Barycentre : Chapitre sur la géométrie affine

Telechargé par Emmanuel Mfoumbi
Chapitre 2
Barycentre
Dans ce chapitre, Edésigne l’espace affine A(R3).Les définitions, les théoèmes et propriétés
énoncés dans ce chapitre restent valables dans tout autre espace affine, notamment dans le plan
affine Pengéométrie plane.
2.1 Notion de barycentre
Nous appelons point pondéré tout couple (M, α)de E × R. Le nombre réel αest le
coefficient de pondération. Toute suite finie de points pondérés est appelé système de
points pondérés.
Définition 2.1 On appelle fonction vectorielle de Leibniz associée au système de points pon-
dérés ((Ai, αi))i∈{1,··· ,n}l’application
f:E → V
M7→
n
X
i=1
αi
MAi(2.1)
Nous donnons ci-après quelques propriétés des fonctions vectorielles de Leibniz.
Propriété 2.1 Soit f fonction vectorielle de Leibniz associée au système de points pondérés
((Ai, αi))i∈{1,··· ,n}.
Si Pn
i=1 αi= 0, alors fest une application constante.
Si Pn
i=1 αi6= 0, alors fest une application bijective.
Démonstration
Définition 2.2 Soit Σ = ((Ai, αi))i∈{1,··· ,n}un système de points pondérés tels que Pn
i=1 αi6= 0.
On appelle barycentre du système Sigma l’unique antécédant par fdu vecteur nul de E, c’est
à dire le point Gdéfini par : Pn
i=1 αi
GAi=~
0
2.2 Propriétés du barycentre
Propriété 2.2 1. Le barycentre G est indépendant de l’ordre des points A1,···, An.
2. Le barycentre des points A1,···, Ann’est pas modifié si l’on multiplie les coefficients αi
par un même nombre réel non nul.
7
CHAPITRE 2. BARYCENTRE 2.3. CONSTRUCTION DU BARYCENTRE
3. On ne change pas le barycentre d’un système de n points quand on remplace p quelconque
de ces points ayant une somme de pondération non nulle par leur barycentre pondéré par
cette somme.
Démonstration
Définition 2.3 on appelle isobarycentre de n point Ai, le barycentre de ces points affectés de
coefficients égaux.
2.3 Construction du barycentre
D’après la propriété 2.2, alinéa 3, toute construction d’un barycentre se ramène à des
constructions de barycentres de deux points.
En effet si Pn
i=1 αi6= 0 on peut trouver deux points dont la somme des pondérations est non
nulle. Supposons α1+α26= 0
En application de la propriété 2.2, cherchons le barycentre g1de (A1, α1)et (A2, α2), puis
le barycentre g2de (g1, α1+α2)et (A3, α3), et ainsi de suite jusqu’au barycentre gn1de
(gn2, α1+α2+···+αn 1) et (An, αn)qui n’est autre que le point Gcherché.
Il suffit donc de décrire la construction du barycentre de deux points pondérés. Nous donnons
ci-après quelques méthodes de construction.
Soient (A, α),(B, β)des points pondérés tels que α+β6= 0, et Gleur barycentre. On a
α
GA +β
GB =~
0
1. On a alors
AG =β
α+β
AB, ce qui permet de construire Gcomme image de Bpar l’homothé-
tie hde centre Aet de rapport β
α+β. Pour ce faire, tracons une droite auxiliaire () passant
par A et muni du repère affine (A0, H0). Sur cette droite, placons les points Het Htels que
AH = (α+β)AH0et AH=βAH0. Le point Hest l’image du point Hpar l’homothétie h.
Le point Gest donc à l’intersection de la droite (AB)et de la droite parallèle à (BH)passant
par H.
2. On choisit un point On’appartenant pas à la droite (AB). On sait que
OG =α
OA +β
OB
α+βet G(AB)
Soit Gle point de coordonnées (α, β)dans le repère affine (O, A, B)du plan.
OG=α
OA+β
OB
donc G(OG).Gest donc le point d’intersection des droites (OG)et (AB).
3. On suppose β6= 0. Alors l’égalité α
GA+β
GB =~
0donne
GB =α
β
GA, donc Gest le centre
de l’homothétie de rapport α
βqui applique Asur B
Exemple : Construire le barycentre de ((A, 2),(B, 1)), et le barycentre de (A, 2),(B, 1),(C, 4)),
A, B, C étant des points quelconques du plan.
2.4 Coordonnées barycentriques
Le barycentre donne un nouveau moyen d’identification d’un point dans un espace affine.
En effet un point peut être identifié à une constante près par les coefficients d’un système dont
il est le barycentre.
