franchissement du Rhin2, à
l'avancée vers Sigmaringen. Après l'armistice, les unités de transmissions du CFT s'arrêtent
définitivement à Innsbruck le 9 juillet 1945.
La valeur de leur engagement est soulignée par le général Carpentier, chef d'état-major du
CEF : « dans des circonstances extrêmement dures, le personnel féminin des transmissions
a été admirable » et par le général de Lattre de Tassigny2 : « les volontaires féminines de la
1re Armée (...) ont fait preuve d'un dévouement souriant, d'un zèle sans défaillance,
certaines même d'un héroïsme magnifique. Elles peuvent être fières de la part qu'elles ont
prise à notre victoire ».
Parachutages en zone occupée
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Certaines Merlinettes sont à Londres pour leur formation et intègrent ensuite les opérations
du Special Operations Executive (SOE) britannique. Elles sont parachutées en France
occupée au printemps et en été 1944. Parmi elles, Suzanne Mertzizen, Marie-Louise
Cloarec, Eugénie Djendi et Pierrette Louin, toutes arrêtées par la Gestapo, torturées et
déportées à Ravensbrück, sont fusillées le 18 janvier 1945 par les Allemands au camp de
Ravensbrück2.
Hommages
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Le 30 septembre 2017, trois résistantes du CFT figurent sur une stèle à Saint-Léger-
Magnazeix, en Haute-Vienne, aboutissement d'une volonté de l'association des Amis de la
Fondation pour la mémoire et la déportation (AFMD)4.