8(Université de Lomé, 2010)
CHAPITRE 2. BARYCENTRE 2.5. FONCTION SCALAIRE DE LEIBNIZ
Définition 2.4 Soit (A,B,C) un repère affine du plan A(R2)(resp. (A,B,C,D) un repère affine
de l’espace A(R3))
Etant donné un point M du plan (resp. de l’espace), on appelle coordonnées barycentrique de M
dans le repère (A,B,C) resp. dans le repère (A,B, C, D)) tout triplet (α, β, γ)de réels tels que
M soit le barycentre de (A, α),(B, β),(C, γ).
On montre que l’imposition de la contrainte supplémentaire consistant à prendre la somme des
coefficients égale à 1 permet de déterminer de façon unique les coordonnées barycentriques d’un
point.
En effet si un point Mde l’espace affine est barycentre de ((A, α),(B, β),(C, γ),(D, δ)),on a
(α+β+γ+δ)
AM =β
AB +γ
AC +δ
AD et avec la condition α+β+γ+δ= 1, on retrouve
β=x1, γ =x2, δ =x3si x1, x2, x3sont les coordonnées de Mdans le repère (A, B, C, D).
Ainsi, on a :
(α, β, γ, δ) = (1 x1x2x3, x1, x2, x3)
Exercices : 1. Soit A, B, C trois points non alignés. Donner un triplet de coordonnées bary-
centriques du centre de gravité du triangle ABC.
2. Soit (α, β, γ)un triplet de coordonnées barycentriques d’un point Mdu plan. A quelle
condition le point Mappartient-il á la droite (AB)?
2.5 Fonction scalaire de Leibniz
Définition 2.5 On appelle fonction vectorielle de Leibniz associée au système de points pon-
dérés ((Ai, αi))i∈{1,··· ,n}l’application
g:E → R
M7→
n
X
i=1
αiMA2
i(2.2)
Exemple
Soient A, B, C trois points de E. La fonction scalaire de Leibniz associée au système ((A, 2),(B, 5),(C, 1))
est l’application g:E R, M 7→ 2
MA + 5
MB
MC
Les proprétés des fonctions scalaires de Leibniz seront très utilisées dans la détermination des
lignes de niveau et des surfaces de niveau usuelles.On verra dans le paragraphe qui suit, que
l’on peut obtenir une écriture réduite de g(M)qui dépend essentiellement de l’existence ou de
la non existence d’un barycentre pour le système de points pondérés auquel la fonction gest
associée.
2.5.1 Propriétés
Définition 2.6 Soit ((Ai, αi))i∈{1,··· ,n}un système de points pondérés et soit respectivement g
et fles fonctions scalaire et vectorielle de Leibniz associées. Pour tous point M et N de E, on
a
g(M)g(N) =
MN ·[f(M) + f(N)]
9(Université de Lomé, 2010)
CHAPITRE 2. BARYCENTRE 2.6. ENSEMBLES CONVEXES
Démonstration
g(M)g(N) =
n
X
i=1
αiMA2
i
n
X
i=1
αiNA2
i
=
n
X
i=1
αi(
MA2
i
NA2
i)
=
n
X
i=1
αi(
MAi
NAi)(
MAi+
NAi)
=
MN ·
n
X
i=1
αi(
MAi+
NAi)
=
MN ·(
n
X
i=1
αi
MAi+
n
X
i=1
αi
NAi)
=
MN ·[f(M) + f(N)]
Propriété 2.3 Soit ((Ai, αi))i∈{1,··· ,n}un système de points pondérés et soit gla fonction sca-
laire Leibniz associée.
– Si Pn
i=1 αi6= 0, alors le barycentre Gdu système existe, et pour tout point Mde E,
g(M) = g(G) + (Pn
i=1 αi)
MG
Si Pn
i=1 αi= 0 alors la fonction vectorielle de Leibniz garde une valeur constante ~c, et
pour un point fixé I de E, on a, tout point M de E, g(M) = g(I)2~c ·
IM
Démonstration : Il suffit d’appliquer la propriété 2.2.
2.6 Ensembles convexes
Définition 2.7 Un ensemble E de points de A(R3)est dit convexe s’il contient tout segment
dont les extrémités appartiennent à E
Exemples : Une droite, un plan, l’intérieur d’un triangle, l’intérieur d’un disque, l’intérieur d’un
polygone convexe sont des ensembles convexes.
Remarques : L’intersection de deux ensembles convexes est un ensmble convexe. Par contre, la
réunion de deux ensembles convexes n’est pas nécessairement un ensemble convexe.
Propriété 2.4 Pour qu’un ensemble E soit convexe, il faut et il suffit que le barycentre de tout
système de points de E, affectés de coefficients positifs appartienne à E
10 (Université de Lomé, 2010)
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